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Dominique de Villepin : A l’ombre « du Roi et de Talleyrand-Fouché »

Publie le samedi 2 juillet 2005 par Open-Publishing
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de Jean Dornac

Pardonnez-moi cette allusion que d’aucun trouvera bizarre, voire choquante. Si le noble, dans la personne du Premier ministre se reconnaît aisément, de même qu’on peut reconnaître facilement Jacques Chirac dans la personne du Roi, qui donc figure dans mon titre, le prince de Talleyrand doublé de Fouché, le responsable de la Terreur à Lyon, personnage de sinistre mémoire ?

Ce ne pouvait être, bien sûr, qu’un opportuniste accompli, un homme dévoré d’ambitions comme le fut Talleyrand qui occupa divers postes entre la royauté finissante de Louis XVI, la Révolution, l’Empire puis la Restauration.

Petit rappel concernant ce personnage admiré des uns, honnis par les autres, dont moi... Lu dans le dictionnaire :
« Charles-Maurice de Talleyrand : évêque d’Autun, député aux États généraux et à la Constituante, il abandonne l’état ecclésiastique. Il devient ministre des Affaires étrangères sous le Directoire, le Consulat et l’Empire jusqu’en 1807, charge qu’il retrouvera sous la première Restauration. Ayant rejoint l’opposition libérale, il sera ambassadeur à Londres de Louis-Philippe de 1830 à 1834. »

Il ne nous reste plus qu’à espérer que la carrière du « noble » Sarkozy de Nagy ne s’éternisera pas de la même façon, d’autant qu’en plus de Talleyrand il y a aussi du Fouché en lui... Lu dans le dictionnaire :
« Joseph Fouché : député montagnard à la Convention, organisateur de la Terreur à Lyon, il fut ministre de la Police du Directoire jusqu’en 1810, puis sous la Restauration mais, considéré comme régicide, il dut s’exiler en 1816 »
Aie... régicide... Vous voyez ce que je veux dire...

Revenons au noble de Villepin qui, à première vue, semble tout de même un peu moins dangereux ; j’ai bien dit « semble moins dangereux... » L’ennui avec lui, c’est qu’il semble prendre les Français de haut du moins si l’on analyse ses derniers discours. C’est sûr, cet homme détient la vérité, enfin, c’est ce qu’il aimerait nous faire croire. Le problème avec les gens qui ont cette conviction, c’est qu’ordinairement, ils prennent leurs désirs pour la réalité et leur « vérité » pour universelle. Bien des nobles en ont perdu la tête...

Voici les principaux extraits de l’allocution prononcée le 28 juin par Dominique de Villepin Source : Le Figaro du 29 juin 2005

« La vraie précarité, c’est le chômage »
Phrase qui en dit long sur la pensée du Premier Ministre... On peut la traduire ainsi dès que l’on quitte les nuages des hauteurs et qu’on souffre des galères que ce genre de personnage nous font vivre : « La vraie précarité pour la carrière des politiciens, c’est le chiffre du chômage » !

Principaux extraits de l’allocution

« Nous avons aujourd’hui entre nos mains, nous tous ici rassemblés, l’une des dernières chances de sauver le modèle social français. »
On peut légitimement se demander à quoi fait allusion le Premier ministre lorsqu’il parle de « modèle social français ». Celui-ci est déjà tellement cassé qu’oser dire qu’il faille le sauver c’est soit se moquer de tout un peuple, mais en particulier du peuple le plus souffrant, soit s’acharner à sauver un squelette...

« Soit nous retrouvons le chemin de la confiance et de l’emploi, et notre modèle social pourra continuer à promouvoir en France comme en Europe un équilibre de justice et de solidarité. Soit nous nous laissons miner par le chômage, et alors nous n’aurons plus aucune arme, plus aucun argument, plus aucun atout à défendre contre un système économique mondialisé dépourvu de règles et de respect. »
Pour ma part, je comprendrais ce discours comme ceci : « Soit nous nous laissons miner par le chômage et alors nous n’aurons plus aucune arme, plus aucun argument, plus aucun atout à défendre pour nous faire réélire et garder nos privilèges. »
C’est bien sûr un peu différent, mais allez savoir pourquoi je ne parviens à interpréter les dires du Premier ministre que sous cette forme...

« Certains craignent que nous ouvrions la voie à la précarité. Mais la vraie précarité, c’est le chômage. La vraie précarité, c’est de n’avoir aucune perspective d’embauche (...) »
Affirmer cela, c’est une cruelle moquerie en même temps qu’une profonde hypocrisie. Lorsque nous parlons d’emploi, nous tous et nous seuls qui sommes concernés dans notre chair, nous parlons d’un véritable travail, d’un travail qui permette de vivre, qui permette de faire vivre nos familles, et non pas d’emplois créant des « travailleurs pauvres » et des patrons ultra-riches ! Que ces derniers ne rêvent qu’à cela, c’est évident, mais qu’un chef de gouvernement fasse la promotion du statut de « travailleurs pauvres », le rend indigne de diriger la Nation. On me répondra qu’il n’a pas dit ça ! C’est vrai, mais tout son discours mène à cela.

Avoir une perspective d’embauche à tout prix, en fait à n’importe quel prix pourvu qu’il ne coûte rien à l’entreprise, c’est créer obligatoirement des travailleurs pauvres. Le nouveau contrat de Dominique de Villepin, avec son statut scandaleux dont la signification est de n’avoir aucun statut sauf la certitude d’être renvoyé selon l’envie compulsive d’un patron et la certitude de n’avoir aucune indemnité de licenciement durant une interminable période de deux ans, ne peut faire rêver que les patrons et les gouvernants, en fait tous les politiciens de droite extrême et de gauche libérale. Comment ne pas voir, ne pas comprendre, que ce sera le moyen idéal pour donner l’impression que le chômage régresse ? Cette méthode a magnifiquement fonctionné chez Tony Blair et GW Bush...
Et comment ne pas faire le lien aussi avec le délai de deux ans jusqu’aux prochaines élections présidentielles ? Il s’agit d’ici là, non pas de gagner la bataille de l’emploi, mais la bataille des statistiques du chômage, ce qui n’est plus du tout la même chose. L’utilisation des « ordonnances » n’a pas d’autre justification : il s’agit de faire vite pour que dans deux ans le bilan soit favorable, même s’il a été truqué !

Que cette caste politique, de droite extrême et de gauche libérale, crée plus de pauvreté encore, plus de misère et qu’elle provoque en retour une haine fantastique, n’est pas son problème ! Il y a assez de forces répressives pour contrer les éventuelles révoltes. Non, la seule hantise des gouvernants successifs de ces dernières décennies, c’est de présenter une baisse des statistiques du chômage quel que soit le prix à payer par leurs victimes !

« J’entends ici et là certains qui s’inquiètent d’une remise en cause des droits sociaux. Mais où sont les propositions pour moderniser notre modèle social ? Tous ceux qui plaident pour l’immobilisme portent une lourde responsabilité. Car si nous nous résignons à ne pas bouger, tout ce que nous avons construit depuis des décennies sera emporté. L’histoire se fera sans nous. »
Qu’ont-ils donc construit ? Un chômage pérennisé dans le seul intérêt des actionnaires français et internationaux ; des délocalisations mortelles pour le travail en France et mortelles pour les exploités des pays pauvres ; une société sous la chape étouffante du tout « sécuritaire » ; l’imposition aux forceps d’une idéologie néolibérale à base américaine avec son pendant de pensée unique ; la destruction de la cohésion nationale et sociale ; la destruction systématique, point par point, de tous les apports essentiels du CNR après la guerre ; l’abandon de la liberté de la presse aux mains des canonniers et autres financiers sans scrupules ; une alternance politique qui se moque fondamentalement de tout esprit démocratique interdisant le changement de « régime ».

La « modernisation » est un mot qui montre leur impatience de détruire ce qui reste d’un ordre social de la Nation pour mettre à la place l’ordre financier caractérisé, depuis toujours, par le règne et la puissance de l’égoïsme meurtrier. Monsieur de Villepin craint que l’histoire se fasse sans nous : L’histoire se fera de toute façon sans ceux qui nous détruisent moralement et socialement ! Mais elle ne se fera pas sans le peuple de France qui, lui, a donné le signal de la résistance en rejetant le traité constitutionnel néolibéral de Giscard d’Estaing.

« Ce plan d’action est la première étape du retour à la confiance et à la croissance (...) »
La confiance en quoi ? En qui ? Pour quelle politique ? Rien ! Plus de confiance possible !
Quant au retour à la croissance, quelle folie ! Ils n’ont que ce mot à la bouche ! Continuez, messieurs, à polluer, gaspiller, piller ! Nous vous devrons, c’est certain, la fin de l’histoire, du moins, la fin de l’histoire humaine, la terre continuera sans nous, et peut-être sans vie... Vous êtes des ravageurs !

Dominique de Villepin, dès le lendemain, donnait une conférence de presse. Je me mets à sa place ! Il faut bien qu’il donne un peu l’impression d’exister ne pouvant décemment laisser systématiquement l’occupation de la place médiatique à Sarko-Fouché ou Sarko-Talleyrand, sans parler de Sarko-show...

Voici les principaux points de la conférence de presse du Premier ministre Dominique de Villepin jeudi 30 juin à Matignon. (Nouvel obs du 30 juin 2005)

EMPLOI

« Dominique de Villepin s’est refusé à se fixer des objectifs chiffrés, soulignant que ce genre de prévisions est en général démenti. Il a constaté de légers frémissements de la situation ces derniers mois. »
Un autre politicien, il y a environ 25 ans, alors qu’il n’était « que » Premier ministre, parlait, de « sortie du tunnel » ! Ici, nous avons droit aux « légers frémissements »... Il est vrai que celui-ci, contrairement à son célèbre prédécesseur qu’il sert aujourd’hui, est gratifié du terme de « poète »... A chacun son style dans les annonces fantaisistes...

« Quant à l’extension du contrat nouvelle embauche aux entreprises de plus de 20 salariés, il a expliqué que ce que nous souhaitons, c’est améliorer la situation de l’emploi dans ce pays. Il n’y a pas d’arrière-pensée derrière ce contrat nouvelle embauche, a-t-il promis. »
Non, en effet, il n’y a pas d’arrière-pensée, puisque nous savons bien que l’UMP en accord avec le Medef veut détruire le droit du travail. Le contrat précaire de deux ans est dans la plus pure logique patronale rétrograde.

ECOLE

« J’attache une importance particulière à la mise en oeuvre pleine et entière de la loi sur l’école. Toutes les dispositions de cette loi seront appliquées. Le décret sur le remplacement des professeurs en cas d’absence sera publié à la rentrée. Soulignant que le cap des réformes votées sous son prédécesseur Jean-Pierre Raffarin sera tenu, il a déclaré que c’est vrai pour la loi sur l’école ».
Pourquoi donc changer de cap ? Les outils de destructions sont en place ; il suffit de les utiliser. Que cela ne convienne pas aux élèves, aux professeurs et aux parents d’élèves ne pose pas de problème ! Ces « réformes » ne les concernent pas, n’ont pas été établies pour eux, mais pour le Medef et les services à lui rendre... On s’en fout du peuple et de ses envies ! Depuis quand un pouvoir moderne devrait-il s’inquiéter et s’intéresser des avis du peuple ?... Les rois et les nobles s’en souciaient-ils, jadis ?

RADARS

« L’installation des radars se poursuivra en 2006, a annoncé Dominique de Villepin, donnant ainsi raison au ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy contre celui des Transports Dominique Perben. »
Ah ! Si Nicolas Sarko-Talleyrand l’a dit, il faut s’exécuter !!!

RECIDIVE

« Dominique de Villepin a exigé que la future loi sur la récidive, réclamée par Nicolas Sarkozy, respecte le principe de l’individualisation des peines, qui est un principe fondamental de notre justice. Nous ne pouvons pas accepter que certains individus défient à plusieurs reprises la loi et les forces de l’ordre ».
Ah ! Si Nicolas Sarko-Fouché l’a dit, il faut les exécuter !!!

« Sur un autre sujet soulevé récemment par Nicolas Sarkozy après l’affaire Crémel, à savoir la responsabilité des magistrats, le Premier ministre a souligné jeudi que c’était un dossier très complexe qui doit être examiné avec beaucoup de sérénité. »
Ah ! Si Nicolas Sarko-Talleyrand-Fouché l’a dit, il faut, il faut, il faut... Fait ch...

C’est quoi ce gouvernement ? C’est Sarkopin ? C’est « de Vilkozy » ? Depuis quand un chef de parti joue le rôle de Premier ministre en France ?

LE GOUVERNEMENT

« Pour ma part, je n’éluderai aucune question dès lors qu’elles seront justes et guidées par le souci de répondre aux attentes des Français. »
Problème ! Comme toutes les élections des deux dernières années ont été de cinglants échecs pour l’UMP, les évidentes « attentes des Français » se résument en une phrase : « Qu’ils foutent le camp, on en a marre de cette bande de ... » Mais, il semblerait que cette attente, l’unique attente adressée par le peuple au gouvernement UMP passe totalement inaperçue auprès des « grands » qui nous gouvernent...

SARKOZY

« Le Premier ministre a assuré ne pas avoir été informé d’une éventuelle intention de Nicolas Sarkozy, citée dans Le Figaro, de quitter le gouvernement au début de la campagne présidentielle ».
La communication semble vraiment être à sens unique dans ce nouveau gouvernement : il parle ! Il communique, surtout Sarkozy, d’ailleurs ! Il cause, oui, Monsieur, il cause... Mais ce même gouvernement ne reçoit aucun message venant de l’extérieur ! Même pas de la part du petit Nicolas lorsqu’il redevient chef de parti et qui rigole dans son coin en faisant un croche-pied au noble poète...

« Et ce que je souhaite, c’est que (Nicolas Sarkozy) apporte le meilleur dans l’équipe pendant la période où il est amené à servir. »
Certes, Nicolas Sarko-Fouché apporte son Karcher, ses expressions extrémistes, sa morgue, son mépris des plus petits, sa suffisance et ses ambitions en inflation perpétuelle ! Si c’est ça le meilleur, il nous reste à découvrir le pire... Ça promet !

« Dominique de Villepin a notamment souligné à propos du ministre de l’Intérieur : je sais que je peux compter sur le ministre d’Etat Nicolas Sarkozy pour avancer dans la lutte contre les violences faites aux personnes et dans l’immigration irrégulière. »
Nous savions que Dominique de Villepin était poète à ses heures, diplomate occasionnel, mais nous apprenons qu’il est aussi masochiste... Chacun ses plaisirs... Dommage pour nous, Français de gauche, que nous n’aimions pas du tout les méthodes « sarkoziennes ». Il est vrai que la victime ne sera pas de Villepin, mais une large part du peuple de gauche réelle, ce qui, forcément, reste négligeable dans l’esprit des gens qui se disent « d’en haut »...

« Il s’est félicité de diriger une équipe de personnalités aussi diverses, aussi dynamiques, chacune dans leur domaine. C’est une équipe qui a à la fois l’enthousiasme et l’expérience. Elle est au service des Français, elle est au contact des Français, elle vit au rythme de notre pays. »
L’autosatisfaction et l’autocongratulation, sont des choses dont on use beaucoup dans ces milieux. Il est vrai que s’ils ne le faisaient pas, des compliments, ils n’en trouveraient pas... Le seul problème, à mes yeux, c’est que je croyais qu’il n’y avait qu’un peuple en France. Or, à écouter le Premier ministre, ses collègues seraient au service des Français ! Lesquels ???
Et ils seraient au contact de Français ! Ça, je sais de qui il parle ; de Sarko-Fouché et de ses gros bras ; tous les jours il y a des coups contre les citoyens, des coups bas, genre accusations fantaisistes "d’outrages à machin", accusations qui rapportent gros comme on le sait (c’est plus sûr que la loterie)... et des coups hauts en pleine figure surtout si cette figure est un peu basanée... (Voir le dernier rapport d’Amnesty)

CHIRAC

« Dominique de Villepin a insisté sur le fait qu’il travaillait avec confiance avec Jacques Chirac qu’il qualifie de capitaine de navire. C’est lui qui fixe ce cap. »
Nous sommes fichus ! Le navire s’appelle « Titanic II le retour ! »

J’arrête là, sur cette éloquente image d’un navire à la dérive. Les passagers, surtout ceux des cales, sentent le danger et sont prêts à la révolte, pendant que les occupants des premières classes s’amusent, « bouffent » et dansent. Le capitaine et son second, flanqués du chef Sarko-la-discipline, contemplent la foule chic et rêvent...

Attention à la casse, l’iceberg est droit devant, plein de noblesse... oblige !

de Jean Dornac / -http://altermonde.levillage.org/art...

Messages

  • Facile, dès qu’il s’agit de caricature on est prévenu, plus rien ne choque. A condition de ne pas tout mélanger dans l’art de la transgression. Pour moi, il faut laisser NOTRE Premier Ministre agir et devenir ce qu’il va devenir, sans doute un bon chef de gouvernement qui connait plus le fonctionnement de la machine Elyséenne ( indispensable pour débuguer les ministères et leur inertie) que les Français(es) qui ne l’ont pas élu. Un chef qui va se faire aimer par son peuple à la façon d’HENRI IV sans l’assomer comme Raffarundum l’a fait , sans le bercer comme son altesse Chirac. VILLEPIN je l’aime bien , il s’écrase peut-être devant Sarco mais il va faire son chemin parce qu’il a une VISION et le sens de l’efficacité. Dans 3 mois on verra, c’est lui qui l’a dit . Il fait comme le PDG de GENERAL ELECTRIC ( le plus grand employeur du monde )qui en 2000 a donné 100 jours à son état-major et ses centaines de filiales de basculer à l’Internet . Alors d’ici là, retournons à notre boulot, nos recherches de boulot ou nos prisons de vie et pas touche à NOTRE 1er du Royaume de France ! JEROME