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Privatisation EDF : Bernard Thibault veut une mobilisation plus large

Publie le mardi 27 septembre 2005 par Open-Publishing
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Venu à la rencontre des salariés d’EDF en Saône-et-Loire, Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, a reconnu lundi que l’action des électriciens n’avait pas suffi à empêcher l’ouverture du capital d’EDF et mise désormais sur la mobilisation de l’opinion publique.

"Je le dis humblement, nous n’avons pas réussi jusqu’à présent à élargir notre combat au-delà des salariés concernés", a constaté le responsable syndical, devant une cinquantaine d’agents EDF de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).

"Mais il n’est jamais trop tard", a-t-il poursuivi. Pour lui, une "bataille perdue à un moment donné peut se gagner à un moment plus favorable".

La CGT doit "sensibiliser plus largement l’opinion publique et les élus locaux" pour "amener le gouvernement à revoir les axes de sa politique économique et sociale", a déclaré le secrétaire général de la centrale.

Sa rencontre avec des agents EDF s’inscrivait dans le cadre d’une nouvelle campagne lancée début septembre par la CGT (largement majoritaire à EDF) contre l’ouverture du capital de l’entreprise.

Bernard Thibault s’est d’abord rendu à Ecuisses (Saône-et-Loire), petite bourgade rurale de 1.200 habitants, où l’attendaient une cinquantaine de salariés de la filiale RTE d’EDF (Réseau de transport d’électricité), visiblement fiers d’avoir la visite du leader cégétiste.

"Dans un département rural comme la Saône-et-Loire, la défense des services publics de proximité prend tout son sens", selon Eric Roulot, responsable syndical de la CGT.

M. Thibault a ensuite rejoint un site de distribution EDF-GDF à Chalon-sur-Saône (120 employés) pour un échange, parfois vif, avec les agents.

Alors qu’une assemblée générale convoquée par EDF doit donner le 10 octobre son feu vert à une augmentation de capital, la CGT n’entend nullement renoncer à son combat contre la privatisation.

"Les salariés d’EDF ont conscience qu’une étape juridique a été franchie mais le processus est encore à l’oeuvre", a expliqué M. Thibault à l’AFP.

"La volonté du gouvernement actuel pris par une frénésie de privatisations dans tous les secteurs ne correspond pas à l’opinion publique française", a-t-il assuré.
Le leader de la CGT a demandé aux agents de ne "pas donner l’impression de lâcher la bride" face à un gouvernement "hésitant sur le calendrier et les modalités de l’ouverture du capital".

A un militant CGT, Philippe Arnal, la quarantaine, qui s’inquiétait de voir "des militants opposés à l’ouverture du capital de Gaz de France prendre des actions", il a répondu, quelque peu hésitant, que le rôle du syndicat n’était pas de le leur interdire.

"Compte tenu du pouvoir d’achat, comment prendre la responsabilité de dire à un salarié de ne pas profiter d’un système d’acquisition d’actions qui lui permette de boucler sa fin de mois ?", a demandé M. Thibault, selon lequel, l’opposition à la privatisation et l’achat d’actions ne sont pas forcément "incompatibles".

Evoquant la journée d’action du 4 octobre, M. Thibault a estimé qu’il convenait de créer "un niveau de mobilisation" et un "rapport de force important" pour peser sur les décisions du gouvernement. Les cinq centrales syndicales CGT, FO, CFDT, CFE-CGC et CFTC ont lancé le 4 octobre une journée de grève et de manifestations pour l’emploi et le pouvoir d’achat.

"Si nous sommes réunis, nous pourrons faire bouger n’importe quel gouvernement", a-t-il affirmé, se voulant rassurant, aux agents venus l’écouter. CHALON-SUR-SAONE (AFP)

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