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Primaires italiennes - Fausto Bertinotti : JE VEUX... une politique de paix (3)

Publie le mercredi 5 octobre 2005 par Open-Publishing

de Fausto Bertinotti traduit de l’italien par Karl&Rosa

La guerre et le terrorisme veulent entraîner le monde dans le gouffre de la guerre des civilisations.
Tandis qu’ils se combattent à mort, ils se poursuivent dans une spirale où l’une alimente l’autre et vice-versa.

Les faits parlent clairement. Des années de guerre globale contre le terrorisme, selon la doctrine de la guerre préventive, avec les armes de l’invasion militaire, des bombardements, de l’occupation militaire n’ont pas vaincu le terrorisme, n’en ont pas brisé les sanctuaires, n’ont pas miné sa capacité d’attraction pour des secteurs de population, en particulier juvéniles. Ils ont déterminé, au contraire, une plus forte poussée vers le rapprochement de cultures fondamentalistes et vers la diffusion du terrorisme.

La guerre montre de plus en plus son véritable visage :
l’imposition d’une domination géopolitique unipolaire
dans le gouvernement du monde, la volonté d’imposer
une camisole de force empêchant tout processus de
modification des rapports entre le nord et le sud et
entre les classes.

Le terrorisme naît et se développe dans la sphère
autonome du politique, il n’est pas une réponse, même
tragique et aberrante, aux injustices de la
globalisation et de la domination unipolaire du monde.

Il utilise le sens de rébellion par rapport à ces
injustices à ses fins politiques. Il doit être refusé
non seulement à cause des moyens qu’il utilise mais à
cause des buts qu’il propose, pour le projet de
culture, de société, de relations entre les peuples et
entre les personnes qu’il fait naître.

Guerre et terrorisme ne produisent que mort et
destruction et empoisonnent les relations sociales
elles-mêmes en provoquant la limitation des libertés.

Il veulent rendre les peuples muets, annihiler leur
capacité à faire de la politique, en y substituant la
sourde rumeur des armes de la guerre des
civilisations : guerre culturelle, guerre idéologique,
guerre des bombes.

On ne peut pas être vraiment contre la guerre si l’on
est pas contre le terrorisme et l’on ne peut pas être
vraiment contre le terrorisme sans être contre la
guerre.

Cela, le peuple de la paix qui, au sein de la longue
vague du mouvement contre la globalisation
néolibérale, est le sujet porteur d’une véritable
alternative l’a bien compris. Le peuple de la paix est
l’autre grande puissance mondiale, sa force est dans
la possibilité de faire croître la culture de la
non-violence comme nouvelle critique de masse au
capitalisme moderne.

Le non à la guerre et au terrorisme ainsi qu’aux
idéologies qui les alimentent est le fil conducteur
d’une nouvelle politique.

La paix n’est pas seulement absence de guerre, elle
est une inspiration et une politique précises.

La paix est sécurité, c’est-à-dire l’instrument de
fond pour vaincre à la racine, même dans la sphère des
cultures, les idéologies fondamentalistes que ceux qui
cultivent la guerre et le terrorisme voudraient
imposer comme modèle de relation.

La paix est une nouvelle culture et une nouvelle
politique de l’accueil et de la citoyenneté
universelle.

La paix est le développement de nouvelles relations de
coopération avec les pays du sud du monde.

La paix est l’affirmation d’une nouvelle culture des
droits humains.

La paix est le désarmement, elle est la réduction des
dépenses militaires, la sortie du système de guerre et
la réutilisation du territoire occupé par les armes et
par les bases militaires.

Pour toutes ces raisons, le retrait immédiat de
l’Italie de la guerre d’occupation en Irak et des
autres endroits où elle est présente sous forme
d’occupation militaire, comme en Afghanistan et dans
les Balkans, est fondamentale en ce qu’il illustre la
rupture avec les politiques de guerre et la
restitution à l’article 11 de la Constitution
italienne de son rôle de guide des politiques
internationales.

En même temps, il est nécessaire de promouvoir la
relance d’une initiative déterminée au niveau
international visant la reprise du dialogue et du
processus de paix dans le conflit israélo-palestinien
qui, selon le principe de "deux Etats pour deux
peuples", prévoyait le retrait de tous les Territoires
occupés, la naissance de l’Etat palestinien, le droit
pour les deux Etats et les deux peuples de vivre en
paix et en sécurité.

La construction d’une autre Europe, de la paix, des
droits du travail, des droits sociaux et de
citoyenneté, de l’expansion de la démocratie est un
élément constitutif de cette nouvelle politique.

Rifondazione Comunista Parigi (Bellaciao)
Refondation Communiste Paris (Bellaciao)

Pour plus d’info, écrire ici : bellaciaoparis@yahoo.fr

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