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EDF : annonce de l’ouverture du capital lundi, selon la CGT, Matignon dément

Publie le samedi 22 octobre 2005 par Open-Publishing

La fédération CGT Mines-Energie, sur la foi de "sources politiques", a déclaré samedi à l’AFP que le Premier ministre, Dominique de Villepin, "annoncerait lundi le lancement de l’ouverture du capital d’EDF", alors l’entourage du Premier ministre faisait savoir que ces déclarations étaient "sans fondement".

Les déclarations de la CGT selon lesquelles Dominique de Villepin annoncerait lundi le lancement de l’ouverture du capital d’EDF sont sans "aucun fondement", a déclaré samedi à l’AFP l’entourage du Premier ministre.

"Le moment venu, nous ferons connaître le calendrier", a-t-on insisté à Matignon. "Il n’y a aucun fondement à cette annonce. Le contrat de service public et le programme d’investissements mobilisent les services de l’Etat", a-t-on ajouté de même source.

"Des sources politiques nous ont fait savoir samedi que le Premier ministre annoncerait lundi le lancement de l’ouverture du capital d’EDF en faisant connaître le calendrier de l’opération", a cependant précisé à l’AFP Maurice Marion, porte-parole du premier syndicat d’EDF.

EDF, interrogé par l’AFP, s’est refusé à tout commentaire.

Pour le cégétiste M. Marion, "l’habillage que le gouvernement compte faire au travers du contrat de service public ne répond pas aux interrogations et contradictions que soulève ce dossier". Et de dénonçer "une volonté de court-circuiter l’exigence de débat".

"Alors que la CGT vient de lui écrire pour demander une rencontre tripartite (gouvernement, entreprise et syndicats) pour poser en toute transparence les options industrielles, économiques et sociales pour le court et le long terme, le Premier ministre veut prendre de vitesse cette exigence de débat", affirme la fédération (53% aux élections professionnelles).

Elle "en appelle à la raison d’Etat pour que ce dossier soit traité dans un souci de dialogue et de pragmatisme, ce dont le Premier ministre constatait dernièrement le déficit".

Pour la fédération, "ce dossier fait l’objet d’un grand nombre de questionnements (...) qui transcendent l’ensemble des clivages sociaux, politiques et économiques dans notre pays".

Elle demande à l’Etat d’"étudier toutes les possibilités d’utilisation de ce fleuron industriel qu’est EDF pour faire face à la montée des prix de l’énergie et pour garder un levier 100% public afin d’employer les richesses créées pour l’intérêt général plutôt que pour le versement de dividendes à des actionnaires".

Invoquant "les réponses durables" à apporter "aux industriels qui délocalisent face à l’explosion de leurs factures d’énergie liée à la libéralisation du secteur", elle estime que "l’augmentation des prix du gaz qui va amputer durablement le pouvoir d’achat des ménages devrait conduire à étudier sérieusement la fusion d’EDF et de Gaz de France pour une complémentarité énergétique et économique".

Pour la fédération, "l’arrêt des coupures d’électricité pour l’hiver ne suffit pas à répondre à un véritable droit à l’énergie (...) financé par l’ensemble des entreprises du secteur énergétique".

"Ce n’est pas par la radicalité de ses décisions que le Premier ministre répondra à ces questions et contradictions", affirme la CGT estimant que "ce comportement pourrait provoquer des actions plus radicales" des salariés.

Affirmant avoir déjà recueilli 100.000 signatures pour exiger qu’EDF demeure 100% publique, la fédération organise mardi des rassemblements devant chaque préfecture entre 12H et 14H, ainsi que devant Matignon. PARIS (AFP)