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EDF : vives réactions de la gauche et des syndicats

Publie le lundi 24 octobre 2005 par Open-Publishing
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Le feu vert donné par Dominique de Villepin à la privatisation partielle d’EDF, décision politiquement à hauts risques et socialement explosive, a provoqué lundi de vives réactions parmi les syndicats et à gauche malgré les précautions prises par le Premier ministre.

En ouvrant 15% du capital d’EDF aux investisseurs privés, le gouvernement prend le risque d’un important conflit social. Les syndicats de l’entreprise, déjà fortement mobilisés avant le vote de la loi du 9 août 2004 qui a autorisé l’opération, se préparent à batailler contre ce qu’ils considèrent comme une première étape vers une privatisation. Les ouvertures de capital décidées dans le passé ont toujours débouché à terme sur un transfert des entreprises au privé.

La CGT, majoritaire à EDF, appelle à des rassemblements mardi devant les préfectures, ainsi qu’à proximité de l’hôtel Matignon, où une délégation remettra aux services du Premier ministre 100.000 signatures d’une pétition intitulée "EDF doit rester 100% public". La CGT Energie a dénoncé lundi "une spoliation, puisque l’Etat est en train de vendre quelque chose qui appartient aux usagers".

Les réactions sont tout aussi vives à gauche. Qualifiant la décision de "faute économique et politique", le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande a déclaré lundi que "si la gauche revient aux responsabilités en 2007, elle remettra EDF à 100% public". Laurent Fabius a pris le même engagement dans la motion qu’il a déposée pour le congrès du PS qui se tiendra du 18 au 20 novembre au Mans.

Cet engagement contredit la politique menée par la gauche lorsqu’elle était au pouvoir. En mars 2002, Lionel Jospin, alors Premier ministre, avait entériné l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie lors du conseil européen de Barcelone.

Encore plus radicale, la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet a appelé "l’ensemble des forces de gauche à s’opposer à la privatisation d’EDF".
Des voix s’élèvent aussi à droite pour critiquer l’opération. Pas "enthousiaste", le président de l’UDF François Bayrou aurait préféré la constitution d’un "grand acteur public en matière énergétique".

Lui aussi candidat à l’élection présidentielle, le souverainiste UMP Nicolas Dupont-Aignan dénonce une "privatisation rampante visant dans un second temps à offrir à l’Etat un complément budgétaire pour boucler ses fins de mois et faire bonne figure face à Bruxelles". PARIS (AP)

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