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On ne sortira pas du nucléaire sans les centrales à charbon, fioul, gaz

Publie le vendredi 9 décembre 2005 par Open-Publishing
10 commentaires

Comité Stop Nogent-sur-Seine :

On a beau le répéter, le message ne passe pas, ou si peu, auprès des écologistes qui représentent une bonne fraction de ce qui reste du mouvement antinucléaire des années 70-80. Les organisations écologistes internationales ont diabolisé le charbon, effet de serre oblige, et tout le monde a suivi. Greenpeace international ne tient absolument pas compte de la situation particulière et aberrante de la France avec sa production électrique d’origine nucléaire voisine de 80 %. (Alors même que si l’on remplaçait toute cette production par des combustibles fossiles cela aurait une influence négligeable sur l’effet de serre planétaire). Ainsi tout le monde vante l’Allemagne pour son développement éolien mais refuse de voir la réalité de sa production électrique par les centrales à charbon. Pendant ce temps, chez nous la centrale d’Albi va fermer, d’autres vont suivre et on ne fait quasiment rien pour maintenir en état et améliorer celles qui existent et en construire de nouvelles, qu’il s’agisse de techniques modernes déjà éprouvées en France ou de techniques à fort rendement développées et utilisées dans d’autres pays.
Nous avons décrit l’an dernier la situation alarmante du parc thermique classique EDF (voir la Lettre d’information 99/100, août-décembre 2003). Aujourd’hui avec un parc nucléaire surdimensionné, les centrales du thermique classique (essentiellement charbon et fioul, peu de gaz) ne servent essentiellement qu’à assurer les pointes de consommation et une installation qui n’est appelée à fonctionner que quelques heures par an est vulnérable du point de vue de sa maintenance. Le but avoué dans les documents internes EDF est d’abaisser par paliers la puissance exploitée à 10 GW avec démantèlement d’une bonne partie des installations mises hors exploitation. Petit à petit ils y arrivent puisque personne ne proteste à part les travailleurs qui se mettent en grève et à qui sont faites des promesses mirobolantes pour les calmer. L’an dernier 5 sites ont été visés : Montereau, Champagne sur Oise, Vaires sur Marne, Ambès, Loire sur Rhône. Un document interne à EDF d’il y a quelques années indiquait pourtant pour les deux premiers " site à bon potentiel pour du charbon dans le futur ". Le futur est arrivé et il est mort-né. Comme sont défuntes sitôt énoncées les promesses de la direction d’EDF et de Roussely l’an dernier lorsque la nouvelle de mise à l’arrêt de ces 5 centrales est arrivée déclenchant la grève. La direction d’EDF avait reçu les délégués syndicaux et annoncé que " 250 millions d’euros seraient débloqués pour rénover des tranches de production d’électricité obsolètes et qu’un site potentiel serait étudié pour la construction d’une centrale thermique moderne ". Au 19 mars 2003 selon une dépêche AFP " M. Roussely n’avait pas pris de décision concernant la fermeture des 5 sites tout en indiquant "qu’il s’agissait d’un scénario possible". Il fait des promesses aux syndicats concernant la rénovation de tranches du palier 250 MW (Le Havre, Blénod, La Maxe) et 600 MW (Le Havre et Cordemais), et annonce le lancement de deux études de faisabilité sur une tranche de cycle combiné (électricité+gaz) et sur une tranche charbon propre ".
Ces centrales arrêtées sont mises en " Arrêt Garanti Pluriannuel ", AGP. Les travailleurs se sont inquiétés et continuent de s’inquiéter sur le peu de maintenance effectué sur ces installations. Seules celles qui conservent une bonne maintenance peuvent être éventuellement " réactivées ". Pour les autres c’est un retrait d’exploitation déguisé qui est suivi de démantèlement.
Que sont devenues les 5 centrales visées l’an dernier ? Il est quasiment impossible actuellement d’avoir des informations concrètes à EDF étant donné le chamboulement interne de l’entreprise.
On peut savoir, d’après les émissions de gaz carbonique qui sont répertoriées sur le site internet d’EDF quelles sont celles qui ont cessé de fonctionner : Champagne sur Oise, pas de production en 2004, (la mise en AGP était prévue au 1er juillet 2003) ; Montereau pas d’émission depuis avril 2004, (correspond à la mise en AGP prévue pour le 31 mai 2004) ; Vaires sur Marne qui, semble-t-il, gênerait Roissy par sa cheminée, rien depuis mai 2004, (AGP prévue le 31 mai 2005). Loire sur Rhône, rien depuis le 30 avril 2004 (correspond à la date prévue pour la mise en AGP) ; la mise en AGP d’Ambès est prévue au 31 mars 2005. La centrale d’Albi qui était en AGP a été réactivée en 2003 mais va retourner en AGP. Pour toutes ces centrales en sursis combien de temps avant le démantèlement définitif ?
Donc pour le parc EDF il n’est pas question de rénovation dans les sites qui subsistent, ni de centrales nouvelles " high tech ". EDF n’a pas construit à Gardanne la tranche LFC à lit fluidisé circulant de forte puissance (600 MW). Promise depuis des années elle devait seconder celle existante de 250 MW qui dépend désormais de la SNET. Le groupe espagnol ENDESA est maintenant propriétaire à 65% de la SNET et il a été question dernièrement d’une participation de Gaz de France. Ainsi pas de LFC nouveau en France. Par contre Alstom a vendu des LFC aux USA et à la Chine (qui a aussi obtenu des garanties pour acquérir le savoir faire des techniciens français). Raffarin s’est " dévoué " en accompagnant à Pékin le PDG d’Alstom en pleine épidémie de SRAS.
Quant aux centrales à gaz à cycle combiné rien de nouveau à l’horizon à part celle de 800 MW à Dunkerque, qui utilisera gaz naturel et gaz de haut fourneau de la SOLLAC. Les essais ont commencé et elle devrait entrer en activité au printemps 2005, ce qui ferait environ 3 ans depuis le début de la construction. Pas d’autres projets officiels en vue, une rumeur fait état d’un site possible à Fos, un des points d’arrivée du gaz naturel en France.
Des menaces planent sur la cogénération : une loi du 9 août 2004 comporte un amendement de dernière minute des sénateurs en commission mixte paritaire, adopté sans vote, que d’aucuns n’hésitent pas à appeler " un amendement scélérat ". Il permettra de supprimer pour certaines installations le renouvellement du contrat de vente d’électricité qui était automatique au bout de 12 ans.
C’est pour montrer qu’il n’y a pas que le nucléaire et l’éolien que nous donnons les résultats de la production électrique allemande 2003, complétant les données antérieures (Lettre d’information 96/97 janvier-avril 2003) en utilisant les mêmes sources d’information (1).

Le fléchissement dans la consommation observé en 2002 ne se répète pas en 2003 qui montre une augmentation de la consommation brute. L’Allemagne a exporté du courant.
Le pourcentage de nucléaire est en diminution, toutefois la production 2003 est légèrement supérieure à celle de 2002.
L’éolien est en progression. On constate que les autres sources d’énergies renouvelables à partir des déchets l’emportent encore sur la production électrique éolienne. A la différence de la France la production hydraulique est faible et l’ensemble des énergies renouvelables, y compris l’hydraulique, représente 10,6% de la production brute totale.
Le gaz se développe petit à petit.
En Allemagne le charbon est toujours majoritaire, représentant 51,1% de la production électrique. L’ensemble charbon, fioul, gaz, représente 61,6% contre 27,6% de nucléaire.

On ne le répètera jamais assez tant qu’il est encore temps (l’est-il encore ?) : il faut défendre l’intégrité de tout le thermique à flamme existant en France, le développer et le moderniser. Il faut construire des turbines à gaz à cycle combiné, développer la cogénération.

Pourquoi avoir délibérément sacrifié la production électrique à partir du charbon en France ? Pourquoi ne pas l’avoir modernisée ?
Pourquoi les écolos/antinucléaires se sont-ils désintéressés de ce problème fondamental pour la sortie du nucléaire ?

Ne pas s’opposer à la fermeture des centrales à charbon et fioul c’est accepter la continuation de l’énergie nucléaire avec ses risques d’accident grave*.

(1) Données sur la production allemande : Franz Wittke, Hans-Joachim Ziesing " Stagnierender Primärenergieverbrauch in Deutschland "
Wochenbericht des DIW Berlin 7/04 (2004).
http://www.diw.de/deutsch/produkte/...

* Le Comité Stop Nogent-sur-Seine est signataire de la Charte pour l’arrêt immédiat du nucléaire.

Comparaison des productions électriques en France et en Allemagne

Il apparaît clairement que dans la production électrique la part du charbon et des fossiles en général est 6 à 10 fois plus faible en France qu’en Allemagne alors que celle des énergies renouvelables est plus élevée en France qu’en Allemagne, ce qui va en surprendre beaucoup !

Données publiées par le ministère de l’industrie pour 2003
Afin de pointer les différences avec nos voisins il est important d’avoir accès aux mêmes données pour pouvoir les comparer et donc d’avoir les détails de la production électrique brute. Ce n’est pas si évident car la nomenclature des différentes rubriques n’est pas la même en Allemagne et chez nous.
Les différentes sources d’information, émanant du même ministère de l’industrie, ne sont pas toujours cohérentes.

1)- Le dépliant " statistiques énergétiques France, énergies et matières premières, août 2004 " donne des estimations simplifiées : une production d’électricité brute de 566,9 TWh, dont 441,1 TWh par le nucléaire (78%), 65,2 TWh par l’hydraulique (11,5%) 60,6 TWh par le thermique classique (11%) [dont charbon 28,1 TWh, fioul 2,4 TWh, "autres" 30,1 TWh]. L’ensemble charbon+fioul ne représente que 5,4% de la production totale (contre 52% en Allemagne).
(Le solde export-import est de 66 TWh. La consommation brute est donc de 500,9 TWh).

2)- Détails sur la production brute thermique classique.
Ils sont donnés dans le fascicule "l’énergie ", édition 2004, page 139. La production s’élève bien à 60,6 TWh comme précédemment mais répartis de la façon suivante :
Charbon+lignite 26,4 TWh
Fiouls 8,6 TWh (dont fioul lourd, fioul domestique et coke de pétrole ?)
Gaz naturel 18,1 TWh
Divers 7,5 TWh (dont gaz de hauts fourneaux, de raffineries, de déchets ménagers, résidus industriels, bois, etc.)
On voit que charbon+fiouls représentent 35 TWh soit 6,2% de la production totale, l’ensemble des fossiles charbon+fioul+gaz naturel représentent 53,1 TWh soit 9,4% de la production brute totale. On est loin des 61,6% de la production allemande !

3)- Au sujet des énergies renouvelables
Il est précisé, dans le fascicule "l’énergie" déjà cité, que dans les 65,2 TWh de "l’hydraulique" sont comptabilisés le solaire photovoltaïque et l’éolien. Davantage de détails figurent dans la base de données "Pegase" sur les statistiques énergétiques à la section " production d’origine électrique d’origine renouvelable selon la filière " :
La production d’électricité d’origine renouvelable est de 70,273 TWh dont 64,877 TWh par l’hydraulique ; 3,285 TWh par les déchets urbains ; 1,344 TWh à partir du bois et déchets de bois ; 0,342 TWh par l’éolien ; 0,0094 TWh par le solaire photovoltaïque ; 0,416 TWh par biogaz. (On retrouve bien les 65,2 TWh précédents en additionnant hydraulique et éolien).
Avec ces définitions le renouvelable en France représente 12,4% de la production totale brute ! Plus qu’en Allemagne. L’hydraulique et l’éolien seuls représentent 11,5% de la production totale brute !
(Il y a un petit problème, me semble-t-il, car les gaz issus des déchets urbains, bois et résidus de bois soit 4,6 TWh ont été précédemment comptabilisés dans les " divers " du thermique classique).

Modes de production " charbon propre "

Ni l’Allemagne, ni le Danemark n’ont l’intention de réduire leur production électrique par le charbon car, contrairement à la France, ces pays développent et utilisent des techniques " charbon propre ".

Ces techniques ont été signalées dans les Lettres précédentes (par exemple 101/102). Rappelons les succinctement.
- Technologies de la combustion du charbon en lit fluidisé : comme celles mises au point en France, le lit fluidisé circulant LFC de Gardanne* (Provence) et Carling (Lorraine). Cette technique permet d’utiliser des charbons de mauvaise qualité, des déchets, de la biomasse. Le combustible est brûlé dans un lit de particules solides maintenues en suspension dans un courant d’air ascendant, à une température modérée de l’ordre de 850°C ce qui évite la fusion des cendres et limite la production d’oxydes d’azote.
Une augmentation du rendement est prévue à l’étranger en améliorant cette technique par une combustion sous pression ce qui permet la détente des gaz dans une turbine à gaz.
- Les centrales à cycle combiné avec gazéification intégrée du charbon IGCC (en Belgique, à Puertollano en Espagne). Au lieu d’utiliser le gaz naturel c’est un gaz synthétique qui est produit vers 1500°C sous une pression de 28 bar. Ce gaz est purifié avant d’alimenter une turbine à cycle combiné.
- Les centrales à vapeur supercritique à grand développement actuellement. Les cycles supercritiques existent depuis longtemps, ils ont été introduits dans la production électrique au cours des années 50 et des centrales supercritiques ont été construites en Allemagne, au Danemark, aux USA, Japon.
Les centrales à vapeur classiques brûlent des combustibles fossiles comme le charbon pulvérisé, le fioul, le gaz et sont " sous-critiques ", elles fonctionnent avec une vapeur à l’admission de la turbine à vapeur en dessous du point critique de l’eau.
Chauffée au point critique sous 221 bar et 374°C l’eau passe directement à l’état de vapeur sans ébullition. Dans une centrale supercritique (SC) la pression de la vapeur surchauffée dépasse la valeur critique 221 bar. On parle de centrale supercritique avancée (SCA) pour 250 bar et 565°C, de centrale ultrasupercritique (UCS) si la vapeur atteint ou dépasse 300 bar, 585°C. Les rendements augmentent en passant de SCA à UCS. Des centrales allemandes SCA atteignent 43% à Staudinger et Rostock, 45% à Hessler et Lübeck. Ces centrales supercritiques sont très flexibles vis-à-vis du combustible. Des centrales USC sont en projet au Danemark, celle qui devrait être mise en service en 2005 aurait un rendement net annoncé de 50,8%.
Il est évident qu’à production électrique égale, ces centrales à fort rendement émettent moins de gaz carbonique que celles à faible rendement.

Bella Belbéoch

Référence : rapport principal de la Commission Ampère (Belgique) section D Technologies, gaz-vapeur, charbon et cogénération.
www.mineco.fgov.be/energy/ampere_commission/Rapport_fr.htm

* La centrale à lit fluidisé de Gardanne :
http://www.assemblee-nationale.fr/rap-oecst/nucleaire/r1359-18.asp

"... La centrale à lit fluidisé de Gardanne est actuellement la plus puissante au monde.
La technologie du lit fluidisé circulant présente l’intérêt particulier de pouvoir utiliser une large gamme de combustibles. La technique du LFC a prouvé sa capacité à consommer des combustibles difficiles, comme les « schlamms » de Lorraine, ou le charbon fortement soufré de Gardanne. Elle peut s’appliquer également à la combustion des brais pétroliers, des boues de traitement des eaux usées, de la biomasse et même des déchets combustibles.
Grâce à l’injection directe de calcaire dans le foyer, la désulfuration est réalisée à 90 %, pour un ratio calcium-soufre de 1,5 à 2 et peut même atteindre 95 %.
La formation d’oxydes d’azote est peu importante, du fait que la température du foyer est limitée à 850 °C. Les émissions de NOx peuvent être encore diminuées par l’injection complémentaire d’ammoniac.
L’expérience acquise par la SNET et le groupe Charbonnages de France sur la technologie LFC est considérable.
Une première centrale de 125 MWe a été mise en service à Carling en 1990.
La seconde centrale, celle de Gardanne d’une puissance de 250 MWe, est la plus puissante du monde. Elle démontre une souplesse remarquable, sa puissance pouvant varier entre 65 et 250 MWe. La désulfuration atteint 99,7 %. La teneur des fumées en oxydes d’azote atteint 240 mg/Nm3, les imbrûlés représentent 0,40 % et le rendement de la chaudière atteint 95,7 %.
Les voies de progrès sont les suivantes : d’une part l’augmentation de puissance, avec un passage au palier 600 MWe (http://www.industrie.gouv.fr/energie/charbon/textes/se_ch_pr.htm) : d’une part l’amélioration des rendements avec une évolution vers un cycle vapeur supercritique ; d’autre part la diminution des coûts avec une diminution des surfaces en matériaux réfractaires ; enfin à plus long terme, l’intégration d’un cycle combiné gaz...
"


La lettre d’information du Comité Stop Nogent-sur-Seine est disponible sur le Web : www.dissident-media.org/stop_nogent

Et en PDF :
 n°107 mai-septembre 2005
 n°106 janvier-avril 2005
 n°105 décembre 2004
 n°104 août-novembre 2004
 n°103 juin-juillet 2004
 n°101/102 février-mai 2004
 n° 99/100 août-décembre 2003
...
 n°76 avril-juin 1997, (numéro spécial, comment sortir de l’impasse nucléaire avant la catastrophe)

Messages

  • Bravo les gars !!

    Vive le charbon, qui pollue, file des cancers des poumons et accroit l’effet de Serre !

    Ouais ! Vive l’ecologie, qui prefere la purete ideologique aux etres humains !!

    Allez continuez comme ça !! C’est sur on va voter pour vous !!

    • Faudrait encore qu’on se présente à des élections : merci aussi à toi pour tous les morts liés à Tchernobyl : ton argumentation est vraiment rétrécie...
      Romain

    • tu veux jouer a ce petit jeu là ?

      Allez on va compter les morts du nucleaire : Hiroshima 180 000, Nagasaki 140 000. Tchernobyl ? on dira en etant pessimiste 100 000, Kysthym 50 000 peut être. Sealafield ? 1000 peut être au total en mettant tous les cancers bout à bout. L’exploitation civile du nucleaire 2000 à 10000 si on tient compte de TOUTES les victimes, c’est à dire depuis la découverte de la radiocativité.

      Ca nous fait combien de mort ca ? A peu près 500 000 morts.

      L’exploitation du Charbon depuis 200 ans, ca se chiffre en millions, tant du fait des accidents du travail que de la pollution.
      Si on ajoute ce qui est lié au petrole, rien qu’en accident de voiture en Occident, on arrive facilement a 100 000 morts par ans.

      Faut arreter de dire des conneries.

    • bonsoir, puisqu’il faut arrêter de dire des conneries, un seul mort à cause du pétrole, charbon ou nucléaire, . je suppose que tout les gens flippent de la fin du monde, et bien, pour celui qui meurt, quelle que soit la cause, C’EST, la fin du monde, et tout le monde s’en fout,
      N° 5 463 456 231.

    • Et qui va extraire ton charbon...des chinois payés quelques centimes dans des mines ?

    • Pour Tchernobyl :

      « Un message du Secrétaire Général de l’ONU, Kofi Annan, déclare que 9 millions d’adultes et plus de 2 millions d’enfants, souffrent des conséquences de Tchernobyl, et que la tragédie ne fait que commencer. "Un nombre qui ne fait qu’augmenter", selon Martin Griffiths, Directeur du département des affaires humanitaires des Nations Unies (Conférence OMS 1995). Ces victimes souffrent de maux liés aux radiations : leucémies, cancers du côlon, du poumon, de la vessie, du rein, de la thyroïde, du sein, maladies du coeur et des vaisseaux (dans des régions contaminées par 5 à 15 Ci de 137Cs/km2, jusqu’à 80% des enfants souffrent de symptômes cardiaques), maladies du foie, des reins, de la glande thyroïde, altérations du système immunitaire, arrêt du développement mental chez des enfants exposés in utero, cataractes, mutations génétiques, malformations congénitales, malformations du système nerveux, hydrocéphalies, etc.

      ... pour les populations exposées à la contamination le bilan sera selon les estimations de 14 000 à plus de 560 000 morts par cancers, et autant de cancers non-mortels. »
      Voir sur Infonucleaire : Le bilan provisoire de la catastrophe de Tchernobyl

      Certains parlent pour Tchernobyl de 800 000 à 1,2 millions de morts en Ukraine et Biélorussie.

      « 6. L’importance de l’effet biologique des faibles doses pour l’acceptabilité de l’énergie nucléaire
      L’accident de Tchernobyl montre très bien l’importance qu’a le facteur de risque du rayonnement aux faibles doses sur l’acceptabilité de l’énergie nucléaire.
      Différentes attitudes sont possibles vis-à-vis des effets cancérigènes et génétiques des faibles doses de rayonnement.
      Nous pouvons les résumer ainsi :
      1) le facteur de risque de la CIPR 26 n’est pas accepté car il est considéré comme surestimant fortement les effets cancérigènes. On adopte éventuellement un modèle à seuil qui conduit à un nombre de morts très faible, voire nul, en cas d’accident majeur. Il ne peut pas, dans ce cas, y avoir de catastrophe nucléaire. Evidemment avec cette conception il est difficile de comprendre pourquoi il a fallu évacuer 135.000 personnes autour de Tchernobyl et pourquoi ces gens ne peuvent pas revenir chez eux 9 mois après l’accident.
      2) le facteur de risque recommandé par la CIPR est de 1,67 mort pour 10.000 homme x rem de dose collective.
      Pour Tchernobyl, nous l’avons vu, cela conduit à environ 40.000 morts.
      3) Si l’on adopte les résultats trouvés par Mancuso, Stewart et Kneale dans l’étude des travailleurs de l’usine américaine de Hanford, il faut multiplier ce dernier chiffre par 10. On arrive à 400.000 morts.
      Si on adopte le modèle du risque relatif, les résultats sont encore plus graves. Ce modèle implique que l’effet du rayonnement dépend non seulement de la dose reçue mais aussi de facteurs tels que l’âge, l’état de santé de l’individu etc... Avec ce modèle il faudrait prendre un facteur compris entre 20 et 30 par rapport à la CIPR. L’« accident de Tchernobyl avec cette hypothèse ferait entre 800.000 et 1,2 millions de morts en Ukraine et Biélorussie. Il s’agirait alors bien d’une véritable catastrophe.
      Tels sont les enjeux actuels du débat sur les effets biologiques des faibles doses de rayonnement. On voit immédiatement qu’il ne s’agit pas là d’un débat purement académique. Il s’agit de l’avenir de l’énergie nucléaire comme « acceptable » et du jugement que l’on peut porter sur les technocrates qui ont promu ce type d’énergie. Ce débat ne peut pas avoir la sérénité des débats sans conséquences sociales. C’est en ayant ces considérations en tête qu’il faut suivre les discussions d’experts sur l’effet cancérigène des faibles doses de rayonnement.

      Extrait de la GAZETTE NUCLEAIRE

      Et pour l’Uranium, il ne vient pas des MINES d’uranium ?????

      Lire : Mines d’uranium au Niger : Un scandale nommé COGEMA

    • Il te faudrait aller voir de l’autre côté des frontières qui arrétent les nuages. Bandazhevsky, Nesterenko, Ladzuk, Gonchareva, Okeanov, cela ne te dit rien ? alors fait une recherche renseignes toi et on en reparlera.
      Pour l’instant tu es plus dans le discours partisan de la cgt énergie ou autres industriels du genre
      Ce n’est ni un discours humaniste, ni scientifique : bien sur le charbon c’est des morts, mais le nucléaire aussi et tant que l’on aura pas levé la chape de plomb sur la réalité de tchernobyl, on ne s’en sortira pas.
      Romain

  • Votre analyse me paraît très intéressante car il faut bien avouer que les antinucléaires dont principalement les verts ne jurent actuellement que par les éoliennes industrielles.

    Or, cela ne se dit pas assez, les éoliennes ont une production électrique aléatoire à cause du vent intermittent. Comme l’énergie électrique de l’éolien industriel part sur le réseau EDF, il faut certains disent les 2/3 du temps , d’autres les 3/4 du temps, remplacer l’énergie électrique éolienne non fournie par.... des centrales thermiques. ces centrales dégageant du CO2 bien entendu.
    C’est pourquoi je ne m’explique pas le discours des verts, sinon par un discours purement démagogique et politique qui consiste à rameuter des voix selon l’idée - formule facile à répandre : "si vous êtes contre l’éolien, vous êtes pour le nucléaire". Discours facile à tenir mais aberrant puique pour remplacer les 500.000 GWh du nucléaire , il faudrait 100.000 éoliennes industrielles de 5GWh ! (Les allemands sont à 16.000 éoliennes et ils n’en veulent plus).Une des raisons de l’utilisation de nombreuses centrales à charbon, vient justement de l’intermittence des éoliennes industrielles.

    C’est pourquoi je trouve vos descriptions d’utilisation de "charbon propre" extrèmement intéressante en plus des centrales à gaz pour la production électrique.
    Il faudrait faire des comparaisons quant aux dégagements des gaz à effets de serre. Ce problème me paraît aussi préoccupant que celui de l’enfouissement des déchets radioactifs.

    En tous cas, soyez rassurés grâce à l’éolien industriel, les centrales thermiques ont de beaux jours devant elles.

    Hervé
    Docteur es Sciences

  • Comme quoi le problème n’est pas simple ; j’ai peur que la puissance et la cupidité du nucléaire ne finissent par mettre tout le monde d’accord. Le jour (où plutôt la nuit, car c’est au petit matin qu’arrivent les accidents TMI, Tchernobyl) où un accident arrivera, vous verrez tous les "gradés" foutre le camp depuis les aéroports du Bourget ou Villacoublay en laissant la piétaille se dépatouiller de ce qui ressemblera à un état de siège : bus et trains réquisitionnés, villes bloquées, téléphones inutilisables, un merdier indescriptible, et probablement tir à vue sur les survivants contaminés qui voudraient s’enfuir. Toutes les autres énergies présentent des inconvénients mais pas ceux-là.
    Le problème, c’est que ceux qui prennent les décisions d’aujourd’hui, sont ceux qui monteront dans les avions le matin de la catastrophe car ils auront été informés qu’il n’y a qu’une chose à faire : se barrer, vite fait et loin.
    Les solutions sont connues et multiples, vous les avez citées. Je pense qu’il faut partir du postulat catastrophique de l’accident et multiplier les sources pour réduire cette dépendance au tout nucléaire.

  • Pour corriger un peu votre article :
    5 nouveaux groupes à cycle combiné gaz sont actuellement en projets bien avancés par la SNET en France et dont la construction devrait démarrer d’ici peu (si les enquêtes publiques aboutissent et sont bien comprises par une population qui est effectivement mal informée).
    Au moins 2 autres seraient envisagés.
    Je rappelle que les unités à cycle combiné gaz emettent 2 fois moins de CO2 qu’une centrale à Charbon.
    Mais la nouvelle politique française visant à favoriser le nucléaire (la peur de la hausse du prix des produits pétroliers étant malheureusement plus forte que la peur du nucléaire) risque bien de compromettre ce développement.
    Que la France soit à la pointe d’une technologie énergétique ne dépendant pas du prix du baril de pétrole, soit ! Mais PAS DU NUCLEAIRE ! Car la France pourrait un jour devenir responsable et championne de la production de radiation !

    Jerry