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Une bataille pour la liberté

Publie le jeudi 5 janvier 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Des P2Pistes suédois ont décidé de créer un parti politique dont l’ambition semble être d’abolir les lois de propriété intellectuelles, ne pas tenir compte des organisations internationales qui s’occuppent des brevets et droits d’auteur, dénoncer et abolir les accords, lois et politiques qui freinent la libre circulation de l’information et des idées , etc...

Cette organisation, piratpartiet, a son site là :
 https://www.piratpartiet.se/default...
(si on a des suedois pour traduire ça serait sympa)

"Fatigués d’être considérés comme des pirates et des terroristes par le système pour avoir partagé quelques misérables fichiers sans gain financier ni perte pour quiconque", rapporte The Enquirer ( http://www.theinquirer.net/?article... ).

Cette organisation indique que son but est de défendre ses objectifs devant le parlement .

Apparemment , la Suède, également victime de la directive liberticide européenne transposée chez eux (et qui vient d’être bloquée provisoirement en France , cf sur la page d’accueil le projet DADVSI et la bataille en cours) a les mêmes débats qu’en France et dans la plupart des pays démocratiques entre la recherche d’une privatisation autoritaire de tout ce qui fait échange, en bridant, espionant, interdisant l’espace de liberté qu’est le NET.

Cette info je l’ai trouvé là :
 http://www.ratiatum.com/news2715_De...

Mais le fond est très important et déroule son tapis à la façon du débat sur le TCE. D’un côté des intentions louables (proteger la création, construire l’Europe), de l’autre des orientations avec des textes délirants, inintelligents, rétrogrades et écrits sous la dictée d’une poignée de grands groupes financiers cherchant à obliger le monde entier à passer par ses guérites, ses péages, maltraitant la liberté, la création (finalement ), l’échange et le partage.
Bref une injure à l’avenir une injure à la liberté une injure à la démocratie.

On trouve également dans les deux affaires les mêmes accouplements grotesques entre liberticides, entreprises puissantes et quelques écervelés de gauche ayant eu paresse de lire et de réflechir, paresse de se documenter, soutenant une agression contre ce qui se fait de libre dans le logiciel et sur le net.

Ignorance comme le prouve l’enquete de l’UFC-Que Choisir qui indique apparemment que les téléchargements sauvages ne sont pas un frein à l’achat des CD .

Il ne fallait pas être grand clerc ni specialiste du net pour voir depuis quelques années s’agiter nos médias qui ne parlaient jamais du net que comme un repère exclusif de pirates, de fausses informations, de pédophiles et de terroristes. Le ton était sans cesse négatif, tortueux, réducteur, injurieux. L’outrance était à la une, la débine systématique. Dans le débat sur le TCE le net a été le seul endroit de liberté et d’échanges où les opinions pouvaient se confronter. Celà a été également un motif suplémentaire de vengeance des satrapes, comme un affront qu’il convient d’éffacer.

Alors la bataille, en cours, d’imposition de la directive européenne liberticide aux peuples européens n’est qu’une partie (une partie !) de cette agression multiforme qui veut mettre au pas un champ immense de libertés et d’échanges, dans l’objectif du controle et de la privatisation des contenus au profit des entreprises privées.
Attaque contre les logiciels libres qui lentement gagnaient du terrain ces dernières années (je souris de penser qu’au moment où Open Office, Firefox, Thunderbird sont adoptés maintenant par la gendarmerie pour leur sécurité, leur gratuité et leur facilité d’utilisation, le gouvernement se prépare à porter un coup aux logiciels libres, ah ! l’extremisme idéologique ! ah ! la soumission servile à quelques groupe privés !), attaque contre le P2P et les messageries instentanées, moyens puissants d’échanges rapides de gros fichiers, interdiction des programmes permettant de transferer un gros fichier d’un système à l’autre, llégalisation de l’espionage privé par des groupes privés, etc.

Ces gens-là auraient mis en taule Gutenberg.

Cette bataille n’est pas obscure, même si des fois les contenus des bréviaires, sommations écrites, sont tortueux, malhonnêtes, obscurs et autoritaires.

En prenant un peu de recul on s’apperçoit que se mène là une bataille essentielle pour l’avenir, comme une des couleurs essentielles du spectre de la liberté, combat de toujours qui nourrit l’échange mais également couleur de l’avenir pour une société avenir.

Je le dis tout net, faire un parti pour celà n’est pas à mon sens la meilleure des solutions. Toutefois la réaction des Suédois mérite qu’on la suive de près.

Mais surtout cette bataille nous importe tous et doit être menée par tous les moyens à notre disposition, que ce soit par des pétitions et actions collectives (comme celle relayée par Bellaciao ici), par pression sur les partis politiques, les députés , le gouvernement et le président.
Mais plus loin on ne peut plus rester sur le flou de ce qu’il convient de faire du net et de l’informatique. Espaces de liberté ou chasse gardée des entreprises privées liberticides, des états autoritaires ?

Copas

Messages

  • Malheureusement, le président de la république refuse cette bataille pour la liberté ! Je me suis trompé à son sujet. Je suis vraiment trop naîf. Dans ses voeux du nouvel an, il parlait de "gagner la bataille de l’emploi par l’innovation...", de répondre présent "à la révolution majeure : le numérique... priorité d’une politique industrielle...La France pionière en la matière.. pour entrainer l’Europe..."
    Or, en s’opposant implicitement à la légalisation du Peer to Peer hier, il soutient son gouvernement qui par son projet de loi, condamne la France à suivre les autres comme des moutons, préserve des modèles économiques dépassés, et rate un rendez-vous historique.

    Je ne sais pas le sort que notre société réserverait aujourd’hui à Gutengerg, mais le positionnement du chef de l’Etat hier est du même niveau que celui de la république de Venise, qui à l’arrivée de l’imprimerie et l’invention de Gutenberg, tenta par décret d’attribuer le monopole de l’impression des livres à l’imprimeur allemand Johannes von Speyer. A cette époque, on s’éleva aussi contre cette invention qui ne pouvait que tuer la création, et l’on défendait les privilèges et les travaux des moines...

    Nos espoirs reposent désormais sur nos députés. S’ils n’écrivent pas l’Histoire, il faudra penser alors à faire de la politique, comme nos amis suédois ! heureusement, nous disposons tous d’un bulletin de vote ; les plus jeunes voteront aussi. ça risque de faire très mal...

    genium

  • Le ministre de la Culture, Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres, a déjeuné dimanche avec les plus grands blogueurs de notre débat national sur le projet de loi DADVSI.

    http://www.loiclemeur.com/france/files/rddv.mp3

    Il n’a pas pris en compte la nouvelle dimension du débat, et confirme l’obscurantisme technologique de notre Président de la République en ne reconnaissant pas la réalité technologique des réseaux Peer to Peer !

    En bon humaniste, il s’oppose à cette attente Universelle revendiquée dans le monde entier par la pratique des réseaux Peer to Peer.

    En bon patriote, il confère à la France la responsabilité Historique de cet obscurantisme technologique.

    En bon démocrate, il se dresse contre le législateur qui s’est exprimé pour cette avancée de l’Humanité.

    En bon libéral, il oublie que la production d’un bien (une œuvre) peut être multipliée à l’infini sans engendrer de coûts, et que sa tarification unitaire est donc injustifiée.

    En bon capitaliste, il se fait l’écho d’un contresens Historique du capitalisme : facturer à l’unité un bien dont le coût de production est nul, favorisant les privilèges au détriment du mérite.

    En bon économiste, il prive nos industries des nouveaux modèles économiques à inventer et refuse à la France cette position innovante pourtant chère au Président. Il accroit la dépendance de la France en rejoignant les intérêts de certains lobbies qui ont déjà tout planifié.

    En bon stratège, il repousse les débats à mi-février, et compte sur l’épuisement des forces citoyennes.

    Je pensais renoncer, mais le ministre nous place devant nos responsabilités, peu communes à notre époque.

    Le peuple de France sera fidèle à sa tradition et fera honneur à la République. Le combat ne fait que commencer…

    Les enjeux :
    http://www.framasoft.net/article397.html

    genium