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Le Venezuela propose du pétrole 40 % moins cher à des Américains pauvres

Publie le mercredi 18 janvier 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

de Corine Lesnes

Alors que les Etats-Unis mettaient leur veto, vendredi 13 janvier, à la vente d’avions militaires espagnols au Venezuela, une étonnante cérémonie se tenait devant une maison de Warwick, dans le Rhode Island, en présence de plusieurs représentants du président vénézuélien, Hugo Chavez, l’homme que l’administration Bush juge comme "une force négative" dans la région. On remplissait de fuel de chauffage vénézuélien la cuve d’un couple d’Américains, Denise et David Bloomingburgh.

L’ambassadeur du Venezuela à Washington, Bernardo Alvarez-Herrera, était venu superviser la livraison, ainsi que Felix Rodriguez, le président de la Citgo, la filiale américaine de l’entreprise publique Petroleos de Venezuela.

Devant la presse, Mme Bloomingburgh, 37 ans, n’a pas caché son soulagement de pouvoir bénéficier de fuel à 40 % de son prix, alors qu’en deux ans les tarifs ont doublé. Cette année, elle avait limité la température dans sa maison à 15 degrés, pour faire des économies. L’ambassadeur du Venezuela a assuré qu’il n’entrait aucune arrière-pensée politique dans les actions charitables de son gouvernement. "Il ne s’agit pas de politique, a-t-il dit. Nous sommes ici en tant qu’Américains pour aider des Américains dans le besoin."

25 MILLIONS DE GALLONS

Le Rhode Island est le troisième Etat à bénéficier des largesses de Hugo Chavez, après le Massachussets et le Maine. Fort de son statut de cinquième exportateur de brut mondial, le président vénézuelien avait proposé, en septembre 2005, de fournir du combustible à bas prix aux victimes de l’ouragan Katrina et, plus généralement, aux pauvres des Etats-Unis. Il a tenu parole. Quatre tribus indiennes sont aussi parmi les bénéficiaires, ainsi que le quartier du Bronx, à New York.

Au total, 25 millions de gallons (95 millions de litres) sont en cours de distribution, couvrant 100 000 foyers dans le nord-est des Etats-Unis. A Chicago, en revanche, l’autorité des transports a rejeté l’offre vénézuélienne et elle a augmenté les tarifs de bus. Ce rejet a entraîné des protestations dans la ville, et la décision doit être reconsidérée fin janvier.

Les officiels américains n’ont pas émis d’objections publiques à ce que le secrétaire à l’énergie, Samuel Bodman, a qualifié de simple "philanthropie d’entreprise". Ils ont souligné que Citgo est installée à Houston, et que c’était une firme américaine jusqu’à son rachat, à la fin des années 1980.

Selon les analystes, cette initiative fait partie d’une offensive du "comandante" pour convaincre les citoyens américains qu’il n’est pas le dangereux facteur de déstabilisation dépeint par Washington - ce que le chercheur Mark Weisbrot, du Center for Economic and Policy Research, qualifie de "diplomatie de la base". Caracas a aussi loué les services de lobbyistes. Il existe une quinzaine de "cercles bolivariens" dans des villes comme Cincinnati, Boston ou Milwaukee.

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_...

Messages

  • et pourquoi ne pas mettre les moteurs a eau en route pour un respect total d une nature qui ne nous appartient pas.

    • Peut-être parce que le moteur à eau n’est qu’un leurre ???

      sc_marcos94, étudiant en physique qui a travaillé sur la question

    • Sur le moteur à eau (qui est un euphémisme), certains agriculteurs de ma région y ont trouvé un intérêt. Il est bien évident que ce moteur n’est qu’une aide au motuer à explosion pour permettre de moins consommer de gazole. Cependant c’est une initiative de transition. En effet ce moteur ne rompt pas avec la société petrolière, il permet tout de même une réduction de l’émission de gaz (à effet de serre ou pas on s’en fout). C’est également une étape de sensibilisation de la population aveuglée par nos petrodirigeants et l’ensemble des maniats de la presse. Il sera alors plus facile de presenter des systèmes sans pétrole.

      Sur l’utilisation des ressources du Vene par Chavez, cette politique est certes interessante mais elle ne rompt pas non plus avec le tout petrole ; chavez devrait plutot développer son action vers d’autres types de production plus utiles au bien être de son pays. Notamment l’agriculture car le Vene présente de nbx avantages de ce point de vue. Il est également nécessaire d’édicter des règles pour l’exploitation de la forêt... Ne nous focalisons pas non plus sur le pouvoir que chavez possède grace au pétrole, il est de courte durée espérons le.
      maxime

  • Tout le monde n’habite pas des maisons ou des appartements écologiques qui demandent un changement radical dans cette société capitaliste à la dérive. En tout cas c’est une bonne réponse, avec des moyens appropriés et solidaires, aux grossières et criminelles chasses aux sorcières de l’Etat US contre tout ce qui ressemble de près ou de loin au Communisme, dans et hors des EU.

    • Pas d’accord !!!!! mais alors pas d’accord du tout !!!!
      Je ne comprend pas ce qui est passé par la tête du camarade Chavez !! Cette coûteuse politique de prestige ne fait retarder encore le moment où les américains ouvriront les yeux sur leurs gouvernements (les états unis d’Amérique je tiens à le rappeler ont dès leur fondation choisi un mode de gouvernement de type religieux-fondamentaliste basé sur l’inégalité entre les hommes, que ce soit par la couleur de peau ou par leur richesse). Laisser les états américains se dépatouiller avec les effets délétères de leurs politique aurait été stratégiquement plus rentable.
      Si l’on part du principe - qui est celui auquel j’adhère- que les bénéficiaires de ces actions "caritatives" auront tôt fait d’oublier à qui ils doivent cette "manne céleste", Chavez s’est fait plaisir à bon compte, il a internationalement humilié Bush et sa clique (ce qui n’est pas rien j’en conviens !) mais il n’a pas contribué à la destruction du colosse aux pieds d’argile libéral...

      Internationaliste je suis et resterait. Mais force m’est de reconnaitre que le nationalisme exacerbé des américains (que j’ai connu de très près pour désamorcer immédiatement toutes les critiques) toutes classes sociales confondues m’a convaincu que seuls les effets non compensés des politiques désastreuses menées par le petit fils du Nazi Prescott (ne l’oublions pas !) pourrons amener la majorité du peuple américain à se réveiller.

    • Quel con !

      Pardon... Quelle conne !

    • Mao tsé toung et le PC Chinois disaient que l’impérialisme est un tigre de papier, et Chavez l’attaque à coups de lance symboliques sur ses propre flancs, comme Fidel Castro qui ose proposer des médecins après les ravages du cyclone Katrina. De quoi se plaindre quand des dirigeants politiques vont dans le sens de la fraternité entre les peuples, en démasquant un peu plus, en humiliant au passage celui qui précipite le sien, dans les inégalités, la pauvreté et la guerre. Non BUSH n’est pas invulnérable, et l’Amérique latine se libère peu à peu de son joug. A nous de nous y mettre aussi.