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comment on nous prépare à la réforme de la sécu

Publie le jeudi 17 juillet 2003 par Open-Publishing

Chronique d’une disparition non annoncée

La chronique de Martin Winckler le matin à 7h 51 sur France-Inter a disparu, et avec elle sur le site de la même radio le lien qui permettait de lire les archives : 185 chroniques, souriantes et indispensables.

Pour preuve : dans le cahier de création été de remue.net, nous en avons sélectionné quelques-unes, sur Internet ou le travail de l’écrivain...
http://www.remue.net/revue/

Voici le message laissé par Martin Winckler :

"NOTE A L’ATTENTION DES INTERNAUTES CHEVRONNES
Depuis lundi 7 juillet, cette page n’est plus accessible depuis la page des "chroniques" de France Inter. SI vous êtes parvenus jusqu’ici, c’est que vous avez enregistré l’adresse de cette page dans votre navigateur. Merci donc de la diffuser aux auditeurs qui ne l’auraient pas, et pourraient croire qu’elle a disparu.
Amitiés
Martin W. "

C’est pourquoi nous vous communiquons immédiatement l’adresse de cette page :
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-inter01/information/chroniques/chronique/archives.php?chronique_id=20020145

Et c’est pourquoi nous recopions une partie de la dernière chronique, celle du 7 juillet, intitulée
Quand on a accès au savoir, que faut-il en faire ?
Et puis, ayant pu m’exprimer avec une totale liberté pendant ces trois minutes quotidiennes, et donner dans la mesure du possible la parole à des citoyens qui ne l’avaient pas, je reste convaincu que la liberté de parole dépasse - et de très loin - n’importe quelle fonction hiérarchique. Neuf mois de parole sans entrave, ce n’est pas rien. Et je souris en particulier à la pensée des migraines que j’ai dû provoquer chaque fois que j’étrillais l’industrie pharmaceutique entre deux messages triomphants des entreprises du médicament.

Merci aux maisons d’édition, revues et associations qui m’ont envoyé leurs publications et leurs bulletins d’information. Je suis heureux d’avoir pu contribuer à faire connaître certaines de leurs productions. Merci, évidemment à tous ceux - des archéologues aux praticiens de Linux en passant par les personnes concernées par la surdité, la dyslexie et bien d’autres situations humaines - qui m’ont écrit pour m’envoyer des réflexions, des informations que je n ?aurais pas pu trouver seul, ou simplement des encouragements - ils m’ont été d’un grand réconfort et justifient pleinement le travail accompli au cours de l’année écoulée.

Toutes les chroniques (y compris les inédites) seront publiées - accompagnées de compléments d’information et de contributions d’auditeurs - en octobre ou novembre prochain, par les éditions du Cherche-Midi.

Et pour conclure ce voyage, une dernière petite histoire :

Dans un ghetto, il y a longtemps, le rabbin va voir la guérisseuse et lui dit : « J’ai besoin d’une potion pour soulager mes rhumatismes. »

La guérisseuse écrit quelques lignes sur un morceau de papier ; le rabbin la lit, il hoche la tête et dit : « Il y a des ingrédients qui ne sont pas kasher, là-dedans. J’ai besoin d’une potion que je puisse prendre le jour du shabbat. »

La guérisseuse lui répond : « Non, ça je ne peux pas te le donner. C’est interdit. » Le rabbin insiste : « Mais moi, le jour du shabbat, je fais l’office, je m’occupe des malades et des mourants, je ne le ferai pas bien si je souffre. Donne-moi la formule d’une potion que je puisse prendre ce jour-là sans offenser Dieu. »

Et, comme il insiste, la guérisseuse lui dit : « D’accord, mais tu dois me jurer devant Dieu que tu ne la révèleras à personne. » Le rabbin réfléchit une seconde, puis il jure solennellement. Le samedi suivant, il monte sur l’estrade et, à haute voix, lit la formule à tous les fidèles.

Pourquoi ? Parce qu’il pense que c ?est un moins grand péché de se parjurer que de garder pour soi un secret pareil.

Quand on a accès à un savoir qui peut soulager ou libérer les autres, on n’a que deux choix possibles :
ou bien on veut garder le pouvoir, et on se tait.
Ou bien on partage.

Au revoir tout le monde, et portez-vous bien.

Hier, 11 Juillet, à 7h51, sur France-Inter, c’est l’industrie du médicament qui obtenait un "droit de réponse".
Droit de quoi ? M W.