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naplouse / et GDF sur radio campus lille 106,6

Publie le mardi 14 mars 2006 par Open-Publishing

CE MERCREDI 15 MARS 2006

A 18H30

« C’EST L’HEURE DE L’METTRE »

sur RADIO CAMPUS LILLE 106,6

en direct via : www.campuslille.com

AVEC :

“1/4 d’heure en Palestine” : en direct de Naplouse, avec notre ami Qusaï, jeune Palestinien très occupé... Pour connaître la situation de Naplouse aujourd’hui, et donc de la Palestine, voir le témoignage ci-dessous.

Ensuite, nous évoquerons avec des camarades de la CGT EDF/GDF, la fusion Suez-GDF. Quels enjeux, quelles conséquences pour les salariés et les usagers, quelle politique énergétique pour la France, etc...

Naplouse : Nous avons peur !

Par Fayrouz
Propos recueillis par téléphone et traduits par : Mireille pour ISM France
et Suisse

20 février à 18h 15.
 http://www.ism-suisse.org/news/arti...
Où est le monde quand les soldats israéliens exécutent des jeunes garçons
en toute tranquillité ?
Où sont les défenseurs des droits de l’homme ?
Où sont les associations qui prétendent défendre la cause des Palestiniens ?
Témoignage de Fayrouz, étudiante à l’université de Naplouse grâce à l’aide
de diverses personnes, vivant dans le Camp de Balata en Palestine
militairement occupée.

L’armée israélienne a envahi le camp
de Balata depuis deux jours, mais
aujourd’hui c’est pire qu’hier.

Les soldats disent qu’ils recherchent dix personnes. Il y a des tanks, des
jeeps, des soldats partout.

Ils nous tirent dessus si nous sortons. Ils ont jeté une grenade
lacrymogène dans l’ambulance qui transportait un blessé.

La nuit tombe, on a très peur pour cette nuit.

On vient d’apprendre, par un voisin, que des combattants auraient abattu
un avion sans pilote (drône) dans les environs.

Il n’y a pas de combattants à Balata. Seuls des vieillards, des femmes et
des enfants totalement terrorisés.

Une femme essaie de prendre des photos, mais c’est difficile, on ne peut
pas sortir des maisons, même les infirmiers de l’aide médicale ne peuvent
entrer dans le camp complètement quadrillé par les soldats.
Les ambulances sont obligées de rester à l’extérieur de Balata.

Les soldats empêchent les blessés d’arriver jusqu’aux ambulances.
Depuis hier il y a eu au moins 40 blessés et quatre tués.
Ce sont des enfants et adolescents qui n’étaient ni armés ni en position
de se défendre. Ce sont des exécutions sommaires.

Parmi les blessés il y a également mon frère Ahmed, âgé de 14 ans.

Hier, j’ai vu les soldats se ruer sur les blessés pour les rouer de coups
et empêcher les ambulances de les secourir. J’ai vu une mère qui criait à
côté de son enfant blessé et que l’armée empêchait qu’il soit secouru.

J’ai vu depuis chez moi un jeune d’environ 16 ans touché à la poitrine,
par terre, il saignait beaucoup. Les soldats sont venus le frapper.

Il était sorti pour aller acheter du lait. Il est resté plus de deux
heures dans la rue, gisant sur sol dans son sang.

Les soldats lui criaient des insultes par le haut-parleur, et ont mis de
la musique, la musique d’un film américain (nous n’avons pas compris le
titre). Le garçon effrayé pleurait.

En
ce moment j’entends les moteurs des jeeps qui passent à toute vitesse.
Depuis cet après-midi cinq jeeps sont postées en permanence devant notre
maison. Je ne sais pas combien il y en a, dans les autres parties du camp.

Là j’entends le muezzin à la Mosquée. Il demande au monde entier de l’aide
et du soutien pour le camp. Nous savons que personne ne l’entendra, comme
d’habitude.

A Naplouse, tôt ce matin, quand il faisait encore nuit, les soldats
israéliens ont exécuté un jeune homme. (Nous n’avons pas
compris le nom)
Les soldats l’ont tiré hors de sa maison, plaqué contre le mur et ils lui
ont tiré dessus ; ils l’ont exécuté alors qu’il était ni armé ni hostile.

Je suis très choquée. Hier ils ont lancé des bombes sur notre maison ; il
n’y a plus de vitres aux fenêtres. Toute la journée ils ont lancé des
bombes assourdissantes et lacrymogènes. Cela nous rend fous.

On a les oreilles qui résonnent de bruits même quand les bruits cessent
par moment.
J’ai mal aux oreilles, j’ai sans arrêt le bruit des bombes dans les
oreilles.

Nous ne pouvons pas dormir.

Nous sommes entassés à vingt dans une unique pièce avec mes petits
cousins, ma sœur et Omar, le seul frère qui nous reste, car deux sont en
prison et un à l’hôpital et ma pauvre mère qui est malade. (Le père de
Fayrouz a été assassiné par les soldats israéliens en 1994).

On vient me dire qu’un garçon vient d’être gravement blessé deux maisons
plus loin. Les soldats sont en train de crier à sa famille d’évacuer
la
maison, de sortir dans la rue.

Aujourd’hui le bulldozer que les soldats utilisent pour détruire les
maisons est entré dans le camp. Deux maisons auraient été rasées. Le
bulldozer est toujours dans le camp.

Il fait très froid ; il y a un grand nombre de soldats qui occupent les
maisons de plusieurs familles qu’ils ont entassées et enfermées dans une
pièce.

Nous avons peur. (Ici la communication a été coupée)