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Lituanie : l’europe a peur des rouges

Publie le samedi 8 avril 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

La Lituanie , vous connaissez ?

Depuis peu, on sait que cet état ne peut pas entrer dans l’europe pour des raisons obscures de calculs technocratiques de pourcentage de dette publique, et cela se joue à une virgule.

On ferait preuve de peu de fair-play si on disait que si la france avait été soumise à une telle rigueur, elle aurait été virée de l’union européenne depuis longtemps.

Les pays de l’ex-URSS se sont docilement converties au capitalisme, et maintenant les pays capitalistes refusent d’intégrer dans l’union européenne des pays qui ont fait exactement ce que dictait la charte libérale écrite par les pays fondateurs, dont la France.

Mais il y a deux poids et deux mesures.

La slovénie, elle, a obtenu les faveurs des grands décideurs de cette grosse machine à libéraliser qu’est devenue l’Union Européenne.

Elève doué donc, contrairement au cancre Lituanien.
Il faut croire sur parole les statistiques, les chiffres, qui ne tiennent compte que d’analyses financières.

Elle pourra entrer dans le camp capitaliste de la zone Euro.

Mais si on regarde l’histoire, on a le droit de se poser cette question :
Est-ce que l’Europe est interdite aux rouges ?

La Lituanie (4m d’habitants) , située entre la Bielorussie et la Russie, a été une R.S.S jusqu’en 1991, date de son indépendance, mais elle reste encore sous l’influence de la Russie de poutine. Elle est occupée par les Nazis entre 1941 et 1944 avant de redevenir une R.S.S après la défaite allemande.

La Slovénie (2m d’habitants), a une histoire politique différente : bordée de l’Italie, de l’Autriche, de la Hongrie, elle est est sous l’influence de l’axe fasciste durant la seconde guerre mondiale, et à la fin de la guerre, elle se rattache à la Yougoslavie.
En 1991, contrairement à la Bielorussie, la slovénie se rattache au camp occidental en adhérent finalement à l’OTAN en 2004.

On peut effectivement se demander si vraiment le fait que Lituanie n’est pas encore politiquement dans le camps occidental ne pèse pas dans cette décision.

Ensuite, les considérations statistiques floues qui sont imposées comme des critères objectifs, fournies par de petits comités d’experts qui décident en secret sans jamais avoir de compte à rendre, peuvent ne pas nous convaincre.

Pendant ce temps, les gros pays capitalistes comme nous (france,allemagne) continuent à imposer à d’autres petits pays des réformes qui sont de plus en plus dénoncées comme stupides et inefficaces ici même.

Pour être plus clair : libéralisez vous, faites des CPE parce-que nous on a des problèmes pour le faire.

La bonne question est peut-être : l’Europe a-t-elle peur des rouges ?

Messages

  • L’URSS n’était pas communiste. C’était du capitalisme d’Etat. Tout comme le capitalisme classique que nous connaissons, il méprise le peuple, le baffoue, l’humilie, l’appauvrit est fait du profit sur sa misère pour le compte de ses dirigeants. Le communisme qui fait peur aux institutions est le vrai communisme. Celui qui peut vraiment changer les choses : un système assurant aux peuples l’égalité, la dignité, le respect, pas cette grossière mascarade totalitaire et fondamentalement capitaliste de l’URSS, la Chine, Cuba ou la Corée du Nord.

    Bilba.

    • Je suis d’accord, mais ce que je voulais dire, c’est que des petits pays de l’ex-urss doivent payer une double peine : soumission à l’ex-urss et soumission à la loi du marché.
      Mais c’est vrai, le terme "communisme" a été une mascarade.
      Autant qu’actuellement le terme "liberalisme" chez nous.

      jyd.

    • Oui, absolument. D’ailleurs partout dans le monde, le mot "libéralisme" a une signification progressiste, égalitaire et de Gauche, sauf en France où ce mot est synonyme de capitalisme.

      Car la racine de "libéralisme", c’est bien "liber" de "libérer", "liberté". Alors qu’ailleurs il a son sens progressiste, en France, il évoque la liberté des entreprises et du patronat.

      Je suis d’accord avec toi aussi sur la double-peine que subissent les ex-pays de l’URSS et tu as bien fait de la dénoncer. Désolé d’avoir mal saisi le sens de tes propos.

      Amitiés,

      Bilba.

    • Sans compter que la Slovenie s’est mobilisée très massivement contre le liberalisme à l’automne par le plus puissant mouvement de masse jamais vu dans cette jeune république.

      Les peuples qui se mobilisent contre le librealisme et pour la defense des droits sociaux sont nos alliés.

      Si les travailleurs lituaniens se mobilisent ils trouveront à leurs côtés d’autres peuples, dont les Slovenes en lutte.

      Il n’y a donc pas lieu de s’attaquer aux Slovenes pour défendre des Lituaniens...

      C’est d’ailleurs un raisonement tout à fait curieux de dénier des droits aux uns pour en obtenir à d’autres, comme d’aller chercher ce qui s’est passé il y a 65 ans pour argumenter des droits plus ou moins importants à plus ou moins d’Europe pour un peuple.

      Solidarité avec les peuples de Lituanie !

      Copas

    • CHER BILBA ,
      SANS VOULOIR TE DONNER DE LECONS , CE QUI SERAIT TOTALEMENT DEPLACE DE LA PART D’UN VIEUX CON , JE TIENS QUAND MEME A TE SIGNALER QUE LE MOT LIBERALISME A DEUX SENS .
      Le premier etre liberal au sens de regle de vie ou de pensée , admettre les idées des autres , etre ouvert au progrés , en fait etre le contraire d’un conservateur pour tout ce qui touche aux evolutions de la societé .
      Le second etre pour une doctrine economique , le liberalisme , qui refuse l’intervention de l’etat dans le domaine economique , et laisse au marché le soin de tout reguler .
      Ainsi on peut etre liberal au point de vue des idées et interventionniste au point de vue de l’economie (MGB) , ou conservateur et liberal (sarkosy) ou liberal et liberal (lang ), ou conservateur et interventionniste (de gaulle ) .
      Comme tu le vois s’agissant de deux réalités differentes , les combinaisons peuvent etre multiples .
      Donc partout dans le monde le mot liberal recouvre deux réalités differentes , en france comme ailleurs .
      amicalement ,
      claude de toulouse .
      Excuses les deux premieres lignes en majuscule , j’avais bloqué le clavier et j’ai eu la flemme de recommencer .

    • Bilba, je serais trés interessé par ton explication de la nature CAPITALISTE de CUBA ?

      Raymond

    • C’est surement à cause des langoustes de Cuba, nourriture réservée aux capitalistes, à moins de les pêcher soi-même...

      Ouarf !

      Flash 12

    • peut-etre...

      Sauf qu’actuellement, les choses qui se sont passées il y a 65 ans continuent d’avoir des conséquences réelles.

      l’angleterre par exemple, l’unique pays qui n’a pas été sous domination Nazi en 39-45, est encore en 2006 le principal allié des USA.

      Le résultat de la séparation de l’europe en deux blocs en 1945 n’a toujours pas terminé d’avoir des conséquence à notre époque.

      Par exemple le controle du Gaz par la russie, c’est une conséquence de Yalta, une décision prise par les USA, l’URSS et l’angleterre. c’était il y a 65 ans approximativement.

      Par exemple le fait que tous les pays de l’ouest fassent partie de l’OTAN, qui fait concretement que des pays de l’est sont encore des ennemis potentiels selon les critères crétins des militaires.

      65 ans après, il y a encore une europe bleue riche à l’ouest et une europe (*) pauvre à l’est

      (*) : symbole pour dire que c’était rouge avant.

      jyd.

    • ouais ben,ça me mobilise pas trop ;ces pays baltes qui continuent de délivrer des médailles à ceux des leurs qui gardaient Auschiwz,Tréblinka,Sobibor et à peu prés tout ce que la Pologne comptait de camps.
      Alors qu’ils soient dedans ou dehors l’Europe ça me fait pas monter aux rideaux et à la limite je les préférent dehors.Je reste solidaire des travailleurs de ces pays mais leur état capitaliste souvent proche de l’extréme droite rien à cirer.
      Jean Claude des Landes

  • Je suis sidéré en lisant cet article - Jje cite :
    "On peut effectivement se demander si vraiment le fait que Lituanie n’est pas encore politiquement dans le camps occidental ne pèse pas dans cette décision."

    La Llituanie est rentrée dans l’europe le 1er mai 2004. J’étais sur place, j’ai pu voir l’enthousiasme , l’espoir et les fêtes que cela générait. La Lituanie est membre de l’OTAN depuis le 29 mars 2003.

    Alors qu’est ce que parler du "camp occidental" et en mettre la Lituanie à l’écart ?

    La lituanie a interdit la télévision bielorusse sur son territoire, et bon nombres d’opposants à Lukashenko se retrouvent à Vilnius, sorte de capitale de l’opposition bielorusse.

    Seul le taux d’inflation excessif est invoqué pour justifier l’entree dans la zone euro. Non le pourcentage de dette publique (-2,1 % contre -3% ... a voir .. pour la France).

    Je comprends que votre article s’insurge contre un technocratisme idiot et c’est vrai que ne retenir que des critères strictement comptables est des plus pitoyables. Junker l’a bien compris et si l’europe est sage, c’est quelques dixiemes de pour cent d’inflation en trop seront politiquement peu de choses face à la prise en compte d’une spécificité (économie en pleine croissance, autres fondamentaux comme le déficit controlés et en bien meilleure positions que ceux de la France ou de l’Allemagne.... )

    Mais de grace ... ne situez pas la Lituanie dans le bloc soviétique, n’expliquez pas la différence de comportement avec la Slovenie par une supposée différence de statut par rapport à l’OTAN ou ne confondez pas taux d’inflation et pourcentage de dette publique dans une meme amalgame.

    C’est beau de caresser les concepts de liberté et de justice et d’agiter des idées ... encore faut il savoir de quoi on parle. Et tout le monde y gagne, sauf peut être ceux qui s’obstinent à un sentimentalisme rouge ou à tout expliquer par la "peur du rouge".

    Francois