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FSE d’Athènes : la situation internationale domine l’Assemblée des mouvements sociaux

Publie le lundi 8 mai 2006 par Open-Publishing
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de Loïc Abrassart

« Don’t speak a shit English ! Ne parlez pas un français de merde ! Parlez votre propre langue ! ». En ouverture de l’Assemblée des mouvements sociaux, dimanche 7 mai, un membre de l’équipe de traducteurs Babels donne l’occasion de rappeler aux participants du FSE quelle importance ils occupent dans le bon déroulement du Forum. Ils sont remerciés de leur contribution par des applaudissements nourris de la salle. La traduction n’est pas le seul motif de satisfaction des organisateurs du FSE d’Athènes. Tant du point de vue de l’organisation, de la participation aux séminaires et débats que des chiffres de la manifestation, le comité grec du FSE estime avoir rempli sa mission. « Nous avons envoyé un message d’espérance à tous les peuples du monde, à tous ceux qui résistent, à tous les opprimés, à tous les exclus. »

Traditionnellement, l’Assemblée des mouvements sociaux se tient en marge du FSE proprement dit. Celui-ci n’ayant pas vocation à adopter des résolutions ou des textes, il se « contente » d’être un espace de discussions et d’échanges. L’Assemblée des mouvements sociaux, rassemble les organisations qui souhaitent adopter une déclaration politique et un agenda de luttes communes entre les forums. Elle est, en quelque sorte, l’AG du mouvement. Les mouvements sociaux donnent rendez-vous en septembre pour une semaine de mobilisations contre la guerre, le 7 octobre sur les droits des migrants, en janvier 2007 au FSM de Nairobi et en juin 2007 contre le sommet du G8 en Allemagne.

Objectif Nairobi

La déclaration de l’Assemblée se félicite de plusieurs victoires contre les politiques néo-libérales, en Europe comme en Amérique latine : rejet du projet de Constitution européenne en France et aux Pays-Bas, rejet de la directive européenne sur les ports, mouvement contre le CPE en France, mobilisations sociales autour des ressources naturelles dans plusieurs pays d’Amérique latine. « Une situation pleine d’opportunités, mais aussi de dangers », poursuit le texte. Poursuite de la guerre en Irak et en Afghanistan, coupure des aides financières à l’Autorité palestinienne, criminalisation des mouvements sociaux, montée des tensions guerrière autour du nucléaire iranien... Le texte rappelle également la situation non résolue du Kurdistan (« un peuple sans Etat ») mais fait l’impasse sur la guerre russe contre la Tchétchénie ou d’autres situations d’« oppression nationales ». De la même manière, si la politique « impérialiste » des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne est largement commentée, on ne trouve guère de traces de dénonciation similaire vis-à-vis de l’interventionnisme français en Afrique. L’Afrique (avec l’Asie) est la grande absente de la déclaration des mouvements sociaux.

Taoufik Ben Abdallah, du comité d’organisation du prochain Forum social mondial, qui se déroulera à Nairobi (Kenya) du 20 au 25 janvier 2007, a rappelé que « l’Afrique est le continent le plus vulnérable, celui qui paie le tribut le plus important au néo-libéralisme. » « Nous ne construirons pas un autre monde si nous ne le construisons pas de là-bas avec les Africains, a-t-il poursuivi. Le Forum sera en Afrique, mais nous voulons qu’il soit mondial. Ne venez pas avec un esprit de charité, mais avec un esprit de fraternité. Venez avec vos problèmes. » En donnant l’exemple de la Constitution européenne, il a rappelé que beaucoup de questions politiques « européennes » interpellent aussi le continent africain. « Ne reproduisons pas entre les mouvements sociaux les relations qui existent entre Etats. Vous ne pourrez pas changer le monde tous seuls.

Lama publiera la déclaration de l’Assemblée des mouvements sociaux dans la rubrique "Approfondir" dans quelques jours.

http://www.lama.lautre.net/public/index.php

Messages

  • bravo Babels pour être sorti(e)s de l’ombre, d’avoir pris la parole publiquement, continuez à ouvrir des brèches dans ces murs invisibles que sont les barrières linguistiques, votre travail d’interprète facilite la refléxion collective, structure la pensée, donne la possibilité de comprendre les i’idées venues d’ailleurs, contribue prendre conscience des problèmes et rend capable de trouver des solutions, merci infiniment !!!
    angela anaconda