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Bertolt Brecht est mort il y a 50 ans

Publie le lundi 14 août 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

"Changez le monde, il en a besoin", disait Bertolt Brecht. Son conseil demeure d’actualité, en ces temps de chômage et de paupérisation.

Mort le 14 août 1956, Bertolt Brecht est un des dramaturges les plus influents du 20e siècle.

L’auteur allemand a signé 48 pièces de théâtre, 2334 poèmes et maintes oeuvres en prose. Un sondage démontre cependant que Brecht reste mal connu.

Malgré la popularité du dramaturge dans les milieux culturels, Brecht reste mal connu du grand public allemand. Selon un sondage représentatif publié mardi par le magazine littéraire "bücher", 42 % des personnes interrogées n’ont lu aucun de ses livres et 2 % ont lu un de ses textes depuis 2005.

Brecht « démodé »

Le sondage indique aussi que 8 % seulement des Allemands savent que Brecht a fondé le Berliner Ensemble. Pour le rédacteur en chef de la revue, Konrad Lischka, « Brecht est simplement démodé »

Cependant, il reste un des auteurs les plus joués sur les scènes allemandes après Shakespeare et les frères Grimm. Parmi ses pièces à succès figurent « L’Opéra de quat’sous » et « Mère Courage et ses enfants ».

Théâtres, éditeurs et médias commémorent le dramaturge depuis quelques semaines. La troupe du Berliner Ensemble, créée par Brecht en 1949, programme par exemple un festival de théâtre du 12 août au 3 septembre. Un gala lancera la manifestation et sera retransmis en différé le 13 août sur une chaîne de télévision publique allemande.

Théâtre anti-bourgeois

Né dans une famille aisée le 10 février 1898 à Augsbourg (D), Bertolt Brecht se lance très tôt dans un théâtre férocement anti- bourgeois. Dès 1922, « Tambours dans la nuit » le propulse au premier rang des dramaturges contemporains.

Rapidement, il est invité à Berlin, ville qui bouillonne de créativité artistique. L’auteur y découvre le marxisme, sur fond d’affrontements entre parti communiste et extrême-droite.

Sur une musique de Kurt Weill, « L’Opéra de quat’sous » (1928) est une de ses oeuvres majeures. Adaptée d’un opéra anglais, avec des emprunts au poète français François Villon, elle réunit tous les ingrédients du théâtre brechtien avec sa galerie de portraits de gangsters, de vagabonds et de marginaux.

Eveil des masses

Pour ses pièces, Brecht conçoit le principe de « distanciation ». Il veut ainsi démonter le mécanisme de l’illusion et du pittoresque sur lequel est fondé le théâtre traditionnel. Il souhaite stimuler le spectateur à l’action politique immédiate.

L’acteur joue souvent de façon démonstrative. Le public est ainsi mené à adopter un point de vue critique sur la pièce, comme sur le personnage sur lequel il ne peut désormais plus s’identifier.

Mal rasé

Mal rasé, portant veste de cuir, un cigare aux lèvres, Brecht devient un pilier de la vie artistique berlinoise. Il côtoie Fritz Lang, Marlène Dietrich ou Max Reinhardt.

Avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, il est condamné à une longue errance qui ne le ramène à Berlin qu’en 1948. L’exil le conduit en Suisse, au Danemark, en Finlande, en Union soviétique d’où il embarque pour les Etats-Unis. Il écrit alors des pièces au vitriol sur Hitler ( »La résistible ascension d’Arturo Ui »), le nazisme et la guerre ( »Mère Courage et ses enfants »).

Théâtre expérimental

A son retour à Berlin-Est, il travaille surtout pour le Berliner Ensemble qui devient l’un des théâtres les plus expérimentaux de l’après-guerre. La toute nouvelle RDA, assoiffée de reconnaissance internationale, s’empare de lui comme ambassadeur. Bertolt Brecht est mort terrassé par un infarctus, à 58 ans.

Source : SDA/ATS

http://www.20min.ch/ro/monde/story/16227222

Messages

  • BERTOLT BRECHT, NOTRE CAMARADE !

    C’est aux arts en général, et à la poésie et au théâtre, en particulier que Bertolt Brecht a réellement apporté une contribution immense et moderne...
    Il m’a réconcilié, alors adolescent, avec le théâtre qui m’avait "saoûlé" (comme disent aujourd’hui les gamins) lorsque j’étais lycéens, puis étudiant...
    En particulier, il montrait systématiquement les liens indissolubles des arts et de la vie quotidienne du peuple...
    Il nous montrait la proximité de la vie et de la culure...
    Je ne suis pas d’accord pour le rétrécir et l’enfermer dans les canons du "réalisme socialiste"...
    Il ne l’aurait pas lui-même accepté.

    NOSE DE CHAMPAGNE

    • BRECHT MORT ? MAIS NON, IL VIT TOUJOURS !


      Personne n’a enfermé Bertolt Brecht dans les "canons du réalisme socialiste".
      Cela ne figure pas dans l’article.
      D’autant que Brecht n’a aucun rapport ni de près ni de loin (artistiquement et politiquement) avec ce qu’on a appeller le "réalisme socialiste" (qui n’avait d’ailleurs de "socialiste" que le nom).

      Peut-être aurait-il même été déporté, "disparu" ou fusillé en 1937 par Staline, car il n’était justement pas dans la "ligne" du...réalisme socialiste.

      Une chose est sûre, en tout cas, c’est que la phrase qui conclut l’une de ces pièces les plus passionnantes, est toujours aussi vraie : LE VENTRE EST ENCORE FECOND D’OU EST SORTIE LA BETE IMMONDE !

  • "quand le peuple vote mal il faut changer le peuple" Un type dangereux et idiot

    • 19 août 2006

      BONSOIR A CHACUNE ET A CHACUN,

      En réponse à M. l’anonyme qui lance à la face d’un mort de pâles insultes et pour aller dans le sens de l’IDIOT M.BRECHT, voici ce qui me vient ce soir :

      Quand le peuple accepte, sans broncher,
      de voter avec des machines agrées par le Ministère de l’Intérieur,
      il faut se poser des questions de Démocratie (Pouvoir du peuple).

      A suivre...

      Pour ce qui est de l’anniversaire de ce grand dramaturge, qu’il est bon de deterrer ces poémes, de les lire à haute voix , afin que Demain soit plus léger qu’Aujourd’hui :

      "Et du lundi nait un mardi.
      D’aujourd’hui nait demain et demain commence aujourd’hui.
      Il n’y a pas de frontière.
      La ligne des poteaux frontières n’est pas une cloison.

      Ceux qui se taisent ignorant ceux qu’on torture, crieront eux mêmes et ne seront pas entendus."

      A méditer non ?

      Sincèrement,
      Barbara Bouley