Accueil > "36 du mois":décide de retirer la collaboration avec le FSE

"36 du mois":décide de retirer la collaboration avec le FSE

Publie le mardi 21 octobre 2003 par Open-Publishing

Oui, nous étions motivés pour participer au mouvement émergent de résistance
au mass système et sa flic-fric-logique, heureux d’apporter notre énergie
logistique, artistique et politique à cette expression. Sur ces trois
aspects, des éléments clé ont compromis, à nos yeux, l’harmonie des premiers
temps.

Pour celles et ceux concernés, il nous a semblé utile de revenir, par ce
courrier, sur les éléments les plus décisifs. Par souci de juste expression
et de clarté d’abord, pour relativiser et dédramatiser ensuite (n’en doutons
pas, les routes se recroiseront vite !), pour saluer enfin et remercier les
partenaires d’un moment, la C.A.C., le Théâtre d’Ivry et l’élu municipal
référent.

Techniquement, d’abord : les rendez-vous d’étude de terrain avec la Ville
d’Ivry ont abouti à une solution complexe et insatisfaisante ; le lieu
proposé ne permettant pas qu’on plante les pinces (les piquets qui font le
tour), il aurait fallu faire installer une trentaine de blocs de béton de
deux tonnes ! Impossible, jusqu’à aujourd’hui d’obtenir un plan sous terrain
complet de cette ancienne cour d’école, qui aurait permis à l’avenir
l’implantation d’autres chapiteaux.
Pas de logique durable, des moyens techniques disproportionnés par rapport
au peu disponible pour rémunérer l’humain.

Politiquement, ensuite : nous nous projetions dans une logique ambitieuse,
certes, mais à taille humaineŠ L’idée d’un forum sous chapiteau (avec un « f
 » minuscule) représentait pour nous un concept attirant, une tribune
d’expression à s’approprier et à restituer.

Découvrir un contexte confus, des rapports compliqués, au mieux du même
ordre que ceux que nous développons à l’année avec les villes et les
administrations nous a mis du plomb dans l’aile. Les complexités du dialogue
sur les plans technique et administratif ont étouffé la discussion de fond
avant d’entamer notre enthousiasme. Nos envies de compagnie et, de fait,
notre raison d’être- tiennent dans la sensibilité procurée par les petites
jauges, les petites salles, cette proximité irremplaçable quand on aime
toucher, sentir, voir et entendre.
Pour nous, petite structure, l’ « adversaire » existe par sa masse, par sa
taille même, par son omniprésence ; l’adversité de « la chose » à combattre,
c’est son énormité avant tout.

Le "choix" Pathé est une énormité ; l’initiative avait-elle besoin d’un tel
dragon comme partenaire ? Les complexes cinématographiques, on le sait,
étranglent les petites salles. A quelques centaines de mètres de là, nous ne
nous sentions plus en phase, ni nécessairesŠ sinon pour gérer la misère. Ad
vitam ?

Pour finir, le spectacle de la compagnie, dont l’existence nous fait
toujours surpasser bon nombre de difficultés, ne peut pas être présenté cet
automne, empêché par un heureux événement (plus tôt que prévu, c’est la
vie). Cette réalité rend sans appel toute nouvelle initiative pour nous
convaincre et nous libère d’une situation devenue trop lourde à gérer.

Pour ces multiples raisons et motifs croisés, nous sommes au regret de
retirer notre proposition de collaboration avec le Forum Social Européen à
Ivry.

A une prochaine occasion,

Emmanuel et Sylviane, pour la compagnie 36 du mois.