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DE NOUVELLES LUMIÈRES SUR L’AGRESSION ISRAÉLIENNE CONTRE LE LIBAN

Publie le samedi 19 août 2006 par Open-Publishing
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de Marie NASSIF-DEBS

Il y a deux jours, le quotidien libanais "As-Safir" a traduit des fragments d’un rapport présenté, sur un site Internet, par Wayne Madison, actuel journaliste au "New Yorker", chargé de suivre les développements politiques de Washington, mais aussi les nouvelles de la "Security of States", dont il fut l’un des responsables, et de la CIA.

Ce rapport fait suite à l’article publié par le "San Francisco chronicle", au début de la guerre israélienne contre le Liban et confirme ce que tout le monde savait déjà : Le président des Etats-Unis, Georges Bush, et le vice-président, Dick Chenney, ont donné, il y a deux mois, à Israël le feu vert pour attaquer le Liban. Cependant, ce qui fait son importance, c’est que son auteur fut le premier à parler de la prison d’Abou Ghraïb, en Irak, et des atrocités que les troupes d’occupation américaines y avaient commises.

Que dit en substance le rapport ?

Premièrement, il précise que l’agression contre le Liban fut planifiée par des responsables israéliens haut placés et des membres de l’administration de Georges Bush, les 17 et 18 juin passé, lors d’un congrès tenu à Beever Creek-Colorado par l’American Enterprize Institut.

Deuxièmement, la réunion de coordination qui avait eu lieu alors avait rassemblé, en plus du Vice-président américain, l’actuel Premier ministre israélien, Ehoud Olmert, et trois ex Présidents du Conseil, Benjamin Netanyaho, Ehoud Barak et Shimon Pérès... Sans oublier le député Nathan Charansky...

Troisièmement, Les deux parties en présence s’étaient mises d’accord sur le plan suivant : L’administration américaine actuelle donnerait toute l’aide nécessaire à Israël, afin que cet Etat puisse mettre en exécution le plan élaboré, depuis dix ans déjà, sous le nom "Clear infiltration" et parlant essentiellement des nouvelles stratégies en matière de "sécurité" dans le monde. Ce plan fut mis au point, entre autres, par Benjamin Netanyaho, Richard Pearle et Douglas Fith...

Quatrièmement, Ce plan constitue, en fait, la seconde étape qui doit faire suite à l’invasion et l’occupation de l’Irak. D’ailleurs, les deux plans ont été étudiés en même temps et ils stipulaient que le commencement doit se faire en Irak et qu’il sera rapidement suivi par des guerres en Palestine, au Liban, puis en Syrie et en Iran.

Cinquièmement, pour exécuter un tel plan, deux étapes furent prévues : la première, préparatoire, d’une durée de quatre ans, prévoit "des activités secrètes de la part du Pentagone, de la Maison blanche et du Mossad à l’intérieur du Liban, dont des assassinats à la voiture piégée de responsables libanais haut placés. Le but : obliger les troupes syriennes à se retirer"... Puis, l’auteur du rapport cite trois noms de responsables : Elie Hobaïka (ancien ministre, passé de la direction des "Forces libanaises" aux Syriens), Georges Haoui (ex secrétaire général du Parti Communiste Libanais) et Rafic Hariri (ex Premier ministre du Liban). Quant à la seconde étape, elle comprend le bombardement puis l’invasion du Liban.

Sixièmement, l’auteur du rapport dit que John Bolton, ambassadeur US à l’ONU, a dévoilé l’étape qui doit faire suite à ce plan dans une interview donnée à "Fox news". Il explique : "Je pense que si vous regardez le soutien de l’Iran et de la Syrie à des groupes tels que le Hamas, le Hezboullah et le Jihad islamique, vous saurez que ce ne sont pas les organisations terroristes qui auront à rendre compte de ce qui se passe, mais aussi les Etats qui les financent".

A la lumière de ce qui vient d’être dit, nous ne pouvons que revenir, même rapidement, à tout ce que nous avions déjà dit, il y a trois ans, concernant la guerre de Bush contre l’Irak, à savoir que cette guerre avait des objectifs radicaux qui vont jusqu’en Russie et la Chine ; elle prend, cette fois, du slogan de la "lutte contre le terrorisme musulman" comme prétexte pour imposer sa volonté à tous les peuples du Moyen Orient, après avoir utilisé pendant très longtemps celui de la lutte "pour la liberté et la démocratie" contre le Communisme "athée".

De plus, nous comprenons pourquoi certains Libanais répètent, à en perdre la voix, après Georges Bush, que la guerre barbare menée par Israël contre le Liban n’a aucun but "libanais". Elle vise seulement qu’elle constitue une "réponse" à un agenda fixé par l’Iran... D’où la nécessité pour eux d’éloigner, le plus possible, le Hezboullah de la région au Sud du fleuve Litani, oubliant par là tout ce qu’Israël avait déclaré concernant les eaux des fleuves coulant dans cette région.

Peut-être les Israéliens (et avec eux l’administration américaine et leurs porte-voix parmi nous) pensent à une politique de "Transfert" de la population du Sud, comme ils l’avaient déjà projeté pour les Palestiniens de la Cisjordanie... avec la bénédiction de Bush, Cheney et ceux appelés "Born again Chistians" aux Etats-Unis.

Marie NASSIF-DEBS

Beyrouth, le 15 août 2006

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