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Les journalistes font-ils leur travail ?

Publie le jeudi 19 octobre 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

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Quand les deux interlocuteurs n’arrivent pas à cerner un problème commun, l’un le voit partout et l’autre le contourne incessamment.

Ce dialogue de sourds est très symbolique de ce qui oppose la masse média-politique et le peuple.

Un bonne brève.

Ici dans le rôle du peuple, Alain, jeune philosophe en herbe, et Christine, jeune journaliste en herbe dans le rôle de ce qui institué.

La télévision fait un travail de lavage des cerveaux, "comme si" (le "comme si" est très important) il était question d’assouvir le peuple à la dictature naissante.

Dictature qui est due au refus d’admettre la fiévreuse démence du capitalisme.

Dictature mondiale qu’on peut appeler "néodictature", si elle n’est identifiable qu’avec un minimum de recul historique.

Dictature qui prend forme non pas d’objets isolément qualifiables ainsi, et donc facilement détectables, mais d’une somme d’objets qui échappent à cette qualification mais qui mis ensemble constitue réellement des dictats, un esclavage, une perte d’espoir.

"Ils" essaient de nous faire croire (que cela n’est que psychique) que seuls les moyens matériels quantifiables en euro d’investissement sont le gage de la qualité du reportage.

Ce qui conférerait "par nature" leur crédibilité aux médias institutionnels et commerciaux.

Il faut de l’argent pour avoir de l’information.
Or c’est faux, il faut surtout de la puissance, c’est différent.

Il faut dire que cette vision arrange bien des choses. Ça justifie tous les crimes, ça apaise tous les problèmes de conscience, quant au colonialisme et à la mauvaise disparité de la richesse, tout cela a lieu "malgré" que la seule réalité viable soit le commerce. C’est bien dommage pour vous les gars.

Incapables les uns et les autres de remettre ce fondement en question, seuls les problèmes de conscience motivent les discussions d’opposition.

Mais surtout le problème journalistique c’est que les journaliste sont lancés malgré eux à la poursuite d’une actualité télécommandée par les activités politiques.
Il suffit de se dire que ces politiciens qui se font la guerre sont en fait tous d’accord sur le principe mercantile du système social, pour voir que leur activité a pour principal objectif la poursuite de leurs intérêts.

De toutes les manières, l’actu est subie par les peuples, c’est un spectacle.

C’est parlant des états d’esprit de chacun, et ça permet d’y voir clair, c’est à dire de calibrer son propre discours.
C’est là-dessus que la manipulation opère. Pour que le spectateur, qui est là librement, se place dans un des camps.

Ainsi, la désinformation consiste non pas à mentir simplement, quoi que cela peut être utile, mais à détourner l’attention, ce qui est autre chose.

Ainsi le journaliste parle de ce qui est symptomatique selon lui de l’actualité en ayant l’impression de bien faire : "25 morts aujourd’hui en Irak, un carnage dû à des extrêmistes qui préparent de nouveaux coups", OK, tout est vrai, mais le problème c’est que le même jour il y aura eu plus de 100 morts en tout, que c’est comme ça depuis 3 ans, ça fait 660 000 morts au total, que c’est les états-unis qui sont la cause directe et préméditée de cela, et que l’Irak est désormais inhabitable pour l’être humain à cause de la radioactivité.

"Un militaire américain jugé pour meurtre en Irak" : Ok, mais il y en a 650 au total dans ce cas, et seulement pour ceux qui sont déclarés, et ça a été une vraie campagne nazie.

C’est toujours comme ça.

Alors c’est sûr, il y a une différence entre le média étatique et le média populaire (le web) puisque le média populaire croise des centaines de sources pour constituer des dossiers, tandis que le média étatique achète ses reportages à des société de production cinématographiques.

Définitivement, ce n’est pas d’argent dont on a besoin pour faire du journalisme, à part pour payer son salaire, mais de temps pour penser et analyser, réaliser, se rendre compte de la réalité.

Dans le but de sauver le monde quand même, c’est pas rien.

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http://w4lk.info/article4949.html

*********

Alain Soral.
Les médias sont trop liés au pouvoir, ils n’ont aucune marge de manœuvre, donc plus d’indépendance.

Christine Kelly.
Je constate qu’il y a de plus en plus de chaînes d’infos en continu : LCI, iTélé, BFM TV, Euronews... La crédibilité des médias réside dans la pluralité et la complémentarité.

A. S.
Ils matraquent le même message de toutes les façons possibles ; je vous mets au défi de me montrer une différence notable entre Libération et Le Figaro, à part la mise en page... Les journalistes sont à la botte des politiques.

C. K.
Lorsque Laurence Ferrari interviewe en direct Nicolas Sarkozy, ça ne passe pas inaperçu, non ? Et PPDA, qui, depuis des années, interroge les politiques, n’a jamais été pris en défaut dans son journal.

A. S.
Le JT n’est qu’une compétition de blondes. Anne-Sophie Lapix, Laurence Ferrari, c’est le talent poitrinaire. Et on nous a rajouté quelques Blacks sexy pour la clientèle gay. Il n’y a plus de journalistes, la présentatrice est devenue une hôtesse d’accueil.

C. K.
Vous n’êtes qu’un gros macho ! Cela fait dix ans que j’exerce le métier de journaliste,
je ne suis pas une poupée Barbie avec un prompteur !

A. S.
La disparition du " Vrai Journal " sur Canal+ est la preuve que l’indépendance, c’est fini !

C. K.
Il n’y a pas que Karl Zéro dans le PAF : " Le Droit de savoir " sur TF1, " Envoyé spécial " sur France 2, " 90 Minutes " sur Canal+, " Capital " sur M6... sont toutes d’excellentes émissions d’investigation. Le Parisien et Le Monde disposent de cellules d’enquête qui ont sorti des affaires comme le sang contaminé, le nuage de Tchernobyl...

A. S.
Tchernobyl, c’est du ressort de la météo. Le vrai interdit, c’est celui qui touche directement le cœur du politique.

C. K.
Selon un sondage TNS-Sofres réalisé en janvier, 76 % des Français ont confiance dans les médias, soit 4 % de plus que l’an dernier.

A. S.
Si les sondages disaient vrai, Lionel Jospin serait président de la République et Jean-Marie Le Pen, un patron pêcheur.

C. K.
Et vous, sur quelle vague surferiez-vous, alors ? J’affirme qu’à LCI nous avons une totale liberté, personne ne rédige nos textes. Et le mot censure n’y existe pas.

A. S.
Plus grave que la censure, il y a l’autocensure, et elle règne.

Paul Wermus
Les journaux gratuits, c’est un bien ou un mal ?

A. S.
C’est la punition, les gratuits prennent la place des titres prestigieux. Lire Métro, 20 Minutes ou Libé, c’est du pareil au même.

C. K.
Je n’ai jamais vu les quotidiens gratuits faire de l’investigation, alors que la presse nationale et régionale sort régulièrement des scoops.

A. S.
Elle ne sort pas de scoops, elle monte des coups. Les médias ne font plus d’investigation par paresse, par manque de moyens et par soumission au pouvoir. Et quand un scandale explose, les journaux servent de caisse de résonance pour vendre du papier.

C. K.
L’expression " caisse de résonance " est une insulte aux journalistes qui se battent pour transmettre l’information, souvent au péril de leur vie : Jean Hélène en Côte d’Ivoire, Patrick Bourrat au Koweit...

A. S.
La mort de Patrick Bourrat est la preuve des dangers que court un journaliste quand il veut réellement faire son métier. Ils le savent, et c’est pour cela qu’ils y ont presque tous renoncé.

C. K.
Les journalistes continuent à faire de l’investigation à travers des livres. C’est ce que j’ai fait avec l’affaire Flactif.

A. S.
La résistance s’organise sur Internet, c’est le dernier espace de liberté. On y trouve tout ce qu’on ne trouve plus dans les médias. Le Web offre cette pluralité de l’info qui permet de comparer, d’opposer, de recouper. Chaque internaute devient ainsi un journaliste en puissance.

C. K.
Faux ! Vous savez très bien qu’on peut trouver n’importe quoi sur Internet. C’est la moins crédible des sources. Il n’y a pas d’information sans journalistes. Et le journalisme est un métier.

medias-mensonges-desinformation@googlegroups.com

http://www.vsd.fr/contenu_editorial...

Messages

  • la "journaliste" de LCI n’a rien compris, comme d’hab’. Et lorsqu’elle se retrouvera sur la liste de départ, comme les "journalistes" de Libération, il sera trop tard. Comme d’hab’. Et lorsqu’elle se fendra d’une signature dans un appel à "sauver la pluralisme de la presse", elle ne se rendra même pas compte que ca fait déjà longtemps qu’il est trop tard...

    Ah, au fait, la réponse à la question posée en titre est : OUI.

    Reste évidemment à préciser en quoi consiste, justement, leur "travail"...

    V. Dedaj

  • ils sont formatés liberalisme comme à science politique , des clones du meilleur des mondes ,
    la télé veux faire croire qu’elle est un espace de liberté ,foutaise démagogie ,lobotomie de la france d’en bas comme vous dites
    les seuls journalistes qui essaient de faire leur travail d’informaion le meilleur exemple Mermet sur france inter sont relayé à une
    faible heure d’écoute pendant les heures de travail, pour à terme ne rester qu’une émission réservée à une frange de la population qui peut acceder à internet en podcastant ,vous allez me dire que c’est mieux que rien.
    les journaux grands quotidiens sont enchainés par la finance même l’humanité qui vire ses pigistes pour compression de personnel
    arrêtons de nous prendre pour des cons ,internet reste le seul vrai moyen d’information libre ,
    exemple souvenez -vous de la bataille contre la loi fillon sur les retraites en 2003 les journalistes avaient pour consignes( france info) de ne pas diffuser l’information sur les mouvements des enseignants qui étaient dans l’action depuis au moins le mois de fevrier
    grace au net l’information a pu circuler via les sites syndicaux , blog d’enseignants etc pour réveiller les gens endormis
    par les ondes politiquement correcte,et cela continu la meilleur preuve en est la condamnation en justice de site comme bellaciao
    actu chomage etc , cest bien que l’information la vrai dérange le pouvoir etablis , le pouvoir de la finance qui tire les ficelles de nos marionnettes politiques bien venu dans le monde de guignol quoique guignol avait encore une certaine valeur pédagogique
    allez basta au diable les bouffons des rois

    pierrot de toulouse

    • formatés par science po,l’école de "journalisme"dont C.Okrent fut une des intervenantes,comme les énarques formatés à la libre entreprise et au libéralisme,rares sont ceux qui en réchappent.
      Préçision:les pigistes ne sont jamais licenciés parce qu’ils ne font pas partis du personnel,ils sont payés à la pige a l’article.L’Huma fait moins appel à eux.
      Mais pas pour faire plaisir à ses"actionnaires",il n’en a pas,mais par manque d’argent ça fait la nuance.L’Huma est en progression constante en vente(+5% par an depuis 5 ans)cela reste insuffisant.Si elle atteint 65000 exemplaire elle sera en dehors de la zone rouge et pourra même se passer de pub et faire travailler plus souvent les pigistes et même en embaucher en CDI c’est à souhaiter.
      Jean Claude des Landes
      Cela ne contredit pas le reste:les grands groupes financiers dominent la presse et sa concentration ne permet pas le débat d’idées.

  • Christine Kelly a tres bien répondu ! quelle trempe pour faire face a ce provocateur notoire !!!!
    Excellente journaliste !!!!
    C’est son devoir de défendre son métier et elle l’a bie fait. Aucun autre journaliste de LCI n’auarit pu le faire a part elle, puisque les autres se contentent de présenter les Journaux et elle fait de l’enquete, du terrain, des bouquins, et fait face a des proces pour son livre, des proces qu’ele a tous gagné. Tres bonne interview je trouve.
    Je crois que chaque journaliste est bon ou mauvais. Elle fait partie des bons. Tres bons.

    • Et l’intervention qui précède est très très très bien, vraiment, d’ailleurs mon argument c’est qu’est elles très très bien. Son objectif est de défendre C. Kelly et cette intervention le fait très très bien. D’ailleurs, les autres commentateurs ici ne semblent pas apprécier cette intervention, c’est qu’elle est très très bien. Très bonne intervention je trouve.
      N’a t-on pas déjà dit que les classes de CM2 ont autres choses à faire que d’aller sur Bellaciao.org ?

      Mathieu.

  • C. K. ""... Il n’y a pas d’information sans journalistes. Et le journalisme est un métier.""

    Eh bien, FAITES LE ... ET BIEN ... EN TOUTE INDEPENDANCE ... et je vous croirais !

    • Voilà un exemple tout frais sur la question : "LES JOURNALISTES FONT-ILS LEUR TRAVAIL ?

      "" Incroyable culot que celui de Nicolas Sarkozy, invité hier soir du journal de 20 heures de TF1 ! Devant un Patrick Poivre d’Arvor impassible, le ministre de l’intérieur ose affirmer : “la délinquance a reculé dans chacun des départements de la région parisienne, y compris la Seine-Saint-Denis, et elle a reculé fortement“.

      Et la note du préfet Jean-François Cordet, publiée par Le Monde du 20 septembre, qui signale que les violences aux personnes ont augmenté dans ce département de 14% et les vols avec violences de près de 23% au premier semestre ? Quand le candidat UMP profère un mensonge aussi énorme, le présentateur de TF1, censé exercer la profession de journaliste, n’émet pas la moindre réserve.

      Par incompétence, n’ayant pas eu connaissance de la lettre du préfet au ministre, qui a pourtant fait la “Une” de l’actualité ? Evidemment pas. Alors quoi ? Par couardise, tremblant de s’attirer les foudres du président de l’UMP ? Ou par volonté politique de favoriser sa conquête de l’Elysée ? Indigne et scandaleux dans les deux cas.

      Au lieu de laisser servilement Sarkozy mentir comme un arracheur de dent, la déontologie obligeait PPDA à l’interroger sur la contradiction entre son affirmation et les chiffres donnés par son préfet.""

      Après cela, COMMENT LES CROIRE ?

      Texte tiré de l’article diffusé sur Bellaciao ce jour de O. Bonnet : "Délinquance : Sarkozy désinforme, PPDA complice".

      http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=35696

      J.

  • Un jounaliste ne peux pas exercer son métier librement car il dépend des agences publicitaires qui ne lui laissent aucune marge de manoeuvre ! L’argent c’est le nerf de la guerre !
    Alors, arrêtez votre fausse naîveté en ce qui les concerne.

    • ""Un jounaliste ne peux pas exercer son métier librement car il dépend des agences publicitaires qui ne lui laissent aucune marge de manoeuvre ! L’argent c’est le nerf de la guerre !""

      Merci de nous le dire. Ainsi, c’est clair. L’argent ou une balle dans la tête, comme la journaliste russe. C’est trop clair, merci bien, qu’on se le dise ! (entre nous : pas étonnant que les journaux aient des problèmes pour vivre, malgré les pub, les lecteurs ne sont pas des couillons, ils ont compris. Les journaux n’ont que ce qu’ils méritent.).

    • Les journalistes ne risquent pas une balle dans la tête, mais tout simplement leur place trop bien gratifiée ! Vous avez raison, les journeaux ont ce qu’ils méritent ; cela fait longtemps que le Canard a compris cela et est resté indépendant pour continuer à exister : gloire à lui !