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Dernier meeting parisien pour Laurent Fabius

Publie le mardi 14 novembre 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

de Nathanaël Uhl

20e arrondissement de Paris. La Bellevilloise, la salle où Jean Jaurès et François Mitterrand, parmi tant d’autres figures socialistes, ont pris la parole. Là, près de 500 militants ont accueilli Laurent Fabius, dimanche 12 novembre, aux cris de "Laurent, président !".

Autour du candidat, Sofia Chikirou, son équipière ; Michaël Moglia, secrétaire général (suspendu) de Rénover Maintenant ; Marie-Noëlle Liennemann, ancienne ministre du Logement ; quatre maires d’arrondissements et une pléthore de "têtes de réseaux" venues des départements limitrophes de Paris. A la tribune, celles et ceux qui entourent Laurent Fabius arborent une rose rouge.

L’ambiance, pour ce qui devait être une dernière rencontre de mobilisation à quelques jours du premier tour de la consultation des socialistes, vire au meeting de fin de campagne.

Laurent Fabius est en forme. Dès ses premiers mots, le ton est donné : c’est en candidat sûr d’être au second tour qu’il prend la parole. Son discours, vibrant, décline les thèmes qu’il décline depuis 2003 : le rassemblement à gauche autour d’une politique de transformation sociale, la laïcité, l’écologie.

Son premier geste est donc de saluer Marie-George Buffet qui vient d’être désignée, le matin même, candidat du Parti communiste à l’élection présidentielle. Car c’est bien à gauche, avec les Verts, les camarades du PRG, les amis de Jean-Pierre Chevénement qu’il entend créer les conditions de la victoire à gauche, aux élections présidentielles puis législatives.

A plusieurs reprises, le candidat de la gauche du Parti socialiste prend la défense du projet des socialistes. Il déclare, notamment, qu’il serait "paradoxal" que les militants socialistes élisent jeudi un candidat à l’Elysée qui défende "des positions en contradiction totale avec le projet socialiste", une allusion claire à Ségolène Royal. « Ce serait un extraordinaire paradoxe que les socialistes choisissent quelqu’un dont les positions qui sont en flèche sont en contradiction totale avec le projet socialiste », affirme-t-il.

Et Laurent Fabius de faire vivre sa différence : « Je ne veux pas choisir entre mes deux compétiteurs. Regardez sur quoi nos amis font l’essentiel de leur campagne : un jour l’encadrement militaire (...), un autre que le professeur s’occupe de l’enseignement tandis que quelqu’un d’autre s’occupe de la discipline, un autre jour encore que l’immigration soit régionalisée (...) Tel autre veut renforcer l’université en la dynamitant ».

L’ancien Premier ministre ne craint pas de prendre des positions fermes, assumant son ancrage à gauche : « Quand il s’agit de rendre public le secteur de l’énergie (...), on dit que ce n’est pas une priorité. Eh bien, si, c’est une priorité ! », s’exclame-t-il avant de s’engager : « Si je deviens président, je le ferai ».

Revenant sur son cheval de bataille, l’éducation, il en appelle aux « fondamentaux de la gauche ». « L’école est la priorité, alors, ne détruisons pas le système français », lance l’élu du Grand-Quevilly en l’opposant à « la marchandisation de l’éducation » : « Laisser aux directeurs d’établissement le choix de recruter les enseignants, c’est ce qui se passe aux Etat-Unis ».

Auparavant sur Canal+, Laurent Fabius avait rappelé qu’« il n’était personnellement pas d’accord avec certaines propositions de Ségolène Royal sur la question scolaire ». « Je ne pense pas du tout que ce soit comme cela qu’il faut prendre les problèmes. On a besoin de faire un gros effort en matière d’éducation, mais il ne faut pas le faire contre les enseignants », explique-t-il à propos de « l’affaire de la vidéo », diffusée sur l’internet dans laquelle Ségolène Royal réclame davantage de présence des enseignants dans les collèges. Sur le fond, Laurent Fabius rappelle d’abord qu’il convient de dire « la même chose » devant les militants, les partenaires et les Français.

Le candidat de gauche au sein du Parti socialiste resitue enfin le vote des militants jeudi, dans sa réalité. Il rappelle que, parmi les 30 sondages réalisés depuis octobre, aucun ne porte sur le corps électoral. « On utilise des sondages sur des gens qui ne vont pas voter pour faire pression sur ceux qui vont voter. Je n’ai jamais vu ça. C’est aux militants socialistes de s’exprimer librement », tranche Laurent Fabius, affirmant : « Si les militants se prononcent sur le fond, je gagnerai ».

http://renoverdanslafidelite.over-blog.com/

Messages

  • Natanhael,

    Vu que Sego etc...défendent des posisiotns en popposition totale etc...socialiste...que vas tu faire si elle est désignée ?

    La soutenir ou bien rejoindre la gauche antilibérale ?

    Serge, Paris.

    • Serge,
      La première chose est : je continue à penser que nous pouvons éviter de la désigner. Je crois qu’un certain nombre de camarades ouvrent les yeux. Et des infos venant de RM canal hystérique (Arnaud Montebourg et compagnie) montrent qu’ils sont en plein désarroi.

      Par ailleurs, si le pire advenait, je resterai au Parti socialiste, car je refuse d’abandonner le parti pivot de toute alliance gouvernementale à gauche. Il faut combattre, de l’intérieur, pour le faire revenir sur ses fondamentaux. Comme je crois que Ségolène Royal nous conduira à la défaite, il faudra bien en plus des "abrutis" de mon genre pour reconstruire le Parti.

      Quant à mon vote, il sera un vote clairement à gauche. Si ce n’est pas Laurent Fabius qui est désigné, je voterai pour celle ou celui qui se rapprochera le plus des idées que je défends.

      Donc, tu as la réponse à ta question.

      Amitiés
      Nathanaël

    • Je considère Ségolène Royal comme "une machine à perdre l’élection présidentielle", en effet je la vois mal rassembler toute la gauche du refus du libéralisme au second tour, et elle est très nombreuse, mais la balle est dans le camp des militants du PS. D’ailleurs, quand on voit que le rapport Bolkeisten aété voter majoritairement par des élus de droite et de la sociale démocratien, malgrés un rejet de cette Europe libérale par 75% des européens, peut on considérer que la voie électorale est elle encore satisfaisante ?...