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Ivry sur Seine : 27 % de participation et un "Oui" massif

Publie le lundi 20 novembre 2006 par Open-Publishing
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Roberto Ferrario et Pierre Gosnat maire d’Ivry

Avec près de 27% de votants, les Ivryens ont dit oui au maintien de leur hôpital de proximité et de sa maternité.

de Dominique Slimane et Claire Casati

Au soir du 19 novembre, le maire d’Ivry a proclamé les résultats du référendum sur le maintien de l’hôpital Jean Rostand et de sa maternité. Tous les Ivryens, y compris ceux de nationalité étrangère, étaient appelés aux urnes. Plus de 95 % des votants se sont prononcés pour garder leur hôpital et faire part de leur exigence auprès du président de la République.

"Etes-vous d’accord pour le développement à Ivry de l’hôpital Jean Rostand, service public de santé de proximité, et notamment pour le maintien de sa maternité ?" Dimanche 19 novembre, plus de 95 % des votants ont répondu oui à cette question à l’occasion du référendum organisé par la Ville. Parmi eux, de très nombreux étrangers à qui la municipalité avait offert la possibilité d’exercer pour la première fois le droit de vote, partant du principe que tous les Ivryens sont concernés par cette question.


500 visages pour Jean Rostand, le film

Cette initiative s’inscrivait dans la longue lutte menée par les élus et les habitants de la commune pour conserver cet établissement public où naissent chaque année deux mille deux cents bébés.
Programmée pour 2008, la fermeture de Jean Rostand aggraverait fortement les conditions d’accueil et de suivi des futures mamans. Et même si l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris prévoit la construction d’une maternité au Kremlin-Bicêtre, pouvant réaliser trois mille cinq cents naissances par an, celle-ci ne permettra pas d’absorber tous les besoins d’un secteur hospitalier déjà très défavorisé. "Et qui enregistre le plus faible taux en maternités d’Ile-de-France", rappelle Françoise Nay, médecin, adjointe au maire en charge de la santé et présidente du comité de défense de l’hôpital.

Comme l’a indiqué Pierre Gosnat devant quelque trois cents personnes réunies en mairie pour la proclamation des résultats : "Vingt neuf mille électeurs étaient inscrits, dont mille cinq cents de nationalité étrangère. Or, malgré le fait que ce référendum était uniquement d’initiative locale, et malgré les appels de certains groupes politiques à boycotter ce scrutin, ce sont 7 829 personnes qui se sont déplacées pour voter, soit un taux de participation de 26,92 % qui constitue l’un des plus élevés lors de consultations locales."

Le maire a d’autre part déclaré : "Il faut que notre voix multiple soit entendue. C’est ce que je ferai dès demain en m’adressant d’abord au chef de l’Etat, Jacques Chirac."

http://www.ivry94.fr/web/70799.htm

La mosaïque a été hissée au fronton de l’hôtel de ville mercredi 8 novembre. Plusieurs centaines d’Ivryens étaient présents à ce rendez-vous pour la défense de l’hôpital et de la maternité Jean Rostand.
Trois cents personnes étaient présentes en mairie pour la proclamation des résultats.
Le maire de Vitry : Alain Audoubert
Le maire d’Ivry-sur-Seine : Pierre Gosnat
La menace de fermeture qui pèse sur la maternité risque de se concrétiser en 2008. Francoise Nay et Pierre Gosnat
Avec près de 27% de votants, les Ivryens ont dit oui au maintien de leur hôpital de proximité et de sa maternité.

Messages

  • "Oui" massif pour défendre la maternité

     Le référendum local s’est soldé par 95,38% de "oui". Le taux de participation de ce scrutin, déclaré illégal par la justice, a été de 26,94%.

     La maternité Jean Rostand, où sont pratiqués 2200 accouchements chaque année, devrait être fermée en 2008.

    "Etes-vous pour le développement à Ivry de l’hôpital Jean-Rostand, service public de santé de proximité, et notamment du maintien de sa maternité ?". A cette question, posée dimanche aux électeurs d’Ivry-sur-Seine, le "oui" a recueilli 95,38% des suffrages, avec un taux de participation de 26,94%. "Le taux de participation est très au-dessus de la fourchette haute dans ce type de consultation", s’est félicité Pierre Gosnat, le maire communiste de la ville. "Ceci est le reflet de l’unité et de la diversité de notre ville avec les jeunes qui sont nés à Jean-Rostand, les plus âgés qui y ont été soignés et les étrangers habituellement privés du droit de vote", a-t-il ajouté.

    Les habitants, quelque soit leur nationalité, étaient appelés à voter à l’occasion d’un référendum local destiné à défendre la maternité Jean-Rostand. Sur les 7.829 votants, 7.424 ont voté "oui" (95,38%), 360 ont répondu "non" (4,62%) et 45 votes étaient nuls ou blancs. "Tous ces gens qui se sont déplacés et les étrangers qui votaient pour la première fois, c’est très émouvant", a déclaré Françoise Nay, la présidente du comité de défense de la maternité et adjointe au maire.

    Résultats transmis à Jacques Chirac

    La maternité Jean-Rostand, où sont pratiqués chaque année environ 2200 accouchements, devrait être fermée en 2008 dans le cadre du plan stratégique 2005-2009 de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dont elle dépend. Ce référendum local n’a aucune valeur juridique car il a été reconnu illégal par la préfecture qui a obtenu son annulation auprès du tribunal administratif.

    Cependant, la municipalité a maintenu la consultation et transmettra lundi les résultats à Jacques Chirac. "Je rappelle que M. Chirac était le président de l’Assistance publique de Paris lors de la création de Jean-Rostand en 1978", a souligné Pierre Gosnat, qui a prévenu que le mouvement se durcirait s’il n’était pas écouté.

    http://tf1.lci.fr/infos/france/soci...

  • Participation au Référundum ouvert aux étrangers à Ivry

    Le collectif national Votation citoyenne se félicite du fait que la municipalité d’Ivry ait ouvert aux étrangers la participation au référendum pour ou contre le maintien de la maternité Jean Rostand dans cette commune.

    En effet, accoucher dans une maternité publique, à proximité de son domicile est un droit qui concerne les familles françaises ou étrangères vivant ensemble dans une localité. Il est donc normal que l’entièreté de la population, sans exclusive de nationalité, soit appelée à voter. Les résultats sont les suivants : sur 29080 inscrits (Français et résidents étrangers), la participation a été de 26,94%. 95,38% des votants ont voté oui et 4,62% ont voté non.

    Ces dernières années, l’Assemblée nationale a voté en mai 2000 un projet de loi pour le droit de vote des étrangers aux élections locales. Ce projet est resté bloqué au Sénat, le gouvernement de M. Jospin ne l’ayant pas soumis à cette instance. Depuis, le maintien de cette exigence s’est exprimé de diverses façons. Cette exigence est de plus en plus reconnue, comme en témoignent les sondages, les déclarations de certaines personnalités politiques, même de droite, et comme en témoigne le succès de la Votation citoyenne qui a eu lieu, encore en 2006, dans de nombreuses villes de France et cette année dans de nombreuses universités.

    Cette revendication du droit de vote des étrangers s’est exprimée de façon insistante et diverse ces dernières années :

     D’abord par les votations citoyennes organisées de façon volontaire par les différents collectifs Votation citoyenne.

     Ensuite par des référendums sur la question du droit de vote des étrangers aux élections locales : la ville de Saint Denis a été la première, suivie ensuite par d’autres communes du département de la Seine-Saint-Denis.

     Le référendum d’Ivry aujourd’hui, (comme celui qui a eu lieu à Arcueil il y a quelques années), présente un caractère particulier : il relie implicitement la défense d’un droit social, celui pour les femmes d’une commune d’accoucher à proximité de leur lieu d’habitation au droit de vote. Ces deux droits concernent la population dans son intégralité.

    Le droit de vote permet de pérenniser ou de défendre des droits acquis. Ces droits concernent toute la population dans sa diversité. Le droit de vote ouvert aux étrangers permet l’exercice d’une citoyenneté partagée par tous, combat les rejets et les exclusions, renforce une cohésion sociale bénéfique à tous, combat les replis communautaires propices aux idéologies racistes et obscurantistes.

    La question de l’instauration d’une citoyenneté de résidence ouvrant à des droits égaux pour tous, sociaux, civiques et politiques continue aujourd’hui d’être posée. Une telle citoyenneté permettrait une avancée dans l’idée de mieux vivre ensemble.

    Source : http://www.ldh-france.org/actu_derniereheure.cfm?idactu=1351

    • Au fait,les Verts qui donnent des leçons à tout le monde sur l’effet de serre,pourquoi ont-ils appelé à l’abstention ?Pourtant avec les déplacements supplémentaires que cela va provoquer ils devraient être aux premiéres loges.
      Preuve supplementaire que les Verts manquent de ....verdeur et de cohérence et surtout qu’ils en ont rien à foutre des gens modestes eux doivent aller dans les cliniques privées des friqués !
      Jean Claude des landes

  • « Il faut préserver notre hôpital public de proximité »

    Santé . La ville d’Ivry organise un référendum pour sauvergarder la maternité Jean-Rostand. Entretien avec Françoise Nay, adjointe à la santé.

    Pourquoi un référendum pour la maternité Jean-Rostand d’Ivry ?

    Françoise Nay. La lutte contre sa fermeture a commencé il y a plus de six ans : nous avons réuni plus de 15 000 pétitions, manifesté à Ivry et organisé une « nuit en blanc », en juin dernier, qui a réuni un millier de personnes. Et malgré tout, nous sommes toujours dans la même situation qu’en 2000. L’Agence régionale d’hospitalisation et l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), à travers le schéma régional d’organisation sanitaire, persistent à vouloir transférer totalement le service de maternité, où naissent chaque année 2 200 bébés, à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Les lits d’IVG et de gynécologie sont également concernés. La rééducation, qui devait initialement aller à Charles-Foix, serait carrément déplacée sur Paris. Il n’y aurait donc plus de service hospitalier, puisque les lits du SAMU social sont également sur le départ. Seul subsisterait dans l’hôpital un service de protection maternelle installé par le conseil général en partenariat avec l’AP-HP. C’est pourquoi nous organisons ce vote. La démarche nous paraît avoir une solennité et une portée symbolique importantes.

    La maternité est menacée. Pourtant, elle tient, comme vous le soulignez, un rôle crucial dans un département où l’offre de soins se raréfie.

    Françoise Nay. Dans le Val-de-Marne, depuis 1993, 11 maternités privées ont fermé. Une autre, celle de Vitry, est en grande difficulté, soumise à un plan de retour à l’équilibre drastique. Le privé continue à désinvestir ce secteur, les gynécologues-obstétriciens préfèrent s’installer en ville que de travailler en maternité. De fait, alors qu’il y a quelques années, le privé réalisait 60 % des accouchements en région Île-de-France, il n’en assure plus que 40 %. Il est donc essentiel de préserver absolument notre hôpital public de proximité, afin de maintenir une offre de soins qui vacille.

    Qu’espérez-vous de ce référendum ?

    Françoise Nay.Il est difficile de faire des pronostics, mais nous espérons une participation importante, car nous avons distribué beaucoup de tracts dans la ville, et les gens nous disaient qu’ils viendraient voter. Nous avons aussi inscrits 2 000 personnes sur les listes, dont 1 500 résidents étrangers.

    Entretien réalisé par Anne-Sophie Stamane

    http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-11-18/2006-11-18-840553

  • À Ivry, 96 % de « oui » pour garder la maternité

    Référendum . Près de huit mille habitants de cette ville du Val-de-Marne, dont, pour la première fois, des centaines d’étrangers, ont pris part au vote.

    Maison de la citoyenneté, quartier d’Ivry-Port. Siège des 7e et

    8e bureaux de vote. Depuis les urnes à l’intérieur jusque sur le trottoir au dehors, une longue file d’hommes et de femmes d’origine africaine s’étire. Une table chargée des bulletins « oui » et « non » et des enveloppes, des isoloirs, le bureau des assesseurs où l’on émarge... Décor classique pour un jour d’élection, sauf que, pour la plupart de ces électeurs, « c’est la première fois ». En entrant, beaucoup hésitent, attendent de l’aide pour s’orienter dans le parcours à suivre, leur carte de citoyen toute neuve à la main. « On a un succès monstre ! Ça ne désemplit pas », confient des agents municipaux, émus devant cet élan civique massif. Venu, comme beaucoup, du foyer de travailleurs immigrés situé à deux cents mètres, Mahmadou, jeune Malien, explique qu’il est venu voter « oui » au maintien de la maternité Jean-Rostand parce qu’il a « des frères, des cousins qui sont nés ici », que « c’est tout proche ».

    « J’ai accouché de mes trois enfants à Jean-Rostand. J’aimerais garder la maternité pour les autres. Ma fille a eu deux enfants, elle en attend un troisième », explique Aïcha, la cinquantaine, d’origine algérienne, venue voter avec une amie. Une « première » pour elle aussi, qui vit en France à Ivry, depuis 1978. Elle ne dissimule pas sa fierté : « On existe, on a le droit de donner son point de vue... Il y a beaucoup d’autres problèmes où on aimerait donner notre avis. » Première également pour Abdel, d’origine marocaine, ivryen depuis 1985 : « Je fais partie de tout le monde. C’est important de pouvoir s’exprimer pour un étranger qui vit ici, paye des impôts. Hélas, la société coupe tout, il y a les Africains, les Européens... Il faut être intégré. Moi, je ne parlais pas du tout le français en arrivant, j’ai appris, pourtant je n’avais jamais été à l’école. » L’ami qui l’accompagne n’avait lui non plus jamais voté : « ça devient de plus en plus important. Avant, je n’étais pas trop concerné. Mais le discours devient de plus en plus musclé. Beaucoup voudraient s’inscrire pour les élections de 2007 ».

    Mahmadou, Abdel, Aïcha et les autres font partie des 1 500 étrangers vivant à Ivry, parfois depuis longtemps, qui se sont inscrits, ces trois derniers mois, sur les listes électorales, comme la municipalité le leur proposait pour participer au référendum local de ce 19 novembre. « On voulait mener deux batailles en même temps », explique-t-on à la mairie. D’abord poursuivre l’action engagée depuis des mois contre la fermeture de l’hôpital de proximité Jean-Rostand et de sa maternité, programmée pour 2008 par l’Assistance publique, bien que son utilité et son efficacité soient largement prouvées. On y effectue 2 200 accouchements par an. 50 000 naissances en trente ans, de toutes nationalités. Cet équipement concernant tout le monde, il fallait permettre à tous, Français et étrangers, de donner leur point de vue via une consultation électorale.

    Malgré le veto du préfet, qui avait déclaré le scrutin illégal, l’appel au boycott des élus UMP au conseil municipal, le scepticisme des élus Verts qui se sont abstenus, le succès est éclatant. Sur les 29 000 habitants inscrits, 7 829 ont pris part au vote (27 %), un « taux au-dessus de la fourchette haute dans ce type de consultation », souligne Pierre Gosnat, le maire communiste, en annonçant les résultats, le soir, devant une foule d’électeurs. 7 424 ont glissé un « oui » dans l’urne (95,38 %), 360 un « non » (4,62 %). Témoignage de « l’attachement de la population » à son hôpital, « reflet de l’unité et de la diversité de notre ville, avec les jeunes qui sont nés à Jean-Rostand, les plus âgés qui y ont été soignés et les étrangers habituellement privés du droit de vote ». Fort de la « légitimité donnée par ces milliers de voix », Pierre Gosnat indique qu’il va, dès le lendemain, saisir le président de la République, en rappelant que « Jacques Chirac était le président de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris lors de la création de Jean-Rostand en 1978 ». 19 novembre 2006, la maternité n’est pas encore sauvée, mais Ivry a vécu un beau dimanche pour la défense du droit à la santé et pour la cause d’une démocratie pleine et entière, n’excluant plus personne.

    Yves Housson

    http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-11-21/2006-11-21-840692