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Huit mars, la "fête" de la femme à Paris

par Roberto Ferrario

Publie le jeudi 13 mars 2003 par Roberto Ferrario - Open-Publishing

En queue du cortège, comme pour confirmer - à
qui nourrirait encore quelque doute - l’identité
de qui a "orchestré" cette manifestation,
un énorme camion 38 tonnes, de couleur sombre, une
gigantesque inscription sur les côtés ; "sky
rock" (une des plus importantes radios commerciales françaises).
Devant le camion, des "cheersleaders", avec leurs
pompons vêtues de t-shirts où l’on peut lire
... "sky-rock". De petits haut-parleurs sur le toit
du camion diffusent en direct le programme de la radio -
paroles et musique vont de pair - musique commerciale
de la pire espèce.

Les vingt mille personnes qui participent à la manifestation
brandissent des milliers de petits rectangles ou bien une
petite main en carton attachée à une tige de
bois : il est évident que la petite association "
ni putes, ni soumises" n’a pas pu fabriquer autant de
petits panneaux, de fait certains voient, derrière
tout cela, le long bras du parti socialiste français
(trop d’argent et trop de travail pour une simple association).


En tête du cortège, le service d’ordre de "Lutte
Ouvrière", le
groupe trotskyste un de plus sectaire de France, "défend"
d’éventuelles "attaques sexistes", entre
autres, Leslie, diva de l’émission de télévision
" Loft" de TV6.

Les jeunes filles de la banlieue parisienne "sauvent" l’esprit
de la manifestation : sur des camionnettes avec amplificateurs
et Dj, elles jouent la chanson "ni putes, ni soumises" et
se remplacent au micro au rythme du rap, entraînant derrière
elles toutes les filles du cortège.

L’aspect commercial de cette manifestation détonne de manière
flagrante : il serait bien intéressant de savoir ce qu’aurait
pu penser la jeune fille brûlée vive - qui a contribué à donner
vie à ce mouvement "ni putes, ni soumises"- d’une telle récupération
politico-commerciale de la part du parti socialiste, de radio
Sky-rock, de TV6, de L.O.

A la tête du cortège où se trouvaient toutes et tous les "V.I.P."
de la politique et du spectacle (y compris la loge maçonnique
des femmes, présente dans le cortège avec sa banderôle), la
préoccupation était plus de "se faire voir" plutôt que de
crier des slogans.

Sur notre site,l’autre jour,la camarade Laura a bien résumé
le sentiment diffus qui a dominé l’aprés-manifestation :

"Il est donc légitime de se demander pourquoi maintenir une
fête de la femme qui n’est plus pour la femme. Comment ressentir
comme nôtre une fête qui fait de nous une fois de plus des
objets et non des sujets, dans la droite ligne de la marchandisation
du corps féminin, impudemment exhibé dans les magazines et
tellemnt exploité pour vendre produits et services ?."

Roberto Ferrario
13.03.2003