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Edition Spéciale / la Revue de Presse Artistique de Jean-Luc Ollivier

Publie le mercredi 28 février 2007 par Open-Publishing

Le concept / le pourquoi du comment :

"La liberté de la presse ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. La liberté de la parole artistique, c’est pareil."

Comme son titre l’indique, la Revue de Presse Artistique (RPA) s’appuie sur l’information médiatique comme source d’inspiration première. Une source à priori inépuisable, sans cesse renouvelée, bouleversée, en mouvement. Un flux continu et omniprésent qui focalise l’œil (presse, TV) et l’oreille (radio), et donc par extension l’esprit.

Cette omiprésence des médias dits d’information ne pouvait manquer d’inspirer le champ de la création théâtrale contemporaine, champ par ailleurs historiquement critique du monde dans lequel elle prend forme et évolue. La place de l’artiste reste la création d’une œuvre – mais il ne peut s’interdire d’y introduire ses idées, ses opinions, ses débats. Forte de ce constat, l’équipe de programmation du GLOB a décidé d’ouvrir sur cette saison 2006-2007 un rendez-vous dédié à la « création en phase avec l’actualité (médiatique) ». Après tout, artistes et médias ont une fonction commune : ils interprètent, donnent un point de vue, font un choix de mise en lumière / de mise en scène. Cette réflexion a amené la direction artistique à proposer aux premiers d’alimenter, de tranformer, de détouner, d’exposer le discours des seconds en matière scénique.

La RPA est une entreprise de dissection du discours médiatique à travers le prisme de l’écriture dramaturgique et l’interprétation des faits d’actualité – vue du côté des artistes. C’est aussi l’envie de susciter un regard distancié qui met le contenu (l’information) et le contenant (le média) en débat, l’expose sous une autre lumière, et au-delà du but informatif dans une optique de divertissement, de recherche esthétique et de détournement portée par des individus sortis du cercle des médias. Donc, pas un « contre-regard » mais un regard alternatif, traité sous l’angle de la sansibilité artistique.

Soit un artiste, qui dispose d’une semaine de résidence dans le lieu et d’un petit apport financier en production pour un travail qui sera présenté au public sur le week-end conluant cette semaine de résidence. Cet objet sera une parole libre, décomplexée, parallèle reliée à son univers dramaturgique et esthétique personnel.

Il est fort à parier que par les temps qui courent, les sujets abordés touneront autour de la politique – et son traitement médiatique – que ce soit les thèmes qu’elle exploite ou l’imaginaire qu’elle véhicule.

C’est Jean-Luc Ollivier qui inuagure les RPA, en s’attelant à la figure de l’ « étranger » telle que déclinée dans le discours médiatique. Une thématique qui lui tient à cœur de part son engagement personnel dans un projet qu’il mène dpeuis une décennie au niveau international : la construction d’un partenrait humain et artistique avec le SARTR – Théâtre de Guerre de Sarajevo, et son directeur, le dramaturge Safet Plakalo. A travers cette expérience, Jean-Luc Ollivier a également découvert un (des) pays, l’ex-Yougoslavie, bassin de populations où l’appartenance ethnique est source de toutes les richesses, mais aussi de tous les maux.

L’ »étranger », figure polysémique et malléable, manipulable et manipulée. Tour à tour source de richesses et de menaces, catalyseur des maux de la société ou alibi de la bonne conscience et de l’ouverture (cf. « discrimation positive »). Dans tous les cas, une figure anoyme et universelle marquée par la singularité d’être d’ailleurs, tout en étant ici.

Pour mettre en forme son projet, il a invité sur le plateau deux « étrangers » : Nebosja Veljovic - ami et collaborateur de longue date, exilé bosniaque, par ailleurs ex-membre du SARTR – Beatriz Gallizo, espagnole, vue récemment dans le « Frida » de Muriel Barra. On sait également que sa proposition fera appel à des témoignages vidéo d’ »étrangers » ayant croisé d’une manière ou d’une autre la route du GLOB Théâtre. Telles sont les premières informations sur cette RPA, dont le discours sera alimenté par les articles et reportages recueillis par Jean-Luc Ollivier depuis décembre 2006.

Shpresa, Jusuf Raba et leurs trois enfants, expulsés après 5 ans passés en France, sont devenus des parias dans leur petite ville de Rahovec au Kosovo [ Libération du 6.1.2007]. Je me souviens de l’extrême violence de cette « opération ». Je me souviens d’une débauche de moyens pour renvoyer chez eux cette famille si peu menaçante. Quelquechose m’échappe… La question dite de l’ »immigration » dérange ou démange…Toute la misère du monde expulse de leurs payas natals exsangues les plus désespérés de leurs habitants. Que faire ? Face à face avec l’ »autre ». L’étanger ou l’affamé ? Que s’écrit-il au quotidien dans la presse européenne, africaine, canadienne ?

Mais surtout, que finit-on par entendre ? A quels discours s’habitue-t-on ?

[J’ai imaginé] une revue de presse vagabonde à 3 voix, parfaitement subjective, afin de partager ce qui s’cérit ici et là. Une forme à inventer, une performance hybride entremêlant la vie réelle de ses interprètes (dite « vraie vie ») [ et ce à quoi ils ont opposés dans leur singularité – voulue ou subie – d’ »étranger » ] à la lecture de la presse (dite « reflet du monde »], une ballade pour s’étonner ensemble de nos propres faiblesses…JEAN-LUC OLLIVIER, déclaration d’intentions

"DONT TALK TO STRANGERS" par Jean-Luc Ollivier
Théâtre pluridisciplinaire
Au GLOBth. / créations contemporaines
69-77 rue Jospéhine, Bordeaux
renseignements & réservations
05 56 69 06 66
www.globtheatre.net