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LA 6ème REPUBLIQUE, UNE REVOLUTION SI DOUCE ... ET SI MAL-TRAITEE

Publie le jeudi 29 mars 2007 par Open-Publishing
11 commentaires

À son congrès du Mans, le Parti socialiste a entériné, dans la synthèse de ses motions, un rassemblement autour d’une ligne politique dans laquelle l’idée de la 6ème République fût réduite, sous des pointes d’ironie, à la dimension de l’arlésienne.

Cette absence de courage collectif exacerbé par la résignation du courant NPS a permis, dans une rupture critique initiée par Arnaud Montebourg, la naissance de « Rénover, maintenant ». Quelques militants, certes peu nombreux, ont ainsi maintenu le souffle ténu de la démocratie au coeur de l’asphyxie produite par les institutions en place.

Le silence constant de Ségolène Royal sur cette question institutionnelle, pris dans le silence général de son investissement dans la construction des bases programmatiques du Parti, fait peser un doute sur le retour spectaculaire de cette question.

L’élection présidentielle est l’occasion de toutes sortes de promesses offertes dans la démagogie la plus absolue. L’annonce d’une 6ème République imminente oblige à préciser la nature du bouleversement des institutions contenu dans le projet « La Constitution de la 6ème République » élaboré par Arnaud Montebourg et Bastien François.

L’idée principale, plutôt que de « réconcilier les Français avec la démocratie » en l’état, consiste à en refonder radicalement les bases autour des « figures institutionnelles » déjà existantes.

Le Président de la République devient le garant de la Constitution par laquelle s’exercent démocratiquement les fonctions politiques et gouvernementales dont il n’en est plus l’initiateur. L’élection au suffrage universel qui est maintenue sans véritable nécessité est le seul lien direct qui unit le Président de la République avec le Peuple.

Les deux pôles principaux de la révolution institutionnelle, où se trouve revisitée notre tradition démocratique, sont la fonction de Premier Ministre et le rôle du Parlement.
Ces deux pôles sont désormais les seuls lieux de l’initiative politique. Sans en décliner les prérogatives, il convient de comprendre que la 6ème République proposée dans le « Pacte présidentiel » est un numéro d’illusionniste.

Les modifications institutionnelles proposées ne peuvent pas se prévaloir de cette nouvelle numérotation car elles maintiennent, malgré la responsabilité pénale, les pouvoirs monarchiques du Président de la 5ème République.

Le souffle maintenu dans les rangs de « Rénover, maintenant » vient de s’éteindre avec l’acceptation de ce tour de passe-passe.

Seul, le mouvement Rénova(c)tion socialiste maintiendrait-il le cap d’une véritable révolution de nos institutions, en attendant le réveil du sommeil sans rêve des socialistes ?

Messages

  • Si le Président de la République française a trop de pouvoirs, il faut arrêter de dire que le coupable est le suffrage universel direct, c’est-à-dire par l’ensemble des citoyens.

    Non, ses pouvoirs lui sont accordés par la Constitution française de 1958. Si on estime qu’ils sont trop importants, il faut prévoir de les contrôler plus. C’est tout. Le référendum d’initiative populaire peut être l’un des moyens.

    Mais déposséder les citoyens de tout contrôle direct sur l’ensemble de l’exécutif est un retour en arrière et d’une très grande naïveté sur l’abnégation qu’auraient nécessairement des élus.

    Citoyens et convaincus de l’être.

  • Un effort collectif sans precedent pour definir les pistes d’une VIe republique reellement nouvelle est en ligne sur le site :

    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/

    l’histoire de l’accouchement des differentes republiques et de leur pendant constitutionnel depuis 1848 s’est fait jusqu’a present dans les cabinets ministeriels,bien a l’abri des debats publics.
    La societé est aujourd’hui mure pour que ce debat essentiel devienne totalement public ,totalement transparent et s’echappe ainsi des spheres politiciennes.
    Ce n’est pas pour rien que cette bible de l’humanité est introuvable :

    Code revolutionnaire provisoire suivi de la Declaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et de l’ACTE CONSTITUTIONNEL avec le nouveau calendrier,presente le 24 juin 1793, l’an 2e de la République,accepte par le peuple.

  • Merci Michel,
    Vous ne faites que confirmer ce qu’on dit ici tous les jours :
    Imposture imposture imposture

    La candidature Royal est une imposture
    Son "programme" est une imposture
    et sa victoire serait une imposture.

    Amitiés
    Osémy

    Ps : Je suis pour ma part convaincue depuis longtemps que Rénova(c) tion socialiste est un des derniers relais démocratiques "organisé" et courageux de la vraie gauche au PS.
    Oui, vous pouvez être un pivot important même si vous n’êtes pas encore "en nombre". Pour l’instant vous n’êtes pas un courant ni un parti, c’est très bien, profitez en vous ne devez rien à personne. Faites vivre le site et le forum surtout. Enfin, de toute manière, on sait que tant que le Ps n’aura pas implosé, vous serez minoritaires en son sein et donc, pris à la gorge.
    Réfléchissez bien à ce que vous allez faire et comment vous pouvez le faire.
    Car à part vous, PRS (mais j’attends de voie jusqu’où Mélenchon est prêt à aller) et
    D& S bien aussi (mais encore trop pris dans la logique de parti PS version 1981) ...
    (On oublie évidemment RM, Haut et fort et les ralliements brinquebalant de Moglia, NPS et les trahisons successives de Peillon...juste drôles...)

  • Bonjour Michel Gros, Rodolphe Bretin, auteur de la biographie Arnaud Montebourg, le mousquetaire de la Bresse.

    Pour répondre sur la 6ième République, je pense que c’est un pari. Nous n’avons aucune garantie de son efficacité démocratique puisqu’il s’agit d’une nouvelle formule. Montebourg est dans une stratégie de progression de ses idées, aussi lente et douloureuse soit-elle. La politique est un monde impitoyable et cruel pour les hommes et les femmes de conviction. En soutenant Royal, il a fait un choix difficile pour lui-même, périlleux compte tenu des attentes des rénovateurs. Courageux ou opportuniste ? Je préfère parler encore de courage et lui faire confiance. Souvenons-nous de Jaurès et de Mendès et croyons que les convictions peuvent encore l’emporter sur les carrières. Pour la 6ième République, cette présidentielle n’est qu’une étape... en attendant le prochain quinquennat.

    Bien à vous.
    RB