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L’identité française, l’ENA, et cetera

Publie le samedi 7 avril 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

1° "Pleure ô pays bien aimé" ou si vous préférez "Douce France, Cher pays de mon enfance", paroles et musique

Normalement, si on n’a pas eu la malchance d’être au départ dénaturé totalement, ce qui se rapporte à notre enfance, au pays-temps de nos parents-grands parents, ce qui fait, par prolongation, par ajustement, par acquisition-addition, parti de notre présent, tout cela nous est "normalement" cher et constitue notre identité même, croyons-nous.

Bien sûr, la part exacte dans tout cela du rêvé fantasmé et du réel n’est pas forcément très claire. Tout le monde où que ce soit dans le monde, au Minnesotta ou au Bechuanaland, possède une enfance, un passé, un présent qui l’émeut : a-t-il pour autant une identité collective supérieure ? En principe -déconnons pas- oui, même si on se ressemble à distance de plus en plus ! Bon, ben en tout cas la question s’est posée dernièrement pour les Français, eux à coup sûr en "auraient" une d’identité, très définissable même, sauf que voilà ces enfoirés l’auraient comme qui dirait larguée.

Ils "l’auraient" mais en même temps ils ne "l’auraient"plus. On allait donc à droite comme à gauche, de nouveau chanter la France à la queue leu leu, en agitant des petits drapeaux aux couleurs tricolores de l’hexagone et pas du Stars and Stripes, de l’Etoile, du Croissant ou tout ce que vous voudrez.

2. Le triple canular français

Les Français autant que les autres aiment énormément à se la raconter. On pourrait prendre l’identité française par d’autres bouts, mais l’histoire préférée là-dessus est celle qui repose sur 3 pieds : La gloire (accessoirement celle de l’Armée), La culture latto sensu (principalement la farce de l’Ecole républicaine), La douceur, l’humanisme, le délice typique des us et coutumes du pays qui est le nôtre.

On va faire bref. Il y a quelques semaines un historien brillant observait dans un organe de presse connu combien la France des vrais gens s’était probablement forgée au contraire de la légende sur son armée. Ce que les Français ont en secret retenu c’est la défaite de 14-18, la défaite de 40-45, la cata finale des guerres coloniales et de l’Algérie. Voilà la vérité qui n’est pas dite.

Ecole républicaine : La France en a retenu, les petites écoles bourgeoises des lycées, la barrage de l’entrée en sixième, la turpitude des grandes écoles chargée de bloquer l’expansion de l’Université et la redistribution légitime des biens et des valeurs. L’Ecole républicaine inégalitaire voilà la vérité qui n’est pas dite.

Us et style de vie. Avant, l’homme hexagonal se reconnaissait à sa baguette sous le bras et à son béret basque. Aujourd’hui ces méchants boulangers vous la coupent exprès pour que vous puissiez la mettre dans un sac et divers immigrés, même pas malveillants en soi, portent le béret sans réflexion, enfoncé droit sur les oreilles. Voilà la vérité très désastreuse qui n’est pas dite.

Il y en a bien d’autres qui ne sont pas dites encore. Que les Français ont adoré perdre le franc pour l’euro, qu’ils ont adoré perdre France-telecom par privatisation, qu’ils haissaient EDF, GDF, etc.

Ils ne sortiront pas du pétrin l’ANPE quand elle y sera, ni la Poste, ni les sociétés immobilères de HLM qui leur parlent si mal dans leurs imbéciles courriers. Les Français ont beaucoup de rancune, sur bien des plans, sur bien des choses. Mais basta ! laissons cela dans l’immédiat : passons à l’ENA maintenant.

3. L’erreur fatale de la campagne sur la question de l’ENA, l’effondrement prévisible final

Tous les Français normaux, fortement non-débiles, savent aujourd’hui clairement que si les énarques sont individuellement des gens d’incontestable talent, ils participent néanmoins sur le plan collectif à un système-Ena pourri démocratiquement. Ce sytème solidaire a envahi la haute fonction publique, toutes les ambassades, les bons postes de la politique dans tous les partis. Ils occupent en outre les meilleurs fromages des grandes entreprises.

La cause est jugée, rejugée, re et rejugée depuis longtemps.

Le système-Ena s’est relocalisé à Strasbourg d’où il veut repartir sérieusement à la conquête de l’UE. Imaginez en préservant votre sang-froid, la Bruxelles des technocrates prise par les énarques super-technocrates, à la française qui plus est ! Evitons-nous prudemment, a priori, ce risque de pollution majeure (simple principe de précaution).

Or, venant en sifflotant espiègle, un candidat lance l’idée un jour de supprimer l’enseigne, voilà que les deux principaux concurrents, qui veulent changer le monde, hurlent aux loups, au feu, à la tempête, au violeur-massacreur, au tronçonneur

L’exception de bon sens dans cet immense capharnaum non-festif et négatif vient une fois encore d’Olivier Besancenot : lui sait que les Français ont dans l’immédiat certes de dures priorités, mais il sait aussi qu’on ne peut pas perpétuer sous-couvert d’identité française le bobard énorme de l’ENA que tout le monde nous envierait, alors que tout le monde s’en fout et se foutant de nous.

Le plaisir qu’on peut peut-être retirer de cette affaire, car il faut bien rire, est celui du faux-pas accompli pas rattrappable : beaucoup de votants sur ce coup vont probablement en effet muter ailleurs, nous évaluons la migration possible de 350 000 électeurs plancher à 700 000 si les électeurs s’énervent. On peut certes se tromper, on va le savoir bientôt.

Quels sont avec nous, ceux que la cata également amusera ?

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Les pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA... (et pour la démocratie avancée)
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