Accueil > La bête affaire de l’ENA change la donne de la présidentielle

La bête affaire de l’ENA change la donne de la présidentielle

Publie le lundi 9 avril 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

1. Nous avions deux candidats, Sarko et Ségo, établis par la presse qui les sert candidats principaux. Chacun des membres de ce contrasté duo prétendait à sa manière changer les choses. C’était alternatif, mais c’était, semble-t-il, dans les sondages, séduisant fifty-fifty, si l’on écarte l’autre fifty qui est celui des indécis complets.

Changer quelque chose en France étonnait rudement, car notre pays qui se dit révolutionnaire est en fait probablement le plus conservateur du monde après ces maudits Anglais tant il aime discrètement garder de vieilleries institutionnelles aussi. Pense dans le registre de l’inutile au Sénat (1804), dans le registre du futile au Conseil d’Etat (dont toutefois tout le monde se tape), dans le registre du nuisible à Sciences-po Paris (1873), clé de voute avec d’autres Grandes écoles du système républicain totalement inégalitaire, anti-social et classieux parfaitement.

S’il n’y avait eu, un raté de l’histoire, les Français auraient aimé garder Louis XVI et Marie-Antoinette. Mais bon, on ne peut pas revenir sur le passé. Il y avait donc l’ENA, créée en 46, dont il était entendu, jugé, que peuplée de jeunes gens talentueux au départ, elle produisait en bout de piste un système d’un autre temps, odieux, accaparateur d’à peu près tout, maffieux. Excepté quelques mémés sensibles et l’unanimité des débiles de la presse de révérence, comme dirait Serge Halimi (NDLR : pour "révérence", pas pour "débiles" qui est de nous), plus personne ne donnait tripette de chance à l’ENA pour les temps à venir, même pas le Figaro.

***

2. L’ENA donc devait mourir c’était écrit, ce n’était plus qu’une question de protocole, de décence funèbre, on n’en parlait donc pas.

Manque de pot, Bayrou en dit incidemment du mal un beau matin, les deux autres aussitôt n’en dissertent plus qu’en bien, largement. Il est clair que si Bayrou venait à exprimer quelque chose contre le goujon, l’UMP et le PS se constitueraient tout de suite en associations fanatiques de pêcheurs à la ligne. Pif paf, on ne cogne donc plus que contre lui, on en oublie et gracie l’ENA.

La pitrerie dure deux ou trois jours, enfin Olivier Besancenot vient, qui remet sans difficulté et vertement les pendules à l’heure sur l’ENA.

***

3. Morale de l’histoire : 350 000 à 700 000 électeurs anti-Ena devraient, selon nos calculs, réviser leur intention première de vote et migrer sur les outsiders : Bayrou, l’homme du paquebot, Olivier Besancenot. Il serait assez juste selon nous que ce soit sur Olivier, de loin le plus lucide et le plus pertinent. En vérité, on ne sait trop comment ça va finalement se répartir.

Quoi qu’il en soit, le profil de la campagne est selon nous changé, bien fait ! on a le droit enfin de rigoler.

..............................................

Les pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA... (et pour la démocratie avancée)
 http://ocsena.ouvaton.org
 ocsena.org@wanadoo.fr

Messages