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Faire vivre le communisme !

Publie le mardi 17 avril 2007 par Open-Publishing

de Legrand Jean-Paul

Je l’ai écrit ici, les hommes et les femmes de progrès peuvent être légitimement préoccupés par des déclarations comme celles de M. Rocard ou de B. Kouchner sur une possible alliance PS-UDF. Il est important que nous tirions le signal d’alarme : suivre ces conseils là ce serait justement offrir à la droite et aux politiques libérales une opportunité de recomposition politique dangereuse, une machine de guerre contre notre peuple.

Les renoncements du parti socialiste face au nécessaire combat contre les privilèges et la domination de la classe capitaliste, conduisent à ne pas avoir les moyens de mener une politique de gauche à la hauteur des besoins populaires : c’est la principale critique je fais à Ségolène Royal. Si je suis amené à voter pour elle au second tour ce ne sera pas en soutien à son programme mais pour faire barrage à la droite et à l’extrême-droite. C’est pourquoi plus il y aura de voix pour M-G Buffet, moins ceux qui tentent d’effacer le clivage gauche-droite ne pourront parvenir à leurs fins et plus la gauche pourra être utile à l’intervention des gens.

Dans les années qui vont venir, la gauche est devant un défi majeur entre abandon de ses valeurs ou affirmation de celles-ci, non plus par des paroles mais par des actes politiques qui auront un caractère de classe inédit. Il ne me semble pas que le Parti socialiste prenne le chemin de ce combat, au contraire, il entreprend une dérive droitière très préoccupante.

Par exemple quand des responsables du PS se prononcent "pour un nouveau compromis entre le capital et le travail" (texte du NPS appelant au soutien à l’investiture de Ségolène Royal), ils se prononcent pour une collaboration de classe qui dans les circonstances d’aujourd’hui se traduit par une régression telle que les futures générations sont appelées à vivre plus mal que les précédentes, que la classe dominante dans sa course effreinée à la rentabilité du capital met en danger l’avenir et la survie même de l’humanité.

La voie du changement et du progrès c’est au contraire de choisir le travail contre le capital car plus le capital croît et plus il doit soumettre le travail à ses exigences de rentabilité ce qui conduit à d’immenses gâchis, à des destructions et des guerres, aux divisions et à la mise en concurrence des peuples alors que le développement exponentiel des connaissances et de leurs applications appelle au contraire à la coopération, au partage, à la création collective, à la maîtrise démocratique de l’économie par les citoyens. Si dans la société capitaliste les deux termes capital/travail sont inséparables et constituent une unité contradictoire, nous vivons l’époque où il s’agit de dépasser leur opposition par un renversement de domination, et seule la libération du travail de la domination du capital permettra l’épanouissement des forces matérielles et humaines de toute la société.

Un bond gigantesque de l’humanité peut s’ensuivre grâce aux luttes démocratiques pour cette libération du travail, car les connaissances de millions d’individus passant de la concurrence à la coopération libéreront une énergie créative considérable : c’est le sens que l’on peut donner au mouvement émancipateur de notre temps. C’est ce communisme dont la fonction est l’accomplissement d’une démocratie permanente permettant de s’élever vers un degré toujours plus haut dans l’échelle d’une civilisation qui s’arrache de la préhisoire sociale pour parvenir à une humanité de qualité supérieure.

Certains pensent que la lutte des classes est terminée : au contraire tout montre qu’elle entre dans une nouvelle phase . Quant au parti communiste il est placé devant ce défi et tout dépendra de son rapport aux couches populaires, de sa capacité à être une force pratique et théorique utile à la démocratie dans les quartiers et dans les entreprises.

La gauche toute entière dans sa diversité devra répondre à des urgences sociales si fortes et des enjeux internationaux si pressants que nous sentons bien que nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Celle qui est à la croisée des chemins entre un capitalisme déshumanisant et totalitaire et ses avatars qui ont pris des formes social-démocrates ou staliniennes et un socialisme démocratique émancipateur favorisant l’intervention permanente des citoyens.

Tout cela doit nous interroger et nous faire sortir des schémas pré-établis et des querelles politiciennes qui sont à cent lieues des exigences de notre temps et des préoccupations populaires.

http://creil-avenir.com