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L’huma, sondage à retardement : "Comment ont voté les électeurs de gauche"

Publie le mercredi 25 avril 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

L’ Huma se paye un sondage CSA exclusif à la sortie des urnes.
Ce qui est extraordonaire c’est d’y voir a quel point les voix de gauche ( issues du non au référendum par exemple) se sont dispersées tout azimuths , a commencer oar le vote utile SG , mais aussi le vote "sans y croire" pou Bayrou. je ne parle pas de la dispersion déplorable entre les 3 "B" et les autres.

Oui : il y a avait la possibilité de réunir sur un candidat antilibéral plus de 20 % des électeurs de gauche.

Il eut été trés simple, et pour beaucoup moins cher que l’Huma se paye u sondage exclusif pour permettre à ces électeurs de se prononcer entre les candidats à la candidature antilibérale. L’entêtement à ne pas vouloir "aller plus loin" devant le blocage des discussions sur ce choix a volé cette espérance à tout notre peuple.


Comment ont voté les électeurs de gauche

Résultats et analyse du sondage CSA réalisé en exclusivité à la sortie des urnes pour l’Humanité. Retours sur le scrutin en province et en banlieue parisienne. Les points de vue de syndicalistes.

1. Volatilité et indécision

Une redistribution complète des cartes dans l’électorat de gauche : c’est ce qui ressort de l’enquête CSA-CISCO réalisée pour l’Humanité à la sortie des bureaux de vote dimanche. La comparaison avec le même scrutin de 2002 fait apparaître une ventilation qui profite essentiellement à deux candidats : Ségolène Royal et François Bayrou. Les transferts s’opèrent dans plusieurs sens : du reste de la gauche vers le PS ; de la gauche vers l’UDF ; de la gauche vers l’extrême gauche.

Avec 57 % des suffrages, la candidate socialiste arrive largement en tête dans l’électorat de gauche, profitant d’un fort effet vote utile au détriment des autres candidats. Dans toutes les tranches d’âge comme dans toutes les catégories socioprofessionnelles hormis les chefs d’entreprise, Ségolène Royal rassemble une majorité absolue des électeurs de gauche. Son score frôle ou dépasse les deux tiers des voix chez les professions supérieures et les plus diplômés. La candidate capitalise les trois quarts des voix qui s’étaient portées sur Lionel Jospin, et de deux électeurs sur cinq de la LCR en 2002. Un sur trois de ceux d’Arlette Laguiller et un sur cinq de Robert Hue ont fait de même, tout comme 51 % des abstentionnistes de gauche de 2002 ayant décidé de voter dimanche. Le PS profite aussi de l’affaiblissement de Le Pen, reprenant 22 % des électeurs de gauche qui avait choisi ce vote sanction en 2002. Mais 30 % d’entre eux ont réédité leur vote extrémiste dimanche.

La surprise est le score de François Bayrou à gauche. Avec 14 % des voix, il arrive en seconde position, devant Olivier Besancenot (8 %). L’UDF picore ses voix chez tous les candidats de 2002 à l’exception du PCF. Surtout, il a séduit 16 % des sympathisants du PS et 20 % de ceux des Verts, ainsi que 17 % des abstentionnistes de gauche, expliquant en partie le handicap de voix pour la gauche au second tour. À l’extrême gauche, Olivier Besancenot fait mieux que compenser le départ de ses électeurs vers Ségolène Royal, en mordant sur le capital de sa concurrente Arlette Laguiller (12 % de ses électeurs de 2002) et sur les anciens abstentionnistes (10 %).

Les sondages ont joué un rôle non négligeable dans la détermination des électeurs. Alors que seuls 6 % des électeurs de gauche de François Bayrou ont « toujours su » qu’ils voteraient pour lui, 19 % l’ont choisi « il y a deux ou trois semaines », et 63 % dans les derniers jours. Les hésitations ont duré jusqu’à l’ultime instant pour Dominique Voynet (28 % de ses électeurs se décidant le jour même), José Bové (25 %) et Olivier Besancenot (17 %). À l’inverse, Ségolène Royal et Marie-George Buffet ont acquis la majorité de leurs électeurs (51 et 52 %) dès le début de leur campagne, reflétant deux logiques en conflit dans le vote de gauche, entre un effet vote utile profondément enraciné et un vote de conviction à l’ancrage solide chez un « noyau dur » d’électeurs.

2. Vote communiste, un vote éclaté.

L’enquête montre clairement le tribut payé par la candidate de la gauche populaire aux sirènes du vote utile. Les transferts de voix par rapport à 2002 s’effectuent pour l’essentiel au profit du PS, avec 18 % des électeurs de Robert Hue qui n’ont pas voulu courir le risque d’un nouveau 21 avril. En quatrième position dans l’électorat de gauche (5 %), Marie-George Buffet conserve les deux tiers des voix du candidat communiste de 2002. Elle capte néanmoins 12 % des électeurs de Laguiller qui avaient sanctionné la gauche en 2002. Le score au-dessous des espérances de Marie-George Buffet s’explique aussi par la dispersion des sympathisants communistes, qui ne se confondent pas forcément avec les voix obtenues par le PCF en 2002. 41 % disent avoir choisi la candidate de la gauche populaire, dimanche, 29 % ayant opté pour Ségolène Royal et 14 % (contre 6 % des électeurs de Robert Hue) pour le candidat de la LCR.

Dans l’électorat de gauche, Marie-George Buffet fait ses meilleurs scores chez les ouvriers (9 %), les chômeurs (7 %) et les faiblement qualifiés (6 %), d’âge moyen (5 % à 8 % des 35-64 ans) et ayant plutôt voté non à la Constitution européenne (8% des "nons" de gauche contre 1% de "oui"). Ils voient le vote davantage comme « un attachement à un candidat » (42 %, contre 25 % chez Ségolène Royal) que comme un vote d’« opposition aux autres candidats » (25 %), alors que chez Ségolène Royal la dimension du « projet » prédomine (45 % contre 22 % chez Marie-George Buffet). Ils sont très majoritaires (60 %) à penser que leur situation personnelle changerait (pour 42 % : « beaucoup ») si Marie-George Buffet était élue. Les principaux enjeux de l’élection sont pour eux l’emploi (57 %), les inégalités sociales (54 %) et le pouvoir d’achat (35 %).

3. Extrême gauche : la valse des électeurs d’un candidat à l’autre.

En additionnant le score d’Arlette Laguiller et celui d’Olivier Besancenot, l’extrême gauche totalise 11 % des bulletins des sympathisants de gauche. À lui seul, le candidat de la LCR capitalise 8 % des suffrages (derrière Royal et Bayrou), bénéficiant à la fois d’un transfert de voix acquises en 2002 à Lutte ouvrière (34 %), de la bienveillance de sympathisants communistes (14 %) et de l’adhésion de 10 % des anciens abstentionnistes.

À l’inverse, l’extrême gauche a été fortement touchée par le vote utile, avec 41 % des électeurs de Besancenot et 29 % de ceux de Laguiller en 2002 qui se sont reportés sur Royal dès le 1er tour.

Sinon, peu de surprises dans les attentes et la structuration du vote de l’extrême gauche : beaucoup d’ouvriers, d’employés, de chômeurs ; 17 % des électeurs de Besancenot ont au maximum un BEP ; les inégalités sociales, l’emploi et le pouvoir d’achat sont au coeur des enjeux et la candidature du facteur de trente-deux ans fait un « carton » auprès des moins de trente-quatre ans avec plus de 10 % des voix.

4. Anciens abstentionnistes : un réservoir pour le « vote utile »

Avec une mobilisation record des électeurs au premier tour de la présidentielle, le vote des abstentionnistes de 2002 est évidemment une des clefs du scrutin. Parmi ceux qui se déclarent sympathisants de gauche, ils se sont massivement portés sur Ségolène Royal (51 %) - signe du traumatisme du 21 avril et de leur sensibilité à la thématique du « vote utile ». Au-delà des transferts, parfois limités, venant de la gauche du PS, c’est en effet parmi les anciens abstentionnistes que la candidate socialiste a le plus accru son réservoir de voix par rapport au score de Lionel Jospin il y a cinq ans. Viennent ensuite François Bayrou (17 %) et Olivier Besancenot qui a convaincu 10 % des abstentionnistes de gauche à voter pour la LCR.

Logiquement, 54 % d’entre eux se sont décidés dans les tout derniers jours précédant le vote - contre 17 % par exemple pour les électeurs de Robert Hue en 2002 ou 25 % pour ceux de Lionel Jospin. Par ailleurs, les abstentionnistes de 2002 déclarent massivement avoir voté soit pour un projet (38 %), soit en opposition aux autres candidats (32 %), indice à la fois de fortes attentes sociales et du rejet suscité par Nicolas Sarkozy. Ils sont d’ailleurs 56 % à avoir retrouvé le chemin des urnes en pensant que si leur candidat est élu, leur situation personnelle s’améliorera. Soit plus, par exemple, que l’électorat de Lionel Jospin en 2002 ou celui de Noël Mamère. Les anciens abstentionnistes sont enfin 70 % à s’être déterminés en fonction des solutions - apportées par les différents candidats aux problèmes quotidiens des - Français.

5. Jeunes : l’emploi en tête

Trois candidats se sont disputés les suffrages des jeunes de gauche de moins de 34 ans, dimanche : Ségolène Royal avec 50 à 55 % (57 % de l’ensemble de la gauche), François Bayrou avec 17 % (14 % pour tous les âges) et Olivier Besancenot, avec 13 à 14 % des voix (8 % pour l’ensemble). Les jeunes constituent le vrai vivier de l’électorat de ce dernier. En butte à un chômage et une précarité très forte, les jeunes placent l’emploi en tête de leur préoccupation (57 % des 18-24 ans et 64 % des 25-34 ans, contre 49 % toutes tranches d’âge confondues, derrière les inégalités sociales).

Très concernés par la campagne (62 à 65 % d’intérêt), mais plus hésitants que les autres électeurs, ils se sont décidés dans les tout derniers jours (62 % des 18-24 ans et 43 % des 25-34 ans) pour marquer plus fréquemment que leurs aînés une « opposition » à un ou plusieurs candidats (30 à 33 % des moins de 34 ans contre 26 % pour l’ensemble). Un élément à prendre en compte dans l’explication du vote Bayrou, présenté dans les médias comme le mieux à même de battre Nicolas Sarkozy au second tour.

6. Fortes attentes sociales<

Durant la campagne, tous les sondages l’avaient déjà indiqué : les questions sociales sont au coeur des préoccupations des Français. C’est encore plus vrai pour les sympathisants du PS, des Verts, du PC et de l’extrême gauche qui ont voté avant tout au regard des inégalités sociales (63 % contre 42 % pour l’ensemble des votants), l’emploi (49 %) et le pouvoir d’achat (34 %), loin devant l’immigration (12 %) ou la sécurité (14 % contre 27 % pour l’ensemble des votants). Ces trois thématiques sont également ventilées dans l’électorat de Ségolène Royal, celui de Marie-George Buffet, d’Olivier Besancenot ou d’Arlette Laguiller. Les autres candidats ont convaincu sur leurs niches, comme Dominique Voynet avec l’environnement ou José Bové sur la mondialisation et l’écologie. Ce sont, sans surprise, les plus précarisés des électeurs, notamment les plus jeunes, qui ont choisi leur candidat en fonction des questions sociales. Ainsi, les ouvriers et les chômeurs se sont positionnés à 61 % sur l’emploi.

7. Un vote Bayrou sans illusion.

Les motivations du vote Bayrou parmi le « peuple de gauche » sont très proches de celles qui ont présidé au choix de Ségolène Royal, de Marie-George Buffet ou d’Olivier Besancenot avec le même trio de tête (inégalités, emploi, pouvoir d’achat). Seules spécificités, la sensibilité à la dette de l’État (pour 29 % d’entre eux) et la modernisation de la France (22 %), contre 10 % dans les deux cas pour Ségolène Royal.

Dans le même ordre d’idée, les sympathisants de gauches électeurs de Bayrou ont avant tout opté pour l’UDF parce que le candidat centriste « proposait des solutions aux problèmes quotidiens des Français » (68 %), et non parce qu’il « rassemblait autour de lui des personnalités compétentes » (30 %). Par contre, 52 % des sympathisants de gauche qui ont voté Bayrou dimanche pensent que leur situation ne changera pas ou peu s’il était élu.

Autant d’éléments qui semblent indiquer que le vote Bayrou parmi les électeurs de gauche est avant tout un choix tactique pour battre Nicolas Sarkozy. D’ailleurs, 36 % d’entre eux ont voté pour « marquer leur opposition aux autres candidats » contre 23 % pour les électeurs de Royal ou 29 % pour ceux de l’extrême gauche. Si, au total, 14 % des sympathisants déclarés de la gauche ont voté pour François Bayrou au 1er tour, le candidat centriste a surtout convaincu les plus jeunes avec 17 % des moins de vingt-quatre ans et 17 % des moins de 34 % et les électeurs de plus de soixante-cinq ans qui ont voté pour lui à 20 %. Dernier point, les électeurs de Bayrou parmi le « peuple de gauche » se sont majoritairement (66 %) déterminés au dernier moment, suivant la courbe des sondages.

 http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • "Autant d’éléments qui semblent indiquer que le vote Bayrou parmi les électeurs de gauche est avant tout un choix tactique pour battre Nicolas Sarkozy".

    C’est fou. Et le programme militaire de Bayrou ? Et son appartenance à la Trilatérale ? Pourquoi n’en a-t-on pas parlé quand il était temps ? Malgré la censure prévisible, comme le souligne cet autre article d’aujourd’hui :

    http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=47070

    •  : D : D : D ...

      ce qui est vraiment fou mon ami, ce sont les critères retenus par tout un chacun pour justifier , non justifier est trop fort, pour excuser ou expliquer son vote.

      Comme tu le fais remarquer Bayrou a un programme de droite, bêtement. Mais les électeurs font partie de cette "foule sentimentale" qui à "soif d’idéal" , et dès que n’importe lequel, et c’est ce "n’importe lequel" qui "terribilise" davantage encore le constat que les électeurs sont des âmes errantes, fait des déclarations humanistes que l’"on aimerait croire" donc qu’on croit, même avec la sonnette d’alarme à fond dans le fond de la tête,"on" se dit qu’il y a là un espoir...là où il n’y a que tactique et manoeuvre psychologique...ah elle est belle l’humanité en laquelle il faudrait croire... : )

      Pour illustrer cette déclaration, j’ai personnellement retourné des dizaines ( ! ) de personnes votant clairement à gauche et déstabilisés par les discours sentimentalo-racoleurs de Bayrou en leur faisant dire en moins de 10 minutes que leur choix de vote était l’expression de leur utopie et non de leur raison....c’était bien une utopie qui les faisait voter Bayrou qui avait su se faire passer pour un "social indépendant du centre gauche de droite"....et masquer qu’il était bêtement de droite, comme tout le monde ! : )))

      Je ne compte pas ceux qui vote Le Pen parcequ’ils attendent trop longtemps à la caisse du supermarché ( véridique ! ! ! avec pour phrase exacte dans la conversation : " Je m’en vais porter ma réclamation à Le Pen moi, ça va pas traîner") aussi hallucinant qu’un vote fondé sur la dernière phrase étudiée par le cabinet de com’ du candidat trucmuche.... c’est bien à désespérer de tout et c’est dans cet état que nous arrivons prochainement au 6 mai..... OUAAAAOWWHHH ! ! !...il va y avoir du sport ! ! !

      Allez, du courage, même l’éducation n’est pas une garantie de raison pour l’humain dominé par ses pulsions d’envie....

      ..Sarkozy, il est drôlement humain depuis le 22 avril à 20 heures non ? ...
      POUFFFFFEEEE ! ! ! !

      Calixte EUROPE

    • Malheureusement assez d’accord avec toi, beaucoup d’électeurs sont allés vers Bayrou sur une phrase , un image , cet air d’homme sécurisant et souriant , ouvert à tous ...en réalité, peu de gens lisent les programmes ...le malheur c’est que personne ne croit plus en rien, alors tant qu’à croire en rien, il faut aller jusqu’au bout de ce vide , alors Bayrou , pourquoi pas , il a une bonne tête après tout !!
      Sur Lepen pareil , l’autre jour , un mec écrit sur un forum qu’il va voter Lepen parce qu’il y a des jeunes en voiture qui font du bruit et le dérangent le soir , bientôt , un autre va nous dire qu’il vote Lepen parce que le chien de son voisin Arabe a pissé sur ses fleurs ...

      C’est vrai que la poilique en a pris un coup ces derniers temps !!!

      Marjo

  • Arretons de ce faire plaisir. Quant son chien à la rage, ons d’y qu’il faut le tué. Voila, c’est bien dommage, mais c’est comme ça. Quant les élus arrèterons d’ètres également les permanant du parti, qui leurs permettes de garder un emploi, nous ne bougerons pas. Ceux qui dises faites cela, ou comme cela, le font ils eux meme ?.