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Une salariée licenciée de Reynolds candidate aux législatives

Publie le dimanche 20 mai 2007 par Open-Publishing
12 commentaires

Pourquoi j’ai choisi d’être candidate au nom de la LCR aux élections législatives de juin 2007 ?

Je me présente Marie-Odile Chevalier, 47 ans, 3 enfants, infirmière. J’ai choisi de venir vivre ici dans la Drôme depuis 1991 parce que c’est une région où j’ai trouvé une qualité de vie, entre collines et montagnes, enrichie de rencontres et de partage. Mon parcours professionnel m’a amené à travailler dans de multiples secteurs de la santé, en milieu hospitalier, en crèche, en soins à domicile, en maison de retraite. J’ai fait le choix depuis 12 ans de m’investir dans une entreprise où j’ai pu faire évoluer le poste d’infirmière. Partageant mon temps entre le suivi médical des salariés, l’amélioration des conditions de travail (en passant un diplôme universitaire d’assistante ergonome), et la formation du personnel aux gestes de secourisme et en prévention des risques professionnels

Durant ces 12 années j’ai eu l’occasion de rencontrer dans cette entreprise des gens chaleureux, dignes, des salariés qui se lèvent tôt avec la conscience du boulot bien fait.

Qui m’ont apporté ces liens d’humanité sans lesquels on n’est pas grand-chose.

J’ai pu aussi mesurer ce qu’on appelle la souffrance au travail. Les petites et les grandes humiliations, les vexations continuelles, le harcèlement moral, la fatigue jusqu’à l’épuisement, la douleur, les accidents du travail qui font perdre confiance, les maladies professionnelles qu’on ne déclare pas, par peur, par méconnaissance. Parce que l’on doit gagner sa vie à la sueur de son front quitte à en perdre son autonomie. De tout ça j’en ai tiré une grande humilité.

Je me suis alors engagée dans l’action syndicale, comme déléguée du personnel, et représentante syndicale au CE, pour lutter contre les injustices au sein de l’entreprise et avoir un droit de regard et d’action sur les choix qu’on voudraient trop souvent nous faire subir.

Cet investissement au sein de la section m’a fait réfléchir, nous avions la chance, en tant qu’entreprise de + de 50 salariés d’avoir une représentation syndicale forte ; Mais combien d’autres se retrouvaient face aux patrons sans défense, ni contre pouvoir. C’est pourquoi je me suis présentée comme juge prud’homale sur la section industrie de Valence où je siège depuis 4 ans.

En tant que citoyenne, je suis marraine républicaine d’une jeune femme sans papiers qui n’a eu d’autre choix que de fuir son pays pour sauver sa fille menacée par des mafiosis sans âme ni morale.

Et puis en juillet 2006, un coup de massue s’est abattu sur la tête de 256 salariés de Reynolds. Rachetée en 1999 par une multinationale américaine, des mains du sinistre Ernest Antoine Seillières, l’entreprise était condamnée à mort par le « toujours plus de profits » des actionnaires. NOTRE usine, celle qui fabriquait les seules stylos Reynolds vendus dans le monde, celle qui allait fêter ses 80 ans cette année, allait fermer ses portes et s’en aller produire ailleurs, dans ces pays où règnent la torture et l’oppression.

Et cela avec la complicité des lois de notre pays qui donnent toute impunité aux actionnaires et leur permet de déménager NOS machines, d’emmener NOS plans et NOS brevets, laissant au passage des vies entières à reconstruire.

Après cette dernière année de lutte et d’action, nous avons décidé Laurent et moi que nous ne pouvions pas nous contenter de rester les bras ballants à attendre.

C’est le sens de notre engagement auprès de la LCR, parce que à travers elle, Olivier Besancenot est le seul à apporter de véritables solutions, concrètes et réalisables, sans compromission, sans petits arrangements, sans magouille.

Nous n’avons pas le droit de ne rien faire, c’est dès maintenant qu’il faut imposer des mesures d’urgence pour en finir avec les injustices. Quand quelques privilégiés gagnent 5.6 millions d’euros par an alors que la grande majorité d’entre nous se demandent comment boucler le mois. Quand l’accès aux soins, à l’éducation, au logement, à l’emploi n’est pas le même pour tous. Quand les entreprises qui font des bénéfices peuvent décider un jour de liquider leurs salariés pour aller sous de meilleurs cieux, pour leurs profits, pour leur argent.

Oui je veux défendre les valeurs de solidarité, de partage, portés par la LCR.

Dire à tous ceux qui attendent une petite place au soleil, qu’un autre monde est possible.

.Il y a tant de choses à faire, pour qu’enfin nos vies valent plus que leurs profits.

Messages

  • On ne peut jamais avoir raison tout seul contre tous, incorruptibles.

    Les beaux sentiments ne font pas une politique alternative de transformation.

    Dans tout ce que tu avances une révolte qui ne débouche sur rien !

    Aucune proposition concréte sur quoi s’appuyer pour aller au-delà des situations douloureusement vécues, avec toi les salariés seront révoltés, mais resteront sur le sable et pour longtemps.

    Heureux les coeurs purs de ta secte avec BESANCENOT comme gourou, ne vous salissez pas les mains dans la honteuse compromission gestionnaire...que la majorité des électeurs ont voulus,y compris en 2007 !!!!

    Le choix politique, ils l’ont fait.

    RASPOUTINE

    • C’est vrai que leur atttitude peut paraître sectaire et il m’est arrivé de dénoncer cette attitude. Mais de l’autre côté, c’est presque totalement ouvert à tous les vents.

      Le Pc a mené une bonne campagne contre l’Europe libérale et semble un peu décidé à revenir sur certaines privatisations. Pourquoi pas, dans un premier temps, à titre de transition.

      La difficulté pour la gauche socialiste est de trouver la bonne mesure. Il faut expliquer les dangers du capitalisme. Il faut expliquer ce que l’on va gagner sous le socialisme.

      On ne pourra pas passer directement d’une économie capitaliste à une économie socialiste. Il faut commencer doucement de manière à ne pas effrayer les gens. Ensuite, on voit si on peut aller plus loin.

      mncds

    • Mais oui on le sait, comme d’hab, seul le PC aurait raison entre tous, seul le PC offre une alternative (tellement belle cette alternative qu’on voit où ça a mené les années de gouvernement gauche plurielle). Comme d’hab, la Ligue serait une secte, et n’aurait pas le droit de présenter des candidats, etc, etc, etc.

      On se demande où ils sont vraiment les sectaires !!!!!

      S@brina

  • si on elève au nom de la lcr dans la première phrase de ce message , tout militant de gauche peut se reconnaitre et partager les motivations de son auteur . Le problème est que etre d’accord sur un constat , ne fait pas avancer les choses et ceux pour qui nous nous engageons dans le combat attendent des réponses et des actes significatifs .Il faut se mouiller ,faire de la politique, ne pas craindre le compromis entre ce que l’on voudrais tout seul et ce qui est possibleavec les autres . L’union fait la force !! ceci n’est pas une maxime que l’on peut attribuer à un homme de gauche et pourtant il faut reconnaitre qu’en regard des conquetes de la classe ouvrière il n’avait pas tord . André Hervé
    ps) pour illustrer mon propos et sans porter un jugement de valeur sur son engagement militant, le combat d’Arlette Laguiller en est l’illustration , le crédit Lyonnais en tremble encore !

    • Je ne vois pas l’intérêt de l’argument mainte fois vu dans différents messages sur différents fils de discussion : "Vous ne changez rien, vous ne faites pas peur au Medef, à la droite etc.".

      Il est vrai que le Crédit Lyonnais n’a pas été ébranlé par Arlette Laguiller, qu’Olivier Besancenot n’a pas été le cauchemar de la droite ; de même le Medef se moque bien de savoir si le PCF fera 1,93% ou 5 %, ou si un gouvernement a des ministres Verts ou communistes. De fait, nos bilans, à tous (y-compris ceux qui disent élections pièges à cons), sont très bas au plan de l’efficacité. A notre corps défendant, car tous nous essayons de faire pour le mieux, en toute sincérité.

      Une caractéristique de la période actuelle est l’extrême faiblesse du mouvement ouvrier sous quelque forme que ce soit ; le rapport de force, entre autre grâce à la mondialisation, est très en faveur du capital. Bref, aucun d’entre nous ne provoque le moindre frisson de crainte chez nos ennemis de classe communs. Entre "nains", n’est-ce pas ridicule de se traîter de petit, d’inefficace ? On a mieux à faire : confronter nos analyses, débattre pour trouver quelle graine il faudrait semer pour que les choses repartent dans le bon sens... C’est sûr, c’est plus difficile que taper sur le voisin...

      OC

  • Mais c’est quoi le but de la LCR ?

    Une prise de pouvoir , un beau jour, par une minorité active ??

    parce que perso, je vois pas bien ou ils veulent en venir ...

    Comment peut-on penser, sans rire ,que l’on va passer d’un coup à une société capitaliste pur jus avec une majorité de droite, qui plus est, à une révolution soudaine qui va tout changer du jour au lendemain...Il faut qu’on m’explique comment ils comptent s’y prendre et quand voient-ils arriver ce grand soir , ça m’intéresse ????

    Marjo