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Sexe, genre et discriminations

Publie le jeudi 7 juin 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

de Marine Roussillon

La lutte pour une société où l’émancipation de chacun est la condition de l’émancipation de tous passe par la lutte contre toutes les discriminations, qu’elles soient liées à l’origine, à la couleur de la peau, au sexe, ou au genre et à l’orientation sexuelle. C’est pourquoi le Parti Communiste soutient les luttes des Lesbiennes, Gays, Bis et Trans pour l’égalité des droits.

Il y a quelques jours, un internaute m’interpelait sur le forum de ce site pour en savoir plus sur ma position sur la question de l’égalité des droits entre hétérosexuels et LGBT. Voici quelques éléments de réponse.

En ce domaine comme en beaucoup d’autres, je me bats pour l’émancipation de chacun. Je suis donc prête à défendre toutes les mesures qui iront dans le sens d’une sexualité librement choisie.

En premier lieu, je défendrai, aussi bien dans la rue qu’à l’Assemblée Nationale, le droit au mariage pour tous les couples. La création d’ersatz de mariage réservés aux couples de même sexe est une discrimination scandaleuse. Bien entendu, le PACS doit continuer à être amélioré, pour les personnes ne souhaitant pas se marier. Mais le mariage doit être possible pour tous ceux qui le souhaitent.

La conséquence directe de ce droit au mariage, c’est le droit à la parentalité. L’adoption doit être ouverte à tous les couples. Chacun a le droit de fonder une famille. Trop souvent, ce droit est nié au nom de "l’intérêt de l’enfant". Mais aucune étude ne prouve qu’un enfant élevé par un couple homosexuel se porte moins bien qu’un autre. C’est bien plutôt l’illégalité imposée à ce type de famille, l’inégalité des deux parents devant la loi, qui pourrait perturber l’enfant. En outre, ce type d’argument nie la diversification actuelle de la famille : songe-t-on à interdire le divorce sous prétexte qu’une famille monoparentale "nuirait aux intérêts de l’enfant" ? La société doit reconnaître les différents types de famille, et se donner les moyens d’assurer l’épanouissement de tous, parents et enfants.

Oui donc à l’ouverture de l’adoption à tous les couples, et au second parent quand la filiation n’est établie qu’avec l’un des parents. Mais l’adoption n’est pas le seul moyen de devenir parents. Je suis aussi favorable à la procréation médicalement assistée ou à la grossesse par autrui qui peuvent permettre à un couple homosexuel de réaliser son désir d’avoir un enfant.

Il faut donc légiférer pour assurer l’égalité des droits. Mais il faut aussi lutter contre les discriminations, à la fois en les rendant hors-la-loi, et en mettant en place une politique de sensibilisation, notamment à l’École. Pour cela, il faut sensibiliser l’ensemble des personnels, enseignants et non-enseignants. Il pourrait aussi être utile d’infléchir les programmes, en particulier en sciences de la vie, de manière à faire mieux comprendre le choix de l’orientation sexuelle et la différence entre sexe et genre. Mais nous devons être conscients que l’École n’est qu’un reflet de la société : c’est en changeant la société (par des lois allant dans le sens de l’émancipation de chacun et de la liberté de tous) que nous changerons l’école, et pas l’inverse. Il est illusoire de penser pouvoir transformer la société en imposant tel ou tel discours à l’école.

Pour finir, quelques mots sur le parcours des transsexuels, à la fois du côté juridique (changement d’état civil) et du côté médical (changement de sexe). Je crois qu’il faut se battre pour deux réformes fondamentales : l’harmonisation des procédures de changement d’état civil et la dépsychiatrisation du parcours médical. En outre, la question du genre et du sexe doivent pouvoir être dissociées : les personnes qui vivent dans le genre opposé à leur sexe d’origine doivent pouvoir obtenir le changement d’état civil sans obligation d’opération chirurgicale.

Enfin, je voudrais insister sur le caractère global de la lutte pour l’émancipation. Je suis communiste, et je pense qu’il est impossible d’émanciper telle ou telle fraction de la population séparément des autres. C’est l’homme qu’il faut émanciper. La personne humaine n’est pas divisible : l’orientation sexuelle, la couleur de la peau, la position dans le processus de production, sont autant d’éléments qui la constituent. Comment gagner le droit à une orientation sexuelle libre dans une société capitaliste qui traite la majorité des êtres humains comme des instruments au service d’une minorité ? Comment revendiquer la liberté de disposer de son corps sans revendiquer aussi celle de disposer de son travail et des richesses qu’il crée ? Comment parler de diversification des modèles familiaux sans remettre en cause le patriarcat, et avec lui toute la structure de transmission du patrimoine en société capitaliste ?

Retrouvez les autres aspects du programme que je défends avec Benjamin Landais et les militants communistes dans la 2ème circonscription de Paris sur mon site de campagne (http://marineroussillon.fr) dans la rubrique : Les propositions des communistes.

Messages

  • Bravo ! Félicitations à Marine Roussillon, je ne la connaissais pas il y a 15j et je suis de plus en plus agréablement surpris. Elle est à Paris mais elle ressemble à autre chose qu’à Clémentine Autain !

    Avec elle le parti peut être fier et révolutionnaire sur les questions LGBT.
    Mais redevient fier d’être révolutionnaire en général, et c’est bon signe !!!!!!!!!!!

    Léo