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Je vous écris du Vénézuela (3) (video)

Publie le dimanche 1er juillet 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

de Jean-Paul Legrand

Rencontre au Vénézuela

Dans la plupart des rues au Vénézuela on rencontre des marchands ambulants, installés à même le trottoir, des hommes et des femmes qui pour vivre exercent de petits métiers. On trouve de tout, vêtements, nourritures, boissons, appareils divers, copies de cd ou de dvd.

Ce matin nous avons fait comme la plupart des habitants, nous sommes allés acheter notre petit déjeuner au coin de la rue. La vendeuse nous a accueillis avec un grand sourire, ici les gens sont extrêmement chaleureux : ils ne sont pas du genre à se plaindre même si ils ont parfois de bonnes raisons de le faire, c’est généralement la bonne humeur qui l’emporte.

La jeune femme prépare directement les "empanadas" devant nous, elle roule d’abord la pâte de farine de maïs entre ses deux mains puis la remplit d’une farce faite de chair de requin et d’épices avant de plonger le tout dans la friture.

Aujourd´hui elle remplace sa soeur qui se repose. Elle nous apprend d’ailleurs que sa soeur prend aussi quelques jours dans la semaine pour poursuivre ses études. Je lui demande si c’est grâce aux "missions" du gouvernement révolutionnaire que sa soeur a pu poursuivre des études et elle me le confirme en précisant "dans la persective de devenir assistante maternelle diplômée".

Ces missions permettent aux gens du peuple qui n’ont pas les moyens, de se rendre à des cours de formation et de surcroît de recevoir une allocation. J’ai appris ainsi que les queues que j’ai vues devant les banques certains jours correspondaient aux files d’attentes des bénéficiaires des allocations versées par l’État et qui participent à ces "missions".

Autrement dit ici on est payé pour étudier et cette aide donnée par l’Etat est plutôt fort appréciée par une population pauvre mais qui a vu ces dernières années des progrès sociaux incontestables dans sa vie quotidienne.

Quand nous posons la question à notre interlocutrice de savoir si elle-même envisage de participer à une mission, elle sourit et lance un non timide, davantage hésitante par un manque de confiance en soi que par la conviction de l’ utilité d’un tel dispositif, car nous dit-elle "c’est un vraiment un progrès pour le peuple".

L’élévation du niveau culturel, des qualifications professionnelles de la grande majorité des gens est une condition du développement de tout le pays. Le gouvernement révolutionnaire en fait une priorité et il a raison car la démocratie passe aussi par ce progrès pour chaque individu d’étudier, de se former, de s´épanouir par la connaissance.

Jean-Paul Legrand
le 30 juin 2007
Carúpano - Estado Sucre - Venezuela

http://creil-avenir.com

Messages

  • Merci pour ce film
    qui m’a appris que nous sommes sous des régimes dictatoriaux avec élection à vie possible
    pour les débiles genres sarko,
    que les TV gouvernementales (A2, FR3) devaient se comparer à CNN comme TV SUR,
    que la renationalisation de la compagnie pétrolière vénézuelienne contre le sabotage US s’était accompagnée de 2O OOO licenciements et de la baisse de moitié de la production.
    ET surtout merci de m’avoir fait compredrendre que ce film et les "intellectuels" critiques n’empècheront pas le peuple de conquérir des droits avec Chavez.
    GG
    je bois un cuba libre pour reprendre la suite ...

    • ET surtout merci de m’avoir fait compredrendre que ce film et les "intellectuels" critiques n’empècheront pas le peuple de conquérir des droits avec Chavez. GG je bois un cuba libre pour reprendre (...)

      Le cuba libre, à base de coca cola et de bacardi (alcool étasunien) est la boisson des anticastristes exiliés aux USA.

    • Le cuba libre, à base de coca cola et de bacardi (alcool étasunien) est la boisson des anticastristes exiliés aux USA.

      je fréquente pas ces gens là, mais le coca cola avec le ron flor de cana est la boisson de la solidarité des nicaraguayens avec cuba.
      mais ça vaut pas un rhum arrangé !
      gg créolitudé

  • Réponse de l’auteur au commentaire signé Mathilde

    Vous voyez un cliché dans ce qui est en général une réalité sur la façon dont se comporte le peuple vénézuélien, avec beaucoup de bonne humeur et de chaleur. Mon épouse qui est vénézuélienne fait également ce constat ainsi que toute ma famille qui vit au Vénézuéla et qui est vénézuélienne, c´est sans doute une appréciation subjective mais c´est la nôtre.
    Je puis vous assurer qu’íci les gens se parlent très facilement même lorsqu’ils ne se connaissent pas et qu’ils n’ont effectivement aucune propension à s’épancher sur leurs souffrances. Je n’ai aucunement généralisé sur les peuples du sud, je dis ce que je constate d’une réalité et de celle-là seulement. C’est vous qui en arrivez à une interprétation liée à une représentation dominante que l’on ne peut effectivement que réprouver. Si vous êtes déjà venue dans ce pays, je pense que vous n’avez pas eu l’occasion de vivre dans un quartier populaire avec les gens sinon vous auriez très certainement une autre opinion. Vous remarquerez que je parle de mon expérience directe auprès de gens de la ville où je me trouve et dans le quartier où vit ma famille.

    En ce qui concerne les vendeurs, là encore vous généralisez. Que des vendeurs louent leurs espaces de façon extra-légale et qu’ils dépendent de certaines mafias fait partie de la réalité de très nombreux pays y compris du Vénézuéla mais je me garderai d’en déduire que c’est une réalité dominante au Vénézuela sans en avoir la certitude. Si vous avez des connaissances précises sur la question, rien ne vous empêche de les communiquer aux lecteurs de ce site et justement de ne pas en rester aux généralités. Cependant permettez moi d’avoir la modestie de ne pas tout connaître d’une réalité complexe que vous semblez appréhender avec certitude mais qu’il faudrait étayer avec davantage d´arguments. Pour ma part je n’ai pas la prétention ici de faire une analyse de la réalité vénézuélienne mais seulement de relater mon séjour au travers d’un carnet de voyage et de rencontres tout en apportant mon opinion.

    Enfin le document vidéo mis en ligne à la suite de mon article n’engage que ses auteurs. A chacun de le voir avec un regard critique en sachant que ceux qu’ils l’ont réalisé ne sont certainement pas des partisans de la révolution bolivarienne. Mais justement il est intéressant d’entendre des opinions diverses y compris celles d’opposants car cela fait partie de la dialectique de la réalité. Les "révolutionnaires" qui ont oublié cette dialectique ne peuvent prétendre changer l’ordre des choses existant. On a vu et on voit encore combien la non prise en compte critique de l´’idéologie dominante par de nombreux mouvements qui prétendent vouloir changer le monde les conduit à l’échec ou au renoncement.

    Jean-Paul Legrand