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Je vous écris du Vénézuela (4) : que la nature est belle !

Publie le mercredi 4 juillet 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

de Jean-Paul LEGRAND

Aujourd’hui nous sommes allés dans l’arrière pays. Nous avons franchi le premier col de la montagne au sud-est de Carúpano et là comme l’indique les pancartes nous sommes arrivés à quelques pas du paradis. Une nature luxuriante composée de centaines d’espèces végétales dans un paysage magnifique fait de basses montagnes, de vallées escarpées mais aussi de plateaux immenses.

Pour notre première visite, nous allons saluer les frères Franceschi, producteurs de cacao. Descendants d’une famille corse, ils cultivent le cacao pour l’exporter en particulier en Italie et aussi en France où des petites et moyennes entreprises transforment la fève en chocolat. "Le meilleur du monde se cultive ici, nous disent-ils, nous accueillant avec le sourire dans un immense hangar où sont stockés les sacs de fèves".

Il est vrai que le Vénézuela possède un cacao recherché pour sa finesse et un arôme exceptionnel. Si l’exploitation que nous visitons est privée, il existe également avec la révolution, le développement d´un secteur coopératif qui en est à ses débuts mais qui devrait permettre progressivement d’améliorer la vie quotidienne de centaines de petits producteurs aux faibles revenus.

Nous poursuivons notre route vers le Centre de l’environnement créé par Wilfrid Merle, un allemand installé ici depuis plus de 40 ans et qui a développé des projets écologiques, touristiques et économiques respectant et valorisant cette nature magnifique. Ce centre accueille des groupes de jeunes venus des écoles de la région et de tout le Vénézuela mais aussi des adultes qui s’intéressent au développement écologique. C’est le dynamique directeur du Centre qui nous reçoit, le jeune agronome Pedro Molina qui nous parle avec passion de son métier mais aussi de son engagement dans le processus de changement en cours dans son pays. Car pour lui enseigner, sensibiliser les jeunes générations et la population aux enjeux environnementaux est un devoir citoyen qu’il inscrit dans une démarche d’implication sociale. Ici on apprend aussi que l’avenir de notre environnement se fonde aussi sur les relations humaines, sur la solidarité et la coopération, la conscience de la vie en société. Pour lui les prochaines années seront marquées au Vénézuela par un travail d´education pour améliorer la vie en société par une participation encore plus active des citoyens. Il se dit désolé des campagnes mensongères qui déforment la réalité du processus de transformation de son pays et s´étonne que l’on taxe de populisme tout ce qui représente un progrès pour le peuple de son pays. Il nous présente les nouvelles constructions et installations du centre qui accueilleront dans d’excellentes conditions et dans un cadre naturel extraordinaire des jeunes du Vénézuela et du monde entier, notammemt grâce à des programmes financés par l’UNESCO.

Nous terminons notre périple dans un paysage fabuleux oú vivent plus de 400 buffles dans une savanne qui s’étend sur des milliers d´hectares, nous croisons des rapaces, des hérons, des iguanes. Au sein de cette étendue Wilfrid Merle a créé un village de huttes alimenté par énergie solaire et où les touristes peuvent venir découvrir ce paradis. Selon certains spécialistes dans cette savanne de plus de 190.000 ha qui appartiennent pour l’essentiel à l’Etat et dont une partie est un parc national, il serait possible de développer l’élevage du buffle jusqu´à 20.000 bêtes. Donnant une viande de qualité avec 50% de cholestérol en moins que celle du boeuf, cet animal robuste, apporte également un lait dont il suffit seulement 5 litres pour faire 1kg de fromage alors qu’il en faut 10 avec le lait de vache. De quoi donner des idées à quelques éleveurs qui voudraient investir, voire peut-être au lancement de projets de coopératives produisant viande et produits laitiers. A ceux qui entendent contraindre la paysannerie mondiale à cultiver des plantes pour agrocarburants et qui pour des raisons essentiellement capitalistes risquent de tuer l’agriculture alimentaire alors quíl est urgent de nourrir correctement l´humanité et en toute sécurité, des solutions écologiques c’est à dire en équilibre avec le développement des hommes peuvent être inventées et mises en oeuvre. La lutte pour la démocratie, pour un socialisme du XXIème siècle en est la condition, le Vénézuela nous montre son propre chemin, il est plein d’espérance.

http://creil-avenir.com

Messages

  • Jolie voyage, mais je vois pas trop ce que ce récit au pays des dynamiques patrons corses et allemands vient faire sur bellaciao ou on parle plutôt de mettre fin à l’exploitation de l’homme par l’homme.

    Léonnard

    • votre commentaire me semble déplacé ; notre voyageur évoque ce qu’il voit et oui, il y a encore des capitalistes au Venezuela. Faut-il attendre qu’il n’y en ait plus pour être informé de la situation réelle ? Il y a un processus en cours, et c’est justement cela qui est intéressant. Si sur bellaciao, on "parle de mettre fin à l’exploitation de l’homme par l’homme", il me semble naturel qu’on s’y intéresse au processus en cours au venezuela - et qui nous démontre justement qu’il ne suffit pas de "parler".

      sam

  • Monsieur
    moi même producteur de cacao à Madagascar je souhaiterais rentrer en contact avec la famille Franceschi producteur de cacao au Venezuela.
    Si vous avez leur mail merci de me le transmettre ou de leur transmettre le mien ( philippe@spiceo.com )

    Cordialement

    Philippe

  • Oui, c’est beau l’Amerique du Sud, et ca bouge ! , merci pour cet article.

    Mais, pour les lecteurs, au sujet du chocolat, savez vous qu’il est quasiment impossible (ou hors de prix) ici de déguster du bon chocolat ??

    Pendant que vous mangez un trés bon Lindt, Nestlé 70 , etc.

    Ici, les gens mangent ce qui n’a pas été envoyé en Europe ou aux US.
    Le chocolat ici est franchement degeu, trés gras, trés sucré.
    Et me dites qu’ici ils ont pas de gout, car quand on a pu en acheter du bon importé d’Europe pour le faire gouter, ca toujours etait trés apprécié.

    En résumé, on exploite ces pays, et on leur laisse que de la MERDE !!

    lilou, actuellement en Argentine