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Sarkozy a choisi Royal en 2007. Quel adversaire va-t-il choisir en 2012 ?

Publie le mardi 10 juillet 2007 par Open-Publishing
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Delanoë, l’adversaire idéal pour Sarkozy en 2012 ?

Bertrand Delanoë et Nicolas Sarkozy pourraient se retrouver face à face en 2012 pour la prochaine élection présidentielle. Une situation avantageuse pour l’actuel président qui espère la réélection du maire de Paris afin de le promouvoir, comme il l’avait fait de Royal, et de mettre un peu plus la pagaille dans la maison PS.

Nicolas Sarkozy lors de sa visite protocolaire au maire de Paris, le 24 mai dernier.
Nicolas Sarkozy lors de sa visite protocolaire au maire de Paris, le 24 mai dernier.
Jacques Chirac a longtemps été un modèle pour Nicolas Sarkozy. Et ce dernier a bien compris que la Mairie de Paris constituait un formidable tremplin pour qui postule à la magistrature suprême. Voilà pourquoi la bataille de Paris de 2008 intéresse au plus haut point le Président. « C’est un contre-pouvoir de façade qui arrange l’un comme l’autre : Delanoë va monter sa campagne sur cette idée, assure François Devoucoux du Buysson, auteur de Pariscide (éditions de la Table Ronde). Comme Royal, Delanoë est adulé des médias et des bobos parisiens : ce n’est pas un grand danger pour Sarkozy ! » Très proches dans leur façon d’envisager la communication, les deux hommes se connaissent bien, notamment par le truchement de Max Guazzini, l’influent patron du Stade Français qui les a présentés voici plus de quinze ans. Mieux vaut, sans doute, pour Nicolas Sarkozy céder la capitale à une personne de confiance mais du bord opposé que de la laisser à un ambitieux de son camp qui pourrait le concurrencer en 2012.

Des élections gagnées d’avance ?
Du côté de l’UMP, on nie en bloc : Françoise de Panafieu affiche l’unité de la droite à Paris pour les municipales, comme elle le répétait au Monde le 5 juillet, et s’appuie sur la légitimité de l’élection primaire. « Sarkozy a complètement lâché de Panafieu : il ne peut pas la supporter ! assure un proche de Jean-Louis Borloo, qui espère lui-même postuler à la mairie. La façon très ostentatoire qu’elle a de revendiquer sa candidature montre bien son embarras. »

Où que l’on se tourne en dehors de l’UMP, tout le monde est persuadé de la victoire du sortant : « A moins d’un événement extraordinaire, il est indéboulonnable, se résigne Didier Bariani, conseiller Modem de Paris. D’ailleurs, l’Elysée a déjà quasiment acté sa réélection. » Ainsi se dessine une stratégie sarkozyste consistant à laisser les grandes villes à la gauche, et à « se contenter du peuple », 60% des Français.

« Les grands pôles urbains rassemblent un électorat minoritaire, analyse Christophe Guilluy, sociologue des territoires. Sarkozy, lui, tient à s’assurer l’électorat majoritaire des périphéries. Delanoë est d’ailleurs emblématique du nouvel électorat socialiste préoccupé par les questions sociétales, ce qui laisse à l’UMP le champ libre sur le social. C’est aussi une façon de bloquer le débat au sein du PS. »

« Delanoë n’a besoin de personne à droite pour s’attaquer à Royal ! »
« Plus le PS est divisé, mieux c’est ! » Voilà comment un cadre de l’UMP résume « la méthode Sarkozy ». Un proche de la majorité présidentielle au conseil de Paris renchérit : « Delanoë n’a besoin de personne à droite pour s’attaquer à Royal ! » Les « indiscrets » pointent d’ailleurs les visites très régulières d’Elisabeth Guigou à l’hôtel de Ville ces dernières semaines. « Je doute qu’elle vienne parler des vélos ! » s’amuse un membre de l’opposition locale.

Du côté de Solférino, la plupart des « royalistes », très attaqués ces temps derniers, jouent les farauds. D’autres, en revanche, s’inquiètent d’un scénario qui semble se répéter : « Il ne faut pas se raconter d’histoires : si Nicolas Sarkozy a choisi Ségolène Royal en 2007, qu’il craignait moins que Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, il peut fort bien miser sur Delanoë pour 2012, confie un responsable. C’est un calcul bête et méchant : il joue sur les réticences psychologiques de certains Français à l’idée de voter pour une femme ou pour un homosexuel. »

On pourrait suggérer à Françoise de Panafieu et Ségolène Royal de se retrouver « entre femmes » dans un restaurant parisien : en joignant leurs forces, elles parviendraient peut-être à déjouer la « haute » stratégie présidentielle.

Sylvain Lapoix

marianne2007.info du dimanche 08 Juillet 2007 - 10:34

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