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La gauche vue du sol

Publie le mardi 10 juillet 2007 par Open-Publishing
11 commentaires

de Jean-Yves DENIS

Vous connaissez Bébert ?

Bébert le petit moineau, plaqué au raz du plancher ?
On va dire que c’est une image, et que Bébert c’est vous ou moi.
Et qu’il va falloir lui expliquer la gauche vue du sol.

La gauche sans Gramsci donc, ni Marx ni Engels, la gauche au niveau des pâquerettes.

Essayons d’être patient, et modeste, et de ne pas céder à la tentation du cynisme, afin de ne pas considérer Bébert comme un imbécile qui ne ne pas comprendre des notions trop compliquées, réservées aux augustes goélands qui planent au dessus de lui.

On va dire que Bébert à un bec qui ne trouve pas de graines, des ailes qui n’arrivent plus à le faire décoller, des plumes pas très jolies, et que cela c’est sa réalité.

En partant de là, en essayant de pas jouer au jeu trop facile de se moquer de lui, on va essayer de voir ce que la gauche peut signifier pour lui.

On va se rendre compte que ce n’est pas aussi évident que cela vu du sol, et c’est pour cette raison qu’on va faire preuve de modestie, et d’un peu de gentillesse si possible.

Car si on s’oblige a rester au niveau du sol, sans Gramsci, ni Marx ni Engels, il va falloir affronter un truc terrible, en allemand Wirklichkeit. Pas Wahreit, l’interprétation, mais le matériel, ce qui existe concretement au niveau du sol.
Cela oblige à oublier Gramsci, Marx, Engels, qui disent vrai, mais au dessus du sol de Bébert.

Actuellement, la Wirklichkeit, le monde concret de bébert, c’est pleins de goélands qui volent au dessus de lui pour lui expliquer de loin le monde dans lequel il vit.

Le goéland de droite le regarde de haut, et exige de lui qu’il prenne exemple sur les oiseaux qui savent voler.
Il lui explique que sa réalité, c’est son problème, que s’il a le bec dans l’eau c’est qu’il se démerde mal.
C’est une sorte de vérité, mais Bébert trouve que c’est un peu dégueulasse de lui reprocher d’être tombé du nid.

Le goéland de gauche s’approche aussi prêt que possible, sans toucher le sol, et lui explique qu’en se regroupant entre moineaux, il y aura peut-être moyen de décoller du sol.
c’est plutôt sympa mais le goéland de gauche vole au dessus de lui comme les méchants goélands de droite, ce qui fait que Bébert n’est pas plus avancé que ça.

Le problème n’est pas de savoir si le régime capitaliste constitue une vérité indépassable ou difficilement dépassable, mais si on est seulement capable de se représenter une réalité concrète différente.

En langage moineau, si le monde réel, ce n’est pas le capitalisme, quel est le matériel existant, sous nos mains, qui constitue ce que j’espère être notre espoir commun ?

Avec nos milliards de cervelles de moineaux, quelle réalité nous impose de rester immobiles, au sol, soumis à la loi implacable de quelques prédateurs ?

Vous voyez les seigneurs Sarkozy, Bush, s’envoler vers des réunions internationales pour décider de vos vies et vous n’enragez pas ?

Question naïve, millénaire, question de moineau.

J’arrête maintenant d’essayer de faire de la littérature, et j’en viens à mes questions.

Qui ici sur Bellaciao peut expliquer à Bébert comment le principe de représentativité des moineaux par les goélands, ou pour être plus concret, des salariés modestes par des gens de classe privilégiées, peu encore être considéré comme un moyen réel de prendre en compte les problèmes concrets de la vie quotidienne ?

Est-ce que des gens qui passent leurs vies d’un aéroport à l’autre sont simplement capables de comprendre la vie vue du sol ?
On constate juste que les politiciens les plus habiles savent parler le langage "vu du sol", mais que cela ne trompe plus grand monde, ou plutôt que cela augmente la distance entre les "vrais" gens et les dirigeants, au fur et à mesure que ceux-ci prétendent connaître la réalité du sol.

La question est simple ; est-ce qu’en temps que communistes, vous pensez encore sérieusement que le peuple (pour employer un terme générique et donc simplificateur) puisse être représenté ?
Même en supposant que le dévouement de ceux qui se présentent comme les intermédiaires - les députés, les maires, les fonctionnaires - est sincère ?

Si oui, comment expliquer qu’à l’époque actuelle, il n’y a plus guère que des caricatures de démagogues qui tiennent la parole, et que des gens de qualités, qui existent forcément, soient réduits au silence médiatique ?

Si non, quelle est votre position par rapport aux anarchistes, qui rejettent systématiquement la notion de représentativité du peuple ?

Pour terminer, est-ce que vous pensez qu’une société démocratique, c’est à dire dans laquelle les Béberts peuvent avoir un réel pouvoir de décision - vote ,référendum - puisse être de type parlementaire ?

Pour revenir à l’image du départ, je ne parle pas de la possibilité d’un moineau à se hisser à la condition d’un goéland, je parle de la possibilité concrète pour un système hiérarchique d’être démocratique.

En conclusion, est-ce vous envisagez la société autrement que sous une forme anarchiste, et si oui comment vous conciliez les rapports de dominations hiérarchiques avec l’idée communiste ?

Bien sûr je réalise l’extrême prétention de pouvoir obtenir des réponses à ces questions posées depuis toujours, mais bon, c’est cela qui fait la petite fierté du moineau, oser disputer un jour l’espace des albatros arrogants.

Nota Bene :
La photo est de moi ; c’est un moineau réel, qui est vraiment tombé de son nid.
Il est mort car je n’ai pas trouvé le moyen de le refaire voler.
C’est cela la petite métaphore pour expliquer en quoi regarder les choses de haut est parfois sans utilité.

Messages

  • Salut Jean Yves, j’ai ENORMEMENT apprécié ton article.

    D’abord il m’a fait rire et c’est pas dommage. Et le piaf est trop mignon...

    Et puis il est très bien, didactique, il fait réfléchir.

    Pour répondre à ta question sur la représentativité des goelands pour les moineaux ( ce qui est une image assez juste et donc une question assez juste) , et bien .. je ne peux pas répondre ,ou plutôt, la seule chose qu’on puisse répondre c’est que c’est d’une part injuste et d’autre part stupide - sauf si on considère (ce qui est le cas de beaucoup d’hommes et de femmes politiques) que la vie s’arrête avec VOUS.

    C’est pour cela qu’un des points que je voudrais à toute force discuter et si possible inscrire intelligemment dans nos statuts, notre programme et dans nos lois, évidemment : ce serait quelque chose qui dirait que les représentant-e-s du peuple, doivent être issu-e-s de la société civile, du peuple donc.

    Ca a l’air con dit comme ça mais moi j’attends encore de voir un chef d’atelier secrétaire national du PCF ou une députée - caissière du PS (pas caissière il y a 35 ans mais caissière il y a 1 ou 2 ans).

    Que nous donnions à "notre" communauté les moyens (tous les moyens, intellectuels, matériels et pratiques) pour que ce soit possible - et, évidemment, pas "de force", pour faire joli, ni pour les transformer en "professionnels de la politique", non... Sans que le mec ou la nana ait eu à faire 30 ans de Part i - et donc, parfois, 30 ans de "coterie" (ben oui et pas que chez nous bien sûr parce que nous ne sommes pas les pires mais, dommage, nous ne sommes pas non plus les "meilleurs")- pour avoir le droit de songer à y penser....

    Je caresse le doux rêve que nous soyons exemplaire juste parce que notre Parti aurait, en interne , permis que cette représentativité existe, et existe réllement.

    Que nos militants aient pu être suffisamment aidés ( à garder leurs enfants pendant des réunions, à "faire tourner" la maison quand ce sont des femmes avec une aide pour un peude ménage etc) et formés (intellectuellement sur le fonctionnement des institutions, la vie et les idées politiques etc) au sein du PCF pour que cette représentativité existe.

    Que leur reclassement dans la vie civile et sans pb, soit assuré également...

    Que les mandats électoraux soient limités (2 d’affilée ou 2 au niveau local et 1 national ?... par exemple ?), qu’on permette, qu’on facilite un aller/retour entre la vie politique et professionnelle par des lois qui préservent la place du salarié - et tiens là on pourrait peut être prévoir un "bonus" pour les entreprises qui réintègrent leurs salariés "politiques" sans changement de salaire ni de statuts et sans discrimination ?

    Qu’on vote aussi des lois qui précisent que les mandats ne sont pas une occasion de gagner plus que ce que l’on gagnait dans la vie civile ( en gros tu étais smicard tu gagnes un smic et tu étais à 3000 tu gagnes 3000 - si tu gagnais rien, tu as une sorte de RMI) - et évidemment on supprime les avantages nombreux ( emprunt à taux 0, etc), en adaptant la règle particulière au PCF pour tous les partis ( i.e. reversement de la totalité des indemnités de tous les élus et salariat par le parti selon la règle évoquée), et financement des secrétariats, chercheurs assitant-e-s... directement par les partis.

    — Comme ça je peux te garantir que c’est l’élu qui va contrôler si le fric est bien employé ou pas - quand il verra qu’on ne lui a payé une demie -assistante pour préférer acheter un nouveau siège flambant neuf, ou une nouvelle berline pour le "président", ça va chouiner sec...

    Et, soyons fous, imaginons qu’on loge les ministères, la présidence, etc, dans des immeubles et non plus dans des Palais, et, un rêve suédois ;-) , que nos ministres circulent en vélo, en métro et paient leur carte orange eux mêmes ou conduisent leur bagnole tout seul....

    Pas pour le plaisir d’être polémique ni démagogue - juste parce que je ne suis pas sûre qu’il soit normal que des gens qui votent les lois ignorent les contingences de plus de 70 % des gens qu’ils gouvernent (prix du pain, prix des transports, difficultés à circuler, à se rendre sur son lieu de travail, difficulté à vivre avec un SMIC, à trouver un appart quand on est jeuen et qu’on vient de signer son premier CDD...)

    Comme ça , qu’on n’entende plus une Ségolène Royal se prétendre socialiste avec un budget perso grassement payé de qques 9.000 euros mensuels, nous expliquer ce qu’est l’entreprise, nous expliquer que on ne peut pas augmenter le SMIC et que on va conditionner les bourses des étudiants pauvres à ce qu’ils travaillent pour l’Etat...

    Ni un Le Pen dans un chateau à 3 M d’euros, à la tête d’une fortune HERITEE, mais qui doit des 10.000 euros au Trésor français, prétendre être "comme nous" , nous "comprendre" et être de "notre côté".

    Il fau tquand même réaliser que la plupart des couleuvres que l’on nous fait avaler depuis des décennies auraient rendu nos ancêtres carrément hystériques.... et ce n’est pas la peine de remonter jusqu’en 1789. Et nous on ne dit rien... C’est dingue.

    Tout ça, juste parce que, sinon, comme tu dis Jean Yves , il n’y a pas de représentativité et on est bien dans la différence entre Wahreit et Wirklichkeit...

    Bravo "tête de piaf" donc :-)) ... et à discuter tout ça , ce rapport politique/représentation/société

    La Louve

  • "Est-ce que des gens qui passent leurs vies d’un aéroport à l’autre sont simplement capables de comprendre la vie vue du sol ? On constate juste que les politiciens les plus habiles savent parler le langage "vu du sol", mais que cela ne trompe plus grand monde, ou plutôt que cela augmente la distance entre les "vrais" gens et les dirigeants, au fur et à mesure que ceux-ci prétendent connaître la réalité du sol."

    Bien sur qu’ils comprennent. Evidemment qu’ils savent.

    Une maison s’achète avec un crédit sur plusieurs décennies et ils le savent. Tout comme ils savent que licencié à 45 ans la totalité n’est pas remboursée et que la possibilité de retrouver du travail est bien moindre.

    Les massacres en Afrique ou ailleurs ? Bien sur qu’ils savent. Quand ils ne les organisent pas.

    Ils ne s’agit donc nullement d’oiseaux planants mais de reptiles rampants qui se rassasient des Bébert qui passent.

    Des Bébert qui ignorent dans leur grande majorité les enjeux. En témoigne le fait que mécontents de la politique de J Chirac, ils ont choisi N S qui va encore plus loin mais dans la même direction.

    Les prpositions ne manquent pas : rémunérer les députés en leur donnant comme salaire celui du Bébert median. Mais qui décidera en dernier lieu.

    En vérité je vous le dis - (RobesPierre ?)- le salut ne passe pas par la structure qui est totalement verrouillée.

    Salutations Bébertiennes.

    Un militant NR.

  • Crise de représentation...

    En fait le plus dur à comprendre pour Bébert, c’est que les goélands (en contracté ça fait g’lands) ça éxistent pas, ou bien, que les goélands, c’est en fait des moineaux qui ont compris, en se mettant à plusieurs, qu’ils pouvaient faire croire à des moineaux plus faibles qu’eux (je vous lasse interpéter le mot faiblesse), que les Goélands n’ont seulement ça existe, mais qu’en plus ils doivent représenter les moineaux.

    Voilà, en gros l’anarchie ne peut rester qu’une conclusion du communisme.

    BenCuiCuit

  • LA réthorique du moineaux est intéressante mais la ou ça me pose problème c’est que l’etre humain n’est ni un moinerau ni un goéland. Certes , certains se prennent pour des goélands , des notables de gauche ou de droite , les " faites moi confiance moi je sais pas vous " d’autres des simples citoyens des salariés se prennent pour des moineaux " je suis un petit je ne peux rien donc inutile de bouger on est obligé de subir "
    Je ne sais plus qui a dit " si les puissants nous paraissent grand c’est parce que nous sommes a genoux ". Et la réthorique s’arrète la car le puissant est un etre humain et le petit citoyen aussi.
    La seule difference c’est que le petit ne sait pas , ne sait plus , qu’il peut coller une mandale au grand. Et pourtant la FRANCE a une immense culture de lutte sociale et politique, elle foisonne d’exemple ou les petits se sont révoltés et se sont battus et le grand a mis un genoux a terre : la Révolution Française , 1848 , la Commune de PARIS , le Front Populaire, la Résistance, la Libération , 68 etc ...

    Si le Parti Communiste Français a commis une erreur c’est d’avoir négligé la classe ouvrière pendant qu’il allait vers les couches moyennes, pour déraper vers la satisfaction d’avoir des élus et surtout de se bercer d’illusion d’avoir des ministres, d’abandonner une stratégie de changement de société pour une stratégie electorale.

    Résultat : les ouvriers sont complètement paumés , les salariés courbent l’échine. Ils sont seuls et abndonnés et le PCF aussi.

    Le PARTI COMMUNISTE FRANCAIS doit redevenir " l’éducateur " du peuple.

    andré 18

  • Comme le zoziau a des plumes a ses ailes , qu’il semble etre en bonne santé sur la photo, avec une petite boite ou une petite cage avec une ou deux becquées par jour de pain mouillé au lait
    il aurait pu se fortifier et ensuite voler avec un petit entrainement. Pauvre Bébert.

    andré 18

  • SALUT JEAN-YVES !

    J’ai de la peine pour le vrai Bébert. Il me fait penser à mon Marcel, un petit chat SDF qui avait 1 mois, fin novembre 2005, la peau sur les os et complètement couvert de plaies et bosses quand nous l’avons recueilli, proche de sa fin... Il s’en sort en vivant avec nous maintenant. Mais c’est vrai que c’est très difficile de soigner un jeune oiseau : réparation de l’aile et nourricement. Il font çà à la LPO...

    Pour voler aussi haut que les albatros ou les goélands, Bébert doit donc passer par Marx, Engels, Gramsci, etc. Mais c’est vrai, il faut trouver une voie qui permette de s’approprier la compétence "voler"... Tu poses une bonne question...

    La compétence "voler" pour le Bébert "populaire", c’est l’intervention dans la gestion. Y a pas besoin d’être énarque et d’avoir des diplômes d’Harvard ou autre. Les camarades qui gèrent des CE, des municipalités, etc. ont été capables de s’y mettre et de faire fonctionner.
    Le problème est de ne pas s’enfermer non plus dans la gestion, de rendre compte et de faire en sorte que ce soit toujours les mandants qui mandatent.

    Communiste (autogestionnaire), je pense très sérieusement qu’il ne peut y avoir de démocratie sans un équilibre entre démocratie représentative et démocratie directe. Dans le programme de Marie-George Buffet, il y avait bien une avancée sur les initiatives citoyennes, etc.
    Sur la représentation en démocratie, comme sur communisme/anarchie les théoriciens ont travaillé là-dessus, mais pour les travaux pratiques on a encore beaucoup à faire pour réfléchir sur / et dépasser / les expériences de la Révolution d’Octobre (soviets, conseils ouvriers, paysans et soldats) ou des mouvements d’émancipation d’Amérique latine.

    Entre les communistes et les anarchistes il y a de nombreuses convergences et pas que des divergences (parfois sanglantes, je le regrette amèrement). La question du dépérissement de l’État est à la fois une convergence et une divergence. Les anarchistes pensent qu’il doit être abattu tout de suite alors que les penseurs socialistes (historiques) et communistes estiment que la disparition de l’État nécessite une assez longue période intermédiaire (pour assurer la marche dans le sens des intérêts du peuple) pour déboucher enfin sur le communisme "à chacun selon ses besoins".

    Moi, je suis les débats et j’y participe dans le seul but de trouver les outils qui nous permettent de lancer le mouvement du peuple pour que la ménagère s’empare du pouvoir, comme disait Lénine ou Brecht.
    Mais, à 58 ans et en retraite, j’avoue être très souvent dans le même état que Bébert : un peu perdu dans ce grand foutoir du monde.

    NOSE DE CHAMPAGNE, LE MERLE MOQUEUR DU PERTHOIS.

  • Cher JYD,

    Ton approche avec le petit bébert est légèrement déformée, à mon avis. Bébert est tombé du nid, il ne sait pas voler et attend sa nourriture de...au fait où sont le grand bébert et la grande béberte ? bon j’arrête avec bébert.

    Oui nous avons tous été petits et nous avons tous grandit. Nous avons vécu chacun de nous, une histoire intime certainement différente et nous avons chacun notre cursus.

    Est-ce que l’étudiant(e) qui ne peut poursuivre ses études à cause de sa classe sociale (parents niveau du sol) , ou qu’il ne peut concilier travail et études n’a t-il pas de cerveau pour constater d’où vient ce mur ? Et qui crée ce mur ?

    Est-ce que l’employé(e) de bureau qui n’arrive pas à boucler ses fins de mois ne voit-il pas qui lui fait barrage à une vie décente ?

    Est-ce que l’ouvrier qui s’use à son travail pour un salaire de merde ne sait pas lui aussi d’où vient son manque ? Ne se pose t-il pas de questions ?

    Et l’ingénieur, l’agent de maîtrise, le cadre ou le technicien qui est pressé comme un citron et qui voit son pouvoir d’achat fondre à vue d’oeil, n’a t-il pas la faculté de réfléchir lui-même à son déplumage ?

    Alors l’étudiant, l’employé, l’ouvrier, l’ingénieur, l’agent de maîtrise, le cadre ou le technicien..."ce peuple" au ras du sol n’est pas comme bébert...il a vécu, lui !

    À quoi lui sert son vécu ? à regarder star académy ? l’île de la tentation ? à jouer au loto ? à regarder passer le train ?

    Ils ne peuvent pas dire aujourd’hui qu’il leur manque de l’information, il suffit d’aller la chercher et de s’apercevoir que des millions sont comme eux et que des milliers cherchent des solutions. Ils n’ont pas le temps ? certes ils risquent de rater l’émission culturelle de JP Foucault ou bien l’émission distrayante "jeux sans frontières".

    Et tout le matériel politique, syndical, intellectuel ne leur est-il pas accessible pour créer les conditions d’un grand changement de société ?

    Non, chacun croit qu’il va sauver sa peau avec des petites combines et puis on verra, IGNORANT VOLONTAIREMENT que ce n’est qu’avec un rassemblement DURABLE et MASSIF du peuple dans la rue que nous pourrons changer notre mode de société.
    Ceux-là regardent toujours les mêmes se débattre et en rient quelquefois.

    Le petit bébert avait l’excuse d’être un nourisson et de fait, sans vécu il ignore, LES GRANDS BÉBERT(E) rodés n’ont aucune excuse d’attendre, passifs que tout leur tombe tout cuit...ce qui ne leur arrivera jamais.

    Le PCF est un outil qui peut jouer le rôle de catalyseur, il l’a prouvé dernièrement, mais ceux qui le combattent l’assimileront toujours à un certain passé soviétique dont il s’est maintes fois expliqué.

    CES GRANDS BÉBERT reprennent en coeur cette propagande médiatique dont ils ignorent l’histoire et resteront toujours au ras du sol, ils penseront toujours qu’ils ne peuvent pas voler parceque les médias le leur ont dit, pourtant ils ont des ailes.
    Le PCF est un parti politique qui peut affronter n’importe quel parti politique, et LES GRANDS BÉBERT idiots et ignorants le resteront tant qu’ils se priveront de cet outil :LE PCF

    En l’état actuel de notre connaissance, de notre conscience, de notre construction et de notre comportement, sans structures hiérarchiques on ne peut rien construire.

    Ce n’est pas l’heure de l’anarchie car elle rejette toute forme de hiérarchie et elle doit donc obligatoirement reposer, à mon avis, sur une conscience pure et un comportement individuel parfait.

    Aucune force occulte ne peut nous empêcher de prendre conscience de l’état dans lequel je vis et donc toute société sur terre développée par l’homme peut-être modifiée ou renversée.

    La réalité ou plutôt celle dont j’ai la perception de vivre est telle que je l’ai décrite :

    NOUS SOMMES AU RAS DU SOL PAR NOTRE BON VOULOIR !

    Fraternellement,

    Esteban

    • TIENS, SALUT ESTEBAN !

      Tu reviens des îles avec ta pirogue ? N’aurais-tu pas rencontré notre grand Claude, par hasard .
      En tout cas çà fait plaisir de te retrouver sur ce fil. ,À se revoir ici bientôt !

      Ciao et fraternité,

      NOSE

    • LES ENNEMIS DE L’ESPOIR

      Ils sont les ennemis de l’espoir, ma bien-aimée

      de l’eau qui ruisselle, de l’arbre à la saison des fruits,

      de la vie qui pousse et s’épanouit.

      Car leur front est marqué du sceau de la mort,

      - dent pourrie, chair décomposée -

      Ils vont disparaître à jamais.

      ...

      Nos bras sont des branches chargées de fruits,

      L’ennemi les secoue, l’ennemi nous secoue jour et nuit,

      Et pour nous dépouiller plus facilement, plus tranquillement,

      Il ne met plus la chaîne à nos pieds,

      Mais à la racine même de notre tête, ma bien-aimée.

      NAZIM HIKMET, Les Ennemis, 1948, via TZ.

  • Et si le moineau n’avait tout bêtement plus de cerveau, depuis que ce dernier a été lavé par le foot, grillé par les micro-ondes qui nous entourent et lessivé par les pratiques médiatiques de Patrick Le Lay ?

    Baboeuf

    • Ce n’est pas Marx qui utilise le temps d’antenne pour vendre coca à l’évidence. Bosser à fond au boulot et ensuite disposer d’une totale détente pour la récupération : la remarque n’est pas nouvelle. On notera de plus que la détente aujourd’hui se paie : la boucle est bouclée.

      Le texte principal poursuivi par le message d’André posent les problèmes principaux auxquels sont confrontés les opposants sincères au Système.

      Longtemps, il est vrai, le parti communiste a su maintenir une véritable contre-société au point que du monde du travail à celui des vacances, les camarades se retrouvaient entre eux.

      Historiquement la puissance de la gauche fut liée aux guerres (Commune, pacifisme de 1914 prolongé au delà de 1918, guerre d’Espagne, Résistance, Indochine, Algérie). La dernière lutte de libération marqua peut être la fin des grandes mobilisations politiques (je laisse de côté le social) et le triomphe de l’hédonisme ambiant.

      En second lieu, dans le passé les répressions des différents conflits sociaux furent brutales et donc psychologiquement stupides. Désormais tout est fait au nom de ce que l’on appelle notre intérêt, raison pour laquelle chacun prend sa becquée avec avidité. Port de la ceinture, alcoolémie, biométrie, caméras, etc …
      Pratiquement personne ne songe au fait que si le port du casque est obligatoire c’est pour minimiser les frais d’assurance et certainement pas pour augmenter notre sécurité. Autre exemple, ils polluent et on paye la taxe écologique. Mais comme c’est pour notre bien paraît-il …

      Si mes souvenirs sont exacts Marx admirait la redoutable ingéniosité bourgeoise. Nous y sommes. Chacun croit savoir parce que regardant le journal télévisé ou lisant des publications de tendances différentes comme Le Point, L’express ou Le Nouvel Obs. La belle affaire ! Bien sur un jour on saura mais avec un impact tout à fait différent. Le nuage de Tchernobyl, la jeunesse politique de François Mitterand, l’affaire Boulin, les excuses ridicules pour envahir l’Irak et tout le reste à venir.

      Chacun a entendu comme justificatif pour expliquer le jeu le fait que quelqu’un avait gagné autant de dizaines de millions d’euros. Avec quelle probabilité ? De manière similaire chaque zoiseau pense passer au travers des mailles du filet. La mine ferme. La sidérurgie ferme. Le textile ferme. Chacun déploie ses propres ailes en espérant le salut. Et chacun espère le gros lot (augmentation, promotion,…).

      A tort.

      Pratiquement personne n’a compris la différence entre la liberté d’expression et le fait d’en tenir compte. Oui Bébert, tu peux dire ce que tu veux et en conclure que tu es dans un régime de liberté. Mais vois tu Bébert, ce que tu dis, ils n’en ont rien à foutre sachant que tombé du nid, tu es tout seul et que tes piaillements ne porteront pas bien loin.

      J’ai connu la gauche dure – c’est à dire la gauche – au sein de la faculté. Quelques esprits lucides au sein de la foule qui d’ailleurs ne vote pas aux élections estudiantines. Esseulés.

      Si l’on se plaint de la mort de la gauche aujourd’hui, c’est en oubliant que la droite (la vraie) n’est pas en meilleur état. Sarkozy est-il De Gaulle ou Pétain ? Le pouvoir est entre les mains de l’économisme qui n’a que faire de la nationalité. En cela Marx est d’actualité et plus que jamais. Seulement voyez vous, lorsque l’on fait de la politique à droite (la vraie), c’est pour lutter contre le socialo-communisme ! doukilé ???

      Alors ces Bébert qui évidemment ne se définissent pas ainsi puisque s’intéressant de près à la politique (doivent être aveugles pour ne rien voir de près) ne se rendent pas même compte qu’ils sont libéraux. Ils veulent le capitalisme (pardon, libéralisme économique) mais pas les travailleurs immigrés. Ils veulent le – euh – libéralisme économique mais en conservant toutes les lois françaises. Ils veulent la concurrence libre mais pas aux dépens des entreprises françaises.

      Il faudrait ajouter que les chômeurs sont des fainéants (quand on cherche, on trouve, hein ?) tout comme les fonctionnaires qui sont les deux à la fois puisque n’en foutant pas une ramée.

      Moi, Saturnin, je suis allé donner la becquée mais c’était beurk paraît-il. Alors ? « Que faire ? » comme disait l’autre ? Pour la majorité d’entre eux ils sont irrécupérables, fixés qu’ils sont sur les goûts et surtout les couleurs.

      Mais pour les autres ? Les vrais Bébert ?

      Mystère.

      Je pense (si j’ose dire) que le salut ne viendra que de l’extérieur ( cf le message de Baboeuf). C’est évidemment discutable.

      Un militant nr