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le bénéfice de l’harmonie

Publie le mardi 1er janvier 2008 par Open-Publishing

suite donnée à l’excellent article « Marché », Une notion-fétiche de la novlangue néo-libérale -
http://www.w41k.com/13731 - http://lmsi.net/spip.php?article715

le bénéfice de l’harmonie

Que si chacun s’occupe de ses affaires, tout le système en profite est un prémisse confus de supposition de l’existence de lois topologiques.

La théorie selon laquelle le peuple, ainsi forcené, produit sans le vouloir un bien qu’il n’avait pas prévu, ni qu’il fut assez généreux pour le désirer (le bien social) est un détournement du fait que la totalité des composants d’un système harmonique vaut plus que leur simple addition.

Ignorant ce détail le libéralisme espère obtenir des "bénéfices" (choses bénéfiques produits sans le vouloir) en appliquant la méthode de l’addition, et non de l’harmonisation qui définit un système fiable et logique.
Il pense que l’harmonisation découle d’elle-même, ce qui n’est pas faux, à part que l’équilibre trouve ne sera pas forcément « joli », comme le laissait entendre le terme qui fait référence une douce mélodie musicale.

Le libéral, moyennement instruit de préceptes qui appartiennent à des esprits plus avancés, en fait un mauvais usage.

L’inconscient collectif croit par exemple que si on donnait mille dollar par mois à chaque habitant terrestre, ce serait la pire chose qui pourrait arriver car plus personne ne travaillerait et ce serait la ruine, car les prix augmenteraient etc...

Que l’humanité se surpeuplerait suicidairement dans ces conditions, sans capacité de s’organiser, est peut-être une croyance héritée de l’époque où on n’avait pas le téléphone. Cela peut aussi être apparenté à une sorte de maternalisme fusionnel et psychotique, qui emprisonne l’enfant dans la peur d’aller voir dehors. Cela peut aussi, légitimement, pris pour une insulte.

Supposer par avance, prendre pour acquit et baser toute une construction sur le fait qu’aucune organisation ne permettrait à cette idée d’être viable (le salaire légal), est passablement criminel en fin de compte.

Croire que le système global va fonctionner harmoniquement seulement si on stimule chacune de ses parties, "tout seul", comme par magie, est un éloge grandiloquent à l’ignorance.

L’ignorance de ce qu’est un système, des lois des systèmes, de son fonctionnement technique, et des différentes sortes de systèmes qui sont également possibles. On dirait que le système est pour eux une chose fantasmatique et capricieuse, largement au-dessus de leur entendement, et dont ils ont hérité de lois rigides et secrètes à faire respecter, comme un privilège aristocratique.
Là où ce n’est que de l’incompétence et de la folie.

La nature a lancé l’humanité sur un système non idéal pour l’humanité, mais que celle-ci a pour tâche d’identifier (me dis-je).

Une des choses les plus primordiales à savoir sur les systèmes est qu’ils doivent être pensés, et que chacun de ses éléments doit être motorisé par les autres.

Pendant ce temps certains philosophent sur le « intelligent design » en se demandant « Qui ? A bien pu penser notre système, étant donné qu’il doit nécessairement l’être ? »
(c’est pas mal quand même)
Surtout que c’est certain, il doit nécessairement l’être.

Seule une meilleure connaissance de l’engrenage socio-culturel permettra d’identifier ce qui stimule vraiment les individus à y participer, et il est clair que la violence, la force et la nécessité, activent les rouages sans le savoir finalement, d’un système chaotique et entropique.
Sans le savoir mais c’était quand même facile à deviner, avec un minimum d’humanité.

Là où la médecine, la culture, l’éducation, l’inventivité et le bien qu’on peut apporter aux autres, sont considérés comme des choses non rentables et sans valeur, se trouvent pourtant les principaux engrenages d’un système paisible et juste.

Un système pensé n’aura plus de valeur qu’un système instinctif (qui change abruptement selon l’humeur, au risque de se perdre dans des voies sans issue comme c’est déjà souvent arrivé) si on admet au préalable que le système est une émergence obtenue des rouages, et non un désir qui peut être accompli, comme le croyait naïvement le communisme.

Le système s’observe, se jauge, et se juge en fonction de ses résultats, il est possible d’en viser certains, mais aucunement de rigidifier un système en croyant à l’unicité de son conformisme.

Un système est un organisme vivant, répondant aux exigences de la fluidité et de l’intelligence, dont on peut comparer les mouvements de son moteur vital à une respiration (aussi bénéfique dans un sens que dans l’autre). Il doit y avoir des ajustements, qui ont lieu sur des noeuds prévus à cet effet, tandis que certains autres noeuds, les contraintes, ne doivent pas être utilisées comme des variables, sans quoi le système est lésé.

En fin de compte c’est le système observé qui doit correspondre au système désiré au préalable (l’inverse de ceci consiste à conformer la réalité à l’image qu’on s’en fait, ce qui caractérise l’époque totalitaire dans laquelle nous plongeons) ; Avant de savoir observer objectivement, il faut encore avoir planifié intelligemment ce qui est désiré par les peuples de ce monde.

Or ceci est facile à définir, nous avons les Droits de l’Homme, ce qui est déjà largement suffisant comme contraintes désirées d’un système, pour de simples débutants en systémiques que nous sommes.

L’énergie humaine doit se tourner en premier lieu vers la recherche de ce qui permet de faire fonctionner correctement les Droits de l’Homme.

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