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La gauche cherche des arguments face à M. Sarkozy

Publie le samedi 5 janvier 2008 par Open-Publishing
6 commentaires

de Sylvia Zappi

En 2008, les Français vont "ouvrir les yeux" : tel est le credo auquel se raccroche la gauche en ce début d’année. Tous ses leaders, du PS aux Verts en passant par le PCF, espèrent que l’"annus horribilis" qui a vu la quasi-disparition de l’opposition ne se poursuivra pas. Au-delà de cette méthode Coué, la gauche s’interroge sur la pertinence de ses angles d’attaque face à Nicolas Sarkozy.

Jusqu’ici, les critiques visant le président de la République restaient dans le registre du style présidentiel, de la mise en scène de sa vie privée ou des mots qu’il employait, jugés "indignes" d’un chef d’Etat. Le premier secrétaire du PS, François Hollande, a ainsi jugé, le 31 décembre, que "2007 s’est achevée avec une dégradation de la démocratie en France, où Nicolas Sarkozy utilise les médias comme jamais aucun de ses prédécesseurs n’avaient osé le faire". Ségolène Royal a renchéri en déclarant : "La France mérite beaucoup mieux que cette juxtaposition entre des comportements ostentatoires et un luxe insolent d’un côté, et tant de précarité ou de fragilité pour le plus grand nombre de l’autre." Le PCF n’a pas été en reste, dénonçant "l’autosatisfaction tous azimuts" du président lors de ses voeux télévisés, "exercice de pure communication qui frise l’indécence". Des critiques cantonnées à l’apparence, retenues sur le fond.

Le cap du Nouvel An passé, le ton a changé. Comme si les sondages indiquant que l’état de grâce est désormais terminé pour M. Sarkozy semblaient avoir réveillé la gauche. Comme si ses leaders voulaient montrer qu’ils avaient tiré les leçons de leur invisibilité. "La gauche, et le PS en particulier, sont apparus suivistes. Or, il n’y a pas grand-chose à gagner à commenter", note Vincent Tiberj, chercheur au Cevipof. "Les attaques sur le style "m’as-tu-vu" ou les vacances de luxe, ça marche à gauche mais pas au-delà", remarque Jérôme Fourquet, directeur de l’Ifop. "C’est un mauvais angle d’attaque, perçu comme l’expression que l’opposition n’a pas grand-chose à dire", renchérit Stéphane Rozès, de CSA-Opinions.

Face à un Nicolas Sarkozy maîtrisant l’agenda, il faut un message politique, notent tous ces observateurs. "Pour contrer le "travailler plus pour gagner plus" de Sarkozy, la gauche doit recréer du collectif. C’est là qu’elle a une chance d’être entendue", affirme M. Tiberj. L’inquiétude grandissante des Français sur le thème du pouvoir d’achat offre une "première fenêtre de tir", assurent les sondeurs. Le dernier baromètre Ipsos pour Paris Match (26 décembre) montre que 75 % des sondés ne font pas confiance au gouvernement dans ce domaine. "La gauche doit revenir sur ces dossiers sociaux dont le président de la République semble s’éloigner", note Jérôme Sainte-Marie, directeur de BVA.

Il n’est pas sûr que ce message ait été entendu. Même si M. Hollande affirme que "ce qui menace Sarkozy, c’est la confrontation avec la réalité", ses "camarades" continuent de privilégier d’autres angles d’attaque. En s’efforçant de hausser le ton : face à une droite "dure", estiment-ils, l’heure est désormais à la critique frontale. Avec le chef de l’Etat, estime Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de M. Hollande, "le pire est à venir". Comparant M. Sarkozy à l’ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, Laurent Fabius stigmatise, dans une tribune publiée vendredi dans Libération, le "régime berluskozyste".

Mêmes accents dramatiques pour Vincent Peillon, un proche de Mme Royal, qui parle lui aussi d’"un Berlusconi à la française qui mérite une opposition très dure". L’eurodéputé Benoît Hamon appelle, lui, à "une vraie résistance" contre les "attaques sans précédent du pacte républicain et démocratique".

Reste pour la gauche à tenir jusqu’aux élections municipales, en espérant que d’éventuels succès viennent par eux-mêmes inverser la donne. "La seule issue pour le PS et la gauche est de se requinquer avec de bons résultats électoraux", conclut Jean-Marc Lech, coprésident d’Ipsos. Manière de dire que la riposte n’est pas encore au point.

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Messages

  • C’est pourtant ça, ne t’en déplaise !

    Oui les Français commencent à ouvrir les yeux. Même le vieil électorat sarkozien. C’est dire !

  • Article publié par le revue CHALLENGES en octobre 2007

    Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !

    par Denis Kessler du MEDEF

    Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.

    Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !

    Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...

    A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

    A l’époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d’obtenir des avancées - toujours qualifiées d’« historiques » - et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises.

    Ce compromis, forgé aune période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc.

    Cette « architecture » singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d’un demi-siècle. Elle a même été renforcée en 1981, à contresens de l’histoire, par le programme commun. Pourtant, elle est à l’évidence complètement dépassée, inefficace, datée. Elle ne permet plus à notre pays de s’adapter aux nouvelles exigences économiques, sociales, internationales. Elle se traduit par un décrochage de notre nation par rapport à pratiquement tous ses partenaires.

    Le problème de notre pays est qu’il sanctifie ses institutions, qu’il leur donne une vocation éternelle, qu’il les « tabouise » en quelque sorte. Si bien que lorsqu’elles existent, quiconque essaie de les réformer apparaît comme animé d’une intention diabolique. Et nombreux sont ceux qui s’érigent en gardien des temples sacrés, qui en tirent leur légitimité et leur position économique, sociale et politique. Et ceux qui s’attaquent à ces institutions d’après guerre apparaissent sacrilèges.

    Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasi-disparition du parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l’essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l’on puisse envisager l’aggiornamento qui s’annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer à rafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place à une nouvelle génération d’entrepreneurs politiques et sociaux. Désavouer les pères fondateurs n’est pas un problème qu’en psychanalyse.

    • j’aime beaucoup l’idée des "critiques frontales " de la "Gauche".
      ce sont vraiment des branquignoles . L’heure n’est plus à la critique mais à l’action ,à de vrais propositions sociales ,à un vrai programme de gauche et pas un programme sirupeux tellement à droite que sarkozy n’a plus qu’à leur piquer les idées.

      meme l’idée de voter pour les municipales me depriment . je ne me reconnais plus dans aucun parti.

    • Ne vote pas, alors.

      garde tes forces pour la rue.

      elle seule est capable de changer les donnes.

      Dand

  • Ce n’est pas les arguments qui manquent, voir quotidiennement sur ce site, mais des personnes politiques de gauche pour les porter là où ils doivent faire mal à la droite.

    Le PS est aux abonnés absents.

  • La gauche cherche des arguments et nous on cherche la gauche !momo11