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Pour une nouvelle force à gauche !

Publie le lundi 7 janvier 2008 par Open-Publishing
21 commentaires

Refondations à gauche. Pour une nouvelle force

de Clémentine Autain, co-directrice du mensuel Regards et co-animatrice de Maintenant à gauche

La perte de repères politiques et le brouillage à gauche signent une décomposition qui n’en finit pas. Flirt d’une partie du PS ou des Verts avec le Modem, personnalités issues des rangs de la gauche dans un gouvernement de droite ultra-libéral et autoritaire, communistes et Verts sans voix, virage d’Arlette Laguiller dont le parti souhaite figurer sur les listes aux municipales dès le premier tour avec le PS… Le tableau est corsé ! En attendant, les conséquences d’une politique de classe qui assomme les catégories populaires sont chaque jour plus criantes. Les luttes sociales sur tous les fronts démontrent les capacités de résistance dans notre pays mais l’opposition politique à Nicolas Sarkozy reste quasi introuvable. Il y a de quoi s’inquiéter : serons-nous capables de nous ressaisir pour porter demain une alternative dans le pays ?

Pour y parvenir, la gauche doit se reconstruire, retrouver ses fondamentaux tout en se modernisant, et se recomposer. Deux propositions politiques occupent le devant de la scène. D’un côté, l’idée grandit - notamment au PS - d’un rassemblement de toute la gauche dans une même force, parti ou confédération. Sur le modèle italien, le Modem pourrait y avoir sa place. Le centre de gravité de cette nouvelle auberge espagnole serait de toute évidence la ligne actuellement majoritaire au PS, c’est-à-dire celle d’un accompagnement du libéralisme économique, d’un manque d’ambition sur de nombreux sujets et d’une confusion toujours plus grande entre modernisation et droitisation. De l’autre côté, Olivier Besancenot fait recette. Il faut dire que, dans le désert qu’est l’opposition, l’entendre tenir avec brio un discours clairement de gauche, ça fait du bien ! Mais que propose-t-il ? Créer un grand parti anti-capitaliste, « mi guévariste, mi-libertaire », essentiellement axé sur les luttes sociales, au discours simplifié qui frise parfois une vision simpliste du monde, revendiquant l’extériorité au champ institutionnel – pensant même que c’est ce qui fait sa force – et une frontière parfaitement étanche avec le PS et ses alliés, réels ou potentiels. Besancenot estime que, pour cette entreprise, aucun partenaire n’existe et propose donc aux « héros du quotidien » de renforcer une LCR rebaptisée à l’occasion du saut quantitatif escompté. Je préfère toujours la volonté de rupture à l’esprit d’accommodement. Mais doit-on s’enfermer dans ce choix binaire ? La répartition des rôles est marche : aux premiers, la « réalpolitik » et la gestion, l’objectif de prise de pouvoir, la capacité électorale de battre la droite à la faveur du jeu de l’alternance ; aux seconds, la parole contestataire, la solidarité infaillible avec les mobilisations, l’esthétique révolutionnaire et le sentiment auto-satisfait d’être du bon côté de la barrière, loin de toute compromission, en prenant son parti d’un cadre durablement minoritaire. Ainsi pourrait aller la gauche… De mal en pis donc. Car ce scénario des deux gauches est la garantie de notre incapacité à être en situation de transformer.

Une autre hypothèse méritait d’être explorée : la mise en route de convergences entre toutes les forces qui, aujourd’hui éparpillées, veulent une gauche de gauche. La seule perspective qui peut desserrer l’étau, c’est la création d’une nouvelle force politique qui défende le partage des richesses, des pouvoirs, des savoirs et des temps, l’émancipation individuelle et collective, qui assume l’affrontement avec la logique capitaliste, fasse émerger des idées neuves, redonne au mot « réforme » le sens d’un progrès pour les catégories populaires et pour le bien commun tout en faisant vivre l’aspiration révolutionnaire, c’est-à-dire la visée d’un changement radical de société. Un autre monde est nécessaire : à nous de raccorder le nécessaire au possible. Pour être en situation de modifier la donne et de susciter une dynamique populaire, cette force nouvelle doit rassembler des socialistes qui ne se retrouvent pas dans l’aggionamento de leur direction, des communistes, des écologistes, des trotskystes, des altermondialistes, des acteurs-trices du mouvement social et du monde de la culture, toutes celles et ceux qui se sentent aujourd’hui orphelins mais ont envie de s’engager résolument à gauche. Je ne crois pas qu’elle puisse se construire à partir d’une seule organisation, d’une seule sensibilité de la gauche critique. Certains s’y sont essayés, avec les échecs que l’on connaît. Parce que nous avons besoin de mêler sur le fond toutes les traditions et apports de la gauche critique et que tout comportement hégémonique de la part d’une des forces empêchera les autres de s’agréger.

Or, il faut voir large. L’enjeu, c’est bien de changer le rapport de force au sein de la gauche. Les responsables et militant-e-s d’organisations concernés par une telle recomposition ont une responsabilité pour faire advenir cette alternative. Les débats sont d’ailleurs ouverts dans la perspective des Congrès qui vont tous se tenir en 2008. Sortir des routines et mêler les traditions requiert du courage. Et du temps : les recompositions politiques ne se sont jamais faites en un jour. Mais il y a réellement le feu au lac, le moment est venu d’être responsables et de passer le pas, sans rejouer les scénarios d’échecs passés. Les initiateurs de « Maintenant à gauche » (www.maintenantagauche.org) ont fait une proposition : organiser des Etats généraux de la gauche de transformation sociale. Manière d’expérimenter et d’élaborer ensemble, en positif. Les échéances européennes de 2009, avec l’avantage du scrutin de liste, devraient constituer une étape importante dans ce processus constitutif. Une occasion de dire ensemble « oui », et pas seulement « non ». Si seulement on osait…


La chanson des partisans de Clémentine Autain

Clémentine, prend nous dans ta bulle bleue Tant pis si c’est dangereux … Clémentine va nous guider

Clementine par Marie Dauphin
Clémentine, quand tu fermes les yeux
Tu devines le merveilleux
Clémentine, prend nous dans ta bulle bleue
Tant pis si c’est dangereux
 
Quand on a seulement 10 ans
Souvent on voudrait bien, être plus grand
Pour partir en avion en s’envolant d’un coup de vent
Tout la bas vers l’horizon
On fait comme la petite Clémentine
On rêve de nuits de chine, de nuits câlines
Et tout va beaucoup mieux quand Héméra vous tend les bras
Le mal fuit le mal s’en va
 
Clémentine, tu te bats jour et nuit
Tu défies la maladie
Clémentine, on ne te quittera pas
Et un jour tout s’arrangera
 
La Terre est si belle vue du ciel
Ça donne envie de vivre, prés du soleil
A chaque tour d’hélice, on pousse des cris, on s’émerveille
Comme c’est bon d’avoir des ailes
Allons ensemble nous promener
Et faire le tour du monde, sans nous presser
Il y a tant d’amis qu’on a envie de rencontrer
Clémentine va nous guider
 
Allons ensemble nous promener
Et faire le tour du monde, sans nous presser
Il y a tant d’amis qu’on a envie de rencontrer
Clémentine va nous guider
 
Allons ensemble nous promener
Et faire le tour du monde, sans nous presser
Il y a tant d’amis qu’on a envie de rencontrer
Clémentine va nous guider
 
Allons ensemble nous promener
Et faire le tour du monde, sans nous presser
Il y a tant d’amis qu’on a envie de rencontrer
Clémentine va nous guider
 
Allons ensemble nous promener
Et faire le tour du monde, sans nous presser
Il y a tant d’amis qu’on a envie de rencontrer
Clémentine va nous guider…
 
Ecouter la chanson de Clémentine
 
Auteur : Paul Persavon = ANTOINE DE CAUNES
 
Compositeur : Paul Koulak

Messages

  • la solidarité infaillible avec les mobilisations, l’esthétique révolutionnaire et le sentiment auto-satisfait d’être du bon côté de la barrière, loin de toute compromission, en prenant son parti d’un cadre durablement minoritaire. Ainsi pourrait aller la gauche… De mal en pis donc. Car ce scénario des deux gauches est la garantie de notre incapacité à être en situation de transformer.

    Quel aveu !!!

     Enfin Clémentine se découvre, une volonté véritable de changement de société sera toujours minoritaires, donc lire la suite de son post.. J’étais trop jeune mais son discours ressemble, d’après mes livres d’histoires, au discours de 1974, vous savez celui des assises du socialisme,la suite de ce congrès je continue à la vivre...Et à vivre mal..

     Minoritaire le peuple qui a un fort besoin des changer l’ordre des chose, c’est à dire produire pour les besoins de l’humain et de la TERRE, et non produire pour les dividendes ??? Clémentine nous répond qu’il n’est pas majoritaire, mais c’est une mauvaise pioche, ou une pioche vieille comme l’est la social démocratie...

    Marco Gentilly

  • Quand "Regards" s’appuyait sur la trésorerie du PCF (300 000 euros de subvention/an en pure perte), ils n’avaient pas le réflexe de dépouiller les rares lecteurs mais plutôt le Parti.

    Où est passé le produit de la vente de l’immeuble fort bien situé, 15 rue Montmartre (prise de guerre du Parti) ? "Regards" a été volé au Parti par des anticommunistes mis en place par la direction.

    Ils ont repris le journal à leur compte après avoir organisé méthodiquement la faillite de la SEJR.

    Au lieu de brailler maintenant, il faut être conséquent dans les actes et leur montrer la porte de la sortie du 120 rue Lafayette.

    Et politiquement, s’interroger sur les choix qui ont été fait pour placer de tels personnages à la tête de nos organes de presse. (suivez mon Regards...)

  • Alors, Mme Autain, arrêtez de nous faire croire que vous êtes "différente"...

    Si la rénovation du PC passe par les "people", Marx doit se retourner dans sa tombe !

    Certaine personne devrait arrêter de faire de la politique, celle-ci s en trouverais grandi.

  • Il me semble que Clémentine AUTAIN n’a pas été au bout de "ses explications" et c’est pourquoi je reste sur ma faim : je voudrais comprendre.

    À un moment, ce qu’elle dit, justement est brouillé par ce qu’elle fait !

    C’est à dire que ce qu’elle fait agit comme un discours implicite qui contredit son discours explicite.

  • Si j’ai bien compris, la différence essentielle avec le projet LCR-Besancenot c’est qu’il faut s’allier au PS pour accéder aux exécutifs. Ce qui de fait veut dire être contraint de mettre en oeuvre une politique social-libérale... Avec comme seule "compensation" le fait d’avoir des élus. Visiblement, quand on a goûté au fauteuil et aux ors de la mairie de Paris, on a du mal à s’en passer...

    Chico

  • Bon ...

    1) Le système prôné par Royal est vite torché , c’est effectivement une tentative de recul accentué de la démocratie, de poussée en avant de tous les défauts du système majoritaire, s’appuyant sur une logique de chefs au dépens des idées et du collectif, un système à plusieurs tours construit autour de primaires à gauche permettant de faire fermer la gueule à tous les courants minoritaires afin qu’ils ne puissent s’adresser librement ) toute la population.

    C’est une accentuation de tous les défauts du présidentialisme, de la personalisation, un immense bon en arrière. La gauche est en crise à cause d’une orientation pro-patronale ? Et bien Royal propose de structurer la gauche afin de renforcer encore plus cette tendance.

    Nous savons ce qu’il en est des courants de gauche dans le PS : Ils ne servent à rien pour retenir le PS dans sa dérive à droite, par contre ils servent de caution à la droite dirigeante du PS. Royal propose d’accentuer ce système, ce n’est pas possible et acceptable.

    2) Clémentine Autain pense qu’il est préférable donc qu’une force convergente se crée sur la gauche du PS , rassemblant des courants de gauche du PS sortis de l’organisation libérale jusqu’aux courants trotskystes, en passant par le PCF. De ce que je comprends.

    Au passage elle indique plusieurs choses qui doivent quand même faire débat. Elle indique qu’à son sens aucun courant ne puisse jouer un rôle de rassemblement autour de lui d’une espérance unitaire non négligeable. Cela n’est pas sur, nécessite d’être démontré. Il ne faut pas mélanger ce qu’on souhaite et ce qui peut se passer. Dans certains pays il arrive qu’un seul courant rassemble en son sein l’opposition de gauche réelle et pas forcement un assemblage unifié de convergences de partis et courants. C’est le cas du PS hollandais (15%) des ex-maos. A contrario des assemblages de courants explosent face au choc de convergences mal construites, d’un désir unitaire zappant la question des divergences (la coalition Respect en Grande-Bretagne) et la question d’aller plus loin vers un parti.

    Il n’y a donc aucune obligation sur un processus, peut-être que dans quelques années la seule force survivante sera LO ou le parti de Besancenot, ou un PC révolutionné, on ne sait. Tout dépendra du travail effectué.

    Il y a également une critique sur la ligne politique proposée par la LCR sur la création d’un parti des luttes qui me déplait. Car un des défauts fondamentaux de la gauche ces dernières années c’est justement d’avoir laissé en jachère cette question des luttes sociales en les subordonnant comme un champ d’action parmi d’autres. Ce n’est pas le cas à mon avis. Et par là même ils ont laissé complètement de côté la question de l’organisation des travailleurs (au sens large) en sous-estimant completement l’importance qu’elle avait dans la société. Les batailles se perdent ou se gagnent là.

    Besnacenot tord peut-être un peu (quoique) la proposition dans l’autre sens, mais le champ abandonné est tellement immense qu’on ne peut lui reprocher. C’est bien le labourage des questions sociales, l’organisation de la résistance et des luttes qui fait ligne politique souhaitable à l’avenir. Là la LCR a raison.

    Par contre là où elle a tord c’est de penser qu’il n’y a pas de courant apparemment qui puisse s’en occuper sérieusement et faire convergence avec eux pour cette tâche. Ils estiment qu’en haut l’unité ça n’a pas marché et qu’il faut donc faire par en bas.
    Je pense que c’est parce que les divergences étaient trop importantes pour que des accords entre courants puissent se faire que dans le passé ça n’a pas marché. Clémentine le prouve bien en montrant ses divergences profondes avec la LCR, les anars, une grande partie du PCF et LO en estimant qu’il ne faut pas être trop "luttes" comme cœur du travail militant d’un rassemblement. C’est là une divergence obérant un travail en commun dans une même organisation.

    Les choses ont fortement progressé depuis les élections sous le coup des mouvements sociaux, des décantations se sont faites parmi les travailleurs et les jeunes de gauche... des convergences se dessinent maintenant sans nier les divergences , elles sont construites sur les luttes, la défiance profonde vis à vis de l’électoralisme (et donc des critiques sur des alliances à seule fin électorale) et le bureaucratisme , sur la défense ferme des intérêts des travailleurs et des couches déshéritées ....

    Ces convergences ne viennent pas d’en haut, mais viennent si je puis dire, non seulement d’en bas, mais également de côté. Et ça c’est prometteur. Mais c’est vrai pas trop de courants de gauche du PS ou de droite dans le PCF, ou d’alternatifs , comme on aurait pu le penser à un moment.

    Copas

    • Ce que l’on trouve dans les collectifs ponctuels (cf post de C DELARUE : ALTERMONDIALISME ET INTERNATIONALISMES COMMUNISTES ENSEMBLE ci-dessus) serait donc faisable sans les assos et syndicats de façon permanente au sein d’un parti, d’une "force convergente" (Copas)

      Clémentine Autain pense qu’il est préférable donc qu’une force convergente se crée sur la gauche du PS , rassemblant des courants de gauche du PS sortis de l’organisation libérale jusqu’aux courants trotskystes, en passant par le PCF.

      Si c’est possible j’y suis favorable.

      Pascal

    • Je pense que ce sont les contenus qui ont fait échouer la tentative unitaire d’après 2005, pas des histoires de chapelle (ça a joué mais superficiellement) .

      Et la question des contenus fait et fera échouer les assemblages sans rivages, qui essayent de concilier des chemins opposés. La question de l’alliance avec le PS , de l’attitude vis à vis de la question du pouvoir, et surtout l’attitude de fond vis à vis de l’électoralisme crée des tensions explosives.

      C’est là dessus que PRC souffre en Italie, c’est là dessus que la coalition Respect en Grande-Bretagne (coalition essentiellement électorale) a explosé, et pour l’instant le fait que le SPD ait repoussé l’alliance avec Die Linke en préférant se vautrer avec Merkel , sauve le parti de gauche allemand.

      La gauche du PS est bienvenue, mais pas pour se tailler des postes qui n’existent pas, pas pour recommencer des alliances avec leurs ex-potes pro-bourgeois, pas pour rechercher un nouveau style d’incrustation dans l’état.

      L’honneur, la morale et la crédibilité veut qu’il n’y ait aucun doute pour l’essentiel de la population pour qu’une nouvelle force à gauche ne soit pas un remake de la gauche plurielle, pour refaire une même politique que celle que nous avons connu avant 2002 qui a amené Le Pen au 2e tour et Sarko en 2007.

      Toutes ces questions et bien d’autres sont toujours béantes dans une partie de la gauche du PS et ce qui est à gauche du PS (et pour cause, je crois que certains sont dans une logique d’appartchiks toujours hélas). De la capacité à clarifier tout cela dépend des rapprochements.

      Regarder qui est dans le mouvement social et qui n’y est pas permet également de savoir avec qui il est nécessaire et utile de s’allier .

      Copas

  • Le modèle italien de la nouvelle force à gauche !!!!!!!


    http://bellaciao.org/fr/article.php...

    ITALIE : DES SYMBOLES ET DES CHOSES

    de Enrico Campofreda

    Si les symboles ont, comme les mots et plus encore, une signification, la convocation précipitée – presque comme s’il s’agissait d’un évènement fatal ou annoncé par un prophète – des assises de cette « Chose » que l’on s’obstine à définir rouge peut offrir des réflexions initiales justement à partir du choix du futur symbole. Voilà que tombe le dernier fil, vraiment rouge celui-là, de la faucille et du marteau célébrés par des hymnes, par des odes et par des vies consacrées à des idéaux, et que l’on donne de l’espace à une griffe publicitaire qui sent l’entreprise sanitaire ou le centre aéré.

    L’effacement de l’emblème historique, soit dit sans nostalgies muséales, est la perte définitive de l’identité, la section des racines familiales, l’exact contraire de la conservation présumée de la mémoire dont une certaine gauche atteinte de logorrhée a plein la bouche. Cela semble plutôt dans le droit fil de cet homme sans passé que l’Olivier a répandu des années durant à pleines mains.

    Bien sûr, on ne moissonne plus le grain avec la faucille et l’Italie actuelle est un pays où les start-up sont majoritaires. Mais l’ouvrier, bien que minoritaire, tourmenté, humilié, abandonné par le Parti et le Syndicat, existe encore pour mourir bouilli comme aujourd’hui à Turin où, malgré l’atrocité du massacre, CGIL-CISL-UIL n’ont pas arrêté le travail ni pour protester ni en signe de deuil. Ils auraient mécontenté Luca Cordero.

    Bien sûr le révisionnisme du PSI et du PCI a, lui aussi, été cause de la dispersion, au cours des dernières décennies, de la présence, de la conscience, de l’orgueil d’une classe qui était l’essence de la Gauche Italienne mais la gauche radicale au gouvernement a produit, en direction des nouvelles fragilités sociales que sont la précarité et le chômage internes, la migration étrangère, la dégradation des conditions de vie, plus de discours que d’actes

    Ce que le peuple de la Gauche rouge et sûrement ses professionnels de la politique devraient discuter et que nous espérons qu’ils discuteront samedi et dimanche dans les hangars de la Foire de Rome est : ce que veut faire la Chose. Et comment.

    Ce qui ne signifie pas tant être au gouvernement ou à l’opposition mais ce que l’on fait quand on choisit un certain chemin. En ce sens, l’ambiguïté de nombre de positions prises par toutes les âmes de ce qui s’apprête à s’appeler Gauche l’Arc-en-ciel – tous nos vœux et nos compliments pour la fantaisie – remonte à bien avant mai 2006, quand fut rédigé le programme qui les amena eux aussi au gouvernement. On doit beaucoup à Bertinotti ces positions assaisonnées et farcies de plein de sauces, du pacifisme au cent Nassiryia, en passant par le spiritualisme, l’éthique matérialiste, le mouvementisme et le ministérialisme. Et qu’on ne définisse pas cette salade composée comme pluraliste, elle ressemble davantage à un « chaos agité » oubliant les liens directs avec ceux qui mènent les luttes et à qui l’on promet, sans tenir, des solutions et de la visibilité.

    Les choses où la Gauche de gauche s’est obstinément distinguée ces années-ci, et qui devrait être une occasion de réflexion et de correction, ont été l’envie d’être présents, de défiler et de faire carrière, ce qui devait servir, en paroles, à soutenir des courants idéaux et des mouvements – comme à la belle époque du Soleil de l’Avenir, de la Résistance, de l’Automne Chaud et de Soixante-huit – et qui de fait représente surtout l’ego personnel, son propre présent et l’hypothétique futur d’une petite caste de la politique. Certains leaderismes réapparaissent justement quand on montre du doigt les partis en plastique des Berlusconi et des Veltroni mais sommes-nous sûrs que la nomenclature des Bertinotti-Diliberto-Pecoraro Scanio soit disposée à faire la place à de nouveaux représentants qui ne soient pas des dauphins ou des répliques ?

    Et peut-on vraiment choisir des représentants de mouvement qui n’ont qu’eux-mêmes comme référence comme un certain Caruso ? Si on parle des batailles à mener, il n’y a que l’embarras du choix. On peut déjà pousser pour que soient signés les contrats de dizaines de catégories professionnelles, pour que soit appliquée une véritable et sévère législation contre les accidents de travail, pour l’abolition de la loi 30 restituant sa dignité à l’emploi, pour qu’on commence à opposer à la baisse du pouvoir d’achat des luttes contre les entreprises privées et publiques qui augmentent les coûts des services (énergie, transports, santé), pour que soit appliquée une véritable équité fiscale. Cela ne semble pas peu de chose si la Chose veut s’y attaquer. La Gauche de gauche est minoritaire au Parlement mais si elle doit vraiment y loger, qu’elle ne soit pas seulement présente mais qu’elle fasse peser le coeur et les intérêts des classes faibles sans se regarder dans le miroir et se maquiller pour de futures parades royales.

    •  ;-) tres bien Rouge-gorge......


      http://bellaciao.org/fr/article.php...

      Symboles et mots ont bien une signification, les choix opérés révèllent les choix profonds de ceux qui les effectuent : vouloir un drapeau transparent, faire le choix de vocables insipides en disent long sur les orientations carriéristes de ceux qui n’ont plus rien à défendre que leurs réelections.

      Aussi à Refondation Communiste d’Italie, je leur propose plutôt qu’un simple arc en ciel, un sigle plus porteur : celui de Bisounours dans son pays magique.

      Salut fraternel.

      le Rouge-gorge

    • Que Clementine envisage de constituer une nouvelle force politique qu’elle le fasse...c’est l’orientation de ceux qui s’appellent les refondateurs ou communistes dits unitaires dans le pcf ...dans le fond elle est la porte parole mediatique de ce groupe...les choses seront plus claires au sein du pcf ...ceux qui ont un pied dedans et un pied dehors à un moment donne il faut qu’ils choisissent car les decisions prises dans le pcf ne sont pas du tout respectees dixit la derniere decision de presenter marie georges buffet ...certes il y a d’autres groupes et des individus dont il est difficile de mesurer l’influence qui en toute bonne foi veulent aussi creer cette force politique...
      Pour moi le plus important est que le prochain congres du pcf decide de continuer son combat en tant que parti certes dans un moment de crise terrible ( passer de 20% à 2% en trente ans).. cela exige de changer fondamentalement beaucoup de choses ) car ce qui s’est degage quand meme à l’assemblee generale extraordinaire est que la majorite des adherents est attachee politiquement au pcf ...mais il faut creer les conditons politiques pour faire converger toutes les forces anti liberales et anticapitalistes dans le cadre d’un front tres large dans lequel chaque force gardera son autonomie...mohamed.

    • Mohamed,

      L’attachement à un parti ne fait pas ligne politique, c’est là dessus qu’il faut travailler. Et des fois il arrive que ceux qui partent ne sont pas forcement plus éloignés des fondements du PC qu’une partie de ceux qui restent.

      C’est donc discuter et convaincre, bâtir une orientation crédible, se débarasser de la mentalité administrative et hiérarchique qu’il faut, lutter contre la logique des postes (aussi importante dans une fraction de ceux qui partent que dans une fraction de ceux qui restent), lutter contre les orientations qui incrustent et rendent dépendantes de l’état et font perdre de l’indépendance aux organisations de travailleurs, c’est l’indépendance vis à vis du PS mise à mal tant dans une petite partie de ceux qui restent que dans ceux qui partent.

      Il faut donc débattre, essayer de convaincre un à un, une à une les militants et militantes de la gauche .

      En fait l’attaque brutale du sarkozisme réduit comme neige au soleil les espérances d’incrustation dans l’état, de place d’une politique sociale-démocrate et d’un fonctionnement social-démocrate . Il nous faut donc convaincre tout le monde, dans tous les segments de la société en partant d’une base solide et reconstruite des travailleurs.

      Si les tentations des impasses et vouées à des difficultés insurmontables et explosives existent, être proches et ne pas cesser d’essayer de convaincre est important pour l’avenir, évite que l’echec d’une orientation que nous savions mauvaise conduise des gens à se perdre dans la nature, démoralisés de leurs tentatives.

      Copas

  • tiens la revoila celle la . personnellement je n’ai jamais été a gauche et je n’y serais jamais . j’ai toujours été communiste et je le reste . le mot gauche a toujours et est toujours utilisé pour camoufler des politiques avec des contenus de droite . ce n’est pas avec la gauche que nous irons vers le socialisme . quel que soit l’emballage sous le quel elle se présente . sam 82 .

    • Sam 82,je suis d’accord avec votre contribution au débat,et c’est bien vrai que maintenant le mot gauche est utilisé pour camoufler les politiques de droite, je ne vois pas pourquoi on parle toujours de la gauche quand on parle du PS,du PRG,des verts, alors qu’il est clair qu’ils n’ont rien de gauche et finalement ils ont toujours trompé le peuple.A L deTOULOUSE

  • Socialisation des boites du SBF250 et de leurs filiales, suppression totale de la TVA ( et des impots indirects ) et de la CSG, garde à vue ramenée à 24 heures, et indemnisation de l’action policière ou judiciaire non justifiée, responsabilisation des juges, policiers et magistrats, morale instruction civique, lecture, lecons de choses, histoire, maths, physique, ajustage, soudure, tolerie, enseignés et réellement enseignés, pas évoqués ou sabotés à l’école dès le primaire, transformation de l’Etat du capital en Etat des producteurs, ( salariés, coopérateurs ou artisans ). Vieux stal borné.

  • Multiplier les petits pains ? pourquoi pas, mais il n’y a que Jésus qui y soit arrivé ! Pour moi c’est plutôt : Prolétaires, unissez-vous !

    CN46400

    • Les contenus divisent certes mais il faut cesser de vouloir se découper constamment ainsi que l’on fait les trostkistes. C’est Bensaïd qui le dit dans son Que-sais-je ? sur "les trotskismes". Entre "fondamentalisme" ou purisme et opportunisme il y a place pour rassembler la gauche sur des contenus. D’ailleurs les collectifs antilibéraux y étaient parvenu.

      Les problèmes cruciaux : que faire par rapport au PS ? Qui choisi-t-on comme tête de liste entre les 3 B ? Le premier pbm peut être résolu dans bien des cas. Le second ne se pose que dans certaines circonstance : choix d’une PDG de la Républiquz française.

      Christian DELARUE

      L’altermondialisme et les internationales communistes ensemble.

      http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=58960

    • Un non évènement sauf à la télé dans "on n’est pas encore couché"

    • Va t-on avoir droit à des photos dans Regard, de sa progeniture !

      Ce n’est pas l’envie qui doit manquer, la mégalomanie est decuplée dans ces periodes, ça va être quelque chose ! A moins que post-partum , baby blues arrivent, alors là on va avoir droit aux pensées obsessionnelles aux colères incontrôlées, en direct , quelle marade !

      Boris

  • Je crois que nous sommes tous d’accord pour faire autrement et qu’un autre monde est possible..., mais voila, lequel ?

    Ce qu’il nous faut mettre en place c’est un droit concret à vivre en donnant soi-même un sens à sa propre vie, que le choix soit individuel pour s’inscrire dans la continuation de la création du Monde.

    Pour que ce choix n’enlève pas la liberté de "l’Autre", il convient de fonder la gestion de la société sur une autre forme de partage. Rappelons nous que le mot Economie signifie organisation du partage et n’en faisons plus une histoire de fric.

    L’actuel handicap de tous les systèmes dits politiques existants c’est qu’ils ne sont précisément pas « politiques ». La politique signifie étymologiquement : l’art de s’occuper de toute la population. –

    La politique qui exclut certains n’est plus de la politique. La politique qui exclut les riches, ce n’est plus de la politique. Je t’entend crier ! Pourquoi ? Réfléchis ! Ce n’est pas la richesse qu’il faut combattre, c’est la pauvreté. Bien entendu qu’il faut lutter contre la cohérence financière de ceux qui détournent le sens de l’argent, contre leur façon de faire, pas contre eux, même s’ils oppriment le Monde car çà n’arrangerait pas les choses.

    Pareillement, lutter contre la pauvreté c’est aider les pauvres pour qu’ils commencent à vivre, pour qu’ils puissent donner un sens à leur vie, mais surtout pas à devenir oppresseurs une fois devenus riches. Je dirais donc lutter pour la richesse de chacun voilà la bonne voie.

    Mais pour que la richesse soit bien réelle, il ne faut pas que la gestion mise en place dans le pays soit excluante, il faut qu’elle soit incluante. Il ne faut plus laisser faire le marché qui n’a pas de vocation à faire du social ; c’est à l’Etat d’organiser le social.

    Il ne faut pas que la forme de gestion de l’Etat soit une cohérence financière, il faut que ce soit une cohérence Economique.

    Le problème du communisme actuel réside dans l’absence de projet libérateur de chaque Etre Humain. Le communisme, ce n’est pas de tout partager mais de mettre en commun toutes les différences. Dire toutes « nos » différences au lieu de toutes « les » différences c’est déjà de l’ostracisme.

    Passons donc le cap de la jalousie, de la lutte des classes, des riches contre les pauvres ; cela n’a plus de sens à notre époque où l’Offre est supérieure à la Demande friquée, c’est-à-dire où le progrès nous permet de faire tout ce qu’on veut pour satisfaire tout le monde. Il s’agit juste de bien s’organiser et de changer de comportement.

    Le sens de la vie ne peut s’épanouir que si la Liberté et la Dignité individuelles sont réellement existantes, c’est-à-dire si les conditions concrètes de la Liberté et de la Dignité individuelles sont bien en place. Actuellement elles ne le sont pas parce que les moyens concrets de la Liberté et de la Dignité passent par la possession d’un minimum d’argent et qu’à beaucoup d’Etres Humains il est impossible d’en avoir. Le machiavélisme du système c’est qu’il ne leur interdit pas d’en avoir, il les en empêche à causes de principes scélérats.

    Ne conservons pas ces principes scélérats les uns contre les autres. L’erreur fondamentale, c’est le concepteur en Economie Maillard qui le dit, c’est d’abord de ne pas changer de comportement ; ayant logiquement vécu nos égoïsme durant les siècles de Manque, étant passé de l’ère du Manque à l’ère de la pléthore, n’allons organiser à nouveau le Manque alors que la Demande existe.

    Si à l’époque du Manque l’égoïsme (au sens philosophique du terme : se nourrir suffisamment pour s’exprimer), était acceptable, la culture du vieux réflexe égoïste de notre cerveau reptilien nous fait, à l’ère de la pléthore (les décennies 60/80 en France), basculer dans l’ère d’un choix fondamental : l’égocentrisme ou l’altruisme.

    L’égocentrisme, c’est tout faire pour faire grossir ses capacités de consommer, sans vouloir du mal à autrui mais également en s’en désintéressant s’il ne participe pas à nos jouissances consuméristes…, au point qu’il peut bien souffrir ou crever, on en a rien à foutre…
    L’altruisme, c’est tout faire pour que le droit de faire grossir ses capacités de consommer soit permis à chacun…, au point que personne ne puisse plus souffrir ni manquer de l’essentiel.
    Le rôle de l’Etat est de garantir ECOLOGIQUEMENT les moyens concrets de ce droit.

    Pour ce la il nous faut donc passer de la gestion financière de la chose publique à une gestion Economique.

    Maillard explique comment on peut le faire…, si on veut le faire. Mais si l’on dit qu’on veut le faire, il faut laisser tomber nos vieux dogmes sur l‘économie et changer de comportement. Il faut accepter de mourir en économie pour renaître en Economie, faire mourir notre égocentrisme et notre esprit de lutte des classes pour faire vivre notre altruisme et notre esprit humaniste universel. S’il s’agit de lutte des classes, la seule lutte qui vaille, c’est la lutte de la classe humaine libérante contre la classe des démons objétisante.

    Changer de comportement, renaître à la vie, adopter cette nouvelle façon de voir, vouloir une forme sensée des conditions de vie pour chacun, c’est çà faire de la Politique et de l’Economie au sens étymologique retrouvé de ces deux termes.

    Concrètement Maillard explique comment l’argent peut tout arranger. Il suffit d’en faire tourner plus vite une toute petite partie de ce qui existe et de le faire avec le moteur de la Liberté et de la Dignité enfin dotées de chaque citoyen.
    Ce la peut se faire dès que et si une majorité de députés décide de mettre en place sa cohérence Economique d’Inoppression Active qui consiste en un recyclage différent de l’actuel et de prestations sociales non discriminatoires où tout le monde participe.

    Ce qui est particulièrement plaisant dans cette façon de voir c’est qu’elle correspond parfaitement à l’internationale libératrice que je pense inscrite dans le cœur des justes. Cà y est je suis déjà en train de chanter l’internationale ! et
    Vive bellaciao, sa petite fleur.

    MartinC