Vraiment Noir (un peu de poésie que diable)

de JEAN-YVES DENIS

Il n’y avait au départ dans le décor

Rien et tout était blanc

Il n’y avait pas de vie pas de mort

Pas de sens au mot vivant

Dans un décor vraiment noir

Tu crois qu’il n’existe rien

Qu’il n’y a aucun espoir

Pas de début et pas de fin

Pourtant dès le départ il y a l’air

C’est ce qui donne à ta peau une odeur

Ta peau cuivrée, son odeur parcourt l’air

Ton corps ocre, il produit une vapeur

Pourtant dès le départ il y a l’eau

C’est ce qui donne la douceur de ta peau

Ta peau fluide qui est douce comme de l’eau

Ton corps liquide, il pénètre ma peau

Dans un décor vraiment noir

Dans une chambre d’hotel je me sens bien

Je respire ta peau et bois ta peau noire

Et la nuit n’aura sans doute pas de fin.

Maintenant dans le noir il y a le feu

Ta peau contre moi me fait un peu mal

Tes yeux charbon dans le brouillard de mes yeux

Provoquent en moi comme une peur animale

Maintenant dans le noir il y a le métal

Coule dans mes veines tout un torrent de lave

Tu auras tout mon liquide séminal

Couchée sur moi, me regardant d’un air grave

Dans un décor vraiment noir

J’ouvre les yeux et je ne vois rien

Je sens juste la douceur d’une peau noire

d’un corps gentiment posé contre le mien

Ta peau sur mon nez a l’odeur de la terre

Je pousse un cri, et je t’entend rire

J’ai envie de t’embrasser, et de prendre un verre

Je n’ai plus du tout envie de mourir.