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Des primaires entre le PS et le PCF dans onze villes communistes

Publie le lundi 25 février 2008 par Open-Publishing

Depuis la clôture, jeudi 21 février, du dépôt des listes pour les élections municipales, socialistes et communistes savent où ils devront s’affronter. Après des semaines de discussions, de ruptures locales et de déclarations appelant à l’union, pas moins d’une quinzaine de primaires opposeront le PS et le PCF, parmi les quelque quatre cents villes de plus de 20 000 habitants.

Si, globalement, cette proportion peut paraître limitée, il apparaît que la quasi-totalité des cas où la gauche se présentera en ordre dispersé concerne des villes dont le maire sortant est communiste. Ainsi, parmi les 36 villes détenues par le PCF, onze primaires - il n’y en avait que sept au début de la campagne - auront lieu. Plus de la moitié concernent la Seine-Saint-Denis (Aubervilliers, La Courneuve, Bagnolet, Pierrefitte, Saint-Denis, Tremblay-en-France...). Les autres seront organisées à Vitry (Val-de-Marne), Vaulx-en-Velin (Rhône), Denain (Nord), Fontaine et Saint-Martin-d’Hères (Isère). En région parisienne, il convient d’ajouter le cas de villes dirigées par un maire apparenté PCF où socialistes et communistes n’ont pu s’entendre. C’est le cas d’Orly (Val-de-Marne) et de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Dans toutes ces villes, le PS a justifié ses appétits par la volonté de "tenir compte de l’évolution du rapport de force" en faveur des candidats socialistes lors des dernières échéances électorales. Depuis 2001, les scores du PCF se sont considérablement affaiblis, explique la direction du Parti socialiste. Elle assure même avoir calmé les ardeurs de ses troupes, décidées à en découdre avec les élus PCF sortants. "Si nous n’avions pas mené, avec nos homologues communistes, un long travail visant à atténuer et limiter le nombre de différends locaux, ce ne sont pas onze mais vingt-cinq primaires qui auraient eu lieu", explique Bruno Le Roux, secrétaire national du PS chargé des élections.

Deux primaires seulement avaient eu lieu en 2001. Mais, comme le fait remarquer M. Le Roux, le contexte politique - Lionel Jospin dirigeait le gouvernement de la gauche plurielle - était bien différent. Dans certains cas, de fortes divergences entre partenaires socialistes et communistes sont apparues sur certains dossiers municipaux, comme le foncier et le logement.

"GÂCHIS"

Pour les communistes, l’explication avancée par le PS est un peu courte. La place du Colonel-Fabien n’a cessé, depuis quelques mois, d’expliquer que la priorité pour la gauche devait être de battre la droite. "On a besoin que toute la gauche se rassemble face à la politique de Sarkozy", a martelé Marie-George Buffet, dénonçant le "gâchis des listes de division". Mais, aux yeux des dirigeants communistes, le PS n’y a pas cru. "Le PS voulait faire la démonstration que le PCF était fini dans bon nombre de municipalités. En multipliant des primaires ratées, ils font la démonstration contraire", juge Michel Laurent, responsable aux élections.

Les communistes sont en effet persuadés que les électeurs de gauche sont attachés à l’union et qu’ils n’ont pas à rougir de leur gestion locale. "Vu notre bilan, la dynamique actuelle bénéficie plutôt aux équipes sortantes. On devrait s’en sortir", analyse Stéphane Peu, adjoint au maire de Saint-Denis. A part Pierrefitte, Denain et - peut-être - La Courneuve, les basculements ne devraient pas être si nombreux, reconnaissent les deux camps.

L’ambiance entre les équipes de campagne est d’ailleurs moins tendue depuis quelques jours. "Tout le monde a conscience des enjeux du second tour", confient les intéressés.

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