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La croissance des surfaces cultivées en OGM ne ralentit pas (Univers-Nature)

Publie le lundi 10 mars 2008 par Open-Publishing
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Univers-Nature

05-03-2008

Les organismes génétiquement modifiés (OGM) continuent de gagner du terrain sur les cultures conventionnelles. Douze ans après le début de leur commercialisation, les OGM ont été cultivés sur 114,3 millions d’hectares en 2007, soit une hausse de 12 % (12,3 millions d’hectares) par rapport à l’année précédente. Cette nouvelle croissance de la surface agricole en OGM s’est faite en bonne partie grâce aux 2 millions d’agriculteurs qui ont cultivé pour la première fois des plantes transgéniques, portant le nombre d’utilisateurs à 12 millions à travers le monde.


Même s’ils demeurent encore minoritaires en surface, les pays en développement (avec plus de 10 millions d’agriculteurs utilisant des OGM) présentent dorénavant une croissance trois fois plus élevée que celle des pays industrialisés, 21 % contre 6 %.
Proportionnellement, c’est l’Inde qui a connu la plus forte augmentation, pour la troisième année consécutive, avec 63 % pour un total de 6,2 millions d’hectares couverts de coton transgénique. La croissance absolue la plus importante est à mettre au compte du Brésil, avec 3,5 millions d’hectares supplémentaires sur un total de 15 millions d’hectares de soja et coton transgéniques.

Au global, en 2007, le classement des pays utilisateurs d’OGM ne bouge quasiment pas. Les Etats-Unis, l’Argentine, le Brésil, le Canada, l’Inde, la Chine, le Paraguay et l’Afrique du Sud restent les principaux pays à recourir aux cultures OGM, avec une surface cumulée de 113,2 millions d’hectares (57,7 millions d’hectares pour les seuls USA). Comme précédemment, la croissance est le fait des pays déjà utilisateurs, plutôt que de la conquête de nouveaux marchés par les multinationales de la semence transgénique. Ainsi, sur un total de 23 Etats ayant semé des OGM en 2007, seuls 2 sont nouveaux : le Chili et la Pologne, avec moins de 100 000 d’hectares cultivés.

Néanmoins, l’observation attentive des plantes commercialisées montre une évolution de la demande. En effet, si jusqu’à présent la croissance des OGM était portée principalement par la culture du soja, du maïs, du coton et du colza à des fins alimentaires (essentiellement pour les animaux) et vestimentaires, l’année 2007 marque l’arrivée de plantes produites à des fins de carburant. Environ 9 %, soit 11,2 millions d’hectares, ont ainsi été mis en culture pour produire de l’éthanol (7 millions d’hectares de maïs) et du biodiesel (4,2 millions d’hectares de soja), permettant accessoirement d’afficher une croissance à 2 chiffres.

Ce nouveau débouché n’en est vraisemblablement qu’à ses débuts. Les USA comme l’Union Européenne affichent clairement leur volonté de s’affranchir en partie du pétrole en incorporant une part de plus en plus importante d’agrocarburants. Par ailleurs, pour la production d’éthanol, le Brésil pourrait utiliser une canne à sucre transgénique pour continuer à développer sa production dans les années à venir. A ce titre, la percée des biocarburants ainsi que l’arrivée des plantes génétiquement modifiées pour résister à la sécheresse (l’Australie teste actuellement des variétés de blé résistant à la sécheresse) devraient vraisemblablement permettre aux multinationales d’atteindre les 200 000 hectares d’OGM, d’ici 2015.

Pascal Farcy

Illutration © ISAAA - International Service for the Acquisition of Agribiotech Applications

http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3007

http://internationalnews.over-blog.com/article-17482971.html

Messages

  • On oublie souvent de dire que la part des agro-carburants dans les carburants actuels est déjà d’environ 7%. D’ailleurs si l’on peut dire que la raréfaction du pétrole et les précautions prisent par les producteurs de celui-ci induisent sur le prix des carburants, l’incorporation des agro-carburants plus cher d’exploitation n’est pas étrangères aux augmentations. Ceci étant lié aussi aux multinationales de la pétrochimies qui opérant une mutation vers l’agro-business concentrent des bénéfices et capitaux pour construire des usines à éthanol.

    Pourtant malgré les nombreuses mises en garde, la dernière étant de l’ONU, beaucoup de dirigeants européens restent convaincus du bien-fondé de la généralisation des agro-carburants. Ca promet des lendemains peu réjouissants.