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Devoir de résistance dans les Balkans

Publie le lundi 17 mars 2008 par Open-Publishing
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DEVOIR DE RÉSISTANCE DANS LES BALKANS

lundi 17 mars 2008 / "le Patriote"
La question de l’indépendance du Kosovo et le rôle joué par l’Europe dans cette sale affaire est souvent abordée de manière biaisée par les escrocs intellectuels qui monopolisent les médias en diffusant les mythes balkaniques les plus fabriqués. Extraits d’une analyse de Frédérik Brandi.

Les séparatistes albanais du Kosovo, par la voix des mafieux et des terroristes de l’UCK et de leur premier ministre Hashim Thaçi, viennent de déclarer unilatéralement, le 17 février 2008, "l’indépendance" de cette province serbe, selon un mode opératoire mis au point de longue date par les États-Unis. C’est le couronnement d’un processus déjà illustré par la guerre de conquête menée par l’OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie en 1999. La victoire des forces euro-atlantistes n’avait alors pas uniquement servi à l’établissement au Kosovo d’une importante base militaire américaine, prison secrète jumelle de celle de Guantánamo, mais les bombardements s’étaient en outre accompagnés d’une volonté de génocide culturel, par la destruction systématique des monastères, églises, monuments du passé du peuple serbe, et l’exode forcé de centaines de milliers de Serbes du Kosovo, rompant l’équilibre ethnique de la région.

Droit, géographie, culture, morale, civilisation : rien ne peut donner au Kosovo, berceau historique et partie intégrante de la Serbie, les attributs d’un État. En l’absence d’accord de Belgrade ou d’approbation par le Conseil de sécurité des Nations Unies, cette déclaration d’indépendance est aujourd’hui aussi arbitraire qu’illégale, visant à la consécration d’une occupation de fait. Or, en envoyant sur place une force de 2000 hommes pour "accompagner l’indépendance", l’Union européenne, plus que jamais soumise à la toile de fer que l’OTAN tisse au-dessus de sa tête, se rend complice de cette violation exceptionnellement dangereuse du droit international. Sous la pression d’intérêts répondant à la vision germano-américaine d’une "Europe fédérale des Länders", c’est là un encouragement donné à tous les séparatismes régionaux sur le continent européen et dans le monde, provoquant en outre une réaction russe non exempte de risques d’escalade.

Cette mascarade du Kosovo met donc une nouvelle fois en lumière l’action de l’Union Européenne qui, contrairement à ce que colportent les rengaines éculées, est loin d’œuvrer pour la paix. Rien d’étonnant à ce que le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE, Javier Solana, venu porter à Pristina un "message clair de l’engagement de l’Europe", ne soit autre que l’ancien secrétaire général de l’OTAN... La construction européenne, suscitée et financée par Washington au cœur de la guerre froide en tant qu’arme pour s’opposer au bloc de l’Est, est désormais devenue l’instrument de l’alignement forcé sur les valeurs du "marché" et de la "démocratie", volontiers confondues selon l’idéologie dominante. Cela explique l’acharnement constant dont ont été victimes la Yougoslavie et notamment les Serbes, dernier peuple insoumis en Europe centrale, avec pour dommage collatéral la submersion des opinions publiques occidentales sous des flots de haine et de désinformation, dépassant largement le cadre des guerres balkaniques pour noyer dans la terreur – pas seulement intellectuelle – toutes les pistes de réflexions non alignées relatives au phénomène de l’intégration européenne. […]

Frédérik Brandi

Carros, le 21 février 2008.

Quelques sources intéressantes : Jürgen Elsässer, Marc-Antoine Coppo (www.michelcollon.info), Louis Dalmas, Komnen Becirovic (Balkans Infos, www.b-i-infos.com), Stanko Cerovic (Un regard sur les révoltes du XXe siècle), Pierre Lévy (La lettre de Bastille République Nations), Diana Johnstone (La croisade des fous), Jacques Vergès (L’apartheid judiciaire)
Paroles d’une jeune Serbe

Avec l’acte de reconnaissance du Kosovo, certains pays ont violé le droit international sur lequel réside le monde depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale. Les Etats-Unis et l’OTAN ont installé au Kosovo l’une des plus grandes bases militaires du monde et semblent donc moins intéressés par les droits de l’homme que de bien se positionner sur les Balkans. Pour le Kosovo, il faudrait d’ailleurs plutôt parler de Kosovo et Metohija – mot grec désignant les terres de l’Eglise orthodoxe. Le vrai nom de cette province est bizarrement peu mentionné dans les médias. Pourtant elle représente le cœur de la culture serbe depuis le moyen âge.

Les premiers rois de Serbie se sont établis à Prizren au XIIe siècle et le siège de l’Eglise orthodoxe à Pec. Ainsi la toponymie de la région est d’origine slave. Des centaines de monastères et de temples orthodoxes témoignent du passé chrétien du Kosovo. Mais aujourd’hui, ils sont la cible d’attaques avec environ 80 lieux de culte brûlés ou vandalisés depuis l’entrée du KFOR au Kosovo. Est-ce une volonté d’anéantir au Kosovo tout ce qui témoigne de l’héritage serbe pour en faire un pays albanais ? On est en droit de se poser clairement la question. L’Empire ottoman gagna une bataille décisive au Kosovo en 1389. Cette bataille reste une date importante dans l’histoire serbe comme le symbole de la lutte pour la défense de leur pays et de l’Europe chrétienne. Ce fut alors le temps de l’occupation ottomane des Balkans. Durant celle-ci, alors que les peuples qui se convertissaient à l’islam étaient favorisés, l’église chrétienne a permis à l’identité du peuple serbe de se forger et d’exister. En 1912, les peuples des Balkans (Grecs, Serbes et Bulgares) se libèrent du pouvoir ottoman et créèrent ainsi leurs états modernes. En 1913, l’Etat albanais est aussi créé. Puis, pendant la Deuxième guerre mondiale, à l’aide de l’Italie fasciste, le Kosovo fut intégré à la « Grande Albanie ». Bien que « cette Grande Albanie » n’existe plus, l’idée de former de nouveau cet état n’a pas disparue. Mais cette idée ne semble alors réalisable qu’en utilisant la violence et la force ! Les Serbes sont ainsi continuellement chassés du Kosovo.

Après la Deuxième guerre, l’autonomie donnée par le régime communiste au Kosovo, permit une grande liberté d’action à la communauté albanaise. La frontière entre la Serbie et l’Albanie laissée ouverte a provoqué l’immigration en masse d’Albanais. Ensuite lors du démembrement de la Yougoslavie, en essayant de protéger l’intégrité de la Serbie, l’autonomie de cette province a été abolie. Mais les menaces et la violence contre les Serbes continuèrent dans les années 90 et en raison d’un exode serbe constant, la démographie de la région a changé. Aujourd’hui, la population serbe représente une minorité. Quand les forces militaires serbes ont essayé de protéger les peuples non-albanais, elles sont entrées en guerre contre l’UCK (l’armée de libération du Kosovo considéré comme un groupe terroriste voulant la Grande Albanie). Les médias ont parlé de l’exode albanais et l’OTAN bombarda la Serbie dont l’armée était accusée d’épurations ethniques envers la population d’origine albanaise. Ces accusations d’épurations ethniques au Kosovo faites au gouvernement serbe ont pas la suite été démenti par différents experts. Le bilan aux Conseil des Nations Unis, a établi le nombre de morts à3685 mais sans que leur nationalité ne soit toujours attestée. Il y aurait des Serbes et des Albanais. Mais l’annonce d’une épuration ethnique a permis la stigmatisation de l’opinion contre le peuple serbe pour engager la guerre. Ils ont aussi eu pour conséquence de faire oublier l’exode de 200 000 Serbes après le bombardement et un nettoyage ethnique inverse. Médecins sans frontière sans faisait d’ailleurs l’écho lors de son retrait de la zone nord du Kosovo pour ne pas être « complice passif d’un nettoyage ethnique qui continue dans un Kosovo gouverné par les Nations unies. » Seule une centaine de Serbes est revenue. Aujourd’hui, ils habitent dans des enclaves à l’image de camps de concentration. Sans cesse menacés, ils refusent cependant d’abandonner leurs maisons même privés de liberté de mouvement. Certains, dont le village est brûlé, ne peuvent pas rentrer chez eux et habitent alors dans des camps de réfugiés en Serbie. Le 15 février dernier, Le Figaro, s’en faisait l’écho : « Au printemps 1999, une campagne de bombardements aériens de l’Otan fit capituler les autorités de Belgrade, qui retirèrent toutes leurs forces de sécurité de la province du Kosovo, aussitôt remplacées par des soldats occidentaux. Ces derniers se révélèrent incapables d’empêcher une féroce campagne d’épuration ethnique contre tous les non-Albanais, menée par les guérilleros de l’UCK (Armée de libération du Kosovo). Fuyant les assassinats, les enlèvements et l’incendie volontaire de leurs maisons, 200 000 Serbes quittèrent leur terre natale. Seul le nord de Mitrovica que sépare la rivière Ibar résista à la vague albanaise, grâce à la mobilisation de la population serbe, très majoritaire sur cette rive-là, et grâce à l’action de l’armée française, qui mit en place des barrages sur les deux ponts enjambant l’Ibar."

Pour tous les peuples, il existe quelque chose à quoi ils ne peuvent pas renoncer. Pour les Serbes c’est le Kosovo et Metohija. Et ce n’est pas seulement en raison de la bataille du Kosovo en 1389 mais aussi en raison de la force du peuple serbe qui y persista durant cinq siècles, en attendant avec patience que le Kosovo soit libéré de l’Empire ottoman. M. Jean-Pierre Chevènement a bien remarqué que la reconnaissance du Kosovo représente une triple faute – une faute contre l’histoire, une faute contre le droit et une faute contre l’Europe unie. J’espère que l’Europe va se bientôt réveiller et réagir pour protéger ses propres intérêts.

Sonja Ivanovic professeur de français à Novi Sad

le Patriote n°2111

Messages

  • Il y a d’ailleurs une pétition à ce sujet :

    http://1883.lapetition.be/

    Pour le respect de l’Histoire, de la population serbe, de toutes les minorités et pour la paix au Kosovo.
    Avant que la situation ne devienne irréversible, notre voix - non seulement celle de l’Europe occidentale mais aussi celle de tous les pays et de toutes les nations - est primordiale.
    Cette pétition a besoin d’être amorcée pour que de nombreux signataires suivent.
    Merci d’accepter de diffuser cette pétition, de faire signer vos proches, vos familles et vos amis. Merci pour eux !

  • Les patriotes Serbes doivent entrer en résistance contre l’impérialisme Américain qui sévit dans les Balkans depuis bien trop longtemps.
    Le Kosovo est une province et la Serbie qui est un état souverain. C’est pour ne pas bafouer le droit international et pour le respect des populations Serbes et minoritaires que le Kosovo doit rester Serbe.
    Pour plus d’information sur le Kosovo, voir le site qui relais l’information : http://www.kosovojesrbija.fr (le Kosovo est Serbe)