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FITNA, un film islamophobe, anti-musulmans

Publie le mardi 1er avril 2008 par Open-Publishing
11 commentaires

FITNA, UN FILM ISLAMOPHOBE, ANTI-MUSULMANS !

Tous les musulmans entrant en Europe seraient des barbares !

Certains médias (1) ont fait une présentation réductrice du film Fitna le présentant simplement comme anti-islam, peut-être par sobriété ou prudence. Mais Geert Wilders ne se contente pas d’une critique de l’islam via la lecture de certaines sourates symbolisées par des pages tournées du Coran. Il va beaucoup plus loin.

Certes la critique de l’islam comme idéologique prend beaucoup de place mais le film n’est pas qu’une lecture orientée du Coran. Résumer le Coran à un livre d’appel au meurtre des mécréants – à savoir les athées, les homosexuels, les juifs - serait sans doute critiquable par des spécialistes des religions mais pas condamnable au titre de l’islamophobie.

Pour qu’il y ait islamophobie il faut aussi que la dévalorisation de l’islam soit rapportée aux musulmans et pas qu’à une fraction d’entre eux mais à l’ensemble des musulmans. Ce qui n’est pas immédiatement le cas. Dans une seconde partie du film on voit surtout des imams, des responsables politiques appeler à tuer tous les mécréants mais rien qui indique nettement que l’ensemble des musulmans sont visés. Il y a déjà là un premier doute : tous les responsables politiques ou religieux sont-ils adeptes de Thanatos ? Plus tard, on voit des femmes en burka - qui symbolise l’islam dur - entrer dans les ministères mais pas vraiment encore une attribution à l’ensemble des musulmans. En fait l’accusation vient peu à peu.

Puis vient enfin la description de l’envahissement. En quelques instants la caméra quitte les pages du Coran, quitte les chefs pétris de morbidité et de nécrophilie pour montrer des graphiques avec des colonnes de musulmans envahissant l’Europe... Ici s’opère le passage à l’islamophobie raciste : tous les musulmans arrivant en France sont des barbares. Le doute n’est plus permis. Fitna va plus loin que la critique de l’islam qui n’est qu’un prétexte pour stigmatiser les musulmans, tous les musulmans installés en Europe et tous ceux qui y sont supposés y entrer. Le film développe non seulement la thèse de l’islamisation mais d’une islamisation monocolore et dangereuse. Il y a incitation à la haine raciste de tous les musulmans sans distinction.

Certes ce que dit le film n’est pas totalement faux. Depuis plusieurs décennies des responsables politiques de certains pays musulmans et de nombreux imams militent activement à interdire les libertés et la démocratie au profit de la loi islamique la plus dure partout dans le monde. Ce militantisme politico-religieux est réel et évidement il doit être fermement combattu comme une barbarie.

Mais un tel combat n’a nul besoin de se placer du côté du gouvernement nord-américain. Car ce film nous fait entrer dans le cadre du « Choc des civilisations » qui oppose les droites occidentales et l’islamisme radical en Orient.

Pour éviter ce néo-campisme il faut aborder le problème de cette "vérité" : A aucun moment dans le film on ne dit que la critique porte sur l’islamisme, c’est-à-dire sur une expression particulière ou spécifique d’une partie de l’islam. A aucun moment on voit une réserve indiquant sinon l’existence d’un autre islam du moins la réalité de millions de musulmans progressistes... moins fascistes que Geert Wilders. Pourtant, pour cela, nul besoin d’être expert en religion !

Christian DELARUE

Secrétaire.national. du MRAP (s’exprimant à titre individuel)

Fitna - Version française - Geert Wilders sur dailymotion

1 ) Exemple : RFI - Fitna, le film anti-islam de Geert Wilders

Messages

  • je ne commenterai pas l’article à proprement parler, mais une expression que, déjà, vous employâtes : campisme, et ici, néo-campisme.

    vous devez bien constater que les néocons sont des campistes forcenés ; vous nous demandez de ne pas l’être

    s’il s’agit de nuancer, de ne pas se faire piéger, de garder un esprit critique, d’accord

    mais ça, c’est valable seulement quand on théorise, quand on pense, quand on parle

    hélas, dans les faits, concrètement, ce luxe ne nous est pas permis : face à une agression, on résiste

    cette notion de campisme, moi, je la comprends comme un prolongement d’une notion beaucoup plus éprouvée, celle de lutte des classes

    et je la trouve pertinente, y compris dans ses acceptions tactiques et stratégiques, qui font que parfois, l’idée, le principe, ne doivent pas gouverner notre action

    pour prendre un exemple : internationaliste nous sommes, mais en 1940, tactiquement, je suis chauvin ; certains, écoutant leurs principes, pensent à fraterniser avec les soldats allemands, travailleurs comme nous ; ce qui est vrai ; mais la lutte des classes (campisme ?) impose de les buter

    la loi sur le foulard participe de cette agression envers les musulmans ; sur le principe, toute expression religieuse s’oppose à ce que je pense et suis ; dans les faits, et parce que je tiens compte du rapport de forces et de ce qu’il implique concrètement, je m’oppose à cette loi

    si vous contestez la notion de "campisme", contestez-vous également la validité de la lutte des classes

    si oui, c’est une autre histoire...

  • Les musulmans ne seront "progressiste" que lorsqu’ils seront athées ! Nous devons déjà supporter péniblement les crétins/chrétiens alors inutile d’en rajouter. Oui à l’immigration choisie mais en accueillant que des athées !
    AAP

    • Pour 90***88***

      Cette phrase signifierait-elle que la notion de "laïcité républicaine" qui fait encore l’exception française, (J’ignore pour combien de temps encore), n’est pas "progressiste" ?

      Je pense que nous sommes un certain nombre de "progressistes" en France à ne pas tout à fait voir les choses comme celà.

      N.B. Je suis athée, marxiste, pas baptisé, pas connu, ni recherché par le Grand Livre de St-Pierre.

      Et laïque...

      G.L.

    • votre propos ressemble à une banderole dans un stade ; en général, quand on est pour l’immigration choisie, les propos ne le sont pas...

  • On est pas oblige d’aimer la religion mais faut bien admettre que ce clip vise d’abord a provoquer et radicaliser.Une identite humiliee et une identite qui se radicalise et les neoconsevateurs mondiaux le savent.De plus Wilders a psse plusieurs annees en Israel dans un village agricole.Son clip a donc une visee abjecte qui n’a strictement rien avoir avec la liberte d’expression.

    • FITNA : JUSTE UN CLIP CON ?

      Un bref commentaire du "papier" de Caroline FOUREST "Fitna : con comme un clip islamiste" dans Charlie hebdo du 2 avril 2008 .

      Rebond sur le papier de Caroline FOURREST

      Caroline FOUREST commence par caractériser Fitna comme un clip émotionnel faisant appel à l’instinct et non à la réflexion . C’est exact . Le désaccord vient ensuite . Elle écrit : "Il se contente d’aligner les images d’horreur commises au nom de l’islam ces dernières années". Ce qui n’est pas exact. Il prolonge son descriptif . D’ailleurs elle le reconnaît en ajoutant "C’est le commentaire qui, bien que minimal, est problématique" Effectivement c’est ce commentaire sur l’islamisation qui fait toute la différence. Mais elle nie l’unité du clip, elle nie le rapport entre les images et le "trop de musulmans". Or d’une part il y a bel et bien à la fin du clip un propos de Geert Wilders appelant à combattre "l’idéologie islamique" (traduction à vérifier) et d’autre part ce "trop de musulman" est incompréhensible tel quel, il ne se conçoit pas sans message associé préalable et négatif . D’autant qu’ici le message n’est pas implicite comme chez Nicolas Sarkozy , car il s’agit bien de l’islam tel qu’il le voit et film sur une grande partie du film.

      Faute de lien (à ce jour), voici l’extrait du texte cité dans sa continuité : "Il se contente d’aligner les images d’horreur commises au nom de l’islam ces dernières années. Sans les djihadistes et les intégristes, ce film n’existerait donc pas, puisque Wilders n’aurait aucune image à montrer. C’est le commentaire qui, bien que minimal, est problématique. Vers la dixième minute, Wilders fait le lien entre ces images de haine et le nombre grandissant de musulmans aux Pays-Bas, pour finir par dénoncer "l’islamisation". Son film ne dénonce ni l’islamisme, ni même l’islam mais le fait qu’il y a trop de musulmans en Europe.

      Fitna : plus qu’un clip "con" et blasphématoire.

      La démonstration du caractère raciste islamophobique a été faite. J’y renvoie.

      Mais posons la question autrement : Il n’y aurait pas la partie finale on aurait pu penser à un clip "con" mais de type blasphématoire, qui ne mérite nullement la censure… et la publicité associée au débat sur la censure.

      Un blasphème par définition désacralise les textes sacrés et les symboles sacrés car conçus comme au-dessus des humains, de tous les humains. En somme le blasphème - employé par des individus qui valorisent la raison critique - est un geste de dévalorisation de tous les fétiches. Si l’on accepte ce rattachement philosophique alors le blasphème vise à rétablir un ordre des choses inversé . Mais il peut être ambigu (1) . Par ailleurs, un tel geste étant souvent assez cru, le procédé n’est guère prisé par tous, notamment par celles et ceux qui lui préfèrent la critique argumentée.

      Par ailleurs ce clip quoique " con " et " émotionnel " s’appuie quand même longuement sur un contenu qui est bien celui de l’islamisme radical ou – plus près de l’auteur - de l’islam comme idéologie politico-religieuse. Car effectivement – nous sommes ici d’accord - "Sans les djihadistes et les intégristes, ce film n’existerait donc pas, puisque Wilders n’aurait aucune image à montrer".

      Christian DELARUE

      1) texte sur ce point précis sur les sites ATTAC et ESSF

      Les blasphèmes du mécréant : Christian Delarue
      Blasphème, démocratie et émancipation : un sujet délicat.

      http://www.france.attac.org/spip.php?article7299

    • plutôt que de défendre une religion a la con, défendez plutôt les athées. l’islam ne vaut pas mieux que sa soeur chrétienne, un croyant ça reste un con quelque soit sa religion même si il est musulman.

    • musulman c’est pas une race, être musulman c’est un choix, être musulman c’est être con comme être chrétien. l’islam n’est pas biochimique, l’islam c’est une croyance on est pas condamné a être musulman on peut devenir athée.

    • Bravo camarade => 83-96

      Tu exprime mieux mon opinion que moi-même. Ton texte est cour, clair et intelligent. Bref un Bien meilleur et rare défenseur de l’athéisme sur ce site. Félicitation.

      AAP

  • Bonjour à tous

    Geert Wilders a fait ce film en citant des versés de différentes sourates du Coran. J’ai vu le film plusieurs fois car en effet il est à ma connaissance toujours visible sur différents sites.
    Les versés du Coran qu’il présente existent bien et les images qui illustrent son film sont des photos qui ont été prises en Iran, en Angleterre, dans différents pays arabo-musulmans. Ces photos ne sont pas truquées, elles ont été prises par des journalistes et réutilisées simplement pour le film.
    Geert Wilders est présenté par certains médias comme un homme politique d’extrême droite très populiste. Je me suis renseigné par des recherches personnelles sur le web et j’ai trouvé qu’il est de confession juive. Alors cet homme est un israélite nationaliste néerlandais (Pays-Bas) qui lutte contre la colonisation des Pays Bas par l’Islam.
    L’Islam n’est pas seulement une religion, c’est une idéologie politique qui instrumentalise une religion. Le Coran n’est pas simplement un livre de prière, c’est un manuel de vie au quotidien, un code civil et pénal. Le but de l’Islam est d’instaurer le charia (ou sharia) c’est à dire la loi coranique dans les pays où vivent des musulmans.
    Ce qui m’étonne c’est que ce film ne passe pas sur les grands médias alors qu’il ne fait que reprendre et citer des événement réels qui ont déjà été montrés en d’autres circonstances.

    Ce film n’attaque pas les musulmans en tant que population mais certains versés bien précis du Coran qui sont visiblement totalement incompatibles notre société et qui traitent les non-musulmans de "mécréants" entres autres.
    Si vous le souhaitez pour simple information, il existe une version française du Coran qui est reconnu par les autorités représeantatives de la communauté musulmane en France. C’est instructif est révélateur.

    Je n’ai rien contre les musulmans mais il faut avoir à l’esprit que la fécondité des femmes arabo-musulmanes présentes en France est nettement supérieure à celle des autres femmes et que dans ces conditions, l’Islam sera dans 20 ans la première religion en France sur le plan spirituelle et sur le plan démographique. Alors une question que je pose à vous tous, que feront les musulmans en France quand l’Islam sera majoritaire ? Je pense que sans préjuger et sans faire un procés d’intention aux musulmans, nous pouvons quand même nous poser cette question ?

    En outre quant à la question de la Chine, actuellement la meilleure protection que l’Europe et la France possèdent contre un tsunami asiatique économique et humain, c’est bien le communisme en Chine. Le jour où le communisme en Chine disparait ou donne davantage de liberté, des millions de Chinois viendront en France et en Europe. Ils viendront travailler ici et alors que feront nos entreprises, nos politiques ? La chine avec 1 milliard 400 millions d’habitants peut envoyer une centaine de millions de chinois en Europe sans mettre en danger sa survie alors que ces millions de chinois en Europe seraient une catastrophe économique.

    La tolérance est louable mais il y a un moment où il faut être lucide du danger sans devenir parano ou fachiste. Je ne suis contre toute forme de religion et l’islam représente une menace réelle pour notre société.
    Bonne journée à tous

    • MRAP - SOS Racisme , nous sommes d’accord !

      A l’heure ou le MRAP subi des débats internes particulièrement rudes entre
      certains comités et la majorité du MRAP - qui vient d’ailleurs de répondre à
      un récent article à charge publié ce mois-ci - il n’est pas inutile de
      remarquer les points d’accord entre le MRAP et SOS Racisme notamment au
      travers des récents propos de Dominique SOPO son président .

      En effet le MRAP partage les grandes lignes de son article publié dans Libération à propos de Fitna . Il y explique que "nous sommes face à un choc des extrémistes" . Cette analyse est aussi celle du MRAP. Par ailleurs, ce qu’il écrit sur l’aspect "Voltaire" mérite d’être reproduit.

      Voici les passages en question de Dominique SOPO (sauf les intertitres qui ne sont qu’une habitude personnelle)

       L’ EXEGESE DE COMPTOIR

      Nous ne sommes donc pas ici face à un Voltaire s’en prenant aux dogmes
      religieux dans leur essence et attaquant de front les trois monothéismes.
      Nous sommes encore moins face à un défenseur de la liberté mais face à un
      provocateur raciste qui maquille d’un prétendu amour de la liberté
      occidentale une obsession antiarabe et (ou) antimusulmane.

      L’essentialisation d’un texte « sacré » spécifique (c’est-à-dire très
      exactement ce que veulent faire les forces intégristes) n’est que l’antichambre,
      chez Monsieur Wilders, de l’essentialisation des individus qui s’y
      référeraient, à savoir les musulmans. Car pour Monsieur Wilders, en dehors
      de deux ou trois précautions de pure forme sur la nature des musulmans, il
      ne faut point en douter : un musulman est un ennemi de la liberté qu’il faut
      de toute urgence extirper d’Europe !

       QUID DU RECOURS A VOLTAIRE ?

      Monsieur Wilders ne s’embarrasse d’aucun détail et d’aucune mauvaise foi.
      Bien loin de déceler, comme chez Voltaire, une logique d’oppression
      transversale aux monothéismes, il n’aperçoit cette logique que dans le seul
      Coran. Les guerres de religion qui ont ensanglanté l’Europe pendant des
      siècles ? Les croisades ? Les massacres de la Saint-Barthélemy ? La Sainte
      Inquisition ? Sans même parler de quelques réalités extra-européennes telles
      que les sacrifices incas ou les bûchers hindous, voilà tout de même quelques
      événements qui, s’ils étaient parvenus à la connaissance de Monsieur
      Wilders, auraient pu utilement compléter son « analyse » comparative des
      religions et lui éviter de sombrer dans l’exégèse de comptoir. Mais Monsieur
      Wilders ne voulait pas éviter l’exégèse de comptoir puisqu’il a besoin de s’y
      complaire pour démontrer la seule thèse qui est en réalité la sienne : les
      musulmans sont « nos » ennemis.

       LA MISERE DE LA FIERTE IDENTITAIRE

      Et pour les pays musulmans, les réactions sont pour le moins ahurissantes.
      En effet, les gouvernements desdits pays sont finalement « obligés », les uns
      après les autres, de s’exprimer sur la médiocre diatribe d’un obscur député.
      Le brillant résultat de leur incapacité à résoudre les défis sociaux et
      démocratiques de pays auxquels ils n’ont plus que la fierté identitaire et
      religieuse à jeter en pâture ?

      Cette conclusion donne matière à débat mais aussi à engagement, notamment
      dans l’altermondialisme auquel le MRAP est pleinement partie prenante.

      Christian DELARUE

      Le film de Wilders renforce le choc des extrémismes
      Dominique sopo président de SOS Racisme.
      QUOTIDIEN : lundi 31 mars 2008

      http://www.liberation.fr/rebonds/318438.FR.php