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SARKO TV... (video)

Publie le mardi 29 avril 2008 par Open-Publishing
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de ichlo

On se demande encore quel titre donner à la prestation du Président au sortir de ce marathon télévisé où le chef de l’État s’est adressé à tout sauf aux Français ou alors seulement à une portion limitée d’entre eux… Des chiffres aux jonglages tous en statistiques il nous promet que ça va aller mieux mais qu’il faut toute fois s’attendre à une crise économique grave et que cela suppose qu’il y en aura toujours, peut-être même plus, qui devrons se serrer la ceinture. Trois thèmes classiques à son programme : le social, l’économique et l’international en macédoine politicienne où Nicolas Sarkozy prouve qu’on aura beau lui tirer dessus à boulets rouges cela ne risquera pas de l’ébranler quitte à finir par être considéré par certains comme le chef d’une dictature nationalistico-économique… Maintenant qu’à ce qu’il prétend, le problème de l’extrême droite semble résolu… S’y serait-il fait des amis ?

Quémandant une adaptation dans ce qu’il appelle un triple choc économique comprenant le bail du pétrole, les subprime et les revendications sur le pouvoir d’achat on est immédiatement attentif à la triple arnaque dans laquelle se fourre l’économie. Par nécessité de mondialisation et de libéralisme cela implique qu’il faille pratiquer les mêmes méthodes de financement et d’investissement qui vont de paire avec les licenciements et les bas salaires. Et on n’est pas au bout de ses poly réformes. Plus il y en aura mieux ce sera et comme il faut agir sur tous les domaines, au moins comme ça on aura toutes les chances de ne se rendre compte de rien… Total échec lors de sa discussion sur l’économie européenne sachant que l’euro s’envole et que le dollars est au plus bas c’est bien de l’Europe dont il s’agit, une Europe qui a œuvré de concert à une telle conspiration financière car au départ l’Europe s’engageait à consolider un esprit de parité monétaire et non pas en arriver à une telle inégalité.

La question du pouvoir d’achat est encore plus bidonnante car selon Mr. Sarkozy grosso modo l’augmentation des salaires passerait par l’acte d’effectuer des heures supplémentaires ce qui permet d’avancer une autre hypothèse qui consisterait à travailler plus pour gagner moins aux vus des taux horaires des plus bas salaires… Dans le chômage il voit une minorité de personnes « qui ne veulent pas travailler » mais là il aurait mieux fait de se demander si ces gens temporairement ne peuvent pas travailler voire même si elles ne pourront plus travailler du tout de leur vie ?

Plongeant chaque fois au cours de son argumentaire dans une valse des milliards injectés pour répondre aux différentes questions, où trouve-t-il tout cet argent ? Que ce soit sur le chômage, l’immigration, l’éducation ou le pouvoir d’achat, des sommes considérables - l’Espagne est au-dessus avec 18 milliards contre seulement 15 en France - sont injectées mais la réalité peut-elle bouger réellement entre le jeux sournois d’une qualité avancée préférable à du simple quantitatif. Prétendue qualité à laquelle tout le monde de toutes façons ne pourra pas accéder (les mutuelles pour la santé, l’inégalité des salaires pour le travail, le écoles prestigieuses pour l’éducation) car tout le monde n’aura pas la possibilité pécuniaire de se payer la qualité des services annoncée par le Président Sarkozy ! Pareil pour les retraites mais chez le personnes âgées aussi il y en aura des pauvres et des riches ; qu’est-ce qui va bouger ? Les déjà riches le seront encore plus probablement et les pauvres retraités ne risquent-ils pas de le devenir encore plus ?

Pour ce qui est de renouer le dialogue avec le président chinois et le Dalaï Lama, question qui ouvre le chapitre international, Nicolas Sarkozy semble amer et précise que le Tibet ne demande pas l’indépendance mais la simple définition d’une autonomie élargie ce qui restera un mystère diplomatique voire même une supercherie spirituelle étant donné que les bouddhistes du Tibet réclament la destitution du panchem lama chinois car sa position est usurpée suite à un contexte d’invasion qui nécessitait de la part des autorités chinoises la fabrication coloniale d’un Dalaï Lama de remplacement qui permettrait de voler l’autorité spirituelle aux tibétains… De cela et c’est important si on se veut honnête et ne pas falsifier l’histoire, le Président Sarkozy n’en dit mot préférant rester dans un dialogue de sourd. Ingrid Betancourt aussi reste en silence et de sa libération promise on en reste pour l’instant à une simple « preuve de vie » ce qui est apparemment énorme après cinq ans et demi d’opacité.

Sur la question de l’Afghanistan Sarkozy sera le plus brillant car il justifie la mission de sécurité et l’augmentation de la présence française par la condition des femmes, laborieuse pour ces pays qui les lapides pour des raisons de mœurs. Émouvant et solennel sur ce point il est plus évasif quand il aborde l’Europe où il lui semble qu’il est plus facile de faire entrer la Suisse que la Turquie dans la CEE. Moins engagé encore lorsqu’il évoque le cas Marchiani qui officia la libérations d’otages du Liban puis fut emprisonné ensuite pour reversement d’intérêts à des pays étrangers. Il supprime donc le droit de grâce présidentielle pour le collectif et ne l’utilisera plus et s’en remet aux décisions de justice pour les cas individuels. Un président qui ne pardonne plus…

Enfin pour finir vient inévitablement la question de la politique intérieure et la manière dont le président de la république conçoit la suite de son mandat et à nouveau Nicolas Sarkozy semble inatteignable. Pour lui pas question de se voir imposer une modification gouvernementale et encore moins d’envisager une séparation avec son premier ministre François Fillon car le désavouer renverrait Sarkozy à avouer ses propres échecs. Il a été question d’erreurs mais pas d’échecs et là c’est un peu plus problématique car à poursuivre les erreurs n’encoure-t-on pas des échecs encore plus insurmontables ? Magister dixit ou exit ?

Petite anecdote au sujet des municipales car il faut bien courir plusieurs lièvres à la fois dans un mano a mano au cours duquel Nicolas Sarkozy estime que ceux qui ont gagné des villes l’ont fait par leur mérite tandis que ceux qui en ont perdu ce fut certainement à cause de lui et il ne s’en cache pas en donnant pour excuse la référence à d’autres pays européens (Italie, Espagne) où des chefs d’États perdirent des municipales pour regagner le législatives ensuite.
Terminant par un énigmatique « je suis venu parler aux Français et pas de ma vie privée » - mais ça on s’y attendait - l’élogieux exposé du Président fait grincer des dents lorsqu’on songe aux casses sociales subies jusqu’ici et si les débats qui suivirent son allocution conduisirent Michel Domenach (Marianne) à le trouver « toujours aussi monarchique » cela ne relève-t-il pas la sournoise impression de dictature que permet d’envisager la conduite du pouvoir présidentiel. Quant à Franz-Olivier Giesbert (Le Point) fort impressionné par le décors très plateau télévisé et non pas pupitre solennel il le trouve moins agité concluant par des instants d’une rare sérénité ce n’est pas pour autant que Nicolas Sarkozy aura convaincu l’ensemble des Français… Brice Teinturier (SOFRES) estime qu’il est fidèle à sa mission en réactivant ses grandes lignes de campagne car il faut bien se raccrocher à quelque chose malgré un certain désenchantement que lui inflige sa chute dans les sondages. Pour tamiser le tout Devedjian (secrétaire général de l’UMP) ressort le sempiternel « rien n’a été fait pendant 20 ans, on peut pas tout faire maintenant » ce qui d’un seul coup supprime du débat la réalité de la crise économique et permet de sous-estimer tous ses prédécesseurs pour placer Sarkozy en homme providentiel qu’il n’est pas mais le présente comme l’unique Président valable depuis ces vingt ou trente dernières années alors qu’il risque d’être le pire de toute la IVe République et c’est certainement pour cette raison que de nombreux homme politiques s’empressent terriblement à passer à la VIe envisageant ainsi la possibilité de conduire des politiques du pire ! Face à Devedjian Emmanuel Patrick Valls (PS) le trouvait beau parleur et considère qu’il n’avance pas beaucoup sur le questions de fond par rapport auxquelles les Français sont maintenus dans l’inquiétude et que les promesses faites aux Français diffèrent de la réalité qu’ils connaissent ce qui est d’une lucidité incroyable. D’autant plus lucide est encore sa réflexion sur le sens du mot réforme qui à ses yeux est galvaudé comme par exemple en ce qui concerne la paquet fiscal auquel il aurait fallu renoncer pour l’utiliser dans une autre politique dont ont besoin les Français dans leurs attentes par rapport aux services publics.

Bref c’est bien d’un quinquennat de nausée dont il s’agit et qu’il n’est absolument pas question de rectifier ou d’en changer les lignes directrices…


Sarko Lapsus révélateur !

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