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JUSTICE COLONIALE ET RÉPRESSION ANTISYNDICALE

Publie le vendredi 2 mai 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

RASSEMBLEMENT MERCREDI 7 MAI À 14H, À LA GRANDE ARCHE DE LA DÉFENSE (PARIS)

JUSTICE COLONIALE ET RÉPRESSION ANTISYNDICALE

23 syndicalistes de l’USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et
des Exploités) viennent d’être condamnés, le 21 avril 2008, par le
tribunal de Nouméa, à des peines de prison allant de 1 mois à 1 an ferme,
associées à une privation des droits civiques pendant 3 ans pour les
responsables syndicaux.

Au départ du procès, une manifestation syndicale de soutien aux salariés de l’entreprise Carsud (filiale de Véolia Transport) en lutte depuis des mois
contre le licenciement d’un délégué syndical.

L’intervention violente des forces de l’ordre avait entraîné des
affrontements pendant 12 heures le 17 janvier dernier.

La direction de Véolia, sollicitée par le collectif « Solidarité Kanaky »
pour négocier avec l’USTKE afin de régler le conflit Carsud, n’a pas donné
de suite et laisse « pourrir » la situation.

Répression antisyndicale dans l’entreprise ; répression antisyndicale à
l’extérieur par les pouvoirs publics. La conjugaison est trop
spectaculaire pour ne pas suggérer une action concertée.

L’acharnement du gouvernement contre les syndicalistes de l’USTKE,
première organisation syndicale du territoire, ne s’explique que par la
volonté de casser toute résistance sociale dans cette colonie. Les profits
y sont énormes pour les entrepreneurs et les industriels au prix d’une
exploitation sauvage et de la destruction de la nature. Les richesses
locales – le nickel – allèchent les firmes transnationales. Et l’existence
d’un syndicalisme combatif énerve. D’autant plus lorsqu’il se mêle aussi
de défendre l’écologie en soutenant les luttes contre les formes les plus
polluantes de l’exploitation minière.

Nous appelons tous les syndicalistes à la solidarité et à protester contre
ces condamnations qui sont de graves atteintes au droit syndical en
Nouvelle-Calédonie.

RASSEMBLEMENT MERCREDI 7 MAI à 14h à la Grande Arche de la Défense, pendant l’assemblée générale des actionnaires de Véolia.

Nous protestons contre l’attitude de cette entreprise en
Nouvelle-Calédonie, réclamons des négociations et l’arrêt des poursuites
judiciaires.

Plus d’infos :
 http://solidaritekanaky.org/

Messages

  • Salut camarades,

    Ci-joint la déclaration du SI de la CNT lors du meeting de soutien aux
    militants de l’USTKE victimes de la justice coloniale en Kanaky .

    Jérémie pour le SI.


    Déclaration du SI de la CNT en solidarité avec l’USTKE

    Nous venons d’apprendre le verdict d’une justice une fois de plus aux
    ordres des puissants. Verdict, qui une fois de plus aussi, fait payer cher
    le prix de la résistance sociale.

    Au nom du secrétariat international de la CNT, nous assurons nos camarades
    et frères de lutte de l’USTKE de notre entière solidarité.

    Nous participerons à toute initiative unitaire en vue de faire pression
    contre l’Etat colonial français, responsable de cette situation.

    Nous participerons à toute initiative visant à s’attaquer et
    dénoncer les pratiques antisyndicales de la multinationale VEOLIA.

    Nous apportons notre soutien à l’USTKE car nous savons que
    l’alternative à la loi des puissants et des oppresseurs, ne réside que
    notre solidarité de classe. « L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre
    des travailleurs eux-mêmes » était la devise de la Première
    internationale, elle reste à nos yeux plus que jamais d’actualité.

    La tâche est difficile. Nous le savons. Le capitalisme et ses
    institutions sont armés et n’hésitent pas à réprimer, juger, condamner,
    bâillonner, assassiner, quand celles et ceux qui le contestent, le
    dérangent. Face à tel système, notre seule arme reste et restera notre
    solidarité active. A nous, donc, de réaffirmer que l’espoir existe et
    qu’il réside dans le fait de ne jamais, malgré les coups, baisser la tête.

    Ailleurs qu’en Kanaky, au niveau international, cet espoir existe aussi.

    Nos camarades colombiens le savent. L’Etat colombien et ses alliés
    (impérialisme américain et paramilitaires) tentent depuis de nombreuses
    années de réduire au silence cet espoir. Malgré la répression, les menaces
    de mort, la torture, les assassinats la résistance s’organise, notamment
    autour du syndicat de lutte de classe SINALTRAINAL, qui a vu ces dernières
    années 9 de ses militants assassinés par des paramilitaires à la solde de
    la multinationale Coca Cola.

    En Palestine, malgré les coups de l’Etat sioniste, la misère, la
    répression, les brimades et ce Mur de la Honte qui met en cage un peuple
    entier, syndicalistes et femmes en lutte rappellent que, là bas aussi,
    l’espoir demeure.

    En Guinée-Conakry, la grève générale, en janvier 2007, longue d’un mois
    menée par nos camarades de la CNTG contre la sanglante dictature de
    Lansana CONTE, en dépit de centaines morts et de la répression, a fait
    reculer le gouvernement.

    Au Maroc, 11 syndicalistes croupissaient dans les geôles de la Monarchie
    pour « atteinte au Sacré et insulte au roi » depuis le 1er mai 2007. Ils
    viennent d’être libérés par « grâce royale ». La vérité : c’est que Mohamed
    VI, soucieux de ne pas apparaître comme son tortionnaire de père, Hassan
    II, a dû céder face à la pression des collectifs de solidarité mobilisés
    au Maroc mais aussi au niveau international.

    En Algérie, les syndicats autonomes luttent sans merci contre le régime
    autoritaire Bouteflika, jusqu’à la manifestation du 15 avril dernier
    dispersée violemment par la police avec 10 arrestations à la clé.

    L’Etat néocolonial français n’hésite pas à user de sa police ni de son
    armée pour tenter d’écraser les mouvements sociaux à travers le monde :
    car pour lui le temps des colonies n’est pas fini, car pour lui Kanaky,
    Tchad, Cameroun, Burkina Faso et bien d’autres encore reste un pré-carré
    où tous les moyens son bons, y compris soutenir les dictatures les plus
    sanglantes, pour imposer ses intérêts économiques et politiques.

    En France aussi, toute forme de résistance est criminalisée. Les sans
    papiers et les jeunes en lutte. A la CNT, comme ailleurs, on ne compte plus
    dans le privé, dans des secteurs précarisés comme le nettoyage, le
    Bâtiment ou la restauration, les sections syndicales sabrées et les
    militantes et militants licenciés. A la poste, notre fédération CNT PTT
    est depuis plus de deux ans déclarée illégale par la Direction. Résultat,
    les postiers de la CNT sont réprimés. Le dernier en date étant, notre
    camarade Gilles, mis à pied 4 mois.

    Cette réalité de la répression étatique et patronale ne fait pas pour
    autant de nous des victimes consentantes. Au contraire, elle ne fait que
    renforcer notre rage, notre détermination et notre conviction.

    La conviction que dans le monde, une classe existe et qu’elle est en lutte.

    Vive la lutte des travailleurs et travailleuses Kanaks !

    Vive l’USTKE !

    Vive la solidarité internationale des travailleuses et des travailleurs !

    Résistance !

  • L’USTKE tiendra un stand lors de la journée du 10 mai de commémoration de l’abolition de l’esclavage à la bourse du travail organisée par SUD et Solidaires, pour plus d’infos :

    http://www.sudposte75.fr/spip.php?article680