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Après le gros plantage de JL Borloo , replantons

Publie le lundi 9 juin 2008 par Open-Publishing

APRES LE GROS PLANTAGE DE J.L. BORLOO, REPLANTONS !!!
Jean-Louis Borloo a donné le feu vert la semaine dernière à la reprise des travaux de l’A65. La parenthèse inattendue ouverte par l’avis négatif du CNPN est donc close, ce conseil de scientifique ayant été remis au pas par le ministère (voir article du journal Le Monde ci-dessous). Les associations qui luttent contre l’A65 se concentrent maintenant sur les recours européens et poursuivent la mobilisation sur le terrain. (... la suite en fin de message)

Restons mobilisés plus que jamais :
VENEZ PLANTER DES ARBRES SUR LES ZONES DEFRICHEES POUR DIRE A NOS ELUS QU’ILS SE PLANTENT !!
rendez-vous à Roquefort (Landes) sur le vallon du Cros, dimanche 15 juin à 15h00.

ci-dessous le plan du rendez-vous et à cette adresse :
 http://www.asso-arlp.org/debattre/i...
Faites circuler ce message !

Jean-Louis Borloo a donné le feu vert la semaine dernière à la reprise des travaux de l’A65. La parenthèse inattendue ouverte par l’avis négatif du CNPN est donc close, ce conseil de scientifique ayant été remis au pas par le ministère (voir article du journal Le Monde ci-dessous). Les associations qui luttent contre l’A65 se concentrent maintenant sur les recours européens et poursuivent la mobilisation sur le terrain.
Ces derniers mois ont permis, notamment par les actions des Planteurs volontaires, de mettre l’A65 sous les feux médiatiques. Les positions de chacun se sont clarifiées, les masques sont tombés quant à la capacité de nombreux élus, nationaux ou régionaux, à tenir compte des crises écologiques et sociales que nous vivons et auront à vivre dans les années à venir. Augmentation du prix des carburants, réchauffement climatique et baisse dramatique de la biodiversité n’existent toujours que dans les discours, à nous de continuer à demander des actes.

Le gouvernement et le président de la République - qui s’est à nouveau fait remarquer par un discours tonitruant sur les grands projets qu’il s’engage à « arbitrer au regard de leur coût carbone et de leur impact sur la biodiversité » - ont trahi leurs engagements du Grenelle et les promesses faites au associations concernant l’A65.

Contrairement aux annonces du Grenelle, ils refusent en effet de réévaluer le projet d’A65 qui avait notamment été conçu alors que le baril de pétrole coûtait 30$ (il est aujourd’hui à plus de 135$).
En dépit des promesses faites en janvier 2008, le gouvernement n’a par ailleurs toujours pas communiqué l’analyse financière du projet qui permettrait de clore le débat sur son équilibre économique. L’opacité est donc maintenue sur un équipement inutile qui coûterait près d’un milliard d’euros à la collectivité.

Les élus locaux ne sont pas en reste et ils portent une importante responsabilité dans l’entêtement du gouvernement.

Au premier rang de ceux-ci, le président de la région Aquitaine, Alain Rousset, n’a pas cessé depuis plusieurs mois de plaider pour l’A65 auprès de Jean-Louis Borloo. Rappelons simplement que ce même Alain Rousset, qui répète sur toutes les ondes que l’A65 ne coûterait rien au contribuable, déclarait le 15 décembre 1998 dans Sud-Ouest que « si par miracle la Pau-Bordeaux faisait son apparition, les pouvoirs publics devraient mettre sur la table 5 des 6 à 7 milliards de francs qu’elle coûterait. Et ça on ne l’évitera pas, [disait-il] en forme de rappel à ceux qui penseraient qu’une autoroute ne coûte qu’à ceux qui paient pour l’emprunter. » Rien de surprenant néanmoins pour quelqu’un qui se félicite aujourd’hui de l’abandon du contournement de Bordeaux, alors qu’il le soutenait mordicus il y a six mois. Cohérence, quand tu nous tient…

Plus inquiétant encore, Alain Rousset toujours mais également Henri Emmanuelli ou Jean-Jacques Lassere, des Pyrénées Atlantiques, nous ont appris que pour lutter contre le réchauffement climatique et la crise pétrolière, ils faisaient confiance aux scientifiques. Il faudra donc peut-être penser à élire des scientifiques aux prochaines élections…
Manquement à la parole donnée, incompréhension des problèmes écologiques, incapacité à voir les difficultés économiques des français face à l’augmentation des prix du pétrole et à proposer autre chose qu’un hypothétique recours à la science, plus que jamais : nos élus se plantent !

Alors replantons !

Venez nombreux à Roquefort le 15 juin, et notez dés à présent le rassemblement national contre l’A65 et le programme autoroutier français à Bostens (40) le 28 juin 2008. Voir programme complet à cette adresse :
 http://www.asso-arlp.org/debattre/i...

Feu vert pour l’A65, mais stop aux contournements de Toulouse et Bordeaux
« Le Monde », 7 Juin 2008
Le projet d’autoroute A65, reliant Pau à Langon (Aquitaine) a obtenu le feu vert du ministre de l’écologie, Jean-Louis Borloo. Le mercredi 4 juin, celui-ci a annoncé que le projet était "confirmé". Les contournements autoroutiers de Toulouse et de Bordeaux sont eux abandonnés. Ils ne correspondent plus au développement durable, indique le texte, parce qu’ils "privilégient la mobilité automobile, dans un contexte de pétrole cher et non renouvelable, l’utilisation non raisonnée de l’espace, notamment par l’étalement urbain préjudiciable à la biodiversité".
Le texte ne dit pas pourquoi ces motifs ne s’appliquent pas à l’A65. Longue de 150 km, elle doit traverser des zones où vivent des espèces menacées. Le ministère explique que pour compenser ses "impacts résiduels", "des espaces naturels seront pris en gestion par le concessionnaire à une échelle sans précédent pour reconstituer des habitats propices" aux espèces protégées. Ces espaces pourraient atteindre 1 400 hectares. M. Borloo s’appuie sur le Conseil national de protection de la nature (CNPN), qui a donné un avis favorable le 20 mai, par 6 voix pour et 4 contre. Le 19 mars, lors d’un premier examen, ce conseil avait refusé son agrément.

"MONTAGE DOUTEUX"

Alain Rousset, président du conseil régional d’Aquitaine (PS), a exprimé son contentement, défendant, sur France 3 Aquitaine, jeudi, le caractère environnemental de l’A65 : "Sur une autoroute, le péage c’est une écotaxe", poursuivant : "On va gagner vingt kilomètres, donc quelque part on va moins polluer." De son côté, Alain Juppé, maire de Bordeaux, dans un communiqué, s’est "réjoui des décisions" du ministère.

En revanche, les opposants à l’A65 - associations environnementales et partis situés à gauche du PS - s’indignent. Selon Julien Milanesi, porte-parole de l’Alternative régionale Langon-Pau, "il est incroyable que ce projet ne soit pas réévalué au regard du prix du pétrole". Les prévisions de trafic justifiant l’A65 ont en effet été effectuées sur la base d’un baril de pétrole à 30 dollars, alors qu’il est aujourd’hui à 120. "Le montage financier du projet est douteux, estime Noël Mamère, député (Verts) de Bègles (Gironde). Il y a dans le dossier économique des choses plus qu’approximatives, qui méritent qu’on s’interroge."

Il apparaît par ailleurs que le ministère a pesé sur le CNPN pour que celui-ci donne un avis favorable au projet amélioré par les mesures de compensation proposées. Plusieurs de ses membres ont été reçus individuellement par la directrice adjointe du cabinet de M. Borloo, Marie-Claire Daveu, avant la réunion du 20 mai du comité. "Ils ont été démarchés personnellement par Mme Daveu, qui voulait qu’on accepte l’autoroute, dit Gilles Benest, secrétaire général du CNPN et représentant de France Nature Environnement (FNE), qui l’avait lui-même rencontrée. Il s’agit incontestablement de pressions." Le cabinet explique : "Si chaque fois que quelqu’un vient au ministère, il se sent sous pression... On écoute tout le monde." En fait, tous les membres n’ont pas été convoqués, tels les représentants d’une grande association, la Sepanso (Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest), notoirement opposée au projet.

Le ministre devait signer dans les jours prochains l’arrêté "de destruction d’espèces protégées", permettant de démarrer le chantier. Les opposants fondent encore quelque espoir dans un recours déposé auprès de la Commission européenne, et vont continuer les actions des "planteurs volontaires", consistant à planter des arbres sur les espaces défrichés. Un rassemblement de protestation aura lieu à Bostens (Landes) le 28 juin.

Hervé Kempf