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Participation au débat sur l’Energie

Publie le samedi 22 mai 2004 par Open-Publishing
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J’ai peur de ne répondre qu’à une provocation, mais si cela peut
servir... entrons dans le débat. [Ce n’est pas moi qui appelle la
population à participer au tour de France, je n’ai fait que relayer
l’info, et il est un peu tard pour appeler à la manif de Rouen de ce 22
mai...]

Claude Aufort semble, dans le message ci-dessous, ne concevoir qu’une
évolution (certainement qualifiée de "progression") de l’utilisation
énergétique par l’humanité : celle qui oblige (l’obligation étant
appelée "besoin") tout-e un-e chacun-e à CONSOMMER autant qu’un
américain moyen (base certainement du bien-être défendu par le collectif
"Politique Energétique" du Secteur Public du PCF). Libre à chacun-e
d’adhérer à cette vision (défendue, dans les mêmes termes, par quelques
physiciens — pas forcément nucléaires ou particulaires — que je côtoie),
cependant il me parait nécessaire d’y réfléchir un tant soit peu...

Claude nous rappelle que le Sud (les pays en voie de développement)
auront besoin d’énergie en 2050 (13 fois plus, dit-il, en réalité de 16
à 20 fois plus, par tête de pipe qu’aujourd’hui) : soit ils n’en n’ont
pas besoin aujourd’hui (grand bien leur fasse), soit ils arrivent,
aujourd’hui, à "survivre" sans (bah oui, pour arriver à fabriquer 3
milliards de consommateurs d’énergie en plus, faut pas d’emblée dépendre
de l’énergie pour se multiplier... à moins que clonage et OGM... mais
dans ces cas, la discussion est caduque).

Par la suite, Claude ne fait que confirmer cette interprétation : "plus
on est, plus on consomme" ; ce qui pourrait paraître louable si l’on
considère que c’est mettre à égalité l’habitant d’un pays "en voie de
développement" et celui des USA ; mais l’est moins si l’on se demande,
tout simplement, de quel besoin de consommation (énergétique) nou savons
besoin. Les chiffres de Claude sont également utilisés par les tenants
de l’augmentation de la consommation énergétique mondiale, et les
promoteurs d’une économie (au sens moindre usage) d’énergie. Énergie
étant entendue là comme "source de consommation énergétique".

Claude ne
se rend pas forcément compte que (affirmations gratuites de ma part, je
ne connais pas Claude) la structure de l’habitat (ou du lieu de travail)
joue sur la nécessité (appelée besoin) d’usage énergétique, que la
courte-vue financière amène à favoriser (de la part des constructeurs et
des acheteurs) le chauffage électrique car les convecteurs et autres
radiants sont moins chers à l’achat qu’une chaudière et ses systèmes de
diffusion (le Ministère de l’industrie s’est étonné il y a 4 ans du fait
que les foyers équipés en chauffage électrique avaient une facture de
chauffage moins élevée que les autres : par étude complémentaire,il a
constaté que ces foyers, pour cause de tarifs prohibitifs, se
chauffaient moins que les autres) ; Imaginons d’autres aspects
d’usage de l’énergie électrique pour finir de se convaincre (chauffage
de l’eau sanitaire, des lave-linge & vaisselle, ...) d’une part que le
chauffage électrique (obtenu par une source d’énergie électrique
elle-même obtenue par une source "chauffante" — qu’elle soit nucléaire
ou thermique) est une gabegie, d’autre part que les appareils
électriques fonctionnant pour beaucoup au courant continu, pour d’autres
au 3, 6, 9, 12 Volts, n’ont pas foncièrement besoin de la quantité (et
la qualité) d’électricité que l’on nous impose.

Je ne m’étendrai pas sur la formulation, concernant les sources fossiles
"inégalement réparties sur la surface du globe", reniant tout aspect de
solidarité entre les peuples, qui me semble indigne d’un quelconque
projet du PC (qu’il soit "F" ou d’ailleurs)... Mais arrêtons-nous à
"l’indépendance énergétique" :

”Si l’on retire des calculs la part exportée de l’énergie que produisent
les industries françaises, la part de la production nationale dans la
consommation d’énergie est de 36% [en 2001] dont 22,6% dus au nucléaire,
11,2% aux énergies renouvelables et 2,2% aux énergies fossiles. Un tiers
environ de la consommation d’énergie en France est donc assuré par la
production nationale, les deux tiers de cette contribution étant
attribués à la production d’électricité d’origine nucléaire (le
caractère exclusivement national de cette production pouvant être
discuté du fait que l’uranium est entièrement importé : en toute
rigueur, la part de la production nationale est de 11,2 + 2,2 = 13,4%).“
(source : Global Chance à partir des données de l’Observatoire des
énergies).

Claude nous fait part des 3 solutions qui s’offrent à nous (énergies
renouvelables, efficacité énergétique et atome :
 On continue à ne pas imaginer une baisse de la consommation
 l’efficacité n’est pas développée
 il ne dit pas ce qu’il adviendrait de la recherche sur les énergies
renouvelables (autrement appelées disponibles) si elle bénéficiait d’un
dixième seulement du budget de la recherche sur le nucléaire et du pétrole
 il n’émet aucun avis sur le coût énergétique de l’extraction de
l’hydrogène (plus important que le bénéfice énergétique obtenu par
l’usage de l’hydrogène)...

À suivre ?

Pascal Desjours

Pour lui-même en pensant aux autres

Messages

  • Pour info :

     1) L’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire est un mythe plus qu’une réalité ; En effet, DEPUIS 2001, LA TOTALITE DE L’URANIUM EST IMPORTEE car plus aucune mine n’est exploitée en France !

     2) LE NUCLEAIRE, COMME LES ENERGIES FOSSILES, S’APPUI SUR DES RESSOURCES D’URANIUM FINIES. CES RESSOURCES SONT EVALUEES A ENVIRON 50 ANS (contre 40 ans pour le pétrole et 70 ans pour le gaz) dans les conditions actuelles. Si l’on venait à développer fortement le recours au nucléaire, ce chiffre diminuerait en conséquence.

    Donc si le nucléaire était amené à se développer très fortement, un problème de ressources surviendrait dans la deuxième moitié du siècle.

     3) LE NUCLEAIRE A AINSI HISSE LES FRANÇAIS PARMI LES PLUS GROS CONSOMMATEURS D’ELECTRICITE

    En effet, alors que le programme nucléaire est censé nous avoir rendu beaucoup moins dépendant du pétrole que nos voisins, le constat est que la consommation de pétrole par habitant de la France est très proche de celle de l’européen moyen (respectivement 1,50 contre 1,57). La consommation d’énergie, et surtout d’électricité, par habitant en France augmente plus vite que chez nos proches voisins européens.

    On constate également que les pays qui ont développé le nucléaire sont parmi les pays qui émettent le plus de gaz à effet de serre.

    La France reste très dépendante des produits pétroliers notamment dans le
    domaine des transports (97,5% de la consommation du secteur),

     Conclusion :

    Le nucléaire n’est donc ni une solution à l’effet de serre, ni une ressource inépuisable. Loin d’être une panacée il revêt au contraire des inconvénients majeurs et inacceptables.

    Un sympathisant de Greenpeace