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RETRAITES UNE REPARTITION DES RICHESSES...

Publie le mercredi 30 avril 2003 par Open-Publishing

Communique des Alternatifs
Cordialement
Jean-Jacques Boislaroussie

RETRAITES : UNE REPARTITION DES RICHESSES AU PROFIT DES SALARIES
Dans leur volonté de passer en force, les partisans d’une contre-réforme
des retraites à la sauce MEDEF dramatisent la situation. Il s’agirait de
« sauver les retraites par répartition », et tant pis si les arguments ne
tiennent pas la route ou sont très contestables. A bien écouter les
ministres, nous ne créerons pas de richesses supplémentaires pendant les
vingt ans à venir, nous subirons un chômage structurel de 5 à 9% et, grâce
aux progrès de la médecine, nous aurons la joie de cotiser 42 ans et
travailler plus longtemps ! En escamotant le problème de la répartition des
richesses, Raffarin-Chirac veulent imposer le choix entre des retraites de
misère pour le plus grand nombre et la loterie des fonds de pension pour
les autres !
UNE REFORME QUI INTRODUIT LE POISON DE LA CAPITALISATION
Ainsi l’alignement des salariés du public sur les quarante annuités du
privé comme le propose le Gouvernement constituerait une régression
sociale et serait le prélude à des aménagements encore plus nocifs. La
nécessité d’une formation de qualité, la persistance du chômage et de la
précarité font que les nouvelles générations ne pourront bénéficier d’une
retraite pleine avant 65-70 ans au mieux. A un âge où, si les pratiques
patronales ne changent pas, elles seront au chômage ou en préretraite
depuis 10 ou plus. D’ores et déjà, beaucoup de salariés arrêtent de
travailler, souvent contre leur gré, sans avoir la totalité des annuités
nécessaires pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein. Demain les
pensions seront encore plus amoindries au point qu’il faudra des
compléments de retraite par capitalisation pour pouvoir vivre correctement.
Les conséquences de la réforme Balladur de 1993, s’appliquant aux salariés
du privé (nécessité d’avoir cotisé pendant 40 années et retraite calculée
sur les 25 meilleures années), sont, à cet égard, éclairantes avec une
perte de 20% du taux des pensions.
ASSEZ DE REGRESSION, DES RETRAITES AMELIOREES. UNE REPARTITION DES
RICHESSES AU PROFIT DES SALARIES
Pour les Alternatifs la priorité n’est donc pas d’aligner les
fonctionnaires sur les modalités du privé mais d’abolir la réforme Balladur
et d’appliquer au privé les 37,5 annuités. Mais sans se contenter de
revenir à l’avant 1993. Nous proposons en effet la prise en compte des
années de formation et de recherche d’un premier emploi, des périodes
d’inactivité ou de temps partiel imposé. Les années d’Ecole Normale
Supérieure ont bien permis à Juppé de partir en retraite à 57 ans !
FINANCER PAR LA HAUSSE DES COTISATIONS PATRONALES
Pour financer de telles mesures, une hausse des cotisations patronales est
indispensable. Elle rééquilibrerait la part des salaires dans la valeur
ajoutée et constituerait donc un pas vers un réel partage des richesses.
Cette augmentation serait variable en fonction du nombre de préretraites et
de licenciements de salariés de moins de 60 ans effectués par les
entreprises. Ainsi les patrons seraient responsables de leur politique et
de leurs plans de licenciements. Et cette hausse de cotisation ne ruinerait
pas l’économie du pays. En outre, pour garantir les 37,5 annuités pour tous
il suffirait d’affecter chaque année 0,37% du PIB (la richesse nationale).
LA MOBILISATION SEULE PAIERA
De telles solutions nécessitent cependant une forte mobilisation de tous.
C’est un " tous ensemble " qu’il faut réussir : jeunes et vieux, salariés
du public comme du privé, usagers et agents des services publics. Car les
questions des retraites et des Services Publics sont un choix de société
décisif . Nous sommes aujourd’hui confrontés à une offensive
gouvernementale et patronale sur tous les fronts (licenciement, santé,
retraites, services publics), il nous faut donc construire une action
globale, prolongée. Toutes les forces syndicales, politiques de gauche,
doivent s’engager contre la politique de régression sociale du gouvernement.
Et la bataille ne peut être gagnée que si une perspective alternative,
reposant sur un nouveau partage des richesses, est au centre de la mobilisation.