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Marina est libre

Publie le dimanche 12 octobre 2008 par Open-Publishing

MARINA PETRELLA : signez la pétition de soutien ici

la fin d’un long combat pour Marina Petrella, autorisée à rester en France

L’ex-membre des Brigades rouges Marina Petrella, menacée d’être extradée en Italie en vertu d’un décret de juin, a finalement été autorisée à rester en France en raison de sa "situation de santé" selon l’Elysée, une décision qui met fin à un long combat mené par ses proches.

Le président Nicolas Sarkozy a décidé de ne pas appliquer le décret autorisant son extradition pour des "raisons humanitaires", a déclaré dimanche à l’AFP son avocate, Me Irène Terrel, confirmant une information du Journal du Dimanche.

L’Elysée a précisé dans un communiqué que la décision avait été prise en raison de la "seule situation de santé" de l’ex-brigadiste, âgée de 54 ans et hospitalisée à l’hôpital Sainte-Anne à Paris dans un état mental et psychique très détérioré, selon les médecins.

"Malgré les soins attentifs dont bénéficie Mme Petrella (...), son état de santé ne s’est pas amélioré. Les médecins qui l’ont examinée ont conclu que la dépression profonde dont elle souffre est susceptible de mettre en cause son pronostic vital", selon ce communiqué.

Le président Sarkozy a, pour cette raison, "demandé au Premier ministre de faire application de la clause humanitaire de la convention d’extradition (franco-italienne, ndlr) de 1957 et de rétracter le décret d’extradition la concernant", a-t-on précisé à l’Elysée.

Me Terrel s’est félicitée d’une décision "humaine, nécessaire et légitime", importante "symboliquement pour la France". Cette issue "paraissait peut-être inaccessible au départ" mais "petit à petit ça progresse. J’ai toujours gardé espoir", a ajouté l’avocate.

"Le cauchemar s’arrête. Je remercie les autorités d’avoir compris la situation de ma femme", a confié à l’AFP le mari de Marina Petrella. Hamed Merackchi n’a pas vu son épouse, avec laquelle il a eu une fillette qui aura onze ans à la fin de l’année, depuis "le 7 août" et la décision de la cour d’appel de Versailles de la remettre en liberté pour raisons de santé.

C’est "un grand soulagement car les conditions étaient telles que c’était la seule solution pour permettre à ma mère de se reprendre", a renchéri Elisa Novelli, la fille aînée Marina.

Un décret du gouvernement, en date du 3 juin, autorisait l’extradition de Mme Petrella vers l’Italie, où elle a été condamnée en 1992 à la perpétuité pour complicité dans le meurtre d’un commissaire à Rome en 1981.

Ancienne dirigeante de la "colonne romaine" des Brigades rouges, réfugiée en France depuis 1993, Mme Petrella avait été arrêtée en août 2007 dans le Val-d’Oise où elle travaillait comme assistante sociale.

La décision a été "notifiée samedi à Marina Petrella à l’hôpital", a ajouté Me Irène Terrel.

En l’apprenant, elle "a beaucoup pleuré. Mais elle n’est pas en état" d’être soulagée, a poursuivi l’avocate. "Les médecins sont réservés" sur sa guérison et "j’espère qu’elle parviendra à se reconstruire", a-t-elle ajouté.

L’Elysée a souligné que cette "mesure individuelle (...) n’atténue en rien l’engagement de la France en matière de lutte contre le terrorisme ainsi que sa coopération avec les autres démocraties dans ce domaine".

En Italie, la décision française a été "regrettée" par la principale association italienne des victimes du terrorisme, pour qui la justice doit "suivre son cours".

A l’inverse, l’écrivain italien Erri De Luca, l’un des rares soutiens en Italie de Marina Petrella, a salué "une décision qui fait honneur à la France".

"J’espère que les Italiens pourront comprendre que cette quête de punition infinie 30 ans après est une absurdité", a pour sa part dit à l’AFP Oreste Scalzone, membre du comité de soutien de Marina Petrella.

Merci donc a toutEs ceux et celles qui se sont mobilisèEs pour Marina