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La crise et l’impuissance des puissants !

Publie le samedi 18 octobre 2008 par Open-Publishing
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Michel Peyret
17 octobre 2008

LA CRISE ET L’IMPUISSANCE DES PUISSANTS !

J’ai diffusé largement l’interview de Immanuel Wallenstein et si c’était à refaire....

Je suis rarement en accord à 100% avec le contenu d’un texte et c’est pourtant souvent que j’en diffuse , c’est certainement que je leur attribue quelque qualité , au moins celle de permettre de débattre utilement , c’est-à-dire en visant à construire .

Aujourd’hui , les intellectuels marxistes du niveau d’Immanuel Wallenstein sont plutôt rares dans notre monde et ils sont encore moins nombreux à se situer sur des positions de luttes de classes conséquentes et courageuses .

Du courage , je pense qu’il en faut pour s’affirmer ainsi , non seulement en prenant en considération le contexte qui est celui des Etats-Unis mais aussi en regard de la généralisation des idées libérales dans l’ensemble de notre humanité , même si l’on peut considérer aujourd’hui que cette situation dominante est susceptible d’évoluer rapidement . L’imprégnation de ces idées est allée jusqu’à s’étendre largement au sein des forces politiques dites "de gauche" dans les pays européens .

Je considère d’ailleurs , et ce n’est pas le moindre mérite du texte , que s’abstenir de confronter les concepts de "droite" et de "gauche" qui n’ont , faut-il le rappeler , aucune référence marxiste . En fait ils seraient plutôt la négation de ceux de "bourgeois" et de "prolétaires" et on constate que leur emploi systématisé relève bien de ces abandons qui caractérisent le comportement , les prises de position de forces politiques que l’on aurait pu qualifier de "progressistes" si elles ne s’étaient pas placées en concurrence avec celles du capital financiarisé pour gérer au mieux les intérêts de ce dernier et en faire supporter les effets et les conséquences négatives au mouvement populaire confronté ainsi à une croissance sans précédent de la pauvreté , pour ne pas parler là de paupérisation , dans leurs manifestations les plus diverses .

Ce qui se passe en Italie , comme en Autriche et maints autres pays , cette montée en puissance des forces d’extrème-droite fascisantes , n’est-il pas le retour non pas attendu mais prévisible de ces abandons et compromissions ?

Aussi rappeler , comme le fait Immanuel Wallenstein , que le capitalisme touche à sa fin , est-il notable et digne d’intérêt par plusieurs aspects , ne serait-ce d’abord que pour rappeler l’existance du capitalisme , lequel semblait s’être "évaporé" tant l’insistance , jusqu’à ces tout derniers temps , à lui substituer le "libéralisme" auquel chacun semblait donner le contenu qui lui convenait , était devenue dominante et trompeuse à souhait comme si , subitement , l’ennemi de classe avait changé de nature et revêtu des oripaux inconnus !

Mais , qui plus est , dire et démontrer que le capitalisme touche à sa fin , alors que l’évocation de Marx suscite des ricanements médiatiques et médiatisés de la responsable nationale du PCF , mérite également d’être souligné . Alors que le mouvement populaire de notre pays cherche sa voie et qu’une récente enquête vient rappeler que 54% des Français souhaitent "une transformation radicale ou en profondeur du système capitaliste contre 40% qui voudraient seulement l’aménager" , la prise de position d’une autorité compétente et appréciée en sociologie ne peut que conforter ce mouvement et lui donner des fondements qu’il ne trouve plus là où il aurait pensé pouvoir le faire , de nombreux dirigeants nationaux du PCF ayant affirmé publiquement que le communisme n’était plus un avenir concevable !

Dans ce contexte , chacun comprend les motivations profondes qui militent pour faire connaître largement ce texte par delà les réserves que chacun peut avoir sur tel ou tel aspect .

D’autant que Immanuel Wallenstein met tout un chacun , comme d’ailleurs l’ensemble du mouvement populaire , devant ses responsabilités . Certes le capitalisme est bien dans ses finitudes mais , dit-il , les acteurs dominants à la tête des entreprises et des Etats , du moins les plus intelligents d’entre-eux , en ont conscience et ont compris l’enjeu de la situation : il faut mettre en place quelque chose d’entièrement nouveau... En conséquence , "nous sommes dans une période , assez rare , où la crise et l’impuissance des puissants laissent une place au libre arbitre de chacun : il existe aujourd’hui un laps de temps pendant lequel nous avons chacun la possibilité d’influencer l’avenir par notre action individuelle..."

Je souhaiterais bien que chacun entende cet appel à la responsabilité personnelle . Rien n’est écrit , rien n’est fatal , même le recours du peuple américain aux armes... comme conclut Immanuel Wallenstein .
Pour ma part , plus modestement , j’ai titré mes deux derniers articles : "Producteurs , sauvons-nous nous-mêmes " , reprenant là les paroles de l’Internationale .

Dans le même temps , deux de mes correspondants me faisaient parvenir des textes relatifs à la montée du fascisme en Europe !
J’ai rappelé précédemment la volonté majoritaire des Français en faveur d’une transformation radicale ou en profondeur du capitalisme !
Il ne peut être question d’endormir les consciences . Au contraire , il devient urgent d’aider le peuple français à concrétiser ses aspirations , ses espérances !

Je pense que lui faire connaître le contenu de l’interview d’Immanuel Wallenstein , même si cela n’y suffira pas , peut cependant y contribuer .
 
http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/10/11/le-capitalisme-touche-a-sa-fin_1105714_1101386.html

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