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A. LACROIX-RIZ - D’une crise à l’autre : 1929-2008 "mais en plus grave"

Publie le samedi 22 novembre 2008 par Open-Publishing
24 commentaires

Nous faisons face à la plus grave crise depuis celle de 1929, disent tous les analystes. Mais que fut cette crise de 1929 ? Quelles en sont les origines ? Quelles en ont été les conséquences ? Retour sur une histoire riche en enseignement.

Interview de l’historienne Annie-Lacroix-Riz par Julien Versteegh

"Les causes de la crise de 1929

Annie Lacroix-Riz. La crise de 1929 est avant tout une crise de surproduction (désigne une production trop importante par rapport à la demande,ndlr) qui se produit au terme des dix ans qui ont succédé la première guerre mondiale qui elle-même avait mis fin à la première grande crise du capitalisme de 1873.

La surproduction a entraîné une baisse des taux de profit insupportable pour le capital. Il y avait eu la Première guerre mondiale (1914-1918) qui avait détruit la surproduction, mais pas assez. En 1920-1921, une crise sévère éclate mais dont le capitalisme international et surtout américain se sort en liquidant beaucoup de capital, en augmentant le chômage etc…

Suit une période de très intense accumulation du capital qui se traduit par des concentrations énormes.

C’est dans le courant des années 1920 que se constituent les plus grands groupes industriels monopolistes qui existent encore aujourd’hui comme l’IG Farben et les Aciéries réunies (Vereinigte Stahlwerke) en Allemagne, etc. Avec comme corollaire un développement du chômage.

Alors pourquoi cela explose en 1929 ?

Il s’est produit exactement les mêmes phénomènes qu’aujourd’hui. Cette énorme concentration du capital a développé des moyens gigantesques de production (des usines gigantesques, ndlr) et pesé négativement sur le taux de profit.

Ce phénomène a été accompagné par des phénomènes spéculatifs.

Rappelons qu’une des caractéristiques du capital, c’est la dissociation du capital argent de la production, revenons au Capital de Marx. Il y a donc eu une énorme spéculation entre 1924 et 1929, entraînant une différence entre le niveau de la production matérielle et le niveau de la spéculation.

Comme aujourd’hui, le facteur financier a été non pas la cause de la crise, mais le facteur déclenchant de la crise.

Par exemple aux États-Unis, quelques secteurs avaient connu une croissance remarquable, les industries neuves, l’automobile, l’industrie électrique.

Mais d’autres secteurs étaient morts. Il y avait une surproduction structurelle dans l’agriculture, le charbon était en crise, il y avait du chômage massif dans toutes les vieilles industries, l’industrie textile était malade.

Donc comme aujourd’hui, le facteur financier a été non pas la cause de la crise, mais le facteur déclenchant de la crise. Quand on dit aujourd’hui aux gens que c’est une crise différente parce qu’il s’agit d’une crise boursière, c’est complètement faux. Il s’est produit les mêmes mécanismes de surproduction.

Les conséquences de la crise de 1929

Annie Lacroix-Riz. À un moment donné se pose la question suivante : comment faire pour que les fractions dominantes du capital conservent un taux de profit jugé suffisant ?

Cela suppose que les salaires soient réduits de manière drastique et qu’une partie du capital soit détruite. Les petites entreprises ferment et on licencie massivement des travailleurs. La tendance du capitalisme a toujours été d’abaisser le salaire.

Mais en période de crise, il s’agit de tendre pratiquement à ce que le salaire soit réduit au maximum. Il y a donc eu une pression formidable sur les salaires qui entraîne une baisse du niveau de vie de 30, 40 % voir plus.

C’est ce qui est arrivé dans une série de pays. Marx l’analyse en permanence : une crise se traduit par l’éviction massive de salariés et donc un chômage de masse, ce que Marx appelle l’armée de réserve, qui est un élément majeur de la réduction du salaire.

Il y avait donc des capacités productives gigantesques mais plus de marché. La spéculation s’écroule et la valeur boursière des firmes ressemble à ce qui se passe aujourd’hui. Le capital est alors obligé d’adapter la production à la situation. La production s’arrête, les marchés se restreignent et c’est la boule de neige.

L’Allemagne est alors la plus touchée. Pourquoi ?

Parce que l’Allemagne était alors dans la situation des États-Unis aujourd’hui mais dans une moindre mesure.

L’Allemagne était un pays qui vivait complètement à crédit, qui avait largement emprunté depuis 1924. Mais au moment de la crise, les prêteurs rapatrient massivement leurs billes et le pays s’effondre par pans.

Autre facteur, l’Allemagne était un gros producteur de biens de productions, ce qui s’effondre le plus vite en cas de crise. C’est ce qui explique aujourd’hui la situation de l’industrie automobile, ou des machines-outils.

Tout ce qui ne relève pas de la consommation contrainte, alimentaire, etc… peut s’effondrer dans l’année.

Chiffrer les conséquences de la crise de 1929

Annie Lacroix-Riz. L’Allemagne se retrouve avec un chômage total de 50 % et tout le reste en chômage partiel. En 1932, le pays compte 7 millions de chômeurs totaux.

Aux États-Unis, c’est du même ordre. Les États-Unis font partie de ces pays où le capitalisme est le plus concentré, producteurs de biens de production : c’est là que la chute de la production a été la plus extraordinaire. En deux ans, la production industrielle américaine a baissé du tiers. Même chose en Allemagne.

Le capital a tendance à liquider son marché puisqu’il liquide ses salaires.

Plus il liquide ses salaires, plus il compte sur le marché extérieur.

Mais comme tout le monde fait la même chose, il n’y a plus de marché. L’Allemagne se retrouve en 1932 avec pour l’essentiel un seul client, l’URSS qui était en pleine santé et qui avait des taux de croissance de 15 à 20 % par an.

Pour le capitalisme, la solution à la crise suppose que les salaires soient réduits de manière drastique.

Et c’est là qu’on comprend la sortie de crise. Le capital qui contrôle l’État exige pour reconstituer les conditions de fonctionnement du capital que les salaires soient complètement écrasés, ce qui est fait par le chômage et par l’action directe sur le niveau des salaires.

Il exige que des pans entiers de l’économie soient sacrifiés. Et comme il n’y a plus de marché, qu’il ne lui est plus possible d’ouvrir de marchés pacifiquement, il tente de le faire par la guerre.

La Seconde Guerre mondiale, solution à la crise

Annie Lacroix-Riz. En période de crise, chaque capitaliste essaye de liquider la concurrence des autres en se taillant de nouvelles zones d’exploitation. Comment se taille-t-on de nouvelles zones d’exploitation ? Par la conquête.

L’Allemagne a essayé de conquérir le monde, les États-Unis ont essayé de conquérir le monde, l’une et l’autre y sont assez bien arrivés. Et les petits impérialistes essayent de se tailler un petit morceau dans tout ça.

Le capitalisme ne peut gérer la crise que par la guerre générale. La question des peuples est de savoir s’ils vont laisser le capital réduire la crise par la guerre générale.

Toute absence de réaction populaire en vue de transformations profondes est une chance de plus donnée à la solution de guerre générale pour réduire la crise.

Réaction des gouvernements

Annie Lacroix-Riz. On dit aux gens un grand mensonge. On leur dit qu’à l’époque, les États ne sont pas intervenus comme aujourd’hui. Mais ils sont intervenus tout de suite, ils ont nationalisé le secteur bancaire.

En Allemagne, Heinrich Brüning (catholique), qui est au pouvoir de 1930 à 1932, nationalise de fait le secteur bancaire (qu’Hitler rendra aux banquiers, sans frais, en 1933-1934). Et l’État prend en charge toute une série de secteurs.

Les gouvernements à l’époque ont réagi exactement comme aujourd’hui, en protégeant le grand capital et en accablant les masses populaires.

Le New Deal (plan de relance économique du président américain Roosevelt entre 1933 et 1938) aux États-Unis a été caractérisé d’une part par un financement d’État considérable qui a pesé sur le contribuable seul et d’autre part par la préparation de la guerre.

Je signale d’ailleurs que ce qui a fait sortir les États-Unis de la crise, ce n’est pas le New Deal, c’est la guerre.

Le rôle des socialistes dans la crise de 1929

Annie Lacroix-Riz. La social-démocratie a essayé de trouver une solution où elle pouvait. Elle avait très peur des changements profonds.

Elle a donc accompagné le capital dans ses tentatives pour résoudre la crise et a accepté la politique du moindre mal. Elle a accepté les baisses de salaires.

C’était une stratégie d’accompagnement qui a contribué en Allemagne aux succès d’Hitler.

Dans les pays où le mouvement révolutionnaire était plus important, où il a été capable de susciter une forte résistance de la population, la social-démocratie a dû consentir à la stratégie des Fronts Populaires qui lui a été imposée.

Les archives de la SFIO (ancêtre du Parti socialiste français) sont très claires.

Il y a des pays où le mécontentement des masses orienté par les forces révolutionnaires a été de nature à faire pression sur la social-démocratie.

Toute une fraction d’entre elle restant subjectivement alliée au grand capital et accompagnant ses réorganisation drastique.

De Man en Belgique et un certain nombre de secteurs de la social-démocratie se sont ralliés à l’extrême droite fasciste.

La crise actuelle donne la parole au peuple pour trouver la solution la plus rapide compte tenu de ce qui risque de se passer.

Il y a donc eu, en fonction des rapports de force, des stratégies différentes.

Mais la stratégie défensive des ouvriers n’a jamais été la réponse spontanée des sociaux-démocrates.

La réponse spontanée des sociaux-démocrates, c’est la réponse des pays où ils étaient dominants, c’est-à-dire la réponse allemande. On laisse faire et on essaie de limiter le mécontentement populaire.

Différences et points communs entre la crise de 1929 et la crise actuelle ?

Annie Lacroix-Riz. On peut faire l’analyse qu’au contraire de ce que l’on raconte aujourd’hui, les circonstances de déclenchement de la crise sont des circonstances tout à fait semblables à celle de 1929.

La grande différence, c’est d’abord que la surproduction aujourd’hui est très supérieure à celle de 1929. Dix ans d’accumulation (1919-1929), ce n’est pas 60 ans d’accumulation (1945-2008).

Donc il y a des chances que, annoncée par toute une série de crise cycliques et/ou périphérique (hors du « centre »), cette crise-ci soit d’une ampleur comme on n’en a jamais vu.

Si les mécanismes de formation de la crise sont les mêmes qu’autrefois, la crise d’aujourd’hui est plus grave que la crise des années 1930 qui était elle-même plus grave que celle de 1873.

Cela ressemble donc aux précédentes, c’est plus grave que les précédentes et cela donne la parole au peuple pour trouver la solution la plus rapide compte tenu de ce qui risque de se passer".


DERNIER OUVRAGE PUBLIE par Annie Lacroix-Riz

 :

" De Munich à Vichy, La mort annoncée de la 3ème République, 1938-1940 " chez Armand COLIN - 08/2008

Messages

  • Madame Lacroix-Riz JE VOUS AIME !!!
    C’est de personnes comme vous dont nous avons besoin.
    Vos ouvrages doivent absolument être connus de tous !

  • Chapeau, Madame. J’admire votre courage et votre foi. Vous honorez le métier que vous faites. Continuez. Vous montrez le chemin aux imbéciles qui nous gouvernent.
    Merci.

    • Tres bien madame mais le difficile c’est de donner une explication plus facile à comprendre par la masse de tous ceux qui ont interet à prendre en compte toutes ces choses , qui ne peuvent etre expliquées que marxistement car je ne vois pas comment avec des allies (sociaux -democrates) on peut sortir de l’auberge
      Malgre leur grande faiblesse il revient aux PARTI COMMUNISTES A TOUS LES MOUVEMENTS MARXISTES de reflechir ensemble (car la CRISE est MONDIALE)
      AFIN DE PROPOSER DES REPONSES qui permettent d’inpliquer les travailleurs le temp est venu, de se consacrer à des alliances " de LUTTE DE CLASSE

  • Certes...

    mais ! la réponse au peuple !

    Quel peuple ? parce qu’en allemagne précisément, le peuple à porté Hitler aidé par la formidable armée de propagande payée par le capital...

    Or

    Le président des français remarquable icône de l’égoïsme individualiste populiste de son peuple est lui aussi le produit d’une prise de pouvoir "spectacle" horchestré par les formidables moyens de propagande télévisuelle du capital...

    Donc... le peuple... qui va-t-il porter au pouvoir ? après tant d’année de propagande antisocialiste, néolibérale, consumériste, individualiste égoïste, anti-intellectualiste, anti-école, anti-instruction ?

    Moi

    J’ai peur !

    • Il y a une porte de sortie à droite, UMPS en gros qui consiste à présenter la facture aux prolétaires, avec peut-être, vaseline gratuite, et une sortie par la porte de gauche en égratignant un peu la bourgeoisie. A nous, les prolétaires, de choisir !

      CN46400

    • Eh doucement !le peuple n’a pas porté Hitler au pouvoir !Hitler a obtenu 33% des voix ce qui veut dire que 67% des gens était opposés à lui.

      Il faut d’ailleurs se reporter à la campagne électorale de l’époque pour savoir que les conservateurs avait axés leur propagande contre le parti nazi.

      Mais Hindenbourg par haine de la république a nommé Hitler chancelier soutenu par les élus conservateurs et par les grands capitalistes allemands.

      Les divisions du DKP et du SPD ont fait le reste.Dans leur incapacité a unir les travailleurs et a créer un front populaire d’abord par la haine anticommuniste du SPD.

      Et par le mot d’ordre du DKP:rien avec les sociaux démocrates.

      Ca vous rappelle rien ?

      Madame Lacroix-Riz est aussi sur http://www.bankster.tv ou elle développe sur l’attitude de la banque de France pendant la crise de 1929 et la guerre d’Espagne ainsi que sur le traité germano-soviètique qui nous en apprends de belles sur l’attitude des représentants de l’ouest et leurs responsabilités.

      Comme on dit les archives s’ouvrent et c’est la que ça devient drôle !

      Quant aux conséquences de la crise actuelle humainement son analyse est sans faute !

    • Les divisions du DKP et du SPD ont fait le reste.Dans leur incapacité a unir les travailleurs et a créer un front populaire d’abord par la haine anticommuniste du SPD.

      Et par le mot d’ordre du DKP : rien avec les sociaux démocrates.

      Ca vous rappelle rien ?

      C’est peut-être légèrement plus compliqué que cela :

      1) La social-démocratie avait fait tirer sur la gauche et fait assassiner Liebknecht et Rosa Luxembourg 10 ans avant la grande crise . J’aimerai savoir si Royal avait fait assassiner Buffet, Besancenot et Laguiller si il y aurait une alliance aisée avec le PS.

      2) Sur la comparaison implicite entre social-démocratie allemande de l’époque et PS d’aujourd’hui nous avons des partis de nature profondément différente qui rendent absurde une comparaison.
      Le PS n’a pas d’influence organisée dans la classe ouvrière, la seule relation avec cette classe est électorale et non militante, encore moins organique, ni non plus politique, etc.

      C’est un peu comme les comparaisons entre PS de maintenant et la SFIO d’avant guerre pour justifier des alliances avec la rue Solferino actuelle. Entre un parti , en 1936, qui était hégémonique dans la classe ouvrière, qui contrôlait de bas en haut le syndicat largement dominant de l’époque (la CGT, la CGT pro-communiste était très minoritaire), qui parlait du "grabd soir" et du pouvoir des travailleurs (même si par des élections) , qui défilait poings levés ET le PS de maintenant aucun rapport .

      Avec les uns une dynamique était possible parce que c’était un parti des travailleurs, un parti de militants , que donc une politique d’unité de la gauche (du moment que le parti révolutionnaire conserve son indépendance, d’ailleurs l’appel à la fin de la grève faute de volonté d’en développer des structures jouant le pouvoir allait appeler à une terrible régression avec au bout Pétain) était une politique d’unité des travailleurs en lutte qui pouvait soulever une situation, permettre d’occuper des usines, d’avancer.

      Tandis qu’avec le PS d’aujourd’hui nous n’avons plus affaire avec une social-démocratie, toute politique d’unité politique avec eux ne se fait pas avec des travailleurs mais avec des nomenclaturistes qui représentent la force largement dominante dans ce parti.

      La dynamique unitaire n’arrive pas à passer sur le terrain de la mobilisation sociale.

      Les échecs répétés de la gauche depuis 1981 quand elle est arrivée au gouvernement viennent de là, au fond, de la nature même du PS de l’après 1968.

      Pourquoi ces expériences d’unité de la gauche n’ont-elles pas soulevé de dynamiques sociales dans un pays qui était capable de ces dynamiques et de mouvements imposants parmi les travailleurs et la jeunesse ?

      C’est qu’aucune dynamique d’unité des travailleurs n’est possible par l’unité entre un parti nomenclaturiste et un parti de travailleurs. On unifie rien du tout.

      Sans cesse et sans cesse dans ce qui reste de la gauche militante et ouvrière reviennent ces tentations d’unité avec le PS sous des rêves d’une autre époque, mais ce ne sont finalement que des tentations affaiblissantes pour la gauche et qui renforcent les tendances les plus proches, parmi les autres partis (fractions du PCF,de la LCR, Politis, PdG), des nomenclaturistes du PS.

      La dynamique unitaire se fait sur le terrain , si le PS est capable d’y aller, si il est capable de voter non aux cadeaux géants de Sarko aux financiers nécessiteux, de prendre part à la mobilisation sociale, organiser la grève, les occupations, etc , OK...

      Mais on peut rêver....

      A noter d’ailleurs qu’une dynamique unitaire à gauche , sans le PS donc (sauf quelques factions très minoritaires de celui-ci), ne sera possible, c’est à dire apte à soulever la mobilisation populaire, que si c’est sur le terrain même de la mobilisation sociale que l’effort commun essentiel est fait .

      Si c’est uniquement pour avoir quelques élus (de +), ça a déjà été fait, et en plus grand, sans que cela n’aille bien loin.

      Le centre de toute progression à gauche, réellement, est dans la capacité à aider le mouvement social à prendre et reprendre la main à haut niveau.

      Il n’y a pas de dynamique de gauche possible qui ne soit pas d’abord une mobilisation sociale.

  • Vos explications sont excellentes comme toujours mais vos conclusions me font très peur : Le peuple ne se soulève pas ( comment et avec qui se soulèverait-il , ?) et donc, on peut penser que nous aurons une autre abomination, je parle d’une guerre...
    Nos dirigeants sont beaucoup moins idiots qu’il n’y parait mais ils sont aux ordres du Capital et de la finance, le peuple, ils ne connaissent pas !
    Lamentable ! Le moment me parait choisi pourtant, pour chanter :
    Aux armes, citoyens...
    Votre dernier livre, Madame Lacroix-Riz fut un régal .

  • Analyse excellente, comme d’habitude, comme d’ailleurs tout ce qui concerne la critique anticapitaliste.

    Et après, comme dirait un américain, so what ?

    J’ai un autre angle de vue : pourquoi parler de crise ?

    On pourrait parler de crime perpétuel, déguisé en crime.

    Ensuite, ma solution est criticable, mais une solution un blocage totale par une grêve générale, dans les pays les plus riches, ce qui obligeraient les gens à se regrouper pour créer une internationale.

    Mais on parle, on parle, et l’Afrique crêve toute seule ...

    jyd

    • Il est inconcevable que l’Allemagne nazie ait réussi, seule, à dominer l’Europe pendant plus de cinq Ans ; même épaulée par l’Italie mussolinienne et l’Espagne franquiste c’est tout simplement surréaliste !
      Et c’est là que la fameuse autant que fumeuse histoire de l’or espagnol hébergé par les banques françaises et belges prend de l’importance ; puisque cet or, restitué à Franco, était destiné à rembourser l’aide militaire d’Hitler...

      L’ Allemagne vivait de crédit pour produire en priorité des armes. Mais qui y prêtait l’oreille et surtout qui prêtait l’oseille ?
      Tous ceux qui en Europe et surtout aux Etats-Unis avaient intérêt à faire germer une nouvelle forme de capitalisme, quitte à ce que celui-ci soit extrêmement violent...

      Bon on le sait. Le grand patronat mondial rêvait d’un Hitler depuis la création de l’URSS.
      Quelle est la pire crainte d’un capitaliste ?

      De voir se propager chez-lui l’idée d’un système politique dirigé par le peuple. D’où la diabolisation du système politique soviétique par tous les moyens y compris, et surtout, à l’aide des nouvelles technologies de communications de masse (Radio, télévision et cinéma hollywoodien).

      Quand on parle de participation de l’industrie américaine dans le phénomène d’élévation du système nazi ( IBM, ITT, Général Motors etc.), il est important de noter que ce n’est pas du Walt-Disney.
      Toutes les usines des sociétés précitées implantées en Allemagne à l’époque ont été épargnées par les bombardements "alliés" !!!

      Et le carburant il venait d’où pour alimenter cette armada d’avions, de chars, de voitures ?
      Celui qui trouvera une seule source de pétrole dans les parages obtiendra le prix Nobel de la recherche.
      Je vous laisse imaginer la somme nécessaire pour satisfaire leurs affaires...
      A faire passer nos minables petits traders actuels pour des sous- merdes...qu’ils sont d’ailleurs.

      Merci encore à A. Lacroix-Rix

    • Tu te moques de qui quand tu dis que l’Afrique crève toute seule ?

    • Avec une telle intellectuelle, de même Danielle Bleitrach, comment ne pouvons-nous avoir encore un vrai Parti Communiste expliquant comme nous l’avons fait sur tous les référendums européens les véritables causes de la Crise ? Après de telles démonstrations jamais réfutées mais toujours censurées, la direction actuelle du PCF est bien ridicule avec sa manie de toujours vouloir coller aux modes de pensée d’une petite bourgeoisie parisienne UMPSMODEM sous influence : nous risquons d’y subir encore (sans moi) la propagande beigtbedérienne inaugurée sous Robert Hue, les fêtes "branchées"et défilés chics place du Colonel Fabien...

    • Une histotienne de genie qui nous fait découvrir par sa pugnacité et un long travail de recherche les réalités masquées par la classe bourgeoise et ses représentants.
      Comment pouvons nous être trompé par l’agencement des choses et des apparences que nous livre en pâture les medias et l’audio visuel dirigé par le capitalisme dominant ?
      Par l’ignorance dans laquelle ils nous enferment volontairement.
      Un grand merci à Anie LACROIX-RIZ
      Alain 04

    • Buzz B. ( suite)

      L’objectif prioritaire (le devoir ! ! !) du IIIème Reich était bel et bien la liquidation du régime soviétique dont l’économie et la technologie étaient susceptible de faire de l’ombre au marché capitaliste occidental.
      L’annexion des Sudettes d’abord, de la Tchécoslovaquie entière, puis de la Pologne a clairement montré aux peuples de ses pays que l’Europe les avait laissé tomber comme de vieilles chaussettes trouées...que pouvaient-ils faire ? RIEN !
      L’heure des "rouges" devait être arrivée. Que nenni.
      Le jouet Adolphe Hitler s’est enrayé tout seul. Fort de ses appuis politiques et financiers secrets, il a préféré, choix tactique, de commencer par manger son vieil ennemi héréditaire, j’ai nommé le français. Surtout qu’on lui a bien laissé entendre que l’affaire serait rapidement pliée...

      Il suffit de le constater : quatre ans de front entre 1914 et 1918 (responsable de millions de morts atrocement mutilés) et à peine une semaine en 1939 ! ! !
      Ils avaient mis leur linge à sécher sur le fil de la ligne Maginot ou quoi ?
      Ca fait rappeler les clefs de la ville données par les six bourgeois de Calais...

      De ce fait, sous l’occupation, la bonne bourgeoisie française (sauf exception. Il y en a toujours heureusement) a continué à tranquillement prospérer. Seul changement, ils leur fallait bien dénoncer par-ci par là ces honteux "TERRORISTES" et évidemment quelques juifs.
      Le bonheur parfait.

      Problème, les vampires internationaux de la finance et du commerce attendaient impatiemment
      l’heure H qui verrait l’invasion de l’URSS par les panzers allemands ( et toute cette main d’oeuvre qu’ils ont récupérée dans les pays conquis...ça aide quand même sur un plan stratégique).

      Artillerie, infanterie, économie, tous les ingrédients étaient réunis pour remporter le morceau en...une semaine (prévision du Furher lui-même).
      Ben oui mais après une semaine, deux semaines, puis trois, puis quatre...
      Les commanditaires ont pigé qu’ils avaient mal misé.
      Non seulement leur pion risquait fort de se faire retourner, d’être accusé d’atrocité et de crimes contre l’humanité, eux-mêmes risquaient de passer pour des complices de par leur passivité.
      Mais le plus important est qu’ils voyaient leur part du gâteau s’envoler si les russes, après leur victoire probable, implantaient leur influence dans les esprits occidentaux.

      Alors banzaï ! A l’attaque on débarque pour écraser le pion mal choisis entre deux feux, on l’éclate avant qu’il ne cause, on reprend nos billes ( et celles des autres, on est capitaliste ou on ne l’est pas), et on installe des groupuscules politico-mafieux au sein même de la vieille Europe pour foutre le bordel mais surtout veiller à éviter la moindre tentative de prise de pouvoir par un gouvernement de type communiste. ( Mafia instituée par les alliés dans les provinces italiennes avec "el gladio" en pôle politique, l’OAS issue de la cagoule en France etc.)

      Et aujourd’hui y s’passe quoi Charles ? Ils sont bien décidés à appliquer la même recette.
      Sauf que cette fois les ingrédients on changés. Et oui ils sont nucléarisés...

      Alors c’est vrai, ne pas entrer en révolte c’est accepter la guerre généralisée qu’ils nous mijotent !

  • Madame Lacroix-riz ,bravo et merci,....... ,mais aussi à Bellaciao qui nous permet de vous lire !

    l’Histoire nous permettra(peut-être) de mieux comprendre pourquoi il faut dire :

    "Du passé faisons table rase".... ce qui n’est pas l’ignorer(le passé) mais en tirer les leçons...

    Ce n’est pas très réalisable...mais essayons au moins !Et pour cela, l’Histoire est indispensable...vivent les Historien(ne)s donc !

  • Madame,
    Merci de tout coeur pour vos travaux, vos recherches , vos révélations, votre érudition et votre sérieux et votre science. Vous faites honneur à la recherche historique. Et c’est pourquoi le pouvoir vous fait si peu de place dans les médias. Que tous ceux pour qui la vérité est revolutionnaire lisent vos livres. Merci encore.

  • seuls les petits secrets doivent être protégés
    les grands sont gardés secrets par l’incrédulité du public

    (Marshall McLuhan)

  • Taux de profit, accumulation du kapital, guerres...

     Quelques explications simples

    Ciao