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FRONT de GAUCHE pour CHANGER L’EUROPE

Publie le mercredi 4 mars 2009 par Open-Publishing
25 commentaires

Front de gauche et front durable : entretien avec Christian Picquet

Européennes.
Christian Picquet, militant du NPA, animateur de l’association Unir, qui défend des listes unitaires aux européennes, met en garde son parti contre une attitude étroite au scrutin du 7 juin prochain.
.

Ancien membre du bureau politique de l’ex-LCR, Christian Picquet a été « éliminé », ainsi que d’autres militants, de la direction du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot. Il est l’un des animateurs de l’association Unir, qui a toujours défendu l’idée d’un large rassemblement de la « gauche de la gauche » afin de rompre l’hégémonie de la social-démocratie au sein de la gauche française. En ce sens, le militant du NPA appelle son parti à accepter la proposition d’entrer au Front de gauche en vue des élections européennes du 7 juin prochain. Une main tendue pour l’instant refusée.

Une majorité des participants au congrès fondateur du NPA, les 6, 7 et 8 février 2009, ont rejeté le texte présenté par la sensibilité se déclarant en faveur des listes unitaires. Mais 16 % des délégués, soit un sur six, l’avaient voté. Dans l’entretien que nous publions, Christian Picquet soutient que rien n’est joué au sein de sa formation Il se dit prêt à prendre ses responsabilités si le NPA persiste à commettre « un faux pas irrémédiable ». Entretien.

Pourquoi êtes-vous favorable à l’engagement dans le Front de gauche ?

Christian Picquet. L’unité des forces de la gauche de la gauche est indispensable au moment où le capitalisme connaît une crise historique et où nous subissons une offensive sans précédent de la droite sarkozyenne et du patronat pour détruire un siècle de conquêtes sociales et démocratiques. Parallèlement, nous sommes confrontés à une colère sociale qui met la société française au bord de l’explosion, on en voit les prémices en Guadeloupe et en Martinique. Nous sommes enfin devant une crise majeure de la construction libérale de l’Europe au sein de laquelle plus personne ne peut prétendre que l’autorégulation des marchés, la « concurrence non faussée » ou l’indépendance de la Banque centrale peuvent apporter quoi que ce soit aux peuples. Cette situation appelle une réponse politique audible et crédible, à travers laquelle des millions de citoyens pourront à la fois sanctionner la droite autant que les politiques libérales, et exprimer leur aspiration à une autre politique, anticapitaliste. Je constate qu’il n’existe qu’une seule proposition répondant à cette exigence : le Front de gauche. Lui seul peut rassembler, sans exclusive et à égalité, toutes les forces pouvant se retrouver sur un contenu de rupture. Cet engagement est-il aussi celui d’autres militants du NPA ?

Christian Picquet. Au-delà de l’association Unir existe une sensibilité de militants du NPA qui se sont prononcés pour l’unité de la gauche de transformation aux élections européennes. Un délégué sur six a opté, lors du congrès fondateur de février, pour l’unité des forces de la gauche de gauche au scrutin européen. Dans cette sensibilité se retrouvent des adhérents appartenant au courant minoritaire Unir de l’ex-LCR comme des militants provenant d’autres traditions qui se sont engagés dans le NPA en prenant au sérieux la promesse d’un renouvellement des pratiques politiques et la volonté d’ouverture. Le NPA étant une formation jeune, au sein de laquelle n’existe pas encore de tendance déclarée, je ne peux parler au nom de tous ceux qui ont voté la proposition favorable à l’unité. Mais, si la majorité de la direction du parti persistait dans une orientation de fermeture, chacun devra en tirer les conséquences et prendre ses responsabilités. Je veux redire ici que le NPA ne doit pas commettre un faux pas irrémédiable consistant à refuser la main tendue par le Parti communiste et le Parti de gauche. L’unité est parfaitement possible aujourd’hui, dans un Front de gauche où chacun, sans renier ses propositions et ses spécificités, pourrait défendre une plate-forme commune de nature à offrir un début de réponse politique à des défis véritablement historiques.

Pourquoi, selon vous, le NPA est-il tenté de faire cavalier seul ?

Christian Picquet. La sortie du nucléaire et la durabilité du Front de gauche sont les deux points conditionnant officiellement la participation du NPA. Or, en son temps, la LCR n’a jamais demandé à Lutte ouvrière de revenir sur ses positions concernant le nucléaire pour conclure avec elle des alliances électorales. Cet argument me semble donc de pure circonstance. Le second, plus substantiel, consiste à exiger un front durable pour toutes les échéances jusqu’en 2012. Moi aussi je souhaite un front durable, dans les mobilisations comme dans les élections. Mais pour qu’il devienne possible il vaut mieux ne pas louper la première marche. C’est pourquoi cette exigence me paraît relever d’un mauvais prétexte. Je crains, en réalité, que mes camarades ne s’enferment dans une illusion calamiteuse leur laissant croire que l’écho dont dispose actuellement le NPA comme la popularité d’Olivier Besancenot suffisent à faire une alternative politique.

Vous estimez que cette stratégie n’infléchira pas le rapport de forces au sein de la gauche ?

Christian Picquet. Le Nouveau Parti anticapitaliste a certes triplé ses effectifs par rapport à l’ex-LCR. Mais, avec 9 000 adhérents, nous sommes encore loin d’une formation de masse. Et même si, en juin, le NPA devançait les autres listes de la gauche de gauche, pronostic des plus aléatoires, en quoi cela changerait-il la donne en France ? Nous en resterions à une compétition de nains politiques, à la gauche d’un Parti socialiste irréversiblement enfermé dans son orientation sociale-libérale. Si l’on veut redistribuer fondamentalement les cartes au sein de la gauche, permettre à une politique antilibérale et anticapitaliste d’y devenir majoritaire, par conséquent changer en son sein les termes du débat sur la stratégie, on ne peut passer à côté de la question des alliances avec d’autres traditions, d’autres cultures qui refusent de s’accommoder de la domination destructrice du capital et de se contenter de l’accompagner, comme le fait le PS. Vous dites que rien n’est joué au sein du NPA ?

Christian Picquet. Jusqu’au dernier moment, au dépôt officiel des listes, il ne faudra pas renoncer à la possibilité que tout le monde se retrouve dans le front. Tout va dépendre de la dynamique populaire et militante qui se construira autour de la proposition d’un Front de gauche. Plus elle sera forte et pluraliste, plus l’aspiration à l’unité grandira dans le NPA. Je ne désespère pas que mes camarades réalisent alors qu’ils sont en train de se mettre en travers d’une possibilité, qui ne se rééditera pas de sitôt, de relever les défis de la situation, et que cela les amène à « changer de braquet ».

Entretien réalisé par Mina Kaci
 http://www.humanite.fr/Front-de-gau...

Messages

  • La sortie du nucléaire et la durabilité du Front de gauche sont les deux points conditionnant officiellement la participation du NPA.

    Il n’y a pas que ça, certes, mais c’est quand même assez essentiel pour être suffisament intransigeant sur ces deux conditions. J’ai du mal donc à comprendre la position de Picquet

    • En 1996, Jean-Pierre Chevènement lance un appel "pour que la France ne se suicide pas par dénatalité" aux côtés de Christine Boutin et de Philippe de Villiers...

    • Dixit M. Piquet

      Et la durabilité et le nucléaire avec LO : ça donne quoi ?

    • La LCR n’est pas le NPA. Il y en a qui ont de drôles de comparaisons !

      La LCR n’a effectivement jamais fait de la question nucléaire un préalable, en particulier avec LO.

      Nul doute qu’au sein du NPA la sensibilité farouchement antinucléaire est plus forte qu’elle ne l’était au sein de la ligue. Le NPA en a donc fait un préalable, c’est le choix de la grosse majorité des militants, ça s’appelle la démocratie, notion que Picquet oublie légèrement depuis quelques temps.

      Par exemple lorsqu’il parle du congrès, où c’est lui et ses amis qui ont tenté un coup de force, pensant manipuler facilement tous les nouveaux militants. Mais ça a lamentablement échoué : il ne faut jamais prendre les gens pour des cons !

      Pour avoir droit de vote au congrès (début février), il fallait avoir pris sa carte avant le 17 janvier. Picquet a pris sa carte le jour du congrès (!!!) et espérait un passe-droit pour intégrer néanmoins la direction d’une organisation... qu’il combat de l’intérieur.

      Bravo Picquet... Tes méthodes manipulatoires sont d’un autre temps. Mais attention, tu vas avoir des surprises, les jeunes militants radicaux du NPA n’auront sans doute pas la patience et la fibre hyper-démocratique qu’avaient, jusqu’à friser le masochisme, les vieux liguards trotskistes (dont je ne suis pas).

      Chico

    • Faudrait pas tout mélanger, car si j’ai bien compris, c’est plus la LCR mais le NPA dont on parle. Il semble donc logique que les façons de faire d’antan ne soit pas tout à fait les mêmes que celles d’un nouveau parti. Donc, avec la construction en devenir, il me parait mal à propos de revenir sur le passé. Et je persiste à penser que l’abandon du nucléaire est primordial ainsi que la mise en place d’une idéologie sur laquelle s’appuiera le combat de demain et cela en excluant des accords électoraux circonstanciés avec des partenaires que l’on sent plus où moins douteux.

    • Ne faisons plus référence à la LCR, donc le NPA place la réalisation d’un programme anticapitaliste, la sortie du nucléaire et la durabilité de l’alliance (pas seulement électorale ?) et l’indépendance par rapport au PS comme conditions d’un rassemblement aux européennes.

      Le NPA a signé un appel commun avec le PCF passant outre la sortie du nucléaire et la durabilité de l’alliance, etc. Je crois même avec le PS.

      Dix partis et organisations de gauche signent une nouvelle déclaration commune qui appelle au succès de la prochaine journée du 19 mars. “Devant les refus du gouvernement, développer la mobilisation !” lancent ces organisations.

      Signataires : Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, le Parti de gauche, le PS, La Fédération, la Coordination nationale des collectifs unitaires (CNCU), Alternative Démocratie Socialisme (ADS), Alter-Ekolos-Ecologie Solidaire.

      Les conditions ne valent donc que pour les élections européennes mais pas pour la mobilisation du 19 mars. Or un score important aux européennes même si chacun vit sa vie après ça change la donne un peu plus que l’appel commun pour le 19 mars. Cela sème des illusions ! Pas sûr si chacun s’exprime dans la campagne en portant ce qui rassemble.

    • Et ça te choque qu’on puisse être unitaire sur les terrains sur les luttes et réfléchir autrement pour les élections - piège à cons ?

      Décidément au PCF vous érigez l’incohérence au rang de dogme....

    • Or un score important aux européennes même si chacun vit sa vie après ça change la donne un peu plus que l’appel commun pour le 19 mars.

      Moi je pense que c’est l’inverse.

      Ce qui n’empêche pas que j’espère effectivement un score le plus élevé possible pour la (les ?) liste qui portera un programme radicalement anticapitaliste et révolutionnaire...

      Chico

  • "Or en son temps la LCR n’a jamais demandé à Lutte Ouvrière de revenir sur ses positions concernant le nucléaire pour conclure avec elles des alliances électorales". Christian Piquet semble oublier une chose, le NPA n’est pas la LCR et la question du nucléaire pour la majorité de ses militantes et militants n’est absolument pas "un argument de circonstance" mais bien une véritable préoccupation. Quand on voit la situation dans laquelle se trouve l’industrie nucléaire aujourd’hui (et un excellent article sur le sujet a été publié hier sur Bellaciao) il serait totalement irresponsable et criminel de passer cette question à la trappe au prétexte que cette industrie génère des emplois. Voir à ce sujet l’excellent documentaire : "Le scandale de la France contaminée" diffusé récemment sur France 3 où l’on peut voir que le prix de l’emploi est très cher payé, de nombreux mineurs de la COGEMA n’étant malheureusement plus de ce monde pour donner leur avis sur le sujet. Alors l’unité d’accord mais pas à n’importe quel prix et certainement pas pour satisfaire des ambitions personnelles qui se révèlent chaque jour plus nombreuses alors que les ravages de la tentative de restructuration du capitalisme à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui n’en finissent pas de s’étendre. Quant au deuxième point qui pose problème, il est clair aussi que nombreuses et nombreux seraient celles et ceux qui ne comprendraient pas que des partis puissent à la faveur d’élections locales refaire alliance avec les sociaux démocrates dans l’unique but de sauver leurs privilèges. Seule la cohérence pourra engendrer une unité qui ne saurait se contenter d’être pour le coup de circonstance. De cela nous ne nous relèverions pas.

    • La LCR n’a-t-elle pas appelée à voter pour Royale au 2éme tour de la présidentielle ? On cherchant un peu n’a-t-elle pas fait alliance dans certaines situations avec les "traîtres" du PS par exemple aux municipales !
      Pour répondre à l’extrême gravité de l’actuelle situation seule le rassemblement des forces de la gauche de gauche anti-libérale s’impose !
      Alors allons-y ! Arrêtons les faux prétextes pour éviter l’union !
      "Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat" Louis Aragon( à méditer !!!)

    • Ouais, c’est peut-être l’erreur qui a été faite de céder aux sirènes électoralistes.....

    • La LCR n’a-t-elle pas appelée à voter pour Royale au 2éme tour de la présidentielle ?

      AAAAHHH d’accord.. Tu préférais qu’ils appellent à voter SARKO ?

      Ou qu’ils appellent à l’abstention ? Face à SARKO ?

      Que n’aurait-on entendu alors ! Oui ils ont appelé à voter Royal mais sans illusion et sans nous faire croire, comme le PCF par exemple que Royal était " de gauche" -ils disaient juste qu’elle était moins pire que Sarko.

      Vous êtes des vrais malades.

      Mais si vous préférez Chevènement et le MRC et bien en effet chacun son truc.

  • Il ne faut effectivement pas "s’enfermer" avec ses revendications, son intégrité, ne pas être sectaire, mais plutôt s’ouvrir, et bien entendu pas à n’importe quel "prix"..

    Et c’est de ce prix dont il est question..pas un prix monnétaire, mais un prix sociologique...
    Ben voui, c’est comme ça, la population d’aujourd’hui a des envies bien plus supérieures à la population des 30 glorieuses...
    donc pour la gauche, soit faire l’éducation inverse (certains appelllent ça décroissance...???), soit atténuer les violences de l’évolution sociologique...et c’est le chemin pris par tout le monde, les mêmes conneries pour les mêmes résultats...

    Donc Force à Gauche oui, mais il va falloir faire de la rééducation...

    Et je ne vous parle pas des 3-4 Milliards de gens qui ne mangent pas à leur faim...à cause de nous...ben voui, nous avons notre responsabilité...

    Cordialement,

    Ludo

  • AU PICQUET le cricri.... Zou allez, va faire ta liste avec Chevènement le gros facho rose-brun et arrête de nous les briser....

    • Quel haut niveau de consience politique ! C’est sans doute avec de tels discours que tu apporteras des réponses concrètes aux privés d’emplois, à tous les gens qui souffrent , aux travailleurs pauvres et que tu mobiliseras pour le 19 !
      Le contenu des différentes contributions suite à l’interview de Piquet montre que les soutiens de Besancenot sont dans l’impasse la plus totale ! Alors faute d’arguments un peu crédibles ils tombent dans la caricature pour ne pas dire plus ! Affligeant... Mais j’ai le sentiment que la raison l’emportera et que vous pouvez encore vous ressaisir. Alors courage !

    • D’accord avec toi UNITAIRE
      Il faut être conséquent Christian. T’a perdu et en plus t’a mal joué la partie avec le nouveau parti. T’es passé à côté et tu t’obstines. A 50 et quelques balais on commence à laisser la place aux jeunes et on ne fait pas la Mistinguett.
      Prends donc ta décison de rester ou de partir mais cherche pas des faux prétextes stp qui ne feront que nous faire regretter ce gâchis de talent.
      Qu’est ce que c’est que ce PArti de Gauche si ce n’est un regroupement de socialo-patriotes qui sentent pas si bon au regard de leurs amitiés politiques anciennes.
      J’aimerai un peu plus de vigilance de ta part à l’égard de Jean Luc Mélangeons qui élu sénateur sur une liste PS n’en démissionne toujours pas. Cela veut-il dire qu’il est en service commandé ?
      Non bien sûr mais alors belle leçon du non respetc du mandat démocratique alors. De quoi se méfier non ? J’aimerai là que tu sois un peu plus "tatillon" avec ce type d’amis.
      Bon on ne va pas gâcher tout ce qui nous a réuni. Alors Christian on se ressaisi et on en revient à un peu plus de pertinance en construisant enfin du nouveau à gauche.
      9000 ce n’est qu’un début et je t’assure que les nouveaux entrants au NPA savent très bien faire la différence entre nous et les autres ?
      La dissolution de la LCR et la création du NPA voilà un véritable dépassement de soi contraire au narcissisme politique actuel.

    • Quel haut niveau de consience politique ! C’est sans doute avec de tels discours que tu apporteras des réponses concrètes aux privés d’emplois, à tous les gens qui souffrent , aux travailleurs pauvres et que tu mobiliseras pour le 19 ! Le contenu des différentes contributions suite à l’interview de Piquet montre que les soutiens de Besancenot sont dans l’impasse la plus totale ! Alors faute d’arguments un peu crédibles ils tombent dans la caricature pour ne pas dire plus ! Affligeant... Mais j’ai le sentiment que la raison l’emportera et que vous pouvez encore vous ressaisir. Alors courage !

      Arrête je vais pleurer là. C’est trop touchant. Heureusement que vous êtes là ! Comme si au NPA il n’y avait pas de travailleurs, de précaires ,d’exclus, de jeunes etc et que ceux ci étaient tous réfugiés au PCF ou au PDG. Je rigole. Je suis mort de rire là.

      Et puis c’est vrai que Chevènement est un mec qui a beaucoup fait pour le peuple. Beaucoup.

      Et Dupont Aignan, le copain de Chevènement aussi.

      Picquet a mal vieilli il a de bien étranges fréquentations.

      Moi qui pensais qu’en ayant été si longtemps à la Ligue il était vacciné contre le stalinisme....Mais quelle mouche l’a Picquet ?

    • Picquet n’est plus révolutionnaire depuis longtemps, et de fait adversaire public des orientations de la LCR hier, comme du NPA aujourd’hui, au mépris des décisions prises à la majorité.

      Ce n’est pas le premier à devenir réformiste avec les années...On le lui pardonne.

      Ce qui est inadmissible, et révélateur, c’est que dans son interview à l’Huma, il déforme la proposition d’unité du NPA, en se gardant de parler du principal : l’indépendance vis à vis du PS. Face à la crise, le NPA pense qu’il faut une campagne révolutionnaire, anticapitaliste, un engagement solennel de se battre pour le pouvoir des travailleurs, pas pour une nouvelle gauche plurielle décomposée Buffet-Mélenchon-Chevènement- Aubry, sous la houlette de DSK.

      C’est le coeur du débat, dans la proposition du NPA, que veut cacher Picquet, qui vise une place, pas la lutte des classes.

      D’ici Juin, au coeur des luttes, les travailleurs et les jeunes comprendront dans leur majorité que ce n’est pas l’alternance électorale, le caviar des bureaucrates, qui nous évitera la barbarie capitaliste, que c’est la lutte pour le socialisme, le pouvoir des travailleurs, et se détourneront des solutions réformistes. Même sur le plan électoral, en refusant la propositon de campagne clairement révolutionnaire, les directions PC et PG vont au désastre. C’est secondaire, mais puisque c’est leur seul débouché politique (au mépris de toutes les leçons de l’histoire...) ; rappelons que les sondages disent que le NPA est à 9 %. La campagne du front anticapitaliste (NPA et autres) sera plus prêt de 15 % tandis que Buffet-Mélenchon stagneront comme actuellement en dessous de 5 %....

      Déclaration du NPA

      Conformément à la résolution votée à une très large majorité au congrès national de fondation, le NPA renouvelle sa proposition d’alliance unitaire pour les élections européennes de juin prochain, sur la base d’un programme anticapitaliste, affichant le refus de voir les travailleurs et la population de toute l’Europe payer une crise dont ils ne sont pas responsables et défendant des mesures sociales et écologiques qui leur soient favorables. Dès le lendemain de son congrès, le NPA a notamment demandé à rencontrer LO, le PCF, le Parti de Gauche, les Alternatifs, la Fédération...

      La discussion se poursuit avec les Alternatifs.

      LO a annoncé ses candidats sans discussion avec le NPA.

      Alors que les discussions ne sont pas achevées, le PG et le PCF lancent unilatéralement, sous le sigle "front de gauche", leur campagne au Zénith dimanche en annonçant des têtes de listes dans la majorité des régions et en indiquant que des places seraient réservées à d’autres éventuels partenaires, comme le MRC de Chevènement. Qui veut réellement l’unité sait bien que ce n’est pas une bonne méthode pour y parvenir.

      Nous avons rencontré lundi 2 mars une délégation du PG et du PCF, rencontre à laquelle nous avons renouvelé cette offre d’alliance unitaire durable pour la séquence électorale à venir, européennes et régionales (et même au-delà), en toute indépendance du PS. Cette proposition ne convient pas aux dirigeants du PCF et du PG. Se rassembler simplement sur la base du rejet des traités européens est en deçà des exigences radicales qu’il faut affirmer dans les luttes comme dans les élections. Le premier conseil politique national du NPA, qui va se dérouler samedi et dimanche, a inscrit la discussion sur les européennes à son ordre du jour. Il fera le point sur la situation.

      L’exécutif du NPA,

      Le 4 mars 2009

    • Il est dommage que Christian Picquet n’aborde pas la perspective de l’élargissement grandiose du Front de Gauche à ce grand anticapitaliste qu’est Chevènement.

      Chrisian Picquet est pour un accord durable dans la rue et dans les urnes, et accuse le NPA de se préparer à rater la première marche, celle qui permettrait de lancer la dynamique. Sauf que le Front de Gauche refuse de s’engager pour les régionales : normal, la direction du PCF s’apprêtant d’ores et déja à lutter contre l’hégémonie du PS en s’alliant avec lui neuf mois après les Européennes.
      Alors, ne pas rater la première marche pour pouvoir chuter de plus haut ?

      Simple prétexte, la question du nucléaire, alors que la crise écologique a manifestement pris un tour nouveau sept ans après l’accord avec LO en 2002 ?

      Il faudra nous expliquer pourquoi la mobilisation sociale a besoin d’un débouché politique avec une alliance Front de Gauche / NPA/ Chevènement ?
      aux Européennes, et avec une alliance PCF / PS / Parti de Gauche ? neuf mois plus tard. A moins de considérer que d’ici là le PS se sera converti dare-dare à l’anticapitalisme. Ou à moins que la configuration des régionales n’ait que peu de choses à voir avec la nécessité d’un débouché politique, et beaucoup avec quelques places au chaud dans les conseils régionaux, après s’être refait une petite santé électorale aux Européennes.

      Mais cette question, Christian Piquet n’est pas là pour y répondre, il est là pour l’occulter. Qu’il prenne garde quand même dans son ascension de l’escalier à ne pas se prendre les pieds dans un tapis flottant nommé Chevènement.

    • Bayrou ne viendra jamais dans un rassemblement de gens de gauche, il ne peut que rester à droite et défendre la classe à laquelle il appartient ;
      Faire la nique au ps en se rassemblant n’est plus une utopie et encore moins une illusion alors concrétisons dans un mouvement qui porte des valeurs à gauche.
      Alain 04 .

  • Les conditions minima d’alliance ne sont pas réunies à gauche et le duo PCF-PdG continue de diviser la résistance au capitalisme et joue le jeu de sarko et du PS.

  • Jean-Pierre Chevènement, en campagne pour les élections de 1986 et 1988, il demande à la gauche de ne pas "s’alarmer parce que des gens qui votaient à droite pourraient la rejoindre."

    Dans son livre L’Ardeur nouvelle, Charles Pasqua fait un procès en règle du socialisme, mais décerne un "bon point" à M. Chevènement. Après la défaite des élections législatives, celui-ci revient à la charge et explique que "le paysage politique a changé, l’union de la gauche est derrière nous". Il faut admettre "toutes les recompositions possibles", précise celui qui sera bientôt ministre de la défense.

  • Jean-Pierre Chevènemen

    En 1984, ministre de l’éducation nationale, il ne cesse d’entretenir ses relations à droite.

    Pour désamorcer la crise scolaire, il est discrètement aidé par le rédacteur de la Ve République. "Les conseils très fins de Michel Debré m’ont évité de tâtonner", confiera-t-il plus tard. Il participe avec Marie-France Garaud L’une des fondatrices du RPR, aujourd’hui au RPF de Charles Pasqua à un colloque sur "l’identité allemande" à Berlin. Au colloque sur "l’identité française" organisé en 1985 par le Club de l’Horloge Un club qui sert de passerelle entre la droite et l’extrême droiteson nom ne cesse d’être évoqué et cité.

    http://www.asile.org/citoyens/numer...

  • Une majorité des participants au congrès fondateur du NPA, les 6, 7 et 8 février 2009, ont rejeté le texte présenté par la sensibilité se déclarant en faveur des listes unitaires. Mais 16 % des délégués, soit un sur six, l’avaient voté. Dans l’entretien que nous publions, Christian Picquet soutient que rien n’est joué au sein de sa formation Il se dit prêt à prendre ses responsabilités si le NPA persiste à commettre « un faux pas irrémédiable ». Entretien.

    Mensonge, il suffit d’aller aux textes :

    la majorité du NPA a été pour l"unité sur des bases acceptables, tandis que Piquet n’a pas defendu une position permettant d’avancer dans les discussions avec le PCF et du PdG , s’alignant sur les positions de ces deux partis en ne menant pas bataille pour qu’un accord utile au mouvement des travailleurs soit passé.

    Là apparemment il annonce qu’il va faire campagne pour le PCF et le PdG....

    Les textes sont connus et prouvent le mensonge qui précède l’entretien .

    Il suffit d’aller aux textes de congrès de ce parti et c’est d’ailleurs l’esprit qui a mené le NPA dans les discussions avec les autres partis...

    ce n’est pas lepetit livre rouge et un texte finalement très arrangeant qui est sorti majoritaire au NPA, donc extrait, démontrant les mensonges de l’huma et le baratin peu crédible de Piquet là dessus :

    Le congrès fondateur du NPA est favorable à un accord durable de toutes les forces qui se réclament de l’anticapitalisme, un accord qui pourrait donner un élan supplémentaire aux mobilisations et aux luttes pour faire payer leur crise au patronat, aux banques et aux gouvernements tant à l’échelle nationale qu’européenne.

    Tout en encourageant la lutte contre la politique de la droite sarkozyste malgré les démissions de la direction du PS, un tel accord porterait avec plus de force le projet d’une Europe des travailleurs et des peuples. Le NPA entend agir comme force d’unité et est prêt, de façon publique, à en explorer immédiatement et sans exclusive les voies, y compris pour les élections européennes, en particulier avec les forces avec lesquelles nous avons mené campagne aux dernières élections municipales.

    Cette unité, nous la souhaitons féconde et utile à une montée des luttes tant sociales, écologiques que politiques. C’est dans cette perspective qu’il convient d’en définir le cadre :

    1) Une unité sur un contenu réel qui développe les raisons pour lesquelles nous avons combattu le TCE, qui couvre à la fois les questions sociales et écologiques, tout comme les questions démocratiques. La crise est venue souligner la pertinence de notre combat. L’unité doit porter un projet anticapitaliste au contenu précis en rupture avec le système qui réponde aux besoins de la population.

    2) Une unité qui doit se retrouver sur le terrain, dans les luttes sociales et écologiques, contre la casse sociale, contre le démantèlement du droit du travail et des services publics, contre le productivisme, la marchandisation du vivant, pour la sortie du nucléaire. La crise du capitalisme exploiteur et productiviste est une crise de civilisation que la démarche électorale seule ne pourra résoudre.


    3) Une unité qui ne soit pas un cartel électoral sans lendemain
    mais un instrument pour les luttes des travailleurs, et qui ne se limite pas aux élections européennes, mais s’étende aux élections régionales qui suivent de quelques mois à peine, toujours dans l’indépendance vis-à-vis du PS, parti qui, par son programme et sa pratique, s’inscrit dans la gestion du capitalisme et a renoncé à toute transformation sociale.

    Il n’y a pas photo sur le sens du texte, c’est bien d’unité qu’il s’agit.

    Et tout le monde aura compris que le duo PC-PdG rejoint par Piquet (son courant ça sera plus difficile et encore moins ceux qui ont voté pour une alliance sans question aux Européenne, vu ce qu’on apprend maintenant des alliances avec le MRC et maintenues avce le PS) ne veut pas d’union au dela de quelques mois...

    Dommage....

  • "Christian Piquet militant du NPA", elle est vraiment très bonne celle là !!! Il a pris sa carte la veille du congrès fondateur et d’ailleurs c’est ce qui lui a valu de ne pas pouvoir être candidat à la direction, vu que pour être candidat, il fallait être présenté par un comité de base et militer dans un comité de base !!! Et lui, ben il était présenté par lui même et sa cour !!! je suis morte.... de rire !!!