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Une crise totale

Publie le samedi 11 avril 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

Le capitalisme s’enfonce profondément dans la crise. Ses places financières sont désorientées. La panique s’empare de ses institutions. Le profit et la croissance sont en baisse. Le chômage et la misère sont en hausse. La nature est saccagée et l’espèce humaine menacée. Ses experts, ses théoriciens et politiciens ne savent plus à quel saint se vouer.
Économique, sociale, écologique et morale, la crise du capitalisme est totale. Créé par l’homme, ce système est en train de se retourner contre lui comme les puissances maléfiques se retournent contre leurs magiciens. Les hommes et les femmes, qui ont fait et font leur histoire, paraissent, déroutés, désenchantés et dépassés. Ils assistent impuissants à leur lente destruction ainsi que celle de leur environnement. Ils constatent effarés, malgré l’idéologie dominante qui tente de masquer la réalité, les ravages du capitalisme. Mais les hommes qui ont produit ce système sont également capables de se dresser contre lui et le dépasser.

« Tous les indicateurs arrivent au même résultat : la crise est beaucoup plus profonde que prévu » titrait le journal Le Monde(1). Parmi ces indicateurs la destruction d’emplois par les entreprises qui licencient à tour de bras demeure la première et la plus angoissante de toutes les préoccupations. Plans de restructuration, plan sociaux, chômage partiel, chômage technique et chômage tout court, cette richesse dans le vocabulaire masque une misère insoutenable pour des millions d’hommes et de femmes. Suicides, dépressions, désespoirs, angoisses et souffrances sont les conséquences directes de cette crise.
Dans ce système, l’individu est réduit à l’état de marchandise qui se vend et s’achète sur le marché du travail. Thomas Hobbes dans son Léviathan disait « la valeur d’un homme, son estimation, est, comme pour toutes les autres choses, son prix, c’est à dire exactement ce qu’on en donne pour l’usage de sa force » (2). On peut ajouter pour l’usage de sa force de travail. Mais celle-ci, la seule qui intéresse le capitaliste, est soumise aux aléas de l’économie. On peut donc s’en passer lorsque son usage devient inutile. On la jette comme on a jeté les salariés de la Camif, de Texas Instrument, de Sanofi, de la Redoute, de Total, de Sony, de Continental, de Rhodia et tous les licenciés de toutes les entreprises et de tous les pays. Le salarié c’est à dire le producteur et tout ce qu’il représente, est ainsi réduit au prix de sa force de travail. Le capitalisme méprise l’homme, le rabaisse à l’état d’article de commerce. Il est nié, il n’a pas de place dans ce système. Seule compte la réalisation maximale du profit. L’homme est ainsi amené, par ce processus de déshumanisation, à servir l’économie dont il n’est finalement qu’un simple rouage.

Un système qui méprise l’homme ne peut respecter la nature.

La course effrénée au profit, le fonctionnement même de ce système sont en profonde contradiction avec la nature. Les problèmes écologiques sont donc inséparables du mode de production capitaliste. Celui-ci est basé sur l’exploitation de l’homme et de la nature : « La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse ; la terre et le travailleur » (3).
L’homme évidemment fait partie de la nature tout en se distinguant d’elle. Il la transforme pour satisfaire ses besoins. L’homme par son activité transforme les matières fournies par la nature pour les rendre utiles à son propre usage. Mais dans le système capitaliste, la transformation de la nature n’a pas pour objet la satisfaction des besoins humains par la création des valeurs d’usage (valeur utile), mais la production de marchandises destinées à être échangées entre elles (valeur d’échange) pour réaliser un profit maximum. Il faut préciser que le profit est non seulement la raison d’être de ce système, mais aussi une fin en soi. Le procès de production peut donc se répéter à l’infini. Or les ressources naturelles ou tout du moins une partie d’entre elles sont finies.
Les problèmes écologiques sont intimement liés au mode de production capitaliste.
Ce n’est pas un hasard si les patrons des secteurs, entre autres, de la chimie, de la construction automobile, de l’agroalimentaire, de la pêche industrielle, etc. sont systématiquement et farouchement hostiles à tout accord sur l’environnement mettant en cause, même partiellement, leurs marges bénéficiaires.
Détacher ces problèmes de leur contexte économique, social, et historique est une chimère et par-dessus le marché une absurdité.
Aucune conférence, aucun accord, aucun forum, aucune convention ni aucun protocole ne peut mettre fin au « massacre » de l’environnement sans remettre en cause le système lui-même. C’est ce qui explique d’ailleurs, et dans une large mesure, l’échec de ces rencontres et engagements internationaux. Le dernier en date est le Forum mondial de l’eau qui s’est achevé à Istanbul le 22 mars 2009. Ce Forum a réuni 25 000 participants de 192 nationalités. Tout le monde ou presque était présent : entreprises privées, délégations ministérielles, ONG, organisations internationales, associations agricoles etc. etc. Eh bien tout ce beau monde, après de longues palabres, a laissé derrière lui une déclaration finale qui satisfaisait les participants, mais vide de tout sens. Un échec de plus ! (4). Il y aura d’autres protocoles, d’autres accords, d’autres rencontres et...d’autres échecs.
Le « développement durable » ou « soutenable » n’est, lui aussi, qu’un gadget qui permet de faire durer le système et de le soutenir. L’ancien PDG de Renault, Louis Schweitzer, ne déclarait-il pas dans le mensuel « Enjeux Les Echos » en décembre 2004, « le développement durable n’est ni une utopie ni même une contestation, mais la condition de survie de l’économie de marché ». Par économie de marché il faut entendre le capitalisme. Il n’est qu’un simple slogan publicitaire rentable pour les entreprises.

En crise totale, le capitalisme donne et continue à donner de belles leçons à celles et ceux qui cherchent encore dans ce système une quelconque morale. Il suffit de voir dans quel état de déconfiture et de faillite sont toutes les valeurs de la bourgeoisie aujourd’hui sans revenir aux guerres terribles, aux crimes innombrables et aux scandales multiples du passé. Des principes comme la démocratie, les droits de l’homme, la séparation des pouvoir, la liberté de la presse etc. s’effondrent les uns après les autres sinon en théorie du moins dans la pratique(5).
Le capitalisme foule aux pieds chaque jour qui passe toute la morale bourgeoise c’est à dire cette immense hypocrisie parée de toutes les vertus. Or comme disait Aristote il y a très longtemps « la richesse, loin d’être la récompense de la vertu, dispensait d’être vertueux » (6).
La crise économique a fait sortir de l’ombre les pratiques les plus sordides et les a projetées dans la lumière la plus éclatante. Parachutes dorés, retraites chapeau, actions gratuites, primes, bonus et autres stock-options sont ainsi distribués allègrement aux dirigeants des entreprises en contre partie des licenciements des salariés et des millions voire des milliards d’euros offerts généreusement par le gouvernement Sarkozy !
Au moment même où des millions d’hommes et de femmes criaient leur colère dans la rue contre le chômage et la baisse de leur pouvoir d’achat, fruit de la politique de classe de ce gouvernement, l’Assemblée nationale a reconduit pour 2009 le bouclier fiscal et a écarté toute taxation des hauts revenus. C’était le 19 mars 2009, le jour de la grève générale !
Il faut préciser que les contribuables les plus riches ( patrimoine de plus de 15,5 millions d’euros), ont reçu au titre de 2008 comme restitution d’impôt, grâce à ce bouclier fiscal, un chèque moyen de 368 261 euros du fisc (7). Mais ce bouclier n’est qu’un cadeau pour les riches parmi tant d’autres. La loi du 21 août 2007 en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat, dite loi « TEPA » ou « paquet fiscal » prévoit d’autres offrandes à « la divinité patronale » : diminution de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), allègement des droits de succession etc. Concernant l’ISF, le gouvernement s’achemine progressivement vers sa suppression purement et simplement(8).
La fraude fiscale n’est pas en reste.Total, Michelin et Adidas font l’objet d’une enquête pour blanchiment de fraude fiscale ». Selon Le Parisien, ils possèderaient des « comptes au Liechtenstein détenus par des Fondations liées aux trois groupes français »(9). Ainsi va la morale bourgeoise !
Ce qui est vrai pour la France est également valable pour tous les pays ou règne cette ardente et insatiable soif du profit. Car il s’agit d’un fonctionnement « naturel » du capitalisme. Les lois et mesures adoptées par les Etats pour le « moraliser et le moderniser », comme le décret Fillon par exemple, non seulement sont ridicules, mais permettent de renforcer le capitalisme en donnant l’illusion qu’il est « réformable ».

Mais, un léger vent d’espoir souffle sur la planète. Des hommes et des femmes relèvent la tête et se mettent en mouvement contre ce système. Des luttes éclatent un peu partout. De Pointe-à-Pitre au Caire, de Mexico à Tokyo en passant par Athènes et Berlin. En France, et sans parler des combats quotidiens menés par les salariés contre leurs patrons,des millions de citoyens se sont mobilisés, entre autres, contre le chômage, c’est à dire le produit le plus authentique de la crise et, partant, du capitalisme.
Au sommet du G20 à Londres, très nombreux étaient les citoyens qui manifestaient au cœur du quartier des affaires et devant la Banque d’Angleterre. Tout un symbole ! Malheureusement un homme est mort dans cette contestation anticapitaliste. La police veille et protège les banques et les banquiers bras financier de ce système ! Sarkozy, lui, est « heureux », et trouve que le sommet a été « au-delà de ce que nous pouvions imaginer »(10).
« Nous allons mettre au défi le capitalisme. Nous voulons montrer qu’il y a de meilleurs moyens de faire marcher le monde. Parce qu’ils ont complètement déconné. Le capitalisme se meurt, il se ronge lui-même » déclarait un manifestant de Londres(11).
A Strasbourg, ville assiégée, les citoyens ont massivement manifesté contre cette organisation guerrière, bras armé du capital.
Partout où les représentants de ce système se présentent, ils trouvent en face d’eux des hommes et des femmes déterminés à lutter contre le capitalisme. Autant les premiers se terrent dans leur bunker, autant les seconds se montrent au grand jour.

En ce début du 21ème siècle, le monde connaît un niveau de développement scientifique, technique, médical etc. jamais atteint dans l’histoire de l’humanité. Pourtant, ce système créé par les hommes mais qui se situe au-dessus d’eux, provoque encore leur malheur et peut être leur perte. Mais ce système est en crise totale et de plus en plus contesté. C’est une occasion historique offerte aux hommes pour qu’ils songent à le remplacer.

Mohamed Belaali


(1) Le Monde du 21 mars 2009, page10.

(2) T. Hobbes « Léviathan », cité par K Marx dans « Salaire, Prix et Profit ».

(3) K. Marx, Le Capital. Tome 1, livre premier, section IV.

(4) Le Monde du 24 mars 2009

(5) Mohamed Belaali, « L’illusion d’une démocratie ».http://bellaciao.org/fr/spip.php?article80105

(6) Cité par P. Lafargue dans « Le déterminisme économique de Marx ». 1909.

(7) Les Echos http://www.lesechos.fr/patrimoine/impots/300337773-impots---le-bouclier-fiscal-est-maintenu.htm

(8) http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/04/03/une-baisse-de-l-isf-serait-envisagee-pour-ceux-qui-investissent-dans-des-pme_1176083_3234.html

(9) http://www.leparisien.fr/faits-divers/michelin-elf-et-adidas-dans-le-collimateur-de-la-justice-31-03-2009-460351.php

(10) http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/04/02/g20-plus-de-1-000-milliards-de-dollars-pour-la-relance-et-l-aide-aux-institutions-financieres

(11) http://fr.euronews.net/2009/04/01/g20-londres-capitale-de-la-contestation/

Messages

  • Rectifications des prévisions de la contraction du PIB irlandais pour 2009,

    Ce n’est pas -6.75%, ça serait -7.7%

    Le déficit budgétaire ne sera pas de 10,75% mais serait de 12.75%
    (N.B. : les critères de l’UE étaient d’un maximum de 3%.....)

    Le FMI prévoit maintenant un recul de 5% du PIB de l’Allemagne,
    le recul en Janvier était estimé à -2.25% par le gouvernement et -2.5% par le FMI.
    En 2 mois la prévision a doublé le déficit.
    Il est temps de clore l’année, en Mai par exemple....

    Avant-hier le gouvernement japonais a présenté son 4e plan de relance de l’économie en un an.
    Les financiers et banquiers de l’archipel ont le fond du gosier qui baigne, à tel point que ça déborde....
    Rappelons que le PIB japonais s’est contracté de 12% sur un an en rythme annuel en janvier.

    Par ailleurs les ventes d’automobiles au japon se sont écroulées de 56% sur le marché intérieur et de 64% à l’export en février....la production sur l’exercice 2009-2010 se situant à son plus bas niveau depuis 32 ans .
    Le plan de relance japonais est ciblé particulierement sur l’automobile

    Nos amis espagnols :
    Taux de chômages estimés et révisés à 20% pour 2010 !
    Un déficit public au delà des 8.5% en 2009 et 2010 (ah les 3% !)
    Recul de 22% de la production industrielle (l’industrie espagnole est très puissante et dynamique)

    Tovaritchs !
     7% de PIB pour le seul 1er trimestre 2009 (plan de relance itou itou)
    plus de 1.000 entreprises ont annoncé le passage à des journées de travail écourtées ou ont mis leurs employés en chômage technique.
    D’après les données de l’Association nationale des producteurs d’alcool, au premier semestre 2008, les Russes ont bu 716 millions de litres d’alcool.
    10 000 personnes décèdent chaque année d’alcools frelatés
    Le chômage est devenu une des plus grandes craintes des russes
    La Russie est à peu près la 11eme économie du monde en utilisant les critères classiques (qui ne renvoient pas à la vraie richesse).

    Mangeurs de grenouille
     3.5% de PIB
    Déficit de 8% (et hop !)

    United couillons of america (
    Pendant qu’Obama et le G20 promettaient de moraliser le capitalisme, la Maison-Blanche prenait en cachette des initiatives destinées à mettre du baume au coeur de Wall Street.
    Alors que les grands de ce monde, Barack Obama en tête, ont voulu nous faire croire que le sommet du G20 de Londres s’est achevé sur une « moralisation du capitalisme », à Washington, l’administration Obama et le Congrès américain mijotaient des mesures contradictoires qui ont torpillé les pieuses promesses du communiqué final des vingt pays les plus puissants de la planète.

    Ca gueule ..........

    Seules l’Inde et la Chine ont encore des prévisions de croissance positives pour 2009.

    Il ne s’agit pas là de compiler les choses, mais de souligner que malgré les braiements des spéculateurs boursiers, les prévisions sont sans cesse rectifiées à la baisse, mois à mois, encore maintenant.
    L’encre des nouveaux cadeaux collectifs aux FMI scélérat, à la banque mondiale scélérate, etc, à peine sèche, les proclamations de travailler coordonner à peine éteintes que les bourgeoisies de chaque état ont continué leurs logiques de concurrences et de trahisons les unes contre les autres dans une situation où la planète continue de basculer dans la dépression.

    Quelques patrons retenus .... Hum ....

    • "Quelques patrons retenus .... Hum ...".

      La lutte des classes se déploie et se développe sous nos yeux.Violence sociale patronale contre violence sociale salariale. Le capital et le travail sont en confrontation quotidienne. Indemnités chômage d’un côté et millions voire milliards d’euros de profit de l’autre. Misère pour les travailleurs et richesse pour les employeurs etc.

      Mais les salariés sont seuls ou presque.

      Où sont les directions des organisations qui se réclament des travailleurs ?

      M.B

    • Mais les salariés sont seuls ou presque.

      Ils ne sont que 85% de la population active....(...)

    • "Mais les salariés sont seuls ou presque" sur le plan politique et non statistique évidemment.

      Les salariés représentent aujourd’hui plus de 90% de la population active (actifs occupés plus les chômeurs). Mais cela ne suffit pas pour engager une lutte efficace contre le capital. Le soutien politique clair et ferme des organisations se réclamant des travailleurs est indispensable. C’est ce qui fait défaut aujourd’hui.

      M B

    • Dans le cadre de la discussion sur la crise capitaliste, son accentuation inexorable qu’on constate, la place de la riposte de la classe ouvrière sur tous les terrains, se pose.

      .... Citation :
      ".../... Le soutien politique clair et ferme des organisations se réclamant des travailleurs est indispensable. C’est ce qui fait défaut aujourd’hui.../... "

      Oui, le soutien politique clair et ferme est indispensable, mais il n’existe pas trop au concret, ce qui fait douter fortement de la nature de ces organisations.

      Car les problèmes rencontrés ne se résument pas à des questions d’orientations d’organisations politiques ou syndicales, mais également à des questions de reconstruction.

      Tout est à reconstruire, faire main basse sur ce qui marche encore, clopin clopant dans le mouvement ouvrier , syndicats, partis, associations, ... puis restructurer pour mettre tout ça en ordre de bataille.

      Les données objectives planétaires indiquent une énorme poussée numérique, et en pourcentage, de la classe ouvrière, au sens large du terme.

      Cette poussée est faramineuse et je pense que maintenant cette classe est majoritaire nette sur la planète, la classe paysanne a sérieusement reculée dans les pays qu’on disait du "tiers monde" avant, les autres classes, petite-bourgeoisie, etc, ont été laminées dans la nouvelle poussée d’avidité de la bourgeoisie .

      Les couches les plus hautes de la classe ouvrière essuient également le feu de l’avidité de la bourgeoisie et sont prolétarisées ai pas de charge ...

      bref, non seulement la classe ouvrière, au sens large du terme, a grossi en proportion de la population au point d’être hégémonique largement, mais toutes les autres classes et morceaux de classes ont subi une coupe jivaro de la part de la bourgeoisie.

      La course à l’avidité de la bourgeoisie, sa croyance politique d’être dans le cadre de la fin de l’histoire, que son pouvoir était définitivement assis, l’a conduit à beaucoup de témérité au point de ne plus se rendre compte que pour avoir une base sociale assez large face à la classe ouvrière il lui fallait des concessions à d’autres classes, fragments de classe, ...

      Nous sommes dans cette situation où, même dans le cadre des vieux pays industriels, la classe ouvrière, au sens large du terme, a accentué sa progression.

      Cette poussée butte maintenant dans le cadre d’une formidable crise capitaliste.
      Les deux classes sont de plus en plus face à face, sans médiations, sans couches amortissantes,... Même les nomenclaturas sociales et politiques intermédiaires sont mises en demeure de quitter leurs positions intermédiaires pour rejoindre le camp capitaliste sous peine d’être mises au pain sec et à l’eau.

      Détail :
       Il existe un formidable chantage implicite de la part de la bourgeoisie contre les nomenclaturas syndicales , vous vous soumettez où on coupe les vivres ! La bourgeoisie en plus n’a aucun état d’âme , après avoir usé FO, elle est passée à la CFDT et maintenant joue également sur la CGT ;
       L’évolution du PS est également dans ce cadre, une nomenclatura qui ne peut plus rester entre deux classes, se nourrissant d’un côté des prébendes de la bourgeoisie et de l’autre contrôlant les couches sociales par ses capacités à partager des miettes octroyées. Quand les miettes disparaissent, l’existence du PS comme appareil nomenclaturiste intermédiaire ne se justifie plus . C’est ainsi qu’il faut comprendre l’évolution du PS.

      Revenons à nos moutons :

      La puissance numérique de la classe ouvrière devrait peser de plus en plus mondialement, comme dans chaque état (d’où la concentration des moyens médiatiques et policiers par la bourgeoisie, .... et sa haine du net, qui est un trou dans son contrôle exclusif des pensées des hommes et femmes).

      La classe ouvrière moderne, est moins concentrée dans de grandes usines peu automatisées, mais de plus en plus , pour les parties les plus ouvrières, au sens restreint là, dans des productions sur-mécanisées, automatisées à l’extreme, impliquant moins de concentrations humaines et avec une immense productivité.

      A l’autre bout, dans les secteurs les moins ouvriers au sens ancien du terme, mais très prolétarisés, la classe ouvrière a gagné en densité géographique ce qu’elle perdait en concentration dans de grandes usines.

      Des modes d’organisation renvoyant à une classe plus éparpillée dans des unités sur-productives, des tâches beaucoup plus intellectuelles qu’avant, impliquent une reconstruction entière du mouvement ouvrier dans le feu des batailles sociales pour qu’il puisse d’un côté reconstruire un mouvement ouvrier large, syndical et associatif, secréter des forces politiques en son sein d’un autre côté qui aident les travailleurs dans leur conquête du pouvoir.

      Dans les débris de partis des travailleurs que nous avons actuellement , une partie pousse implicitement (et des fois explicitement) à tourner le dos à ces tâches en emmenant les batailles vers des objectifs de l’état bourgeois : tourner les combats de re-mobilisation du prolétariat vers les entonnoirs électoraux.
      Les élections, quand elles ne sont plus qu’un but, servent à essayer de faire revivre des frankensteins nomenclaturistes, alors que la bourgeoisie n’en veut plus et que, d’un autre côté, ceux-ci ne peuvent plus servir à la classe ouvrière.

      C’est ainsi que la question de savoir si la continuité d’une alliance avec le PS ( cf nomenclatura passée completement du côté de la bourgeoisie et ayant perdu toute utilité d’intermédiaire entre bourgeoisie et prolétariat , du point de vue des deux classes en présence, c’est l’explication de la crise languissante de ce parti depuis la mort de Mitterand) est tolérable ou pas , prend, vu ainsi, une signification particulière.

      La question électorale ne peut être sous-estimée, ne serait-ce que parce que les illusions électorales dans le cadre de ce système dans le prolétariat sont encore immenses.

      Mais elle prend tournure particulière par rapport aux tâches de reconstruction actuelles.

      L’exigence à avoir des partis se réclamant encore du mouvement ouvrier c’est de leur demander de mettre au service de la mobilisation et la reconstruction du mouvement ouvrier leurs campagnes électorales.

      Il n’y a pas d’objectif politique supérieur à cela.

      Et non que le mouvement social, le mouvement ouvrier servent à la promotion d’une nomenclatura, ou d’appareils agonisants cherchant à se reconstituer nomenclaturas, qui sont une impasse du point de vue des interets de la classe ouvrière comme d’ailleurs ne permettront pas à la bourgeoisie de s’en satisfaire non plus.

      Les objectifs de reconstruction d’un mouvement puissant et vaste, expression d’une classe profondément révolutionnée par les restructurations du capitalisme, sont vitaux et se déroulent dans une période de crise extrême provoquée par le capitalisme et son avidité naturelle.

      Nous avons déjà eu une série d’indices ces dernières années sur les conditions des batailles, ce qui marche et ne marche pas.

      De grosses mobilisations sociales ont commencé à déplacer lentement d’autres couches de la classe ouvrière dans beaucoup de pays, l’expérience inédite du LKP agissant comme un front social soudé, hégémonique de par son influence sur une société , qui, par sa détermination a brisé le front de la bourgeoisie en plusieurs morceaux lors du mouvement, d’énormes couches de la jeunesse ont pris conscience dans de très grands mouvements de leur destin dans une classe (et ce sont mobilisées souvent à ce titre), en France, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Irlande, des révoltes explosives en Islande, en Lettonie, en Bulgarie, en Roumanie, la réactivation de l’incroyable d’une occupation d"’usine aux USA (qui attire légitimité dans la population au point où Obama est obligé de se courber devant), des révoltes ouvrières secouent la Chine depuis un moment et, enfin, le mouvement coréen par ce qu’il nous a appris de l’importance de l’existence d’une petite faille dans le dispositif de propagande bourgeois qui fait voler en éclats la légitimité du pouvoir...

      Le LKP a prouvé plusieurs choses, notamment qu’une classe ouvrière pouvait être hégémonique, en soi et pour soi , dans une société sans grandes usines et avec une gigantesque armée de réserve en chômeurs. Il faudra certainement autre chose pour aller plus loin, mais déjà cette leçon existe (une partie des précieuses leçons à en tirer sont là).

      Cette démonstration est précieuse, il y a la possibilité de mobiliser un énorme mouvement social, sous direction explicite de la classe ouvrière (au sens large du terme) sur des territoires où n’existent pas de grandes usines, ni de grandes concentrations de travailleurs dans un cadre productif particulier.

      Une des raisons de la faiblesse du mouvement ouvrier en France vient, outre de ses vieilles habitudes de bureaucratisme , son vieillissement important, du fait qu’il y a des pans entiers nouveaux de la classe ouvrière où il n’est plus, pendant que sa tradition et ses habitudes d’organisation sont marquées par des couches sociales de la classe ouvrière qui n’existent plus (des usines de dizaines de milliers de travailleurs ) et également (paradoxe) pour le PCF par un affaiblissement des appuis ruraux qu’il avait conquis après la résistance par la liquidation de la paysannerie.

      L’émergence d’une classe ouvrière précaire, jeune, numériquement énorme, à fort niveau d’instruction, qui s’est frottée déjà dans des mouvements de jeunesse aux batailles de classe (en agissant sur son destin de futurs travailleurs) impose une reconstruction du mouvement ouvrier, de ses organisations syndicales, associatives et politiques, qui tienne compte de cette filiation.

      Le débat est ouvert.

  • RAS LE BOL !!!
    De cette société, de ses dirigeants qui exploitent les citoyens !

    RAS LE BOL !
    De cette économie à la dérive pour certains, mais pas pour une minorité !

    RAS LE BOL !
    De tous les conflits créés pour servir des causes guerrières !

    QUAND POURRONS-NOUS VIVRE TOUT SIMPLEMENT ?
    VIVRE ET NON SURVIVRE !

    LA SOCIETE, ET TOUS SES SYSTEMES POLITIQUES DEMONTRENT AUJOURD\\\\’HUI QUE NOUS DEVONS FAIRE LE CHOIX DE VIVRE INDEPENDANT.

    REAPPRENONS A CULTIVER REAPROPRIONS NOUS LA TERRE !

    • Bonjour,

      "REAPPRENONS A CULTIVER REAPROPRIONS NOUS LA TERRE !"

      Oui, oui, je suis d’accord, de ce pas sur ma fenêtre du 10eme étages dans mon h.l.m., je vais me réapproprier la terre.

      Trop fort je ni avais pas pensé avant.

      Le capitalisme a déjas gagné, nous somme embourbés dans le capitalisme.

      Quizz et analogie,

      Votez : il nous faudras une semaine pour changer de système.

      Révolution : il nous faudras 7 jours pour changer de système.

      Criie, craaaque, boumm, huuue, et hop ! comment changé de système dans la continuité.

      Amicalement Hyoo