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Un « front » au périmètre réduit

Publie le dimanche 12 avril 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

Un « front » au périmètre réduit

Le « Front de gauche » n’a finalement que le PCF et le Parti de gauche comme principales composantes.

Le paysage électoral pour les européennes de juin se dessine peu à peu. Le « Front de gauche » ne sera finalement constitué que du PCF, du Parti de gauche (PG) dirigé par Jean-Luc Mélenchon et de quelques dizaines de camarades issus du courant « Unir » de l’ex-LCR. Les discussions unitaires avec le MRC de Chevènement, les Alternatifs, Lutte ouvrière ou le NPA, ont toutes échoué.

En guise d’explication, les responsables du « front de gauche » fustigent l’esprit de « boutique » et l’irresponsabilité qui animeraient les partenaires pressentis. La gauche radicale serait partagée en deux : d’un côté, les unitaires, raisonnables, qui veulent un débouché politique aux luttes ; de l’autre, les sectaires, qui ne pensent qu’à leurs intérêts d’appareil… Mais la réalité est plus complexe. Notre proposition unitaire - refusée par le PCF et le PG - visait à nous rassembler de façon durable, dans la rue et dans les urnes, sur la base d’un plan d’urgence anticapitaliste et antiproductiviste. La situation nécessite plus qu’un « coup électoral » (expression de Mélenchon). Il s’agit de renouveler radicalement l’offre politique, de défendre un programme politique inédit, jamais mis en œuvre. Hors de question pour le NPA de soulever des espoirs et de les voir mourir demain dans le réalisme de gestion. Si le NPA s’est constitué, c’est parce qu’il est animé d’une volonté farouche de changer durablement les rapports de forces au sein du monde du travail, en faveur d’une gauche radicale, anticapitaliste et antiproductiviste. Cet objectif politique est ambitieux. Il ne se résume pas à une élection. C’est pour cela que nous avons proposé, à tous les partenaires, une alliance durable qui aille au moins jusqu’aux régionales de mars 2010 et, pourquoi pas, au-delà.

Pourquoi les dirigeants du PCF et du PG n’ont-ils pas répondu « banco » ? Silence radio. La raison inavouée, c’est de ne pas vouloir remettre en cause une collaboration, durable justement, avec les dirigeants socialistes, au sommet des grandes institutions, conseils régionaux, conseils généraux, mairies des grandes villes, gouvernement, où les équipes « Union de la gauche » mènent des politiques qui ressemblent souvent à s’y méprendre à celles de la droite. A trop vouloir laisser cette question essentielle dans l’ombre, l’union PCF-PG n’a réussi à englober ni le MRC de Chevènement, qui veut rassembler toute la gauche - PS compris -, ni les Alternatifs et le NPA, qui prônent l’indépendance totale vis-à-vis du social-libéralisme.

Ainsi, le périmètre du « front » est limité, malgré les artifices des dirigeants du PCF et du PG, qui essayent désespérément de faire croire que des pans entiers du NPA les rejoindraient. Nous ne tomberons pas, pour notre part, dans le petit jeu qui consisterait à comptabiliser les transfuges… Quant à notre campagne, elle sera dirigée contre Sarkozy, les capitalistes et ceux qui les servent. Pas contre le « Front de gauche ».

Messages

  • Pas avec ceux qui n’arrivent pas à couper le cordon avec le PS en tout cas...

    C’est bien une des principales raisons, que tout le monde connait maintenant, du fait qu’il n’y a pas eu d’unité. Tout est public maintenant, y compris les pressions du PC pour que le parti de gauche ne rencontre pas tout seul le NPA . Y compris les oukases du PCF contre la Fédération (parce qu’il y avait dedans des membres du PCF, condition non-mise par le NPA pour Picquet, et pourtant...).

    Allons-y, recommençons l’union de la gauche , re-belote.

    Il y aura peut-être un succès électoral, mais il y avait eu déjà plus de 50% il y a 28 ans de cela, avec les résultats que l’on sait. L’histoire est un peigne pour les chauves.

    Qu’est-ce qu’il y a de nouveau dans ce front qui refuse de rompre avec le PS et, pour cela, refuse de s’engager plus loin qu’aux Européennes ?

    Cette élection est une bonne élection pour qui la remet à sa véritable place : l’occasion de mener propagande pour la révolte et la mobilisation sociale, outre que de porter une critique radicale du capitalisme.

    Pas comme une fin, et encore moins en essayant de faire croire que c’est le débouché politique de batailles sociales !

    Les Européennes sont d’ailleurs de plus en plus, pour moi, une diversion diviseuse, usant inutilement des forces qui manquent par ailleurs pour faire plier la bourgeoisie.

    Car pour faire plier la bourgeoisie, il nous faut, à l’exemple du LKP, re-construire un front social puissant dans le feu de l’action, ré-organiser completement la classe ouvrière au sens large et au travers de ses évolutions réelles.

    Il ne s’agit pas de mimer le LKP mais de saisir où se déroulent les batailles réelles.

  • "Pourquoi avoir refusé les listes unitaires ?" parce que le NPA veut rester anticapitaliste aprés le 7 juin, et refusera à nouveau des listes unitaires avec le PS aux régionales. Le NPA n’est pas un "allié naturel" du PS, comme l’est le PCF aux dires de la direction actuelle du PS ; La gauche était rassemblée dans la gauche plurielle et le NPA sait ce que cela a donné au gouvernement entre 1997 et 2002, et surtout en 2002. Nous avons même vu un ministre des transports communiste privatiser dans son domaine.

    Quant à nous faire croire que la direction du PCF veut rassembler la gauche sur une base antilibérale/anticapitaliste, elle serait plus crédible en acceptant déjà un accord durable avec le NPA, c’est-à-dire allant au délà du 7 juin.

    Guillot

  • ÉLECTIONS PIÈGE A CONS : Hé oui le simple fait de glisser un bulletin dans une urne légitime malheureusement l’action du gouvernement.Cela fait bien longtemps que la démocratie ne s’exprime plus dans les urnes. Pendant que vous perdez votre temps dans ce jeu électoraliste , bien tranquillement le capital fait son œuvre...

    • Le NPA est bien conscient que les élections sont à double tranchant :

       d’un côté tribune pour attiser la révolte, se compter et s’organiser pour aller vers l’affrontement avec le capital

       d’un autre côté piège à cons pour remiser justement les révoltes, en faisant croire que quelques bons élus ou "peser sur les institutions" et autres vieilles chansons de MBG, reprises par ses ralliés du FG, suffiront.

      Le symbole de cette volonté de subvertir les élections, c’est que OB, le seul qui était sur d’aller au parlement européen, est mis en 3ème place sur la liste Ile de France, donc sur de ne pas être élu...

    • un autre côté piège à cons pour remiser justement les révoltes, en faisant croire que quelques bons élus ou "peser sur les institutions" et autres vieilles chansons de MBG, reprises par ses ralliés du FG, suffiront.

      D’autant que les "bons élus" lorsqu’il se vote une "loi scélérate" dans une quelconque Assemblée on s’aperçoit qu’il n’y en a pas 10% de présents sur place ce jour-là au moins pour faire semblant.

      Et ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale pour "Hadopy" faut savoir que c’est encore pire à l’assemblée européenne ou personne ne fait même semblant de croire qu’il pourrait changer un iota de la politique des vrais dirigeants de l’EU.

      Sont là juste pour encaisser les indemnités, et même s’ils ne les gardent pas pour eux, enfin j’espère, au moins pour les cocos, ça ne sert qu’à faire tourner une machine à bout de souffle.

      BOF.

      G.L.

  • Vu ce que cette Europe là a toujours été, il FAUT SORTIR de l’Europe !

    voir la conférence de l’historienne Annie Lacroix-Riz

     L’UNION EUROPÉENNE : MYTHE ET RÉALITÉS, CONFÉRENCE DU 13 JUIN 2008. (sur Dailymotion
     L’UNION EUROPÉENNE : MYTHE ET RÉALITÉS, CONFÉRENCE DU 13 JUIN 2008 (sur Google)

    Quand on voit les mesures récentes :
     privatisation des Services Publics à outrance
     réhaussement des relations avec Israël en pleine guerre de Gaza
     participation au blocus de Gaza
     directive retour contre les Migrants
     etc....

    Cette Europe là est construite contre les droits des Peuples, et plus largement contre les Humains

    Elle n’est pas "réformable"

    • Oui l’Union Européenne, construite par les états nations de cette Union, est une machine de guerre contre les droits des travailleurs, contre les services publics, contre les libertés, contre la séparation des pouvoirs et en faveur de la libre prédation des grands groupes capitalistes.

      Cette machine de guerre est l’expression intime des bourgeoisies nationales d’Europe. Elle conserve benoitement les capacités oppressives et répressives de chacun des états, voir les favorisent, en même temps qu’elle distribue ses ordres pour accentuer l’exploitation des travailleurs d’Europe (et du monde).

      La relation intime, le partage des tâches étroit entre les états-nations et l’appareil d’état de l’UE, permet de s’apercevoir que la bataille n’est pas entre l’Union Européenne et les états qui la compose, mais entre ceux-ci (UE et Etats) et la classe ouvrière en Europe (+ les classes ouvrières d’Afrique du Nord , de l’Est, de la zone Palestine-Israël et de la Turquie).

      La question des élections Européennes ne peut s’abstraire de cet affrontement qui prend des formes explosives et particulières dans chaque état.

      Rappelons que le parlement européen n’a aucun autre pouvoir que de voter dans le sens que ce que lui autorise la Cour de justice de l’Union européenne, la Banque centrale européenne , la Cour des comptes européenne et le conseil des ministres.

      La question des élections Européennes a deux aspects :

      1) La campagne électorale :

      La participation aux Européennes ne peut qu’être tournée vers les plus larges masses pour profiter des temps de parole et projecteurs, faire propagande pour la reconstruction et l’offensive du mouvement ouvrier et populaire, contre la bourgeoisie.

      La campagne électorale n’a de sens que pour renforcer un sujet qui est en dehors de ce cadre électoral, pas pour plier ce sujet à l’objectif d’avoir plus de postes et d’élus .

      2) Sur les élus :

      Ils seront en terrain "ennemi " . Ils ne sont pas là pour faire croire à l’impossible : changer les lois, changer le système (aucun pouvoir parlementaire n’existe à cette fin).

      Mais ils seront bien dans un combat à l’intérieur des casemates de l’état bourgeois. Dans un parlement fantoche qui n’a qu’une fonction dorée d’assentiment . Une machine lourdement anti-démocratique.

      Les émoluments prévus à ces postes, la machine corruptrice à plein régime (les marchands du temple sont 15 000 payés par des groupes capitalistes à corrompre et faire lobbying auprès des parlementaire et la commission) font que le contrôle sur eux est excessivement important.

      Le parlement européen est un parlement articulé sur un pouvoir à cliquets pour accepter des lois en faveur du capital. A cliquets car il n’est autorisé qu’à voter dans le sens impulsé par le commission.
      Si il sort de cette logique, son vote est nul et balayé et remis en cause en permanence.

      La Cour de justice des Communautés européennes a rendu quatre jugements entre décembre 2007 et juin 2008 affirmant la primauté des droits des entreprises sur ceux des salariés (arrêt Viking, arrêt Laval, arrêt Rüffert, arrêt Commission contre Luxembourg).

      En réaction, le 22 octobre 2008, le Parlement européen a adopté une résolution contredisant ouvertement la jurisprudence de la Cour, dans laquelle il demande in fine à la Commission de faire une proposition législative sur les conventions collectives transnationales. Mais celle-ci n’a pas donné suite à cette demande.

      Elle s’est justifiée en affirmant qu’elle « n’en voyait pas à ce stade la nécessité ».
      Le Parlement européen ne peut en effet en aucun cas prendre seul l’initiative d’un acte législatif : il n’a pas de droit d’initiative législative.